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Suisse - 17 juillet 2015 - Le recours au cannabis médical reste un parcours semé d’embûches

vendredi 17 juillet 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 juillet 2015).

Vertus à reconnaître

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/cfd…

Editorial vendredi 17 juillet 2015

Valérie de Graffenried

Une fiole contenant un gramme de THC coûte 1700 francs. (Eddy Mottaz)

Le recours au cannabis médical reste un parcours semé d’embûches

« Docteur, donnez-moi du cannabis. » La prescription de médicaments à base de cannabis est possible en Suisse, sur autorisation exceptionnelle et à des conditions strictes. Ce sont des patients souffrant de pathologies sévères, comme le cancer, le sida ou la sclérose en plaques, qui peuvent en bénéficier. On est bien loin du cannabis récréatif et de l’image de fumeurs de joints babas cool qui ne chercheraient qu’à planer.

L’usage thérapeutique de la substance est toujours plus toléré. Et reconnu des milieux scientifiques, malgré des réticences dues à certains préjugés et à la réputation sulfureuse de la plante. En Suisse, une dizaine d’autorisations sont délivrées chaque semaine par l’Office fédéral de la santé publique. Et la tendance est à la hausse. Le ministre Alain Berset lui-même l’a récemment rappelé.

Sur le plan politique, le débat avance. Le Conseil national vient d’accepter en juin une motion de la Vert’libérale Margrit Kessler qui propose un pas de plus : autoriser également le cannabis naturel à des fins médicales, comme alternative à celui de synthèse et à la teinture de cannabis.

Une démarche appuyée par certains médecins. L’auteur, qui se défend de vouloir relancer le débat sur la libéralisation, met le doigt sur un vrai problème : la plupart des patients qui répondent aux critères pour bénéficier de ces thérapies particulières y renoncent, à cause des lourdeurs administratives pour obtenir les ordonnances. Et parce que ces traitements, que les caisses maladie ne sont pas tenues de rembourser, restent coûteux. Par ricochet, ils préfèrent s’en procurer de manière illégale et se tournent vers le marché noir.

La substance n’a pourtant pas pour seule vertu de soulager des maux terribles. Elle permet également de diminuer des effets secondaires de traitements lourds, voire de renoncer à des antidouleurs. Et d’abaisser les coûts de médication. Le Conseil fédéral lui-même l’a admis, dans sa réponse à la motion de la conseillère nationale. Ces arguments devraient davantage peser dans le débat.

4 Messages de forum

  • Les promesses médicales inexplorées du cannabis

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/bb4…

    Santé vendredi 17 juillet 2015

    Céline Zünd

    Face aux difficultés d’obtenir des médicaments à base de THC, les malades se tournent vers le marché noir. Reportage

    Pour Emilie*, 53 ans, ex-toxicomane séropositive, le cannabis est une béquille. Alors, quand en juin, le Conseil national acceptait la motion de la députée vert’libérale saint-galloise Margrit Kessler, exhortant le gouvernement à faciliter l’accès au THC thérapeutique, elle s’est mise à espérer le début d’un changement.

    Depuis la révision de la Loi sur les stupéfiants (LStup) en 2011, les patients atteints de pathologies sévères, telles que cancer ou Parkinson, peuvent obtenir une autorisation exceptionnelle pour un médicament contenant du tétrahydrocannabinol (THC), composant psychoactif de la plante. Mais, remarque la motion, ceux qui trouvent dans le chanvre un remède sont tentés d’opter pour la voie illégale, plutôt que de passer par des procédures administratives et payer au prix fort des substances souvent pas remboursées.

    C’est le cas d’Emilie. Elle a subi des traitements lourds ces vingt dernières années, entre une cure de désintoxication à la méthadone et une trithérapie. Il y a un an, on lui a diagnostiqué un cancer du poumon. Se succèdent alors chimiothérapies, radiothérapies, morphine, antidouleurs, antibiotiques. Le cannabis l’aide à « tenir le coup psychiquement ». Pour éviter les effets nocifs de la combustion, elle a remplacé les joints par un inhalateur de vapeur. « L’herbe me rend l’appétit et calme les nausées dues à la chimiothérapie. » Il lui permet aussi de réduire les doses des médicaments antidouleurs aux puissants effets secondaires.

    Chaque semaine, Emilie défie la loi pour se procurer les fleurs qui l’aident à dompter ses maux. A Genève, dans un lieu qu’elle préfère tenir secret, ils sont plusieurs dizaines, réunis en association, à se retrouver les jeudis pour partager quelque 500 grammes d’herbe provenant de plantes disséminées dans leur réseau. Chaque membre peut emporter jusqu’à 20 grammes, vendu 10 francs le gramme. Ils sont tétraplégiques, séropositifs, atteints de sclérose en plaque, d’hépatite, de cancer ou d’épilepsie, tous passés par des traitements lourds. « On leur évite de devoir se fournir dans la rue », dit Emilie. Une règle intangible vaut pour les 80 adhérents de l’association : pour en faire partie, il faut présenter un certificat médical. Emilie montre le sien, signé par un médecin genevois. Le document précise qu’elle « prend du cannabis pour supporter les traitements, maintenir son appétit et surtout contrôler les douleurs ».

    La députée au Grand Conseil genevois Salika Wenger milite pour que cette association soit reconnue d’intérêt public. Elle aussi a utilisé du cannabis durant plusieurs mois, pour soulager des nausées dues à une thérapie. « Je prenais 27 pilules par jour, je ne pouvais pas en avaler une de plus », se souvient-elle.

    Brandir un certificat médical ne constitue pas un rempart contre la police pour ceux qui naviguent en zone grise. Le mois dernier, quatre membres de l’association étaient jugés et condamnés à des jours-amendes pour avoir cultivé, vendu et donné du chanvre à des tiers. Depuis, le local où ils entretenaient des « plantes mères », destinées à produire des plantons distribués aux malades de l’association, a été détruit. Se procurer de l’herbe est devenu plus difficile, mais pas assez pour qu’ils renoncent à leurs échanges prohibés.

    « Les politiciens savent qu’on existe. Les médecins nous envoient des patients », souligne Raphaël*, un autre membre. Dans son appartement à Genève, 65 plantes ont déjà remplacé celles qu’ont saisies les policiers. De quoi produire deux kilos d’herbe d’ici à la fin de l’été. Une partie est destinée à sa propre consommation, l’autre ira à l’association. Ce peintre en bâtiment indépendant a traversé plusieurs zones de turbulences : dettes, faillite, burn out. On lui a diagnostiqué une dépression chronique. « Fumer deux ou trois joints tous les soirs m’aide à dormir et m’évite de prendre des antidépresseurs. » S’il devait se fournir dans la rue, il en aurait pour 10 000 à 15 000 francs par an, estime-t-il, soit un quart de son salaire. En cultivant lui-même, les coûts de sa consommation s’élèvent à 2000-3000 francs annuels.

    La doctoresse Barbara Broers, médecin, responsable de l’unité des dépendances aux HUG, a parmi ses patients quelques membres de l’association, dont elle atteste par certificat qu’ils consomment du cannabis pour des raisons médicales. « Je ne recommande jamais à un patient de fumer de l’herbe. Mais je rencontre des malades chez qui les traitements classiques ne fonctionnent pas et qui découvrent que le cannabis les soulage. » Barbara Broers plaide, aux côtés d’autres médecins, pharmaciens ou scientifiques réunis au sein de la Swiss Task Force for Cannabinoids in Medicine (STCM), pour que l’usage médical du cannabis soit facilité. « Nous nageons en plein paradoxe : je peux prescrire de la morphine ou des benzodiazépines, mais pas du cannabis, alors qu’il présente moins d’effets secondaires. » Pas question, en revanche, de militer pour la légalisation du cannabis : « C’est un autre débat. »

    La révision de la LStup entrée en vigueur en 2011, ouvrant la voie au cannabis thérapeutique, avait suscité l’engouement de malades et d’une poignée de scientifiques. Un seul médicament a été homologué depuis par Swissmedic, en novembre 2013 : le Sativex, un spray buccal contenant du THC, prescrit aux patients souffrant de spasmes liés à la sclérose en plaques. Les coûts du traitement s’élèvent à 645 francs par mois, remboursés à bien plaire par les caisses d’assurance.

    Pour toute autre indication, un individu souhaitant recourir au cannabis médical doit réclamer, au travers de son médecin, une autorisation exceptionnelle auprès de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Depuis le 1er juillet 2011, ils sont 1800 à avoir bénéficié de cette exception, valable six mois, renouvelables. Mais ils sont toujours plus à la réclamer. L’OFSP a octroyé 350 autorisations en 2012, 740 en 2013 et plus de 1000 en 2014. Actuellement, elle en délivre 30 par semaine. Cette inflation de la demande a poussé l’office à commander une synthèse de 79 essais cliniques sur les effets du cannabis, dont les conclusions publiées le 23 juin relèvent qu’il « renferme un potentiel thérapeutique prometteur ».

    Des barrières subsistent face à une plante qui n’a pas perdu sa réputation sulfureuse. « Les médecins ne sont souvent pas prêts à reconnaître les vertus du cannabis. Pour eux, cela reste une drogue. Ou alors ils sont rebutés par les lourdeurs administratives des demandes d’autorisation », souligne Claude Vaney, médecin de la clinique bernoise de Montana.

    Le THC ne suscite pas non plus l’enthousiasme de l’industrie pharmaceutique. Il reste un produit de niche, comme pour le chimiste Markus Lüdi, qui fabrique dans l’Emmental bernois des teintures au THC : « Seul un tiers des patients réagissent très favorablement. Mais à ces personnes, le cannabis offre une nouvelle vie. »

    * Prénoms d’empruntM

  • L’or vert du docteur de Langnau

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a3e…

    Médecine vendredi 17 juillet 2015

    Céline Zünd

    Le pharmacien Manfred Fankhauser. (Eddy Mottaz)

    Un pharmacien vend des teintures de cannabis

    Au sous-sol de la Bahnhof Apotheke à Langnau, dans l’Emmental bernois, Manfred Fankhauser sort des fioles de verre du fond d’un coffre-fort. « C’est du dronabinol, du THC pur. On en fait de l’huile », explique l’homme en blouse blanche. Un gramme de cette substance coûte 1700 francs. Manfred Fankhauser protège son or vert derrière des portes blindées munies de codes et d’alarmes. « Comme dans une banque », dit le pharmacien à l’allure soignée, lunettes carrées et mèches blondes en bataille.

    Sa pharmacie est une exception en Suisse. Elle commercialise ses propres médicaments à base de cannabis, sous forme d’huile et de teinture. Ces préparations magistrales ne nécessitent pas d’homologation de Swissmedic. En revanche, de la plante au patient, chaque étape requiert une autorisation de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

    Manfred Fankhauser s’est associé avec un chimiste, Markus Lüdi, qui prépare les teintures. Sous le contrôle de l’OFSP, ils cultivent 300 plantes dans un lieu tenu secret dans l’ouest de la Suisse, dissimulées dans un champ de maïs.

    « Pas un remède miracle »

    Dans la petite pièce sécurisée de la pharmacie, une assistante aligne les dossiers de patients, attribuant à chacun un petit flacon de dix millilitres de préparation à base de cannabis, l’équivalent de 350 gouttes. Le pharmacien saisit une fiche au hasard : A., 50 ans, doit prendre huit gouttes trois fois par jour pour traiter des douleurs chroniques. Chacune de ces doses contient 2,5 milligrammes de THC, contre 20 pour un joint. Pas de quoi rendre stone.

    Depuis 2007, la Bahnhof Apotheke a délivré 1500 ordonnances pour des préparations à base de cannabis. Elle compte actuellement 500 patients, mais la demande est exponentielle. Les préparations au THC représentent désormais 20% du chiffre d’affaires de Manfred Fank­hauser. « Ces personnes ne font pas appel à nous pour des bagatelles », souligne-t-il. Le plus jeune patient a 1 an et souffre de violents spasmes musculaires. La plus âgée, 100 ans, traite une dépression chronique.

    Les teintures du docteur Fank­hauser sont utilisées comme palliatif, souvent en dernier recours, pour remplacer des thérapies qui n’ont pas fonctionné ou des médicaments aux effets secondaires mal tolérés. La liste de symptômes est longue : spasmes de la sclérose en plaques, douleurs liées au cancer, neuropathies, maux fantômes après une amputation, perte d’appétit lors de chimiothérapie, Parkinson, épilepsie…

    Un traitement coûte entre 200 et 500 francs par mois, selon les doses prescrites. C’est cher, « mais le coût de traitements pour ces pathologies lourdes dépasse souvent cette somme ». Aux yeux du pharmacien, le grand avantage du chanvre tient à son risque faible : « Les effets secondaires sont mineurs et il n’existe pas de dose mortelle. Mais, ce n’est pas non plus un remède miracle. »

  • Le cannabidiol agite la science

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/02e

    Débat vendredi 17 juillet 2015

    Céline Zünd

    Une molécule de cannabidiol (CBD) modelisée. Contrairement au THC, le cannabidiol ne provoque pas d’effet psychotrope. (DR)

    La substance agit sur les crises d’épilepsie

    Le regain d’intérêt scientifique pour le cannabis tient en trois lettres : CBD, acronyme du cannabidiol, longtemps éclipsé par l’autre composant le plus connu de la plante, le tétrahydrocannabinol (THC). Contrairement au THC, le cannabidiol ne provoque pas d’effet psychotrope – il atténue au contraire les modifications de la perception induites par le THC.

    Le CBD est donc autorisé à la vente et n’intéresse pas les fumeurs de joints en quête de défonce. En revanche, il suscite de grands espoirs auprès des chercheurs. Des études relèvent qu’il possède des effets anxiolytiques et antipsychotiques chez les personnes atteintes de schizophrénie. Des scientifiques ont observé que le cannabidiol permettait de réduire, voire d’anéantir, des tumeurs cancéreuses sur des rats. On lui prête aussi des effets anti-inflammatoires.

    L’engouement pour le CBD a gagné le grand public après la diffusion par CNN en 2013 d’un documentaire sur Charlotte Figi, une petite Américaine atteinte du syndrome de Dravet, une forme sévère d’épilepsie. Pour calmer les convulsions qui terrassent leur enfant plusieurs fois par heure, les parents de Charlotte tentent tous les traitements connus. Rien n’y fait. Jusqu’à ce que son père, un soldat de l’armée américaine, découvre une vidéo d’un enfant épileptique soigné au CBD.

    Ce couple californien, qui n’avait jamais touché de cannabis jusqu’ici, se procure alors un sachet d’herbe avec de fortes teneurs en CBD, mais pauvre en THC, et en tire une huile qu’il administre à sa fille de 5 ans. Les résultats sont frappants : de 300 crises par semaine, Charlotte passe à une seule. Elle recommence à parler, à rire, à marcher et même à faire du vélo. « Ce cas est exceptionnel. Tous les patients ne réagissent pas au traitement de cette façon », souligne le pharmacien Manfred Frank­hau­ser. Suite au documentaire de CNN, des patients l’ont contacté de toute la Suisse pour commander des produits au CBD sous forme de poudre, vendue 160 francs le gramme. Manfred Frankhauser a suivi le traitement d’une quinzaine d’enfants atteints du syndrome de Dravet. « Nous n’avons eu aucun cas sensationnel. »

    Boom sur Internet

    Sur Internet, des sites proposent baumes, huiles ou poudres au CBD, vendues au prix fort. Le produit commence à intéresser ­l’industrie pharmaceutique. GW Pharmaceuticals, producteur du médicament Sativex contenant du THC, espère pouvoir mettre sur le marché un nouveau médicament à base de CBD, Epidiolex, dès 2016. En Suisse aussi, le cannabidiol suscite de nouvelles vocations. La société Medropharm, créée en 2014 en Thurgovie, commercialise des extraits de CBD. Elle vient de signer un contrat pour livrer ses produits à la société américaine Naturally Splendid.

  • Le cannabis est tellement extraordinaire, comme le blé d’ailleurs, qu’on dirait qu’il ne vient pas de notre planète.

    Anyway, toute cette science pour expliquer pourquoi depuis qu’il existe le cannabis a été utilisé à toutes les sauces et librement.

    Que la science médicale qui, soit dit en en passant ne connaît rien mais absolument rien de la schizophrénie qu’elle a elle même nommée mais qu’elle prétend soigner(!), se soit appropriée le cannabis et exige de nous expliquer en long et en large le pourquoi du quoi d’un produit naturel gratuit que notre Mère Gaïa nous offre en cadeau et dont on connaît les effets depuis des millénaires est hallucinant… Quelle perte de temps !

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