In Le Courrier d’Algérie le 27 juillet 2015
Par Karima Bennour
La politique expansionniste du royaume du Maroc a été mise à nu, par Amine Mohamed Ahmed, le militant, combattant et responsable sahraoui, dès les premières heures de la lutte de son peuple contre l’occupant espagnol et après lui, contre le colonisateur marocain, suite à son invasion militaire, en 1975, du Sahara-occidental. Animant une conférence sur la justesse de la cause du peuple sahraoui et la légitimité de son combat pour l’indépendance du Sahara occidental, l’invité sahraoui au centre de presse du quotidien El-Moudjahid, hier, a mis en lumière les réalités historiques qui mettent à nu, les « fondamentaux » de la politique du royaume chérifien de nature « expansionniste » et de son rôle « de sous-traitant » de la politique des ex-puissances coloniales, notamment celles d’Afrique. Par la colonisation du Sahara occidental par le Maroc, avec le soutien affiché de ses ex-puissances, en particulier celui de la France, le royaume chérifien, sous l’ère du roi Hassen II a inscrit l’ensemble de la région maghrébine sur la voie de l’instabilité et l’insécurité, rôle qui perdure à ce jour, sous l’ère du roi Mohamed VI. Inscrite sur l’agenda des Nations unies, depuis 1966, dans le registre des questions soumises à un processus de décolonisation, le volte face de Madrid en tournant le dos à la légalité internationale et à sa responsabilité historique et politique, le Maroc a violé le droit international, par son invasion militaire du Sahara-occidental. Invasion qui a bénéficié « du soutien des occidentaux et de l’entité sioniste » a-t-il rappelé, affirmant que « l’entité sioniste entretient de bonnes relations avec le royaume chérifien dans divers domaines ». Ajoutant en ce sens que les deux systèmes coloniaux dans la région arabe -Palestine et au Sahara occidental, « se soutiennent mutuellement » et d’ajouter que « Rabat bénéficie du soutien des lobbys sionistes » sur la scène internationale dans ses manœuvres et sa propagande visant « à dénaturer la nature fondamentale de la question sahraouie » laquelle, est-il rappelé « est une question de décolonisation inscrite à L’ONU ».
Présent à cette conférence, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), à Alger, Brahim Ghali, a rappelé pertinemment « la construction, par le Maroc avec l’aide d’Israël, dans les années 80, du mur séparant en deux le Sahara occidental, que l’entité sioniste a reproduit ce mur, quelques années, en l’édifiant pour séparer les terres palestiniennes ». Mieux encore, les rencontres entre les responsables marocains et israéliens ont rythmé les relations entre le royaume chérifien, citant des responsables israéliens en visite au Maroc, dont Shimon Peres et Issac Rabin.
Pour notre interlocuteur, les échanges et les relations entre ces deux systèmes coloniaux, l’entité sioniste et le colonisateur marocain « sont aussi entre leurs services de renseignements ». Toujours dans ce cadre, l’invité du Forum d’El-Moudjahed a rappelé, également, le rôle joué par Hassan II, dans son aide à la politique sioniste de colonisation de peuplement de la Palestine, par l’envoi de juifs marocains en Israël ». Le Maroc qui vise par sa culture et son exportation du cannabis à inonder la région maghrébine de ce produit, a réussi à occuper la première place des pays producteurs et exportateurs de la drogue, comme l’attestent les rapports cycliques des organismes onusiens de lutte contre la drogue. Usant de l’arme de la drogue pour « détruire » les capacités humaines, notamment la jeunesse dans les pays du Maghreb, Rabat vise l’Algérie, en premier lieu, au regard des quantités importantes de cannabis cultivé et exporté par le Maroc qui ont été saisies par les différents services de sécurité algériens, à ce jour. Ceci étant, la défaite de la colonisation est inéluctable et l’histoire a complètement disqualifié la pensée coloniale et ses enseignements.
Pour rappel notre interlocuteur, Amine Mohamed Ahmed intervenait, hier, dans le cadre de la tenue de l’Université d’été des cadres du Front Polisario et de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui s’est ouverte, samedi dernier, et se poursuivra jusqu’au 12 août prochain. Dans sa 6e édition, qui porte le nom du martyr sahraoui Hassan Elouali, pour l’indépendance du Sahara occidental, ce rendez-vous, est présidé par Amine Mohamed Ahmed, et est placé sous le slogan « la politique marocaine dans la région : expansion, promotion de la drogue et instabilité ». L’Université d’été en question se déroule, pour rappel, à l’université de Boumerdès, qui porte le nom du martyr, M’hamed Bougara, de la guerre de libération du peuple algérien.
Karima Bennour
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