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Palestine - 8 octobre 2015 - Moustaaribine = Ceux qui se déguisent en Palestiniens

jeudi 8 octobre 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 8 octobre 2015).

"Moustaaribine" signifie littéralement "ceux qui se déguisent en Arabes". Il désigne les espions au service d’Israël qui se déguisent en Palestiniens et s’infiltrent dans les rassemblements palestiniens pour mettre la mains sur les "meneurs".


Soudain, quatre "lanceurs de pierres" ouvrent le feu sur les Palestiniens

http://assawra.blogspot.fr/2015/10/soudain-quatre-lanceurs-de-pierres.html

Mercredi 7 octobre 2015

En quelques secondes, les Palestiniens qui lançaient des pierres ont vu quatre d’entre eux sortir leurs armes et leur tirer dessus. Malgré leurs visages masqués par le keffieh, ces quatre-là n’étaient pas de leur bord. "Moustaaribine !" Le mot détesté se propage alors parmi la centaine de Palestiniens qui, depuis des heures, jettent des cailloux sur les soldats israéliens au poste de contrôle de Bet El, à l’entrée de Ramallah.

Il sème la panique et s’amplifie à mesure qu’il progresse à travers les rangs des lanceurs de pierres et atteint les centaines d’autres manifestants restés en retrait.

"Moustaaribine" signifie littéralement "ceux qui se déguisent en Arabes". Il désigne ces hommes des services de sécurité israéliens infiltrés dans les rassemblements pour mettre la main sur les agitateurs. Ils sont juifs, Arabes israéliens, Druzes ou bédouins, parlent arabe comme les Palestiniens et leur ressemblent physiquement.

Les "moustaaribine" de Bet El étaient là depuis une demi-heure au moins, ont constaté les journalistes de l’AFP qui ont capturé les évènements en images vidéo et photo.

Impossible de reconnaître l’ennemi en son sein : dans les heurts qui secouent la Cisjordanie et Jérusalem-Est occupées, tout le monde a le visage masqué, recouvert du traditionnel foulard à carreaux palestinien ou d’un tee-shirt noué.

Arrivés avec leur sac à dos, en baskets et tee-shirts aux couleurs vives, en maillots du Barça ou de l’équipe de France de foot, ils se sont fondus parmi les étudiants qui avaient appelé à une "journée de colère". L’un d’eux avait laissé dépasser une écharpe verte du mouvement islamiste Hamas de la poche de son jeans.

Répondant à l’appel lancé avec une rare unanimité par les syndicats étudiants, les manifestants étaient partis de l’université de Bir Zeit, avec un mot d’ordre : "Bir Zeit a été un bastion de l’intifada, elle doit de nouveau mener le mouvement".

Les heurts ont éclaté aussitôt arrivés à Bet El, devenu l’un des lieux quotidiens de l’escalade récente des violences.

- Un trou à l’arrière du crâne -

Les "moustaaribine" ont rejoint la première ligne, celle faisant face à quelques dizaines de mètres aux soldats postés avec leur jeeps et leurs blindés. Comme les autres, ils ont lancé des pierres, se sont recroquevillés derrière une benne à ordures servant de barricade de fortune contre les balles en caoutchouc qui se mêlent aux tirs de gaz lacrymogènes et aux projectiles assourdissants.

Soudain, ils ont resserré les rangs et sorti les pistolets de leurs ceintures pour arrêter des meneurs. Tout va alors très vite, les manifestants ont compris. Les pierres tombent sur les "moustaaribine". Quatre d’entre eux pointent leurs armes et tirent. Trois autres, sans arme, attrapent deux jeunes blessés et les frappent. Un jeune qui s’enfuit en courant est touché par une balle à l’arrière du crâne.

Les soldats israéliens arrivent à la rescousse et tirent en l’air. Ensemble, "moustaaribine" et soldats se saisissent des trois jeunes, qu’ils transportent vers les jeeps et les blindés, laissant des traînées de sang sur le sol. "Attention, ils ont arrêté des jeunes, ce sont des moustaarabine", lance un jeune dans la cohue. "Il y en a toujours au milieu de la foule", lance un autre. Dans le reflux, on parle des "blessés, emportés, arrêtés".

L’intervention des agents infiltrés est une occurrence connue des familiers des manifestations en Cisjordanie ou à Jérusalem. L’armée israélienne dispose bien de telles unités, qu’elle emploie dans les circonstances plus importantes, a dit à l’AFP un porte-parole, Arye Shalicar, sans confirmer que les hommes ayant opéré à Bet El en faisaient partie.

Il a aussi confirmé que l’un des blessés de Bet El était entre les mains d’Israël dans un état critique.

A l’autre bout de la route où se sont déroulés les affrontements, les jeunes sont au sol, déshabillés et examinés par des soldats israéliens, puis embarqués sur des brancards à bord d’ambulances blindées de l’armée. Celui qui a été atteint à l’arrière du crâne tente de relever la tête à plusieurs reprises, les yeux exhorbités et respirant avec peine. Un autre est blessé à la cuisse, le troisième se tord au sol.

(07-10-2015 - Avec les agences de presse)

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