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NON AU DEMANTELEMENT DU SERVICE PUBLIC DE LA RECHERCHE !

jeudi 21 janvier 2010 (Date de rédaction antérieure : 21 janvier 2010).

EXIGEONS LE RETRAIT DES LOIS ET DECRETS

DE CASSE DES SERVICES PUBLICS, DES TEXTES EUROPEENS ET DE LA RATIFICATION DU TRAITE DE LISBONNE !

 

Déclaration du Collectif « Indépendance des Chercheurs »

indep_chercheurs WyQ yahoo.fr,  http://science21.blogs.courrierinternational.com

 

 

LA RECHERCHE NE DOIT PAS ETRE UNE MARCHANDISE

 

La recherche scientifique et technologique doit avoir pour objectif le bonheur et le bien-être de tous les citoyens, le progrès de la connaissance et la transmission à la société de cette connaissance. Elle ne doit pas être soumise à des intérêts privés. Telle est la raison d’être des organismes français comme le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM), l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), l’INRIA (informatique et automatique)… autour desquels s’est articulé depuis la Libération le service public de la recherche.

 

Mais la politique de l’Union Européenne et des gouvernements de la période récente s’oppose à une telle notion de service public. Pire, la notion de service public a été radicalement mise en cause lors de la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) par l’Accord de Marrakech de 1994 avec en annexe l’Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS). Dans l’AGCS, il n’est plus question de service public mais de service tout court, et ce service n’est plus une prestation due à tous mais une marchandise qui en tant que telle ne saurait être gratuite ni avoir forcément un prix à la portée de tous. La Recherche, l’Education, la Santé… sont des prestations marchandes aux termes de cet accord. En clair, elles sont destinées à devenir progressivement réservées aux riches, au capital privé et aux groupes influents.

 

Depuis sa création par le Traité de Maastricht en 1992, l’Union Européenne (UE) a été l’instrument d’une politique au service des lobbies financiers et des multinationales que l’entrée en application récente du Traité de Lisbonne aggravera encore. Dès mars 2000, l’UE a adopté la stratégie de Lisbonne introduisant la notion de marché de la connaissance. L’expression « marché européen de la recherche » est devenue courante. La connaissance et la recherche deviennent des marchandises, tout comme la « main d’œuvre intellectuelle » qui les produit ou les transmet. Il s’agit en réalité d’un marché mondial : la recherche scientifique et technologique des pays de l’Europe occidentale et des Etats-Unis subit depuis les années 1980 des délocalisations dont la crise actuelle a été très largement le résultat inéluctable. Les « décideurs » occidentaux des années 1990-2000, toutes façades politiques confondues, ont invariablement répété que les délocalisations ne présentaient aucun danger pour les économies des pays dits « riches ». Car, nous disait-on, elles ne concernaient que le travail « peu qualifié ». Mais, outre l’arbitraire de la séparation entre « travail peu qualifié » et « travail très qualifié », la marchandisation de la connaissance devait nécessairement entraîner la délocalisation du travail intellectuel. La facture est à ce point lourde, que depuis deux ans Barack Obama a dû reconnaître la débâcle des Etats-Unis dans la recherche et l’éducation. Des industriels US réclament même de pouvoir embaucher des travailleurs spécialisés formés en Chine ou en Inde. En Europe, les indices d’une véritable dégringolade dans le domaine de la haute technologie deviennent de plus en plus nombreux.

 

DEFENDRE LA RECHERCHE ET L’EDUCATION PUBLIQUES

 

La privatisation du patrimoine public et des services publics depuis 1986 a été présentée  comme une « modernisation ». Mais au 19ème Siècle, il n’y avait pas de services publics ni d’entreprises publiques. Les « petits citoyens » étaient à la merci des riches. L’exportation de capitaux, qui a ruiné des pays comme la France, dure depuis plus d’un siècle et demi et a été à l’origine de plusieurs guerres (1870, coloniales, mondiales…). C’est pourtant vers un retour au XIX siècle qu’on évolue avec le dumping social, le pouvoir rapproché des « managers », la disparition du droit du travail...  Quels « progrès » et « modernité » dans ces « réformes », ou dans les suicides que déclenche l’actuelle organisation du travail ? D’après l’OCDE, le travail « informel », sans contrat ni statut et qui en France relèverait du travail au noir, atteint 50% de la population active mondiale. Il pourrait toucher plus des deux tiers des travailleurs de la planète en 2020. Où est le « progrès social », après deux décennies de délocalisations ?

 

Les transformations qui ont conduit à la crise (privatisation de banques et d’entreprises publiques, développement de pouvoirs discrétionnaires...) avaient été imposées au nom d’une prétendue « efficacité » et « bonne gestion ». Dans l’éducation et la recherche, le processus de Bologne lancé en 1998-99 et présenté comme une « harmonisation des diplômes » à l’échelle continentale a été l’instrument d’une machine de dumping social et de précarisation du travail intellectuel. La « logique gestionnaire » introduite dans la fonction publique française par la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances adoptée en 2001) et que la loi récente sur la « mobilité » des fonctionnaires complète et aggrave, a amené la déréglementation et la mise en place d’un pouvoir mal contrôlé des « chefs » au nom d’une fausse rentabilité. Il s’agit en réalité de supprimer massivement des postes de travail. Vingt-cinq ans de « réformes » ont préparé la disparition de nos services publics au nom d’un prétendu « modèle américain ». A présent, l’Etat californien se trouve au bord de la faillite et la gestion de droit privé des universités des Etats-Unis a conduit à une crise sans précédent du système universitaire de ce pays. Barack Obama a reconnu que les Etats-Unis ne forment pas suffisamment leurs citoyens et qu’ils ont perdu leur hégémonie technologique. C’est ce « modèle », que le gouvernement français et l’Union Européenne voudraient nous imposer, soutenus par les « experts » d’instances comme l’OCDE ou le Fonds Monétaire International.

 

La recherche et l’éducation publiques françaises, comme l’ensemble de nos services publics, sont des cibles de la politique qui a détruit les économies occidentales. Le gouvernement français va même beaucoup plus loin que les administrations Reagan et Bush. Jamais aux Etats-Unis la recherche fédérale n’a fait l’objet d’une entreprise de démantèlement comme celle qui frappe le CNRS et les autres organismes français. Le rôle dirigeant des organismes nationaux de recherche tant que réalisateurs directs, évaluateurs et fournisseurs de moyens, leur indépendance par rapport aux grandes multinationales… n’ont pas été officiellement mis en cause aux USA. Mais en France, l’actuelle stratégie gouvernementale (développement de l’ANR et de l’AERES, Opération Campus, contrat d’objectifs 2009-2013 du CNRS, fragmentation des organismes en instituts, intervention croissante de services « des ressources humaines » dans le « suivi » des chercheurs…) s’oppose à ces principes républicains en plaçant la recherche sous la coupe de structures en voie de privatisation ou d’universités qui devront se tourner vers le capital privé. Le « grand emprunt » sera utilisé pour aggraver cette politique. SEULE UNE MOBILISATION DE TOUS LES CITOYENS POURRA EMPECHER LA DISPARITION DU SERVICE PUBLIC DE LA RECHERCHE.

 

(...)



Cordialement

Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com/


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