J’entends souvent dénigrer ou vanter tel ou tel parti politique, se moquer, critiquer tel homme politique, et bien souvent, je suis d’accord sur le fond. Quand on entend que le FN ou le parti républicain stigmatise les immigrés, les fils ou petits fils d’immigrés (les arabes, comme on les appelle dans ces sphères - quand on reste poli), quand on entend l’extrême gauche ressasser les diverses escroqueries des dirigeants d’entreprises, les malversations de la plupart des hommes (et femmes) politiques, quand on entend les écologistes nous dire qu’il faut rouler à l’électricité, quand on entend les catholiques de tout bord expliquer pourquoi certains ne devraient pas avoir les mêmes droits que d’autres parce qu’ils ont de l’affection ou de l’attirance pour leur propore sexe… quand on entend toutes ces choses, on a envie de prendre parti, ou en tout cas, on le fait. On s’indigne de la montée du FN, on rigole (jaune) des casseroles de ministres, passés ou actuels, on crache sur les écolos-bobo qui roulent à vélo… pourtant, en allant aux urnes, nous croyons en toutes les demi-mesures, fausses mesures, discours mensongers ou erronés, voir stupides, que nous vendent cette bande de truands qu’on appelle politicien(ne)s.
Si il n’y avait plus d’immigrés en France, y aurait t-il moins de pauvres, moins de violence, plus de sécurité ? Si on triple le SMIC, qu’on plafonne les hauts salaires ou les indemnités de licenciement, est-ce que les injustices sociales disparaitront ? Est-ce si nous nous mettons tous au vélo électrique, le recyclage des batteries, les déchêts nucléaires ne seront plus des problèmes ? Non, bien sûr, vous conviendrez que ces exemples sont à la limite de la caricature, pourtant, n’est-ce pas une partie (voir un résumé exaustif) du discours politique qui nous baigne ? Depuis bientôt 40 ans que mon oeil et mon oreille trainent dans ce paysage politique nauséabond, j’ai entendu tellement de solutions, de la gauche comme de la droite, extrêmes ou non, des écologistes, des royalistes. Pourtant rien ne change, ceux qui gagnent l’argent ne sont pas tous les mêmes, les syriens remplacent les algériens qui remplacaient les italiens, mais l’étranger à haïr est toujours à disposition de l’électeur ; il y a toujours des riches à détester, des pauvres à mépriser, des fonctionnaires à critiquer…
Le fait que certains fonctionnaires soient des fumistes invétérés, et d’autres des bourreaux de travail ultra compétents et sous-payés n’interpelle personne. L’on dit des fonctionnaires qu’ils sont utiles, ou qu’ils nous coûtent trop cher… c’est ce que vous dira au choix n’importe quel politicien(ne), pourtant, le fonctionnaire ne sort pas d’une manufacture… il est humain, et donc différent de tous les autres. Comme l’homosexuel, le fonctionnaire n’est pas quelqu’un de bien. C’est un connard, un beau gosse, un travailleur forcené, un gentillhomme, un malotru, un bon père ou un mari violent… tout comme le réfugié syrien, le juif ou le bon francais qui se reconnaitra (moi, je n’en serai pas capable). Oui, si nous enlevons l’étiquette collée sur les personnes avant de les juger (ou plutôt, AU LIEU DE les juger), nous verrions qu’ils sont comme nous : plein de qualités et plein de défauts, humains avant tout. L’électeur du FN également, même si il a de lui-même collé cette étiquette “je suis intolérant“ sur son front – à tort ou à raison.
Mais cette intolérence, d’où vient-elle ? De l’immigration ? Non, c’est même précisément le contraire. Ce sont nos frontières, notre attachement à nos cultures, nos religions, ce protectionisme culturel exacerbé qui nous poussent à craindre nos voisins, nos congénères, ces barrières factices inventées et créées dans le but de mieux nous diviser, pour mieux nous gouverner. Je n’essaie pas de vous vendre le “nous sommes tous frères”, non. Il y a des connards partout, et d’ailleurs, ne dit-on pas que chacun de nous est le connard d’un autre ? Non, nous ne sommes pas tous frères, nous ne sommes pas tous pareils et pas tous fait pour nous entendre. Personne n’est pareil. Nous sommes tous différents. Mais c’est de vouloir nous unir sous une bannière qui nous divise… qui nous oppose ! j’ai lu tellement de “je suis francais”, vu tant de drapeaux ces derniers temps… Bleu blanc et rouge sont les couleurs de l’égoïsme, de l’intolérence et du mépris des autres. Quid de la Liberté de l’Égalité, de la Fraternité ? Six pieds sous terre, une urne comme cercueil, le drapeau tricolore pour linceul.
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