Voici l’article de France-Soir :
Crise - L’Union européenne au chevet de la Grèce
Gaëtane Morin, le jeudi 11 février 2010 à 04:00
http: www.francesoir.fr/politique/…
Les dirigeants des 27 pays européens se réunissent jeudi à Bruxelles pour exprimer leur solidarité avec Athènes, confronté à une crise budgétaire sans précédent.
294 milliards d’euros : c’est la dette – abyssale – qui menace d’engloutir la Grèce, dont le déficit public s’élèverait, fin 2009, à 12,7 % du PIB (contre 3,7 % prévus au début de l’année).
Révélée en octobre par le nouveau gouvernement socialiste, cette crise budgétaire fait jeudi trembler la zone euro, dont la monnaie est l’objet de spéculations sur les marchés financiers. L’heure est suffisamment grave pour que la question ait fait l’objet, mercredi, d’une réunion d’urgence des ministres des Finances européens.
Et les discussions se sont multipliées tous azimuts : après avoir reçu à déjeuner le Premier ministre grec, Georges Papandreou, Nicolas Sarkozy s’est entretenu avec la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de l’Union européenne, Herman Van Rompuy.
« Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures nécessaires afin d’être sûrs que soit atteint notre objectif de réduire notre déficit de 4 points en 2010, à 8,7 % », a déclaré Georges Papandreou à sa sortie de l’Elysée, avant de rappeler que son gouvernement avait décrété, mardi, un plan d’austérité (âge moyen de départ à la retraite retardé de deux ans, gel des salaires et des embauches dans la fonction publique…). Une politique contre laquelle des milliers de fonctionnaires ont manifesté mercredi dans les rues d’Athènes.
L’UE devrait décider d’une aide financière
Cette fermeté pourrait ne pas suffire à rassurer les marchés financiers. « Maintenant, il y a des attaques contre la monnaie d’Etats européens, a observé Pierre Lellouche, secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Il faut que l’Europe s’affirme. »
Les 27 pays membres de l’UE semblent en avoir pris conscience : ils se réunissent jeudi, à Bruxelles, autour du président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, pour témoigner de leur solidarité envers la Grèce. Jusqu’alors réticente à soutenir Athènes, l’Allemagne se serait ralliée à l’idée d’une aide financière, dont les modalités restent à définir.
Car le spectre d’une intervention du Fonds monétaire international (FMI) fait craindre un aveu de faiblesse politique de l’UE.
Des déficits exorbitants
Le pacte de stabilité européen fixe, en principe, la limite annuelle des déficits publics à 3 % du produit intérieur brut (PIB) et celle de la dette publique à 60 % du PIB pour chaque pays. Or, Bruxelles a engagé une procédure pour déficit excessif à l’encontre de 20 des 27 pays de l’Union européenne. Voici les sept cas les plus problématiques :
GRÈCE. déficit public 12,9 % du PIB et la dette publique à 112,6 % du PIB.
ESPAGNE. déficit public 11,2 % du PIB, dette publique à 54,3 % du PIB.
PORTUGAL. déficit public 8 % du PIB, dette publique à 77,4 % du PIB.
IRLANDE. déficit public 12,5 % du PIB, dette publique à 65,8 % du PIB.
ITALIE. déficit public 5,3 % du PIB, dette publique à 114,6 % du PIB.
FRANCE. déficit public 8,3 % du PIB, dette publique à 76,1 % du PIB.
ALLEMAGNE. déficit public 3,4 % du PIB, dette publique à 73,1 % du PIB.
Edition France Soir du jeudi 11 février 2010 page 4