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Banksy a bâti un hôtel de luxe à Bethléem Juste à côté du mur pour dénoncer l’apartheid israélien

samedi 1er avril 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 1er avril 2017).

Note et question de do : Ainsi les riches colonialistes pourront constater le résultat de leurs oeuvres en Palestine occupée. Mais bien sûr, un journaliste au service du sionisme trouvera toujours quelques Palestiniens pour dire que c’est de la récupération. À moins que ce soit vraiment de la récup, qu’en pensez-vous ? Cet hôtel déplait-il vraiment à la majorité des Palestiniens de la ville, ou bien seulement à une petite minorité ? Est-il là pour ouvrir les yeux des riches capitalistes ou pour les faire jouir avec sadisme ?


L’hôtel de Banksy avec vue sur le mur de Bethléem : « Charmant non ? »

https://www.letemps.ch/monde/2017/0…

Serge Dumont, Bethléem

Publié vendredi 31 mars 2017 à 15:15,
modifié vendredi 31 mars 2017 à 15:29

Le célèbre et mystérieux graffeur Banksy vient d’ouvrir un hôtel à Bethléem face au mur de séparation. Mais son initiative décalée est loin de susciter l’enthousiasme des Palestiniens. Visite guidée

« Bienvenu Monsieur ! » Avec sa redingote noire, son chapeau buse incliné sur la tête et sa barbe de trois jours, le portier de l’hôtel « Walled Off » (coupé par le mur) ferait presque penser à un meneur de spectacle de cabaret dans le gai Paris des années 1930. Sauf qu’il travaille à Bethléem, la « capitale touristique » de l’Autorité palestinienne (AP). Et que l’hôtel qui l’emploie depuis la mi-mars se trouve à deux pas de la fameuse « barrière de sécurité » israélienne de huit mètres de hauteur censée empêcher les terroristes de pénétrer dans l’État hébreu.

L’établissement a été financé par Banksy, le mystérieux artiste britannique. L’attachement du pape du « street art » à la cause palestinienne ne s’est jamais démenti depuis le début de la seconde Intifada. Après avoir décoré plusieurs villes européennes de ses créations oniriques, Banksy s’est rendu à de nombreuses reprises dans les territoires palestiniens depuis 2005. Date à laquelle il a commencé à décorer de ses dessins la « barrière de sécurité » érigée par Israël sur 712 kilomètres.

« Fier de notre panorama »

Les neuf chambres de l’hôtel, dont une suite présidentielle, offrent un panorama unique sur la muraille fortifiée ainsi que sur les tours de garde bétonnées surplombant l’ouvrage. « Là où d’autres se flattent d’offrir une vue sur la mer, nous, on est fier de notre panorama sur ça », lâche un serveur qui ânonne ses éléments de langage en pointant du doigt le mur de béton et les ordures malodorantes amoncelées face à l’entrée du bâtiment. « Charmant, non ? » interroge-t-il en tripotant son nœud papillon assorti à un uniforme noir et rouge suranné.

Certes, les hôtels sont nombreux à Bethléem et dans une moindre mesure à Jéricho et à Ramallah, les trois villes les plus touristiques de Cisjordanie. Mais le « Walled off » est différent puisqu’il tire argument de sa situation glauque : par sa localisation, il plonge en effet ses hôtes dans la réalité du conflit du Proche-Orient alors que ses concurrents se plient en quatre pour la leur faire oublier.

Banksy n’a jamais expliqué pourquoi il s’est lancé dans cette aventure avec sa partenaire canadienne Domonique Petin et le Palestinien Samy Moussa. Décoration kitch au rez-de-chaussée, fresques ironiques sur les murs des chambres, l’artiste a voulu décontenancer les voyageurs de passage. Dans l’un des rares entretiens qu’il a accordés à la presse britannique, il explique que l’intérieur de l’établissement a volontairement été décoré avec un bric-à-brac issu d’un club britannique démodé pour rappeler que la Grande-Bretagne a gouverné la région durant plusieurs décennies, de 1918 à 1948, et qu’elle est également responsable du chaos qui s’est ensuivi.

Bien accueilli par les autorités

Mais la bonne volonté affichée du Britannique ne convainc pas l’ensemble de la rue palestinienne. Si l’AP et ses médias officiels ont couvert l’artiste d’éloges lorsque son hôtel a ouvert ses portes, de nombreux représentants de la société civile palestinienne se déchaînent sur les réseaux sociaux. Ils dénoncent un « Disneyland pour touristes fortunés qui banalise l’occupation israélienne et la transforme en spectacle ».

« Bientôt on organisera de fausses manifestations à heures fixes pour permettre aux touristes de filmer nos camarades qui se font tirer dessus par les Israéliens », lâche Georges Fraradj, un étudiant en informatique croisé dans la rue de l’Etoile, l’une des plus belles rues de Bethléem. « Bien sûr, personne ne s’oppose à ce que des investisseurs créent des emplois à Bethléem et développent l’économie locale. Mais pas en jouant avec l’occupation. Car je suis allé voir l’hôtel et j’ai eu honte, j’ai eu l’impression que volontairement ou non, ses promoteurs crachent au visage de nos martyrs ».

« Jésus aurait détesté »

Dans le centre touristique de la ville que fréquentent quotidiennement les centaines de pèlerins chrétiens visitant la basilique de la Nativité, l’initiative de Banksy suscite plus la polémique que l’enthousiasme. « Finalement, ne logeront là-bas que des bobos qui viendront se donner des frissons alors qu’ils n’ont aucune idée des souffrances quotidiennes de ceux vivent quotidiennement derrière le mur », lâche le père Georges, un ecclésiastique mexicain organisant depuis vingt ans des « voyages de ressourcement » pour ses ouailles. Et de poursuivre : « C’est du voyeurisme, du tourisme de guerre malsain pour voyageurs friqués. Tout ce que Jésus aurait détesté. »

Dans l’un des restaurants situé sur la place de la Nativité, le patron rappelle que l’hôtel de Banksy se trouve en zone C (sous contrôle administratif et sécuritaire israélien total) et s’étonne que l’artiste ait obtenu aussi rapidement son permis de bâtir. « Pour n’importe lequel d’entre nous, il est impossible d’obtenir pareil document. Ou alors, ça prend des années voire des décennies. Comment l’artiste et ses amis ont-ils fait ? Ils doivent avoir des connexions à Jérusalem », lâche-t-il. « Nous vivons ici depuis des siècles et nous voudrions bien bénéficier du même traitement. »

Réponse de do : Bravo Banksy !

Ce qui est sûr, c’est que Banksy dispose d’une gigantesque quantité de fric. Cela se voit à cet hôtel qu’il a pu financer, et à son Dismaland. Il a certainement acheté quelques fonctionnaires israéliens pour avoir son autorisation de construire.

Pour juger cette nouvelle oeuvre d’art de Banksy, car c’en est une — Ceci n’est pas un hôtel ! — il ne faut pas seulement regarder les réactions que son Hôtel du mur de l’apartheid suscite au niveau local, à Bethléem-même, ce qui serait ne pas regarder plus loin que le bout de son nez, il faut voir ce que ça donne au niveau le plus global, au niveau de la planète toute entière.

Et là, le simple fait qu’on en parle au niveau mondial, comme le prouve l’existence cet article, est un immense succès qui ne peut que jouer en faveur de la cause Palestinienne ; car, la souffrance des Palestiniens sera forcément décrite dans tous les reportages professionnels ou amateurs qui parleront de cet hôtel scandaleux.

Dismaland, le paradis perdu de Banksy :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article118

Banksy peint Steve Jobs sur les murs de Calais pour illustrer la crise des migrants

http://mai68.org/spip2/spip.php?article116

Nous sommes tous Banksy !

http://mai68.org/spip2/spip.php?article115

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