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Colombie - 28 janvier 2018 - Les nouvelles FARC en campagne

lundi 29 janvier 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 janvier 2018).

Bonjour à toutes et à tous,

2% de chance d’être élus d’après le sondage, c’est pas beaucoup. Est-ce à dire qu’ils n’ont aucune chance ?

Au début des années 1980 les FARC tenaient jusqu’à 82% du pays. Seule les grandes villes leur échappaient. C’est assez dire s’ils étaient aimés. Il faut savoir qu’il suffisait de dire qu’on allait se mettre en grève pour se faire tuer par les forces paramilitaires tenues par les grands propriétaires. C’est pourquoi les FARC avaient tant de succès. On n’avait pas le choix, si l’on voulait contester quelque chose, et qu’on ne voulait pas se faire assassiner, il fallait rentrer dans la guérilla.

Donc aucune chance qu’ils soient élus, les FARC ? À voir ! tout d’abord, on ne sait pas qui a réalisé ce sondage, et il faut se souvenir qu’avant d’être élu Hugo Chavez aussi avait commencé dans la guérilla. Certes il n’avait pas été élu du premier coup ; mais…

Bien à vous,
do
29 janvier 2018
http://mai68.org/spip2


La nouvelle FARC en campagne

https://www.letemps.ch/monde/2018/01/28/nouvelle-farc-campagne

Anne Proenza, Bogota
Publié dimanche 28 janvier 2018 à 19:54
modifié dimanche 28 janvier 2018 à 20:3

Dans un climat d’insécurité croissant, le parti de l’ancienne guérilla a lancé le samedi 27 janvier 2018 sa première campagne électorale après 53 ans de guerre civile

« C’est qui ? C’est lui ? C’est Timochenko ? » Il y a les curieux qui sont venus voir à quoi pouvait ressembler en chair et en os Rodrigo Londoño alias Timoléon Jiménez alias Timochenko, dit tout simplement « Timo », le chef de la Force alternative révolutionnaire commune (FARC), le tout jeune parti issu de la plus ancienne guérilla du continent qui a lancé samedi 27 janvier sa première campagne électorale.

Il y a aussi des centaines de militants, d’ex-guérilleros, ou tout simplement des habitants venus en famille de Ciudad Bolivar, le très populaire méga-quartier de la périphérie de Bogota où l’ancienne guérilla a décidé de se lancer après 53 ans de guerre. Autour, la police veille. Un tireur d’élite de l’armée est posté à la vue de tous sur le toit d’un immeuble face à la scène. Marta Luisa qui a fui la violence de son département natal du Meta et vit depuis plus de quinze ans à Ciudad Bolivar sourit : « Il faut leur donner une opportunité, ce sont des gens du peuple comme nous. On vient écouter s’ils ont des nouvelles idées pour lutter contre les injustices. »

« Espoirs impossibles »

Sur la scène, deux militants chauffent le parterre « Timo, Timo, Timo président », et tout le monde hurle avec eux « nous sommes les gens du commun, la force du commun », le nouveau slogan politique de l’ancienne guérilla qui se veut tout simplement proche des gens et annonce « une nouvelle forme de faire de la politique ». Des drapeaux blancs marqués d’une rose rouge, l’emblème du nouveau parti, s’agitent. « Nous sommes avec les constructeurs de dignité, les amants de la liberté, les victimes d’histoires horribles, ceux qui ont des espoirs impossibles », scande sur scène l’un des candidats de la liste de la FARC à la Chambre des représentants pour Bogota, l’avocat et chanteur Manuel Garzon avec son groupe de rap Reincidentes.

Le début en politique de la FARC n’est pas facile. Au départ le nouveau parti avait annoncé qu’il ne présenterait pas de candidat à l’élection présidentielle de mai prochain. Mais aucun autre candidat ne voulant s’embarrasser du soutien de l’ancienne guérilla, la FARC s’est lancée seule. Et c’est Rodrigo Londoño, 59 ans dont trente dans la lutte armée, qui les représente. L’ancien commandant, formé en médecine en Union soviétique et à Cuba, a pris la tête des FARC en 2011, après la mort d’Alfonso Cano, tué au cours d’une opération militaire. Victime d’un accident cérébral en juillet dernier – ce qui ne l’a pas empêché d’être désigné chef du nouveau parti le mois suivant – « Timo » séjourne la plupart du temps à Cuba où il est suivi médicalement.

2% des intentions de vote

Sur scène, le candidat à la présidence a encore une fois étendu son appel « à toutes les forces politiques qui en ont assez des partis traditionnels », assurant que la FARC allait « rompre la logique de faire de la politique pour s’enrichir avec l’argent du peuple ». Pour l’instant, le nouveau tribun est crédité dans les sondages d’à peine un peu plus de 2% des intentions de vote.

Selon l’accord de paix signé le 24 novembre 2016 avec le gouvernement, les anciens guérilleros sont, pour leurs débuts en politique, assurés d’avoir dix représentants aux Congrès – cinq sénateurs, cinq députés – pour les deux périodes législatives à venir. Ils ont donc décidé de ne présenter aux élections législatives du 11 mars que cinq listes, dans cinq départements. « Ce n’est que le début, soupire un militant, et la lutte politique va être aussi longue que l’a été la guerre… » Depuis qu’ils ont rendu les armes, 37 ex-guérilleros ont été assassinés.

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