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Les forces séparatistes se déploient dans la deuxième ville du Yémen

mercredi 31 janvier 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 31 janvier 2018).

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31 janvier 2018

Assawra

Des combattants séparatistes et un véhicule arborant leur drapeau, le 30 janvier 2018 à Aden, ville du sud du Yémen dont les troupes gouvernementales ont quasiment perdu le contrôle (afp)

Des forces séparatistes du sud du Yémen se sont déployées mercredi dans Aden, après trois jours de combats meurtriers qui ont vu les troupes gouvernementales perdre le contrôle de la deuxième ville du pays.

Aucun combat n’a été signalé en matinée mais la situation reste tendue dans la grande cité portuaire, où des éléments d’une force militaire yéménite pro-séparatiste appelée "Ceinture de sécurité", entraînée et soutenue par les Emirats arabes unis, ont pris position dans les rues.

La situation d’insécurité a contraint le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), qui assiste des dizaines de milliers de personnes à Aden, dont de nombreux déplacés, à annoncer la suspension de ses opérations.

La bataille entre séparatistes du sud et forces gouvernementales à Aden a donné une dimension encore plus complexe au conflit yéménite, qui oppose principalement les rebelles Houthis au pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu militairement depuis 2015 par une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite.

Cette guerre a fait en trois ans plus de 9.200 morts, près de 53.000 blessés et provoqué selon l’ONU "la pire crise humanitaire du monde".

Après la prise de la capitale yéménite Sanaa en 2014 par les Houthis, le gouvernement avait trouvé refuge à Aden et l’avait déclarée capitale de facto. Si le président Hadi s’est réfugié en Arabie saoudite, son Premier ministre Ahmed ben Dagher et des ministres résidaient au palais présidentiel d’Aden, situé au sud de la ville et désormais encerclé par des forces séparatistes.

Le porte-parole du gouvernement, Rajeh Badi, a déclaré que les membres du cabinet qui étaient présents au palais présidentiel avant le début des combats dimanche y étaient "toujours", niant la moindre tentative de fuite.

Une source militaire de haut rang a par ailleurs indiqué mercredi que des combattants séparatistes avaient pris le contrôle du bureau du secrétaire général des services du Premier ministre.

Les forces gouvernementales ne contrôlent plus que le quartier de Dar Saad, au nord de la ville.

Selon un bilan du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), les combats ont fait au moins 38 morts et 222 blessés depuis dimanche.

Suivant l’exemple de plusieurs autres organisations humanitaires, le HCR a dû reporter ses "distributions d’aide d’urgence et évaluations humanitaires prévues cette semaine pour les Yéménites vulnérables et déplacés" à Aden.

"Le fret humanitaire du HCR reste dans le port d’Aden et ne peut être distribué", a indiqué sur Twitter le HCR, qui a exprimé son inquiétude sur les nombreux déplacés ayant rejoint Aden pour fuir des combats dans d’autres régions.

"Plus de 40.000 personnes ont fui vers Aden et les régions proches depuis décembre et nous anticipons des déplacements encore plus nombreux à mesure que les hostilités continuent dans l’ouest du pays", a écrit l’organisation.

La coalition arabe apparaît divisée sur les combats à Aden : les Saoudiens soutiennent à bout de bras le pouvoir, notamment financièrement, alors que les Emiratis ont formé la force pro-séparatiste qui occupe désormais la ville.

Aucun des deux pays n’est toutefois intervenu pour faire cesser les violences. Les séparatistes sudistes yéménites étaient précédemment alliés au président Hadi, mais la relation s’est tendue après le limogeage l’an dernier du gouverneur d’Aden, Aidarous al-Zoubaidi, qui a formé un "Conseil de transition du sud" (STC), une autorité parallèle dominée par des séparatistes.

Aden était la capitale du Yémen du sud, un Etat indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990.

Le STC avait fixé un ultimatum à M. Hadi exigeant le départ du Premier ministre et "des changements au gouvernement", accusé de "corruption" et de "mauvaise gestion".

L’ultimatum a expiré dimanche et des combats ont aussitôt éclaté, aboutissant à la démonstration de force des séparatistes qui sont restés sourds aux appels de la coalition arabe à un cessez-le-feu

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