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LA MISSION SECRÈTE DE DONALD TRUMP (krach boursier appréhendé)

jeudi 1er mars 2018, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 1er mars 2018).

Ça commence à Bretton Woods (1944-1973)

Depuis des années nous répétons qu’a l’occasion de la répudiation des accords de Bretton Woods (1971-1973) la « communauté internationale » (sic) a abandonné l’or comme garantie monétaire internationale et le marché a institué le dollar (USD) comme monnaie de réserve et étalon de référence entre les monnaies. (1) À compter de 1973, le monde capitaliste s’engagea dans la dernière droite d’une série de difficultés observable via la dévaluation des devises, dépréciation qui reflétait la crise du « capital » que l’on pouvait ainsi résumer : les moyens de production et les forces productives performent trop par rapport aux capacités des marchés à absorber cette surabondance de marchandises, tandis que le consommateur moyen (en cours de paupérisation) ne dispose plus du pouvoir d’achat (salaires et prestations gouvernementales) pour acquérir ces marchandises pourtant moins couteuses. Cette contradiction paralysait les investissements et stérilisait le capital qui cessait de circuler et donc de « profiter ». (2) Suite à l’observation de cette contradiction, le capital a conçu une parade, à savoir, distribuer de la monnaie de crédit quasi gratuitement et presque à l’infini dévalorisant ainsi le capital monétaire (hyperinflation). Nous verrons les conséquences de cette solution bidon.

C’est un des paradoxes du capitalisme qui fait qu’une hausse de productivité du travail salarié et donc une augmentation de la richesse collective entraine l’appauvrissement des travailleurs (et de leur famille), des chômeurs et des assistés sociaux, alors qu’à contrario, cette hausse de productivité, provoque une plus grande concentration de la richesse au sommet de la pyramide sociale (milliardaires fortunés et entreprises surcapitalisées) au point où ces amas de capitaux laissés en friche, impossibles à réinvestir pour être valorisés, participent à la surenchère boursière jusqu’à l’éclatement de bulles financières comme nous allons le démontré.

La monnaie n’est pas la cause de la crise, mais elle peut-être un symptôme

Comment définir la masse monétaire en circulation dans l’économie mondiale ? La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie en circulation dans un pays ou une zone monétaire (Union européenne). Il s’agit de l’ensemble des valeurs susceptibles d’être converties en liquidités, ainsi que l’agrégat de la monnaie fiduciaire, des dépôts bancaires (monnaie scripturale) et des titres de créances négociables, tous susceptibles d’être utilisables comme moyen de paiement. (3)

L’ARTICLE EST DISPONIBLE SUR LE WEBMAGAZINE http://www.les7duquebec.com/7-au-front/la-mission-secrete-de-donald-trump-krach-boursier-a-lhorizon/

Les billets de banque et les pièces de monnaie ne constituent qu’une fraction de la monnaie en circulation alors que la monnaie scripturale (livrets bancaires) en représente maintenant plus de 90 %. Si la banque centrale produit la monnaie fiduciaire, les banques commerciales créent la monnaie scripturale en accordant des crédits (prêts) sous l’égide des banques centrales. Ainsi selon l’adage « les crédits font les dépôts », quand une personne obtient par exemple un crédit pour acheter une maison à une autre qui ne se sert pas immédiatement de cet argent et le dépose à sa banque. Mais plus qu’une simple relation de causalité, il s’agit d’un système de rétroaction tournant à la vitesse de circulation de la monnaie où « les dépôts font les crédits », par exemple lorsque le dépôt précédent est prêté à une entreprise, et ainsi de suite, plus cette vitesse de rotation est grande plus les profits sont grands. Ainsi la masse monétaire varie continuellement, et c’est ce processus de création monétaire qui devrait ralentir quand l’économie périclite et s’accélérer quand la croissance reprend. (4) Ce n’est plus ce qui se produit depuis la répudiation des accords de Bretton Woods, au contraire, les banques augmentent les disponibilités monétaires en période de récession économique provoquant la spéculation boursière qui absorbe ces liquidités tel un « trou noir » provoquant l’éclatement de bulles spéculatives tous les dix ans environ. (5)

L’inflation absorbée et dissimulée

Anciennement, avant l’abrogation des accords de Bretton Woods, l’injection massive de liquidités dans le circuit économique planétaire (à l’époque de l’impérialisme mondialisé, il faut aborder les contradictions du système à l’échelle planétaire) provoquait une hausse drastique de l’inflation – saine réaction mécanique du système économique qui annihilait ainsi l’avantage indu que tentait de s’attribuer une monnaie par rapport à ses concurrentes. Le système monétaire international s’autorégulait en exigeant qu’une partie de la monnaie nationale, le dollar américain par exemple, soit convertible en or métal ce qui constituait un frein à son expansion désordonnée. L’abrogation de Bretton Woods visait justement à retirer ce garde-fou qui était aussi une enfarge à l’expansion du commerce international, pour tous les pays incidemment, pas seulement pour les États-Unis. Les lois de l’économie politique capitaliste étant incontournables, le système économique réagit mécaniquement en cherchant une nouvelle voie de sortie pour ce capital monétaire excédentaire. Il n’y a pas de mystère, la création monétaire engendre une augmentation des prix (inflation), encore faut-il savoir quels prix s’envolent. Ainsi, l’or fut la première marchandise qui s’enflamma sur le foyer de l’inflation, passant de trente-cinq dollars US en 1971 à 1 800 dollars US en 2011.

Comme le note un article des Échos, la seconde source d’inflation facilement observable est celle des actifs financiers. (6) Par ricochet, cette hyperinflation des actifs financiers embrase également les prix de l’immobilier. (7) Les couts de l’immobilier étant en forte hausse ce sont généralement les riches qui possèdent d’importants portefeuilles d’actifs qui investissent l’immobilier. L’expansion de la masse monétaire a bien « ruisselé » sur les marchés et sur une partie des privilégiés. La classe la plus aisée a encore creusé l’écart en ayant accès à une manne de crédit gratuit supplémentaire pour des biens qu’elle seule peut se payer. Comme nous le spécifions précédemment : « l’argent appelle l’argent et s’agglutine tout naturellement », OXFAM et les altermondialistes ainsi que les autres variétés de gauchistes n’y pourront rien, auraient-ils accumulé un milliard de signatures au bas de leurs pétitions bidon. (8)

La bourse agit ici comme un trou noir qui aspire toutes les liquidités tandis que la production – source unique de création de richesses – stagne et que les revenus se contractent à la base de la pyramide sociale cependant que la richesse virtuelle explose en haut de la pyramide où se concentrent les valeurs boursières spéculatives volatiles. C’est ainsi que les valeurs boursières non adossées à des biens, des moyens de production, de commercialisation ou de communication, exigent toujours de nouveaux crédits que l’instance politique servile devra réquisitionner dans les poches des particuliers, des entreprises, des commerçants, dans les poches de ceux qui travaillent et produisent de la valeur, particulièrement de la plus-value – cette valeur non versée aux travailleurs – afin de nourrir la bête boursière et bancaire. Mais attention, j’entends déjà les réformistes gauchistes, et les « Robins des banques » admonester l’État, exigeant qu’il exproprie l’argent des riches pour la donner aux pauvres. Si l’État faisait cela, le système économique, financier, monétaire et boursier s’effondrerait aussi tôt. Les lois de l’économie politique capitaliste sont impératives ce que les hommes aux lunettes grises qui entourent Donald Trump savent déjà et ils le dirigent plutôt dans le sens opposé.

Un modèle du genre, la crise financière de 2007-2008

Examinons le processus de fabrication des liquidités à l’œuvre suite à la crise financière de 2008, dont les requins de la finance attribuent la cause à l’explosion de la bulle des prêts hypothécaires risqués et surévalués (subprime). À compter de 2008, la Réserve fédérale américaine (FED) a été forcée de procéder à l’impression de monnaie à gogo (impression de 85 milliards de dollars chaque mois ainsi que plusieurs injections de monnaie lors des « Quantitative Easing » I et II et III (presque 3 000 milliards USD) couplées à une baisse drastique des taux d’intérêt dans le but de relancer la consommation. Conséquence, la masse monétaire aux États-Unis aura triplé sur la période 2008-2013 pour atteindre les 4 mille millions USD. À titre de comparaison, avant la crise financière de 2008, celle-ci ne dépassait pas 900 millions USD et c’était déjà trop d’argent en circulation. (9)

Les conséquences de cette profusion de liquidités

Ces liquidités créées par la FED, et plus tard par la BCE et les autres banques centrales, ont eu pour effet d’aplatir la courbe des taux d’intérêt, de ne plus rémunérer l’épargne, de permettre à des entreprises parasites, non efficientes et non compétitives, de se maintenir encore quelques années en empruntant à des taux proches de zéro. Dans la zone euro on estime le montant des créances bancaires douteuses à plus de 1 000 milliards d’euros, dont 350 milliards pour la seule Italie de Berlusconi. C’est pire aux États-Unis. Ce qu’il faut comprendre c’est que tôt ou tard ces entreprises non compétitives déposent leur bilan ce qui fait exploser le chômage et déprimer la consommation, entrainant les banques prêteuses dans la panade comme en 2008, mais en pire. (10) Depuis quelques années, les marchés boursiers s’envolent grâce à la création de cet argent de « Monopoly ou Monkey money » par les banques centrales (QE), liquidités monétaires qui sont aujourd’hui plus importantes que durant la dernière crise financière. (11) On estime aujourd’hui à 220 000 milliards USD la masse monétaire disponible dans le monde. Ne soyez pas surpris si le Dow Jones frôle les 26 000 points, 4 fois plus élevé qu’en 2008 alors que ni l’activité économique ni la production industrielle n’ont augmenté dans de telles proportions tant s’en faut.

Deux exemples de ces appréciations ubuesques des actifs boursiers nous sont donnés par les multinationales Tesla et Amazon. Laurent Herblay écrit : « On aurait pu imaginer un krach de l’action de celui qui envoie une voiture dans l’espace en perdant près de 2 milliards. Mais non, si l’action a perdu 10% un moment, elle s’est vite reprise et les marchés évaluent la valeur de l’entreprise à 56 milliards ! Deux fois plus que Renault, dont les seuls bénéfices représentent près de la moitié du chiffre d’affaires de Tesla, et qui réalise près de 60 milliards de chiffre d’affaires. De même Tesla vaut plus que Ford, ses 150 milliards de chiffre d’affaires et près de 7 milliards de profits ! (…) Et quand on voit que les marchés valorisent Amazon 700 milliards USD pour moins de 2 milliards de profit et 60 milliards de chiffre d’affaires, difficile de ne pas en tirer la conclusion que nous vivons une nouvelle bulle totalement extravagante qui finira à nouveau par un krach financier. » (12)

Ce n’est pas mieux du côté des banques

« Comme déjà mentionnés sur Boulevard Voltaire, les bilans totaux des quatre grandes banques américaines représentent 44,5 % du PIB des États-Unis et les totaux des bilans des quatre grandes banques françaises représentent 3 fois le PIB de la France. Quant à l’effet de levier moyen de ces banques qui caractérise le niveau et, donc, le risque d’endettement par rapport aux capitaux propres, il est de 25,53 en France et de seulement 11,63 aux États-Unis. Sachez que ce ratio se situe aujourd’hui à 33,90, il a donc pulvérisé le niveau qu’il avait atteint juste avant le krach de 1929 et continue de se rapprocher de son sommet historique de 2000. Robert Shiller explique que la valeur moyenne de l’indicateur se situe normalement à 17. On a bien affaire à une gigantesque bulle boursière. Certains gérants de fonds s’amusent à dire qu’on peut aller bien plus haut comme en 2000, cela étant, l’endettement actuel est sans précédent et sans commune mesure avec ce qui était mesuré en 2000. Sachez que le montant d’argent que les investisseurs empruntent pour acheter des actions sur le New York Stock-Exchanges vient d’atteindre un nouveau sommet historique. » (13)

Quand cinq entreprises pèsent plus lourd que l’économie française

« La programmation des algorithmes informatiques s’appuie sur la hausse des AGMAF : les 5 premières capitalisations planétaires sont, dans l’ordre, Apple (710 Mds$), Google (et sa galaxie d’Alphabet à 680 Mds$), Microsoft (qui tutoie les 500 Mds$), Amazon (400 ou 700 Mds$ ?) et enfin Facebook (avec 390 Mds$). Mais comment justifier que la valeur cumulée des AGMAF, qui sont le pur reflet d’une économie immatérielle si l’on excepte les iPhone, pèsent 2 980 Mds$ de capitalisation, soit 40% de plus que le PIB de la France ? Rajoutons Berkshire Hattaway (415 Mds$), Exxon et General Electric (environ 340 Mds$) puis JP Morgan (320 Mds$), et nous cumulons 4 400 Mds$, soit deux fois le PIB de la France et l’équivalent de celui du Japon ! Imaginez si le PIB de la France grimpait aussi vite que la capitalisation de ces géants ! Cette ultraconcentration est une grande première historique… mais nous attirons surtout votre attention sur le fait que le taux de progression des AGMAF depuis fin juin 2016 est deux fois plus rapide que celui des cinq titans suivants. La raison ? Les algorithmes sont tout simplement programmés pour surpondérer les valeurs qui surperforment. C’est l’essence même du scénario autoréalisateur et en même temps la quintessence d’une bulle parvenue au dernier stade avant sa désintégration. » (14)

La concentration du capital accentue la concurrence et les risques de guerre

Les entreprises ont souvent la vie courte. Dans les années 1970, leur vie était de 40 ans en moyenne. Aujourd’hui, leur vie moyenne est de moins de 20 ans. Pour comprendre ce phénomène d’absorption-concentration corporative massive, il faut observer trois variables structurelles et leurs conséquences.

Le « capital » destructeur

La première variable structurelle de la nouvelle économie impérialiste mondialisée concerne le capital monétarisé. Il n’y a jamais eu autant d’argent volatile disponible sur les marchés boursiers. Le bilan combiné des neuf plus grandes banques centrales dépasse les 18 000 milliards USD. Les dix plus grands fonds d’investissement administrent près de 10 000 milliards USD. Cinq compagnies de services informatiques mondialisés valent presque 3 000 milliards de dollars USD. Une petite douzaine d’entreprises industrielles mondialisées disposent ensemble de plus de 5 000 milliards USD de liquidités.

Que faire de toute ce « capital » à valoriser pour assurer sa profitabilité ? Quatre options s’offrent aux milliardaires gestionnaires de ces capitaux en jachère : 1) investir cet argent dans de nouveaux moyens de production. 2) Distribuer des dividendes aux actionnaires. 3) Racheter ses propres actions à la bourse et réduire sa dette corporative et sa vulnérabilité. 4) Acquérir d’autres entreprises (OPA).

La première option (1) est impraticable, les moyens de production, les capacités industrielles et les forces productives sociales sont déjà en surcapacité par rapport aux marchés et les inventaires dévalués sont détruits pour faire de la place dans les entrepôts encombrés. À titre d’exemple, en France, entre 2006 et 2015, l’industrie manufacturière a détruit 530 000 emplois producteurs de plus-value et c’est pire aux États-Unis. (15) On comprend ici que le but de la production capitaliste n’est pas de satisfaire les besoins sociaux des populations, mais strictement de reproduire le capital en réalisant la plus-value. C’est d’ailleurs la contradiction qui fera s’effondrer ce mode de production décadent à partir du moment où cette valorisation du capital ne sera plus possible à très grande échelle, moment qui approche rapidement.

Le capital facile prépare le krach difficile

Les deux options suivantes (2 et 3) ont largement contribué à la volatilité des marchés financiers et contribuent directement à préparer l’éclatement des bulles boursières quand les spéculateurs, voulant réaliser leurs profits, se débarrasseront de leurs actifs surévalués, ce sera alors le super krach boursier appréhendé que la firme Bridgewater (160 milliards USD) prédit pour 2018 : « Selon le Financial Times du dimanche 18 février, Bridgewater est d’avis qu’après le minikrach récent d’environ 10 %, « une secousse bien plus grande arrive ; les marchés vont entrer dans une nouvelle ère de volatilité ». « La fin de l’argent facile va déclencher une cascade de ventes et un krach financier. » (16)

La concentration impérialiste du capital

La quatrième option (4) l’évacuation des profits gigantesques a fait exploser les fusions et les acquisitions d’entreprises qui chaque année batte des records. Ainsi, ce sont 1.492 milliards USD d’acquisition enregistrée durant le premier semestre de 2017. Nous assistons à une concentration de la propriété des entreprises et donc à une concentration du capital au sommet de la pyramide sociale que les pétitions des ONG stipendiées (OXFAM et consorts) et la go-gauche coalisée ne peuvent empêcher. (17) Ainsi, une étude révèle que 147 mégaentreprises multinationales contrôlent 60% du chiffre d’affaires industriel mondial et la concentration n’est pas terminée, ce qui fait dire à certains économistes qu’il n’est plus pertinent de comptabiliser les PIB nationaux – dorénavant il faudra comptabiliser les chiffres d’affaires des mégatransnationales. (18) Voilà la manifestation évidente du stade impérialiste du mode de production capitaliste qui ne se mesure pas par le niveau d’agressivité des États militarisés, mais par le degré d’intégration financier des trusts mondialisés, qui lui, entraine la militarisation des États dans chaque camp impérialiste.

La technologie spoliatrice et intégratrice

La deuxième variable structurelle de la nouvelle économie impérialiste concerne la technologie informatique numérique qui bouleverse les modèles d’affaires. Les entreprises gagnantes à ce jeu de concurrence sont les grandes corporations américaines et chinoises. Elles ont à la fois l’argent pour leur expansion et le contrôle des infrastructures. Vous pouvez comprendre pourquoi la Chine élabore son projet de Nouvelle route de la soie, qui est d’abord un réseau télématique et financier concurrent du réseau américano-occidental. (19) De plus, Google, Amazon, Microsoft, Facebook et Apple exploitent leur domination pour acquérir de nouvelles stars technologiques, notamment européennes, comme Skype, DeepMind ou Shazam. Ce faisant, ces entreprises tentaculaires asphyxient le marché des technologies nouvelles tout en empêchant certaines « start-up » innovantes de devenir un jour des entreprises concurrentes. Ces entreprises de plateformes profitent de ces acquisitions pour se diversifier, souvent loin de leur secteur d’origine et elles atteignent rapidement des tailles gigantesques. (20)

En Chine, Alibaba informatique et Tencent holding font désormais partie des entreprises qui valent plus de 500 milliards USD. De plus, elles utilisent leur assise financière et leur croissance pour acquérir des entreprises en Europe et aux États-Unis afin d’accélérer leur globalisation et se prémunir en prévision de la dévaluation drastique du dollar plombé. Cette année, les entreprises chinoises devraient dépasser les 220 milliards USD d’acquisitions à l’étranger. De nouveaux noms apparaissent sur les marchés comme Fosun, HNA, Wanda ou Anbang, indice que l’impérialisme chinois est dans la course mondialisée bien davantage que la Russie qui malgré ses centaines de têtes nucléaires est loin de la tête du peloton impérialiste. (21)

Concentration et compétition vont s’exacerber parmi les géants ébranlés

La troisième variable structurelle de la nouvelle économie impérialiste moderne concerne la vague de concentration sociétaire qui affectera à long terme l’environnement économique et sociologique partout dans le monde. Les rapports de force se déplacent vers de nouveaux acteurs aux États-Unis et en Asie. L’Europe est redevenue un terrain de chasse privilégié pour ces nouvelles sociétés prédatrices qui se feront concurrence en Europe et au Moyen-Orient (pour le contrôle des réserves d’énergie fossile qui sont encore utile quoiqu’on en dise). Les entreprises européennes, latino-américaines, et moyen-orientales seront des proies convoitées ce qui provoquera au milieu du krach boursier appréhendé un déplacement du centre de gravité des tensions commerciales, sociales et militaires vers l’Europe de l’Ouest et ses dépendances moyen-orientales, ce qui devrait provoquer des réalignements stratégiques de la part de pays qui chercheront à se mettre à l’abri de la tourmente commerciale, sociale et militaire sous de nouveaux parapluies, d’autant que les États-Unis menacent dorénavant d’utiliser l’arme nucléaire le premier et contre un pays non nucléarisé ce qui a de quoi inquiéter même ses alliés. (22)

La grande arnaque mondiale approche

Quelle pourrait être la conclusion de ce mélodrame économique sans issue pacifique ? L’issue est unique et connue de tous les banquiers, cambistes, boursicoteurs et flibustiers financiers, de tous ceux qui ont facilement accès à ces montagnes de frics, en empruntent des quantités, puis achètent tous les actifs disponibles sur le marché et tentent même des OPA inamicales, tout pour transformer cet argent de « Monopoly » en actifs industriels, commerciaux ou numériques ayant une valeur marchande palpable. C’est la raison pour laquelle de nombreuses mégaentreprises industrielles ou commerciales se constituent des fonds de réserve afin de résister aux prises de contrôle inappropriées. De même, vous verrez les gouvernements détenteurs de pétrodollars dévalorisés, tenter de se débarrasser de leur « trésor » de guerre encombrant en achetant des mines, des buildings dans les centres-ville, des flottes entières d’avions de ligne (Airbus et Boeing), de l’armement, n’importe quoi qui soit tangible avant la grande dévaluation du dollar américain et des autres monnaies dans son sillage. La plupart des conflits militaires, des tensions diplomatiques, des affrontements sociaux et politiques trouvent leur source dans cette guerre financière latente, il en est ainsi sous l’impérialisme moderne. La feuille de route – la mission secrète de Donald Trump le saltimbanque consiste à jeter de l’huile sur le feu de l’hyperinflation et donc d’accélérer la dévaluation du dollar comme le souligne Marc Rousset « Trump jette du combustible sur le feu pour les dix prochaines années avec une baisse des impôts de 1.500 milliards de dollars, un plan de modernisation des infrastructures de 1.500 milliards de dollars, une relance des dépenses militaires de 1.200 milliards de dollars et 400 milliards de dépenses nouvelles en 2019, ce qui porterait le déficit de l’État fédéral à 984 milliards de dollars. Ce déficit serait le plus important de l’histoire américaine par rapport au PIB. » (23)

La classe prolétarienne internationale, sans pouvoir politique, militaire, diplomatique ou social, et utilisant parcimonieusement son immense pouvoir économique (gréviste), assistera en spectateur passif à ces affrontements dont elle sera pourtant la victime à court et à long terme. Mais qu’à cela ne tienne, la classe poursuivra ses apprentissages et cumulera ses expériences au milieu de la tourmente qui pourrait aller jusqu’à une troisième guerre mondiale. Après ce cataclysme nous verrons.

NOTES

1. Contrairement à ce que prétendent certains économistes les accords de Bretton Woods n’ont pas renoncé à l’étalon or, ils n’ont fait que réguler la convertibilité des différentes monnaies entre elles et par rapport à l’or ainsi formulé : « Les représentants des États créent un Gold-Exchange Standard fondé sur une seule monnaie, le dollar américain : toutes les monnaies sont définies en dollar et seul le dollar est défini en or. Le rattachement à l’or, sur la base de 35 dollars américains l’once d’or, suppose qu’il n’y aura pas de dérapage incontrôlé de la part des États-Unis » (…) « Dans ce système, les différentes monnaies nationales (autres que le dollar américain) ont un taux de change fixe, mais ajustable en cas de besoin sous réserve de l’accord des partenaires. » (…) « Une règle implicite est qu’on ne demande pas la conversion des dollars américains en or. Tous les dollars américains qui entrent dans un pays servent donc à la création de monnaie locale tout en étant le plus souvent replacés auprès du Trésor américain. Du dollar dépendent désormais la croissance et l’inflation mondiales. »

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Accor…

2. « Les demandes de remboursements des dollars excédentaires en or commencent. Les États-Unis ne veulent pas voir disparaitre leur encaisse or. Ils suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 aout 1971. Le système des taux de change fixes s’écroule définitivement en mars 1973 avec l’adoption du régime de changes flottants, c’est-à-dire qu’ils s’établissent en fonction des forces du marché. »

Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Accor…

3. soulignons que les deux formes de l’économie capitaliste (libérale et socialiste-soviétique étaient intégrées au sein de l’économie mondiale via le marché financier : « soulignons qu’au départ, l’Euromarket avait bénéficié aux Soviétiques, qui avaient commencé à y placer l’argent de leurs exports via la Banque Narodny de Moscou afin d’éviter de trop en détenir à New York et donc de risquer une confiscation en cas de crise majeure de la Guerre froide

https://fr.wikipedia.org/wiki/Accor…

4. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Masse…

5. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Masse…

6. https://www.lesechos.fr/idees-debat…

7. Au Canada, la bulle immobilière est principalement basée dans la région du Grand Vancouver et celle du Grand Toronto et dans les villes environnantes. Le prix des logements à Vancouver a augmenté de 27% de février 2015 à février 2016, atteignant 1,3 million de dollars en moyenne pour une maison individuelle. Le prix moyen d’une maison individuelle a même grimpé à 1,7 million de dollars en juillet 2016. De son côté, le prix des logements sur le marché immobilier surchauffé de la cité de Toronto a augmenté de 33% entre mars 2016 et mars 2017, le prix moyen d’une maison individuelle atteignant 1,6 million de dollars. Le prix d’une maison dans la région du Grand Toronto a atteint une moyenne de 916 567$ en mars 2017, comparé à 688 011$ un an auparavant.

http://www.les7duquebec.com/7-daill…

et https://www.agoravox.fr/tribune-lib…

8. Robert Bibeau. Octobre 2017. http://www.les7duquebec.com/actuali…

9. Source : https://leblogalupus.com/2013/12/22…

10. Source : http://www.les7duquebec.com/7-de-ga…

11. https://www.businessbourse.com/2017…

12. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

13. https://leblogalupus.com/2013/12/22…

et http://www.les7duquebec.com/actuali…

14. http://labourseauquotidien.fr/la-pi…

15. https://yetiblog.org/insee-perte-in…

16. « Les raisons principales sont la peur d’une inflation grandissante, la fin de la politique monétaire d’assouplissement quantitatif et le rendement de presque 3 % des bons du Trésor américain. Les États souverains en quasi-faillite ainsi que les entreprises « zombies » ne supporteront pas le choc à venir de la hausse des taux d’intérêt. »

http://www.bvoltaire.com/bridgewate…

17. http://www.les7duquebec.com/actuali…

18. http://rvvaza.blogspot.ca/2014/08/c…

19. http://www.les7duquebec.com/?s=rout…

20. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

21. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

22. http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

23. http://www.les7duquebec.com/7-daill…


QUESTION NATIONALE ET RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE SOUS L’IMPÉRIALISME MODERNE

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En cette époque de tension guerrière meurtrière il faut revoir la politique prolétarienne sur la question des luttes de libération nationale afin de replacer le nationalisme dans une perspective de lutte de classes. La gauche a oublié que le prolétariat n’a pas de patrie et que la lutte pour le droit des bourgeoisies nationales au contrôle politique de leur État national n’entraînera jamais le combat révolutionnaire des prolétaires pour renverser le mode de production capitaliste et pour édifier le mode de production prolétarien. Afin de démontrer cette thèse l’auteur présente et commente six textes d’auteurs marxistes sur les luttes nationalistes.

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