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La chute de Mossoul entre les mains de DAECH avait été voulu par le gouvernement irakien au service de l’impérialisme US

vendredi 9 mars 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 mars 2018).

Le gel de l’enquête parlementaire sur la chute de Mossoul

http://www.france-irak-actualite.co…

Publié par Gilles Munier sur sont site le 7 Mars 2018, 10:26am

Nouri al-Maliki

Revue de presse : Middle East Monitor (23/2/18)

Un « haut » responsable du gouvernement irakien, voulant garder l’anonymat, a confié au site The New Arab que « l’enquête sur la chute de Mossoul était gelée », qu’elle ne reprendrait pas sous le nouveau gouvernement, non par manque de preuves, mais parce qu’elle désignait comme responsables l’ancien Premier ministre, Nouri al Maliki, son chef d’état-major Tariq Najm, Saadoun al- Dulaimi, ancien ministre de la Défense, Adnan al- Assadi, ancien sous-secrétaire au ministère de l’intérieur, ainsi que de haut gradés du commandement militaire, des officiels de la Police Fédérale et des personnalités locales.

Jusqu’à présent, cette enquête de huit mois a entendu 100 témoins (politiciens et militaires).

Il a souligné que « l’enquête et les déclarations des chefs militaires ainsi que l’écoute des conversations téléphoniques entre la direction militaire à Mossoul, avant la chute de cette dernière, et le Cabinet de Maliki, révélaient l’existence de ce qui paraît être un plan. Toutes les informations sur les mouvements et l’avance de Daesh aboutissaient chez le Premier ministre sans qu’un ordre ait été donné ». Les recherches montrent que Maliki voulait mettre à profit la chute et la reprise de Mossoul pour promouvoir sa campagne, ce qui a échoué avec l’effondrement des forces irakiennes. Avec le flot de militants de l’organisation terroriste en provenance de la Syrie, le gouvernement et les forces armées ont totalement perdu le contrôle.

Fin 2014, le Parlement irakien, à la demande de 89 parlementaires, a voté la constitution d’un comité pour éclairer les raisons de la chute de la ville. Fin août 2015, il recommandait la comparution de 70 policiers et officiels de la sécurité dont Al-Maliki, les tenant pour responsables de la débandade des forces armées et la prise de contrôle de la ville par Daesh.

Le rapport confirmait qu’al-Maliki et le gouverneur de la province de Ninive, Atheel al-Nujaifi, en étaient à l’origine. Selon un membre du conseil de la province, Hussein al-Abar, « les compromissions et les intérêts partisans et les dissensions ont retardé les résultats sur cette affaire, jusqu’à présent ». Le gouvernement de de la province de Ninive avait exigé, plus d’une fois, au cours de réunions avec al-Abadi, et Salim al-Jubouri, Président du parlement d’exercer des pressions sur l’appareil judiciaire pour inculper les auteurs. « Le retard dans l’annonce des conclusions de l’enquête attestent de l’existence de formidables pressions politiques ».

En juin 2017, le député Abdul Rahman Alloizi révélait l’influence de « personnes plus importantes que la loi. » impliquées dans la catastrophe, notant « que l’absence de volonté politique pour tenir pour responsables les parties concernées, notamment les personnalités proéminentes en charge, de tous types ou factions, a imposé le silence à tous peu enclins à favoriser la justice ».

Un membre de la coalition de la loi d’Etat dirigée par Al-Maliki, Iskander Watut, a expliqué à The New Arab que « les auteurs du rapport ont négligé le nom de personnalités politiques et militaires dont celui du Chef d’Etat-Major, Babaker Zebari, qui dit avoir ordonné le retrait des forces armées ainsi que de ne pas avoir passé assez d’accusations sur cet incident au président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani ».

Il a ajouté « Je ne prends pas la défense d’Al-Maliki, mais le tenir pour seul responsable est totalement illogique. Ce n’était pas sa faute, mais plutôt celle de son conseiller militaire, Farouk al-Araji, qui ne l’a pas informé du danger de cette percée. » « Le dossier est à présent entre les mains du judiciaire, et nous lui faisons confiance, mais les développements du comité, nommé par le Parlement, sont totalement biaisés ».

A un moment où les députés et les personnalités politiques pensent que le document d’enquête est devant le Conseil Suprême Judiciaire, -l’autorité administrative suprême chargée des affaires judiciaires irakiennes, - une source du Conseil confirme que « le document a été soumis par le comité pour être contrôlé, comme l’occupation de territoires irakiens, où se trouvaient de nombreux membres de la sécurité, et le retrait de l’armée de la région de Mossoul, sont des crimes de guerre ».

« La chute de Mossoul est un crime militaire et le procès doit être conduit par les tribunaux militaires » « un procès judiciaire ordinaire n’a rien à voir dans ce cas » ajoute la personnalité anonyme.

Source (version originale) : Baghdad freezes investigation process of the fall of Mosul

Traduction et Synthèse : Xavière Jardez

Rappel, sur le même sujet :

A Mossoul, les forces irakiennes avaient reçu l’ordre de ne pas se battre

http://www.france-irak-actualite.co…

- 3 questions à… Gilles Munier - Propos recueillis par Lina Kennouche (L’Orient-Le Jour – 17/8/15)

Iraq probe implicates Maliki over Mosul’s fall to ISIL (Al Jazeera - août 2015)


A Mossoul, les forces irakiennes avaient reçu l’ordre de ne pas se battre

http://www.france-irak-actualite.co…

Publié par Gilles Munier sur son site le 17 Août 2015, 07:59am

Nouri al-Maliki

3 questions à… Gilles Munier

Propos recueillis par Lina Kennouche (L’Orient-Le Jour – 17/8/15)*

Des députés irakiens ont indiqué, hier, qu’une commission d’enquête parlementaire en Irak avait pointé du doigt la responsabilité de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et 35 autres personnes dans la prise de Mossoul par le groupe État islamique en juin 2014. La désertion de nombreux soldats qui n’ont pas combattu était en cause dans cette spectaculaire déroute de l’armée irakienne face à quelques centaines de combattants de l’EI qui ont pris le contrôle de la deuxième ville la plus importante du pays.

Gilles Munier, journaliste indépendant, spécialiste de la question irakienne, secrétaire général de l’Association des amitiés franco-irakiennes, revient pour L’Orient-Le Jour sur le rapport de la commission d’enquête parlementaire en Irak. Selon lui, les forces irakiennes avaient reçu l’ordre de ne pas se battre.

Comment analysez-vous cette mise en accusation de Nouri al-Maliki par la commission d’enquête parlementaire en Irak ?

En Irak, mener une enquête n’est jamais très sérieux. Maintenant, que Maliki soit responsable de la chute de Mossoul, c’est évident et cela se disait depuis fort longtemps. Le problème est que si les officiers de l’armée irakienne n’avaient pas reçu l’ordre de ne pas s’engager dans les combats, les 500 combattants de Daech n’auraient pas pu aller jusqu’à Tikrit et commettre le massacre du camp Speicher qui a fait 1 700 jeunes victimes chiites. Je suis allé en Iran début juin et j’ai souligné cet aspect du problème au cours de mes conférences sur les origines de l’État islamique, et cela n’avait pas l’air de surprendre. Par ailleurs, on remarque qu’il n’y a pas eu jusque-là de commission d’enquête sur ce qui s’est passé ensuite à Tikrit. Des lampistes de tribus sunnites ont été exécutés après des procès iniques, alors que les vrais responsables du massacre sont à Bagdad.

Quelles pourraient être les implications d’un rapport officiel de la commission d’enquête ?

En théorie, l’arrestation et le jugement de toutes les personnes accusées d’avoir une responsabilité dans cette affaire, à commencer par les officiers qui s’étaient enfuis au Kurdistan. Dans les faits, c’est plus compliqué puisque l’on ignore aujourd’hui où se trouve Nouri al-Maliki. Au départ, on pensait qu’il se trouvait en Iran, aujourd’hui certains pensent qu’il est en Syrie et d’autres qu’il pourrait être encore en Irak.

Qu’en est-il aujourd’hui de la responsabilité des Américains qui ont entraîné et formé les forces irakiennes mais qui ne sont pas mis en cause dans ces conclusions ?

Les Américains ont une lourde responsabilité dans cette histoire. Ils ont dépensé des sommes colossales pour former l’armée irakienne. Une part substantielle de cet argent est tombée dans les poches des dirigeants chiites et des sunnites qui travaillaient avec le gouvernement de Bagdad à l’époque. Seule une petite frange de l’armée a bénéficié d’un entraînement, la majeure partie n’y a jamais pris part. Depuis 2003, beaucoup d’argent occulte a été touché par des Américains en Irak, beaucoup d’argent a disparu dans leurs poches. Près de 500 combattants de Daech auraient infligé une défaite historique à une armée estimée à 60 mille soldats ? En réalité, ce sont 60 mille soldats inscrits sur des listes, mais il y en avait sans doute moins que la moitié.

Photo : Nouri al-Maliki

*Source : Les forces irakiennes avaient reçu l’ordre de ne pas se battre

Vidéo (1’18) : Manifestation anti-Maliki à Bagdad

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