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Cortège de tête

jeudi 10 mai 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 10 mai 2018).

Le 1er mai 2018, dans le cortège de tête, il y avait 1200 énervés constituant le Black Bloc, et 14500 personnes solidaires. Mais quand et comment est né le cortège de tête ?


1er Mai (1/2) : la manifestation, pendant, après

https://lundi.am/1er-Mai-1-2-la-manifestation-pendant-apres

Extrait :

Il est bon de se souvenir que le cortège de tête n’est pas apparu dans les manifestations parisiennes par magie. Ou simplement parce que des gens auraient commencé à se positionner "à l’avant".

Le 24 mars 2016, lors d’une manifestation contre la Loi Travail, quand, pour la première fois, sous l’impulsion du cortège lycéen, un cortège de tête de quelques centaines de personnes s’est formé, que s’est-il passé ?

D’abord, les doux rêveurs ont été ramenés à la réalité par quelques coups de savates portés par le service d’ordre (majoritairement composé de syndiqués de FO), qui leur intimait de retourner à leur place, c’est-à-dire à l’arrière. C’est le moment qu’a choisi la BIVP (un corps de police) pour intervenir avec matraques téléscopiques et gazeuses, et pour arrêter une personne.

Ensuite les agents de la BAC (un autre corps de police) ont suivi la tête de cortège, et ont procédé, quand celle-ci est partie en manifestation sauvage, à de nouvelles interpellations.

Dans les semaines suivantes, les bastons avec le service d’ordre ont été quasi systématiques. La BAC a du être dissuadée de revenir dans le cortège de tête à coups de batons et de pétards. La BIVP avec des pavés.

Mi-mai 2016 un agent en civil de la préfecture de police sortait son arme de poing au moment où il était viré du cortège de tête.

Enfin, ce n’est qu’à cause des nombreux affrontements, et des nombreuses polémiques qui les ont accompagnées que la préfecture de police a renoncé à faire suivre le cortège de tête par des lignes de CRS placées sur les côtés.

Vouloir séparer au sein de ce cortège une tentation "violente" et une autre festive et inventive n’a donc que peu de sens. La naissance du cortège de tête a été permise par ces événements qualifiés de "violents". Et son existence tient à la possibilité qu’ils se reproduisent.

Prenons une action qui semble faire consensus au sein du cortège de tête et même au delà : la facilité avec laquelle est taggée l’intégralité du parcours d’une manifestation de slogans souvent inspirés, et régulièrement applaudis (on en a fait des livres…). Avant 2016, tagger, c’était se faire embrouiller par un service d’ordre quelconque, et prendre le risque de se faire arrêter. S’il est devenu si facile de décorer murs et abribus en manifestation c’est bien parce que les forces de l’ordre sont désormais tenues à distance du cortège.

Ça ne fait aucun doute : quand le cortège de tête aura été dékwaytisé, il cessera d’exister. Sortir le cortège de tête de son folklore, pouvoir y être plus malins et plus inventifs, cela ne passe pas par une division, mais par une multiplication, des k-ways comme des idées.

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