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La décadence de la classe ouvrière française

samedi 4 août 2018, par do (Date de rédaction antérieure : 3 août 2018).

La classe ouvrière française n’est pas telle qu’on la rêve

Elle n’a évidemment jamais été tout fait comme on l’aurait voulue, mais il faut bien se rendre à l’évidence : elle évolue dans le mauvais sens.

En 1986, les ouvriers de la SNCF ont fait une grève très dure basée sur une coordination. Les sabotages étaient monnaie courante, et les trains redémarraient gratuitement. La grève avait bien sûr lieu tous les jours, 24 heures sur 24, et s’appuyait sur d’énormes manifs. Du coup, le projet gouvernemental de grille des salaires "au mérite" fut remisé au placard.

En 1995, les ouvriers de la SNCF ont fait un grève dure, mais la CGT a réussi a empêcher la base de s’auto-organiser en coordination. Malgré tout, la grève avait lieu tous les jours 24 heures sur 24. Il y avait d’énormes manifs de soutien tous les jours à laquelle participait une grande partie de la population, et la sécu avait pu être sauvée.

En 2018, les ouvriers de la SNCF ont fait un grève molle, car la CGT a non seulement réussi à empêcher la base de s’auto-organiser en coordination ; mais, en plus, elle a réussi a faire en sorte que la grève n’ait lieu que deux jours par semaine. Ce qui permettait à l’ennemi de souffler pendant que les cheminots s’essoufflaient. Et la grève s’est étouffée petit à petit jusqu’à sa fin dont on a à peine parlé. On a tout de même appris que les cheminots avaient fait au total 36 jours de grève. Si ça avait été 36 jours d’un seul coup, au lieu d’être deux jours par semaine, ils auraient gagné, et sauvé leur statut. Et ce même avant les 36 jours. Merci la CGT.

Ces exemples ne sont pas séparés les uns des autres, ils se suivent dans l’ordre, et montrent un affadissement progressif de la réaction de la classe ouvrière face aux attaques du patronat — 1986, grève très dure ; 1995, grève dure ; 2018, grève molle. Ils montrent que la classe ouvrière est de moins en moins indépendante, de moins en moins capable de déborder les organisations qui veulent la diriger.

Étude historique et stratégique de la contestation en France depuis mai 68

Après 1968, en France, chaque année les étudiants se mettaient en grève. Une grève dure, avec piquets de grèves durs et émeutes, une grève qui durait au minimum un mois. Ces grèves étaient auto-organisées en coordination. Puis, en 1986, pour la première fois dans toute l’histoire du mouvement ouvrier, une grève nationale de tout un secteur d’activité fut auto-dirigée par une coordination. Cela dut se faire contre les syndicats, et notamment contre la CGT. Ce fut la plus fameuse grève de la SNCF. Bien plus fameuse que celle de 1995 !

CGT - Et Bernard Thibault devint chef :

http://mai68.org/spip/spip.php?article1170

(Avec un topo sur les grèves de 1986 et de 1995)

17 Messages de forum

  • La décadence de la classe ouvrière française 4 août 2018 14:51, par robert bibeau

    Cher DO

    C’est une antinomie que ton titre ridicule. La classe ouvrière française - le soubassement de l’édifice social capitaliste - ne connait pas de décadence quand la superstructure qu’elle supporte par son labeur quotidien se dégrade - décline et est en décadence. C’est autant de poids qui tombe de ses épaules.

    Ce que tu décris ce n’est pas la décadence de la classe - mais la décadence de la go-gauche - de la domination des petits-bourgs hégémoniques s’étant emparé pendant des décades du contrôle sur les organisations et de la direction du mouvement ouvrier au nom de la bourgeoisie ennemie héréditaire et irrédentiste de notre classe sociale.

    Chacun des exemples démontrent que la classe répudie ces ex-votos et renoncent petit à petit à supporter ses ennemis. Ce n’est pas de la décadence c’est de la conscience de classe DO

    Bravo à la classe ouvrière française. Nous vous aimons.

    Robert Bibeau http://www.les7duquebec.com

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    • Salut Robert,

      Ta classe ouvrière est une classe ouvrière rêvée.

      Ces exemples ne sont pas séparés les uns des autres, ils se suivent dans l’ordre, et montrent un affadissement progressif de la réaction de la classe ouvrière face aux attaques de patronat — 1986, grève très dure ; 1995, grève dure ; 2018, grève molle. Ils montrent que la classe ouvrière est de moins en moins indépendante, de moins en moins capable de déborder les organisations qui veulent la diriger.

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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  • La décadence de la classe ouvrière française 4 août 2018 20:09, par Bruno Drewski

    Il ne faut pas avoir une attitude "religieuse "envers la CGT, ce n’est pas une Eglise qui serait parfaite (comme le veut les catholiques intégristes) ou diabolique (comme le veulent les protestants intégristes), c’est une organisation collective qui évolue comme évolue la société, et qui est traversée par les contradictions que l’on rencontre dans la classe ouvrière. Les coordinations ? Et le programme à long terme en quoi des coordinations pourraient elles le faire avancer ? et quid de l’avant-garde idéologique et politique ? …La CGT n’a fait que suivre l’évolution générale de la société bourgeoise et de la classe ouvrière dans cette société bourgeoise contre laquelle elle n’a pas réussi à conquérir l’hégémonie culturelle. Georges Marchais avait souligné dans les années 1980 que la France était en train de basculer fondamentalement à droite …Ce sont les gauchistes qui lui ont alors le plus tapé dessus pour avoir osé dire cela …Avec le recul, on ne peut reconnaître qu’une chose, c’est qu’il avait totalement raison !!! Structurellement, la France et d’autres étaient en train de passer à droite depuis la fin des années 1970. Et c’est pour cela que, un a un, les outils ont été affaiblis de l’extérieur et de l’intérieur par l’ennemi de classe. Les outils dont la classe ouvrière a besoin.

    …Mais la lutte continue ! Et la CGT est traversée aujourd’hui, à l’approche de son congrès, par des débats d’orientation stratégique qu’on n’aurait pas vu il y a dix ans, au moment du creux de la vague et, phénomène révélateur, qui n’ont pas lieu dans les autres syndicats, sauf un tout petit peu dans SUD. Il y a donc bien un syndicat de classe qu’on a voulu et en partie réussi à rosir, et il y a des syndicats jaunes.

    Il ne faut pas se tromper d’ennemi.

    Bruno Drewski

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    • La décadence de la classe ouvrière française 5 août 2018 01:20, par Jean Cendent

      …La CGT n’a fait que suivre l’évolution générale de la société bourgeoise…

      Bien étrange évolution car moi qui ai commencé à bosser dans les années 80 je n’ai connu que la fRance de la précarité depuis presque 40 ans / donc la fameuse classe moyenne sous entendu l’évolution générale de la société bourgeoise comme vous dite c’est « faux ».

      Ou du moins c’est ce que la CGT et d’autres syndicats ont bien voulu voir parce que les vrais travailleurs à cette époque étaient les titulaires ( CDI ) et nous les plus jeunes qui étions en contrats divers sauf en CDI nous comptions pour du beurre, oui ! Bien sûr, le temps passe mais les blessures restent toujours visibles.
      Voilà une des "bonnes" raisons de la dégringolade des syndicats représentatifs.

      Mais vous M. Bruno Drewski qui avez peut être conscience de cela et de tant d’injustice sociale faite la révolution à l’intérieur de la CGT, brisez votre hiérarchie (vos hiérarchies) et revenez à vos fondamentaux : La CGT groupe tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Chart…


      Message ( à la mers ) pour les précaires comme ma pomme, sachez que dans ce pays nommé France il n’y a pas que des syndicats dit représentatifs ( touchant par exemple : Des subventions publiques )
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Finan…

      Il y a aussi "d’autres" syndicats comme les différentes CNT et CNT AIT qui ont gardé l’esprit de la CGT lors de sa création qui était un syndicat révolutionnaire car que dire d’autre lorsque la CGT définissait sa vision syndicale comme ceci :
      L’organisation ( la CGT ) y définit ce qu’est sa vision du syndicalisme : « d’une part il prépare l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste, et d’autre part, il préconise comme moyen d’action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%…

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  • La décadence de la classe ouvrière française 4 août 2018 21:36, par Luniterre

    M.Bibeau, qui se veut constamment chantre du matérialisme, nous rappelle, sans cesse et à juste titre, que la seule problématique réelle de la bourgeoisie est de maximiser ses profits…

    Néanmoins, ce que l’histoire nous montre, c’est que cela ne va pas sans la nécessité d’acheter la paix sociale, et au moindre coût, donc, en termes crus d’investissements incontournables, en quelque sorte…

    Il semble même que ce soit Bismarck qui ait inauguré le concept, et évidemment pas par bonté d’âme…

    Et donc, si l’on veut bien suivre un raisonnement qui devrait être celui du « matérialiste » Bibeau, ce que l’histoire plus récente nous enseigne, de façon assez flagrante, c’est que la bourgeoisie achète la paix sociale à un prix de moins en moins élevé… !

    C’est tout simplement ce constat que fait le camarade Do, ici, et qui emporte donc nettement ce point !

    La classe ouvrière « déborde » de moins en moins les syndicats, coordination ou pas, et les syndicats sont de moins en moins « combatifs », si jamais ils l’ont réellement été, au niveau des directions bureaucratiques…

    Il y a bien un recul global de la conscience de classe, même s’il y a des débats de plus en plus fumeux au sein des minorités « combatives » des syndicats…

    La réalité, c’est que l’agitation interne de ces minorités ne prête pas à conséquence pour le système.

    Le cas des coordinations n’est pas à ce point différent, dans la mesure où il ne s’en dégage, vu leur unité précaire et hétéroclite, aucune perspective politique claire, à laquelle les masses pourraient s’identifier…

    La question reste d’ouvrir une perspective de véritable rupture avec le capitalisme, c’est à dire de rupture concrète avec l’économie de marché, en réalité.

    Luniterre

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    • Il y a deux grandes différences entre coordination et syndicats :

      Un syndicat n’est représentatif que des ses membres ; alors que dans une coordination tout le monde est représenté, qu’il soit de la CGT ou de FO ou de la CFDT, etc. il est représenté. Et même les non-syndiqués qui sont largement les plus nombreux sont représentés ! Parce que qui dit coordination, dit tout le pouvoir aux AG, ou aux soviets, si tu préfères.

      Dans une coordination, il n’y a pas de permanent. Tout délégué, élu et mandaté, est révocable à tout instant par l’assemblée qui l’a élu. Ce qui fait que la coordination s’améliore au fur et à mesure que le temps passe. Et s’il y a des luttes internes, elle sont résolues très vite par le vote. Ça ne prend pas des années comme dans un syndicat muni de permanents indéboulonables.

      Quand à dire que la coordination n’a aucune perspective de long terme, c’est faux. La perspective de long terme est tout simplement de diriger le pays elle-même avec tout le pouvoir aux soviets, c’est-à-dire aux AG.

      Peut-être devrai-tu lire les deux textes suivants

      QU’EST-CE QU’UNE COORDINATION :

      http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

      PERSPECTIVE :

      http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

      Répondre à ce message

  • La décadence de la classe ouvrière française 6 août 2018 02:28, par Bruno Drewski

    Autre sujet de débats dans la CGT : faut-il s’en tenir aux journées d’action sans lendemain, excluant toute volonté de bloquer les secteurs stratégiques de l’économie, là où se concentre le pouvoir du Capital ? Faut-il renoncer à la grève générale qui serait selon certains une conception désuète ? Pourquoi serait-elle désuète ? Cela mérite une discussion. Faut-il se satisfaire de grèves par procuration, s’accommoder de l’éparpillement des luttes et de leur pourrissement comme d’une fatalité ? Cela ne suffit pas d’applaudir au « succès » des métallos allemands, ne faut-il pas réfléchir au fait que leurs résultats sont à mettre au crédit d’une grève reconductible, massive et déterminée qui a coûté cher au patronat et lui a fait craindre la contagion. La question est donc bien celle de la nécessaire volonté politique pour coordonner les actions et reprendre l’initiative. Stéphane Sirot a raison de constater : « Vu le bilan quasi nul de ce syndicalisme de lobbying, incapable de résister, les syndicats feraient bien de reconsidérer les vertus des grèves reconductibles et surtout faire de la politique. »

    Comme tu le sais avec beaucoup de camarades, nous menons la bataille dans la CGT. La situation commence à s’éclaircir. Je n’aime pas trop le terme Reconstruire, je pense qu’il faut CONSTRUIRE, et pour cela on n’a pas besoin de psalmodier ou de vivre dans la nostalgie. Ce qui est très encourageant dans cette grève des cheminots de 2018 c’est la jeunesse et la determination, ce sont de jeunes ouvriers qui sont entrain d’acquérir une formidable experience et qui progresse très vite. Tout comme ceux d’EDF qui sont à la tete du plus important mouvement de grève depuis 10 ans mais dont personne ne parle. Pourtant il devrait apprécier les actions "Robin des bois" de la CGT de remise en marche de l’électricité aux familles qui en sont dépourvues pour cause d’impayés, et de coupures pour les riches et certaines entreprises. A la fête de l’Huma le PRCF organise un débat avec Laurent Brun (le dirigeant CGT des cheminots) et d’autres camarades, ce sera une bonne occasion de faire le point.

    C’est du fond dont il s’agit et non pas de problèmes de formes. S’attribuer le droit de porter des jugements de valeur exige des arguments consistants et concrets. A ce sujet il faut voir ou revoir le film remarquable d’Elio Petri en 1971 "la classe ouvrière va au paradis".

    un fuerte abrazo,
    Bruno Drewski

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    • Salut Bruno,

      Les gens sympas de la CGT se posent de bonnes question et ont de bonnes réponses. Mais ce n’est pas a sein de la CGT qu’ils auront la solution. C’est en dehors de tout syndicat. Car s’il faut d’abord lutter pour que la direction syndicale accepte la forme de lutte qu’on veut employer, ET ensuite passer à la lutte contre les patrons, cela double les efforts. Il vaut mieux lutter directement contre les patrons.

      Un fuerte abrazo,
      do
      http://mai68.org/spip2

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      • La décadence de la classe ouvrière française 6 août 2018 11:41, par Bruno Drewki

        C’est un vieux dirigeant de la CGT expérimenté, un des adjoints de Krasucki, qui écrit cela et qui mène le combat pour la reconquête du Syndicat en préparation du congrès. Ils ont plusieurs régions et fédérations …Il sais ce que c’est les coordinations, ils les as aidées, en particulier dans la santé car ailleurs elles n’ont jamais été très fortes, mais il sait que ça ne mène pas bien loin …ou cela meurt en route ou cela devient opportuniste ou cela amène les militants de la coordination vers le syndicalisme.

        Bruno Drewki

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        • Salut,

          La plus forte coordination, en milieu ouvrier, est la toute première, celle de la SNCF en 1986. Krasucki n’avait pas du tout aimé. C’était la coordination qui dirigeait la grève, et pas la CGT ; et je l’entends encore à France-info répéter et répéter encore, en criant et se mettant en colère : « La seule coordination c’est la CGT ! La seule coordination c’est la CGT ! »

          Une coordination, ça peut mener très loin, car si elle se généralise à toute la population exploitée, ce sera la révolution ! car, la révolution, c’est quand la grève générale ne s’arrête jamais et s’autodirige en coordination. Ailleurs, on appelle ça des soviets :

          QU’EST-CE QU’UNE COORDINATION :

          http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

          PERSPECTIVE :

          http://mai68.org/spip/spip.php?arti…

          Bien à toi,
          do

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          • La décadence de la classe ouvrière française 8 août 2018 17:44, par Bruno Drewski

            Je pense que ta connaissance de l’intérieur de la CGT est très très faible. Tu ne connais visiblement pas les luttes internes …qui sont les mêmes que dans les coordinations mais avec des options idéologiques plus claires, réformisme ou révolution, classe ou "gens".

            Tu ferais bien de parler à ceux qui ont été sur le terrain des luttes syndicales dans la CGT. …Et au lieu de critiquer la CGT, garde des flèches pour CFDT, CFTC, CGC et FO ! ,…là ils ont eu une floppée de "syndicalistes autogestionnaires" …et on a vu ce que ça a donné. Les coordinations n’ont aucune stratégie à long terme, aucune formation politique, aucune formation idéologique, c’est la boutique self service et cela débouche sur l’opportunisme.

            Je n’ai vu qu’une seule coordination qui est allée très loin, très très loin, c’est la coordination des entreprises polonaises en grève en août 198 (700 entreprises en grève reliées par un comité de grève interentreprise …une coordination), elle a été très trè loin, elle a mené une grève générale, elle a ensuite donné naissance au …syndicat Solidarnosc ….de conception anarcho-syndicaliste …qui, lui, a donné naissance au capitalisme … alors merci, on ne recommencera certainement pas !

            Même les syndicalistes de Solidarnosc qui avaient une orientation autogestionnaire socialiste l’ont soit perdu en route pour devenir des bourgeois, comme les ex-jeunes 68ards d’ailleurs, soit ont été marginalisés et ont sombré dans la déception et l’alcoolisme quand ils ont découvert que le système ultra-démocratique qu’ils avaient inventé avait pu être pénétré et perverti si facilement par manque d’organisation ayant une vision idéologique travaillée et à long terme et par manque de discipline de fer collective.

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            • Salut Bruno

              Ma connaissance des luttes internes à la CGT est peut-être très faible, mais je pense que depuis des dizaines d’années il y a beaucoup de militants très sympas comme ceux-ci :

              http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

              Mais la direction est toujours comme ça :

              http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

              Alors j’imagine bien les luttes internes à la CGT depuis, non pas tout récemment, mais depuis des dizaines et des dizaines d’années. Autant lutter directement contre les patrons, c’est bien plus efficace.

              Quand à la CFDT, FO, etc. si j’en parle pas ici, c’est parce qu’il n’y a rien à en dire parce qu’ils sont encore plus pourris ; et que si la CGT c’est pas bien, les autres sont encore bien pires :

              http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

              Quand à Solidanosc et la Lèche Walesa, c’était en Pologne, un pays de l’Est, et dès le départ ils étaient financés par la CIA. Ce n’était par conséquent absolument pas une coordination.

              Pourquoi oublies-tu systématiquement la coordination des cheminots de décembre 1986, qui les a menés à la victoire.

              Il y a deux grandes différences entre coordination et syndicats :

              Un syndicat n’est représentatif que des ses membres ; alors que dans une coordination tout le monde est réprésenté, qu’il soit de la CGT ou de FO ou de la CFDT, etc. il est représenté. Et même les non-syndiqués qui sont largement les plus nombreux sont représentés ! Parce que qui dit coordination, dit tout le pouvoir aux AG, ou aux soviets, si tu préfères.

              Dans une coordination, il n’y a pas de permanent. Tout délégué, élu et mandaté, est révocable à tout instant par l’assemblée qui l’a élu. Ce qui fait que la coordination s’améliore au fure et à mesure que le temps passe. Et s’il y a des luttes internes, elle sont résolues très vite par le vote. Ça ne prend pas des années comme dans un syndicat muni de permanent indéboulonables.

              Quand à dire que la coordination n’a aucune perspective de long terme, c’est faux. La perspective de long terme est tout simplement de diriger le pays elle-même avec tout le pouvoir aux soviets, c’est-à-dire aux AG.

              Bien à toi,
              do
              http://mai68.org

              Répondre à ce message

              • Les coordinations n’ont pas de locaux , pas de permanents , pas de candidats aux élections professionnelles . Donc elles n’ont rien à perdre , elle ne sont pas installées ni routinières … Il faut les mettre en place pour déclencher et amplifier les luttes , puis pour exiger que les négociations syndicats - patronat - état soient filmées en direct .
                Lorsque Martine-aise sort d’une rencontre à 2 avec Macron il a l’air très heureux et en extase , comme sainte Thérèse de Lisieux sculptée par Le Bernin , pourquoi ?

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                • La décadence de la classe ouvrière française 9 août 2018 03:29, par Jean Cendent

                  Bonjour,
                  1) Oui, effectivement : Pourquoi ?

                  2) …pénétré et perverti si facilement par manque d’organisation ayant une vision idéologique travaillée et à long terme et par manque de discipline de fer collective.

                  Ah…La discipline de fer collective / bon ben…Tout est dit ou presque c’est :
                  Un Staline sinon rien / ex-jeunes 68ards => marginalisés => sombré dans la déception et l’alcoolisme.
                  "Comique" c’est exactement le cliché de base attribué à tout bon CGTiste par leurs détracteurs. ( l’alcoolisme…)
                  "ET C’EST UN MEMBRE DE LA CGT QUI NOUS LE DIT…"
                  Ouais ! Avec des amis pareils à la CGT elle n’a pas besoin d’ennemi la central.

                  Et je précise ; Je suis trop jeune pour être un ex-jeunes 68ards et ne suis pas à la CGT.

                  Mais bon j’ai bien compris le but de la manœuvre vieille comme les œillères de Lénine qui trouve tout le monde trop à gauche, trop anarchiste sauf lui bien entendu, l’homme qui a tout compris pour toute l’humanité et c’est pas nouveau cette guerre ( Espagne 36 ).

                  Tout ça pour balancer que l’Anarcho-syndicaliste donne le capitalisme.
                  Faut rigolez ??? "Aouf aouf, Papy Boom boom."

                  Sans chef, sans hiérarchie bien établie, inébranlable, rien n’est possible. Les fondateurs de la vraie CGT, avant le faux communisme ( made in bolchévik ) doivent hurler, au vol dans leurs tombes mais depuis le temps, plus personnes hélas ne les entend.
                  Et pour vraiment rire : Les chefs, les hiérarchies ce n’est pas l’essence même du capitalisme…NON$$$$$$$£££££££££€€€€€€€€€ !!!!!!!!

                  3) Oui do, j’ai lu "l’illustre" de la CGT , il me semble pas être du côté
                  de Mickaël Wamen / http://mai68.org/spip2/spip.php?art…

                  Mais est-ce un pseudonyme et lequel ? Bruno Drewki ou Bruno Drewski ?
                  Enfin si tu fais un tour sur le Net… Mais le Net étant ce qu’il est…Donc je ne sais pas .

                  Merci.

                  Répondre à ce message

    • La décadence de la classe ouvrière française 6 août 2018 06:32, par Jean Cendent

      1) Nous sommes peut être sur le même bateau mais nous ne ramons pas sur la même galère.

      Pour ma part c’est privé d’emploi et précarité mais ça tombe bien je n’aime pas l’employabilité, le marché du travail / la foire aux bestiaux ? Et le travail subit car dans le privé question subir nous sommes gâtés.

      … A ce sujet il faut voir ou revoir le film remarquable d’Elio Petri en 1971 "la classe ouvrière va au paradis".
      Et aussi celui-ci, LA REPRISE DU TRAVAIL AUX USINES WONDER
      https://www.youtube.com/watch?v=ht1…

      ….et pour cela on n’a pas besoin de psalmodier ou de vivre dans la nostalgie…
      Bien d’accord avec vous c’est pourquoi reprenons tous en chœur :
      La CGT groupe tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat. 

      2) Ben moi aussi figurez vous, je les apprécie et pourquoi en serait il autrement ?

      Pourtant il devrait apprécier les actions "Robin des bois" de la CGT de remise en marche de l’électricité aux familles qui en sont dépourvues pour cause d’impayés, et de coupures pour les riches et certaines entreprises.

      Mais j’apprécie l’action direct des Robin des bois, je les approuve, j’applaudis, je les remercie pour leur courage, leur audace, leurs idéaux pour tous ceux qu’ils ont aidé, sauvé.
      https://lesrobinsdesbois.wordpress….

      J’apprécie aussi des personnes comme Mickaël Wamen
      https://www.youtube.com/watch?v=0iD…
      http://www.revolutionpermanente.fr/…

      J’apprécie surtout ce que peuvent faire les ouvriers, les ouvrières quand ils décident de court-circuiter les patrons, les supers capitaines d’industries jouisseurs en spéculation boursière qui se pensent indispensable à l’humanité ( alors qu’ils sont inutiles ) et qui considéré l’humain comme une unité de production.

      Exemple la scop-ti / (thé) 1336 / ex Fralib
      https://fr.wikipedia.org/wiki/SCOP-TI

      Vive ces hommes et ces femmes de cette scop, je les embrasse, ils sont exemplaires et devraient l’être pour beaucoup d’ouvriers et d’ouvrières du secteur dit privé .

      Mais sont-ils représentatifs de la politique générale de la CGT ou même du virage que vous voudriez pour la CGT ?

      Merci à teurtous .

      Répondre à ce message

  • La décadence de la classe ouvrière française 11 août 2018 00:57, par robert bibeau

    @ DO @ Tous

    Je remercie DO, ce texte aborde la question la plus importante (et je n’exagère nullement) qui confronte le mouvement ouvrier et prolétarien révolutionnaire en ce qui deviendra fort probablement la plus grave crise économique – puis politique (diplomatique – militaire) – puis idéologique et sociale mondiale des temps modernes.

    C’est exactement dans cette perspective mondiale – globale et systémique qu’il faut traiter de cet exemple évident que fut – et qu’est la grève des cheminots français.

    Cette grève par le nombre de travailleurs impliqués, par le rôle joué par l’État bourgeois totalitaire, par le rôle joué par les organisations syndicales et par la go-gauche, par le secteur économique tout à fait névralgique où elle s’est déroulée, par son ampleur et sa capacité potentielle de mobiliser d’autres secteurs prolétariens français, par sa durée bref, ce fut une grève test à la fois pour le patronat – son État – et la classe prolétarienne française et européenne.

    Nous allons donc nous y pencher afin de bien comprendre ce que cette grève révèle sur l’État des troupes prolétariennes – sur l’État bourgeois français et européens – sur la conjoncture économique, politique, idéologique, sociale mondiale et française, car de nos jours c’est en embrassant une perspective mondiale et globale que l’on parvient à analyser et comprendre l’histoire qui se fait

    Évidemment nous réfuterons une fadaise comme : » La classe ouvrière n’a évidemment jamais été tout fait comme on l’aurait voulue, mais il faut bien se rendre à l’évidence : elle évolue dans le mauvais sens, soit vers la décadence de la classe ouvrière française. » (sic)

    De quel droit le militant prolétarien peut-il dire de son géniteur – la classe prolétarienne – n’es pas comme il le voudrait, et comment peut-il s’accuser d’évoluer dans le mauvais sens ? Nous ne sommes pas en-dehors de la classe pour la regarder comme des intellos petits-bourgeois au-dessus de la mêlée – nous sommes la classe et ce sont nos tripes et nos neurones que nous allons examinées avec vous.

    Établissons d’abord que l’histoire s’empile et que chaque expérience de lutte vécue prépare les conditions de la prochaine, 1968, prépare 1986, qui a préparé 1995, qui a préparé 2018 – à tout point de vue y compris sur les plans économique, politique, sociale, …

    À suivre lors de notre prochain éditorial sur le webmagazine

    http://www.les7duquebec.com

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    • Salut Robert,

      « De quel droit le militant prolétarien peut-il dire de son géniteur – la classe prolétarienne – qu’elle n’est pas comme il le voudrait »

      On n’a pas le droit de dire du mal de papa ?

      Je ne suis peut-être pas en dehors de la classe ouvrière, mais ça ne m’empêche pas de voir qu’elle se porte de plus en plus mal. De la même façon que je peux voir que je suis enrhumé.

      Que mai 68 ait préparé 1986 : peut-être, car bien qu’énormément moins puissante que celle de 68, la grève de 86 a vu la toute première coordination nationale de tout une secteur, la SNCF. Et en un sens on peut effectivement dire que c’est 68 qui a préparé cela.

      Mais que 1986 ait préparé 1995, ce n’est vrai que du côté du pouvoir puisqu’il a réussi à empêcher que la SNCF s’auto-organise en coordination. Je veux dire qu’en 1995 le pouvoir a appris la leçon de 1986. Mais, le prolétariat a totalement oublié qu’en 1986 il avait été aussi puissant parce qu’il s’était auto-organisé en coordination.

      Et que 1995 ait préparé 2018, c’est toujours vrai, mais encore une fois côté patron. Les ouvriers SNCF ont totalement oublié que s’ils avaient gagné en 1995, c’était parce qu’ils avaient fait grève TOUS les jours. Et en 2018 ils ont fait grève seulement 2 jours par semaines, et comme il se doit, ils ont perdu.

      Ce n’est PAS le prolétariat, ce sont les Patrons qui ont tiré les leçons de 1986 pour préparer 1995.

      Ce n’est PAS le prolétariat, c’est le pouvoir qui a tiré les leçons de 1986 et 1995 pour préparer 2018 : empêcher une coordination de naitre comme en 1986, et empêcher que la grève ait lieu tous les jours comme en 1986 et en 1995.

      Le prolétariat n’a été capable de tirer aucune des leçons de l’histoire. Il est par conséquent en pleine décadence depuis des dizaines d’années.

      Bien à toi,
      do
      http://mai68.org

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