Il faut donc bien lever toute ambiguïté…
« Je n’ai pas voulu dire que détruire l’Europe était un "prérequis" à la révolution, mais que l’Europe étant une arme de l’ennemi, tous les coups que l’on peut lui porter sont les bienvenus. »
Nous sommes donc entièrement d’accord sur ce point, à la condition, et c’est le sens de mon post, de rappeler à chaque fois que l’impérialisme US est la cible principale dans la lutte contre le système. A l’heure actuelle l’impérialisme US reste la charpente du capitalisme-impérialisme mondial, même s’il a engendré lui-même, dans sa lutte passée contre l’URSS, son propre challenger en dopant le capitalisme chinois…
Effectivement, au sortir de la guerre, la perspective de transformer la France et une partie de l’Europe occidentale en semi-colonies a pu traverser l’esprit d’une partie de l’establishment US, mais cela impliquait aussi de contrôler directement les colonies de l’Empire Français en Afrique et ailleurs… Or la politique US de domination reposait déjà sur le néo-colonialisme et non sur le colonialisme direct.
Il était donc nécessaire, pour les USA, d’inféoder et de réduire la puissance de leurs alliés en Europe, tout en leur laissant la possibilité de conserver leur propre part du gâteau impérialiste, avec leurs méthodes de domination archaïques, ce qui était encore une manière de les affaiblir, à terme.
Après la guerre, et même pendant, De Gaulle joué double jeu entre les anglais et les américains, et même triple, donc, par la suite, avec l’Allemagne de l’Ouest. Quadruple et quintuple, si l’on considère l’URSS et la Chine, par la suite.
Ceci-dit, il n’a jamais prétendu lutter contre l’impérialisme, quoi qu’aient osé avancer divers gauchistes et maoïstes…
Il est clair que son habile stratégie diplomatique, d’un bout à l’autre, ne visait qu’à reconstruire et redéployer la puissance de l’impérialisme français, bien aidé en cela, au sortir de la guerre, par les révisionnistes thoreziens. En réalité, cette collaboration de classe s’est véritablement concrétisée dès 1943 et la négociation des accords du CNR, qui prévoyaient déjà la liquidation des forces de la résistance au profit de l’armée « officielle » reconstituée par De Gaulle sous l’égide des anglais et des américains…
La démission piteuse des ministres communistes en 1947 était une conséquence devenue inévitable de cette politique de capitulation, pour faciliter a réalisation du Plan Marshall, contre lequel ils se trouvaient incapables de réagir correctement, s’ils en avaient eu la volonté, ce qui reste plus que douteux, de toutes manières.
C’est pourquoi il est important de ne pas faire du tout dans le « CNR revival », y compris contre l’UE, mais de bien montrer que la lutte contre l’impérialisme est une résistance globale, chacun contre son propre impérialisme et tous contre l’impérialisme US !
Et tous solidaires des luttes en cours, Syrie, Yémen, Palestine, Donbass, etc…
Luniterre
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