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Dette Public/PIB, un indicateur qui met le bourgeois dans tous ses états. Arnaque à l’italienne

jeudi 15 novembre 2018, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 15 novembre 2018).

Que faut-il penser de cette "analyse" économique qui s’apparente davantage à un réquisitoire qu’a une explication des causes du phénomène d’accentuation de la crise économique et du déclin du mode de production capitaliste ?

Le constat déprimant du petit-bourgeois paupérisé et surtaxé

« Le rapport Dette Public/Produit intérieur brut est un indicateur qui met les citoyens européens à mal pourquoi ? Parce que pour le diminuer il n’y a que deux possibilités : Plan 1. Agir sur le numérateur (DP) en le diminuant, c’est-à-dire diminuer les salaires, hausser les taxes, réduire les droits sociaux, allonger les délais de retraite et imposer l’austérité. » (1) « Plan 2. Agir sur le dénominateur (PIB) en l’augmentant et pour ce faire agir sur les paramètres relatifs à l’augmentation de la production, les exportations en consacrant des plans d’investissements dynamiques qui se doivent d’être financés (dette). En appliquant la recette du plan 1, ce que la Commission européenne a décidé d’imposer par le traité de Lisbonne, le ratio devrait diminuer … mais que constate-t-on ? Une augmentation soutenue du ratio dans tous les pays depuis la crise de 2008. Il y a donc un drainage des richesses vers le système financier et vers les actionnaires. Avec pour conséquence un appauvrissement général des citoyens (…) » (2)

« L’augmentation du PIB (plan 2) est la voie que les Italiens (de droite) ont choisie. On comprend mieux dans ce contexte les réticences de la troïka qui ne veut être désavouée, car si la formule italienne réussit, elle montrera aux yeux de tous l’imposture des actions de la Commission européenne et de la BCE : Pourquoi avoir choisi la voie de l’austérité alors que de toute évidence elle ne fonctionne pas, à qui le crime profite-t-il ? » (3)

Analyse économique de ce sophisme

Que faut-il penser de cette "analyse" économique qui s’apparente davantage à un réquisitoire qu’a une explication des causes du phénomène d’accentuation de la crise économique et du déclin du mode de production capitaliste ?

LA SUITE DE L’ÉDITORIAL SUR VOTRE WEBMAGAZINE INTRENATIONAL : http://www.les7duquebec.com/7-au-fr…

Il est vrai que sous le mode de production capitaliste différentes variables (représentant des forces contradictoires) s’entrechoquent, conséquences de la lutte des classes – entre différentes factions capitalistes et de la bataille entre les classes antagonistes au sein du système –. Les indices économiques comme le PIB reflètent l’activité économique (production – transport - commercialisation - communication). Cette activité économique provoque et répond à des pressions soutenues sur les salaires - les prix des matières premières et de l’énergie - la monnaie - les taxes. L’auteur a raison de souligner que ces variables contraintes sont autant de manettes à bascule que les grands argentiers peuvent positionnées sur ON ou sur OFF, ou si vous préférez augmentation ou diminution (la position neutre n’existe pas en économie).

L’économiste que nous citons ci-haut prétend que pour le Plan 1, le commutateur « dépenses publiques » serait placé à OFF. L’État européen des riches, ce qui comprend Paris, Berlin et Bruxelles devra donc réduire les salaires, augmenter les taxes et réduire les dépenses de services, ce qui viendra au fur et à mesure que la crise s’approfondira, mais ce qui n’est pas encore le cas présentement où l’activité des États vise à réduire le rythme de croissance avant de lancer la locomotive en sens contraire – à ce moment ça fera mal et très mal au prolétariat. Vous comprenez maintenant l’organisation de ces mascarades commémoratives de Grandes guerres qu’ils souhaiteraient reprendre pour se partager les marchés… mais le prolétariat acceptera-t-il de retourner dans les tranchées avec les rats ? Rien n’est moins certain sous la gouverne de ces criminels de guerre.

Pour le Plan 2, les commutateurs « dépense » et « dette publique » seraient au vert (ON) et l’État des riches, ce qui comprend Paris-Berlin-Rome-Athènes-Bruxelles, et les autres devraient investir, accorder plus de subventions aux corporations, libérer le crédit, soutenir le pouvoir d’achat et la consommation, hausser les salaires, encourager les investissements . Bref, continuer de faire ce que l’État providence pour capitaliste a fait depuis trente ans mais pour vendre quelles marchandises, et à qui, et pour quel profit ? Car il faut constater qu’il n’y a que deux positions pour ces manettes d’embrayage de l’économie-politique capitaliste, marche avant (ON) ou marche arrière (OFF), car qui n’avance pas recule en économie politique capitaliste.

Contrairement à ce qui pourrait paraitre, ces variables sont interdépendantes et elles interagissent les unes sur les autres si bien que de mettre la commande à « ON » pour une variable entraine que d’autres variables sont impactées positivement (ON) ou négativement (OFF). Exemple : si le cout du crédit augmente (hausse des taux d’intérêt = ON), le pouvoir d’achat diminue (OFF) à moins que cette baisse ne soit compensée par une baisse équivalente des charges de l’État (OFF), qui s’endettera (ON) et nous refilera la facture dans cinq ans ou avant sous forme de taxes, d’inflation ou de dévaluation de la monnaie (OFF). Ou alors les salaires augmentent (ON) ce qui réduira les profits des compagnies qui réduiront leurs dividendes (OFF) réduisant d’autant les investissements (OFF) pouvant entrainer des délocalisations d’entreprises et du chômage structurel (OFF) et donc une baisse du pouvoir d’achat global-social (OFF).

L’erreur consiste à penser que le manager - le banquier - le financier - le patron d’industrie - leurs sous-fifres politiques, Président ou ministre - peuvent en faire à leur tête et pousser sur les manettes (ON/OFF) selon leur volonté en oubliant que l’économie-politique capitaliste obéit à des lois strictes et incontournables. Depuis la crise de 2008 les banques centrales ont réduit les taux d’intérêt sur les prêts (OFF) en stricte logique puisque la consommation s’effondrait (OFF) suite aux baisses de salaires et des baisses de revenus des rentiers (OFF). Afin de maintenir le pouvoir d’achat, les Banques centrales ont été forcées d’imprimer de la monnaie (façon de parler, c’est-à-dire d’ouvrir les lignes de crédit sans limites aux États, aux entreprises et aux ménages) et de prêter de l’argent presque gratuitement (ON). Cette politique a eu pour conséquence que tous se sont endettés au-delà du raisonnable, et pire, les grands fonds d’investissement n’ont plus obtenu de rentabilité pour leurs placements (bref, la solution imposée par le système à court terme était la garantie de sa perte à long terme). Ces gros portefeuilles ont donc joué-spéculé sur les actifs bidon à la bourse des illusions d’où les bulles boursières qui aujourd’hui ne demandent qu’à éclater au premier signe de ralentissement du PIB (OFF) ou de hausse du ratio (DP/PIB). En économie tout se tient. Conséquence inévitable, les banques centrales sont forcées de remettre le commutateur « taux d’intérêt » à « ON ». Ceux qui proposent de retarder la décision (Italie par exemple) ne font que reporter l’échéance en l’aggravant.

Qu’adviendra-t-il de ces millions d’endettés corporatifs, étatiques, et des particuliers surendettés qui verront soudainement la rubrique « remboursement de la dette » doublée ou triplée ? Ne soyez pas étonné d’observer la petite-bourgeoisie paniquée et « insoumise » proposer de répudier leur dette et de manifester futilement leur frustration, car le banquier fera appeler la garde civile, la milice, la police et l’armée pour être remboursé. Vous comprenez maintenant l’anxiété défigurée le visage des paumés du 11 novembre à Paris.

C’est sur ce substrat de rancœur que les partis populistes de « droite » comme de « gauche » (ils sont tous pareils) recrutent leurs militants « insoumis et inconscient » sans savoir que les réformistes qui dirigent ces partis populistes les mèneront directement à l’abattoir dans des guerres civiles opposant réformistes de gauche et réformistes de droite – réformistes nationalistes et réformistes multiculturalistes, réformistes autochtones de souches et réformistes migrants étrangers, comme pour les deux guerres précédentes. Le chantage à l’italienne

Il faut savoir que les capitalistes italiens ont largement bénéficié, comme d’autres segments des capitalistes européens, des politiques d’expansion du crédit, de l’endettement illimité, des taux d’intérêt négatifs et de la monnaie gratuite au cours des dix dernières années. État, corporations, particuliers, ménages petits-bourgeois italiens se sont surendettés bien au-delà de leur capacité à rembourser. Ils n’avaient pas le choix – tu ne t’endettes pas et tu crèves tout de suite – ou tu t’endettes et tu crèves plus tard – et plus tard, c’est aujourd’hui, le banquier frappe à la porte de l’éternité et il exige sa livre de chair qui tuera la poule aux œufs d’or prolétarienne. Si bien, qu’après avoir chanté tout l’été à propos de l’expansion bidon les larbins politiciens italiens sont invités à rembourser leurs emprunts et les nouveaux intérêts qui vont désormais grever tout rééchelonnement des emprunts.

Contrairement à ce que prétendent les économistes bourgeois l’option de laisser grimper l’inflation n’est pas facultative, ce commutateur est déjà à ON et il fait anticiper un hiver de souffrances pour les consommateurs français – Italiens – anglais (et leur Brexit) – Grecs – Allemands et les autres dont le pouvoir d’achat sera grugé d’autant alors que les salaires sont en rade (OFF), les charges sociales et les taxes sont en hausse (ON) et qu’il y a surproduction de marchandises sur les marchés internationaux (OFF pour le PIB).

Se pourrait-il que les capitalistes italiens et leurs politiciens populistes de « droite » (sic) ne comprennent rien à ces lois de l’économie politique capitaliste que les boucs émissaires bruxellois doivent leur rappeler pour ne pas dire leur imposer ? Pas du tout, tous les protagonistes de ce cirque médiatique savent à quoi s’en tenir et chacun tient l’autre par la barbichette et chacun sait que le premier qui rira sera perdant, et ce seront les bouffons italiens qui perdront… l’Italie ne peut diriger l’UE, sa taille économique ne lui permet pas. La tactique des opportunistes italiens est simple, ces capots jouent la surenchère. Ils savent qu’à la fin ils devront céder – un débiteur ne gagne jamais contre son créancier. La position des autorités italiennes offre l’avantage de leur sauver la face, eux qui viennent d’être élus sur des promesses qu’ils savaient ne pouvoir tenir, ils peuvent mettre sur le dos de la Troïka de Bruxelles le rejet de leur projet intenable. Il n’y a que ceux qui n’ont pas de dette qui est indépendante de fortune.

Mais pour que l’arnaque fonctionne, le clan italien doit forcer la note jusqu’à menacer leurs comparses de se précipiter dans le vide, vers la faillite, risquant d’entraîner dans leur désastre une partie de l’Union. Évidemment, une telle option (tous les commutateurs italiens au rouge = OFF) entrainerait de grands sacrifices pour le prolétariat italien, mais l’entourloupe est déjà trouvé pour le capi di capo italien : « C’est la faute à Bruxelles », « c’est la faute des migrants », c’est pourquoi ils ont commencé à fredonner ces mantras.

Conclusion

On peut conclure qu’à court terme le grand argentier de l’Union européenne, le grand capital allemand, atténuera la sentence du Governo Conte, contre la promesse de serrer d’un tour supplémentaire le garrot qui étrangle le prolétariat italien. Attention, ce serait un gouvernement populiste de go-gauche que ce serait la même chose, en moins pathétique et moins ostentatoire probablement (rappelez-vous Siriza en Grèce bientôt Podemos en Espagne, le FI en France = tous pareils). À long terme cependant, la rixe risque de s’envenimer au sein de l’Union. N’allez pas croire que le grand capital allemand restera l’otage de capital italien en fort mauvaise posture. Le capital allemand prépare sa répartie. (4) Il n’y a aucune solution à la crise du capitalisme en restant soumis à la tyrannie du capital.

NOTES

1. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

2. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

3. http://www.les7duquebec.com/7-daill…

4. https://nuevocurso.org/merkel-una-d…

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