« Révolution citoyenne », « assemblé citoyenne », « référendum d’initiative citoyenne »…
C’est à qui, parmi les politiciens et les intellos de la gauche molle, insoumis d’État en tête, félicitera le plus les « gilets jaunes » d’avoir « porté sur le devant de la scène », comme s’en réjouit dans L’ImMonde un politologue de Paris VIII parmi les plus conformistes, des propositions qui « permettront de commencer à fonder une République à la hauteurs des défis du XXIe siècle » (Le Monde, 19.12.18).
Aux poubelles de l’Histoire, donc, le socialisme, le communisme et l’anarchisme. Place au citoyennisme, idéologie devenue dominante au sein de la petite bourgeoisie intellectuelle « progressiste ». Qu’on se le dise : nous vivons désormais dans une société sans classes mais surtout pas sans État puisque il reviendra à chaque « citoyen » de se convertir en agent bénévole, zélé et souvent inconscient des finalités de ce dernier.
Syriza en Grèce, puis Podemos en Espagne ont ouvert la voie. Sous couvert de combattre « l’oligarchie », appellation non contrôlée substituée à « bourgeoisie », ces « agents dominés de la domination », comme les avait définis le sociologue Pierre Bourdieu, que sont les membres de la soi-disant « classe moyenne éduquée », s’apprêtent à leur tour en France, via leurs élites diplômées, à prendre le relai des couches intermédiaires traditionnelles, exténuées et discréditées, pour aider la classe dominante à continuer de dominer.
Tel est l’un des « défis du XXI siècle. Le défi majeur, peut-être, la « transition écologique » n’étant là que pour faire diversion en faisant oublier que le mode de production capitaliste est aussi un mode de destruction de la nature comme de l’humain, ainsi que l’avait déjà pointé Marx il y a presque un siècle et demi (Manuscrits de 18457-1858).
Jp
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