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Tunisie : heurts après l’immolation d’un journaliste

vendredi 28 décembre 2018, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 28 décembre 2018).

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26 décembre 2018

Assawra

Des heurts ont éclaté entre la police et des manifestants rassemblés lundi 24 décembre 2018 à Kasserine après l’immolation par le feu d’un journaliste qui voulait dénoncer par cet acte les conditions de vie difficiles dans cette région du centre-ouest de la Tunisie.

Dans la nuit de lundi à mardi, des dizaines de manifestants ont brûlé des pneus et bloqué la rue principale du centre-ville de Kasserine (270 km de Tunis), ce à quoi la police a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes. Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiane al-Zaq, a déclaré que six membres des forces de sécurité avaient été légèrement blessés lors des affrontements et neuf personnes arrêtées. La ville s’est toutefois réveillée dans le calme mardi matin.

« Commencer une révolution »

Le journaliste Abdel Razzaq Zorgui, 32 ans, est décédé lundi soir après s’être immolé par le feu en affirmant vouloir protester contre le chômage et la dégradation de la situation économique dans la région de Kasserine, l’une des plus pauvres du pays. « Pour les fils de Kasserine qui n’ont pas de moyens de subsistance, aujourd’hui, je vais commencer une révolution, je vais m’immoler par le feu », a déclaré le journaliste dans une vidéo qu’il a publiée avant sa mort. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a déclaré lundi dans un communiqué que le journaliste reporter d’images « Abdel Razzak Zorgui est décédé des suites d’une immolation par le feu », un acte qui visait à protester contre « des conditions sociales difficiles, un horizon fermé et le manque d’espoir » qui frappent cette région. Le Syndicat a ajouté qu’il envisageait d’organiser une grève générale dans le secteur des médias.

Étincelle en 2010

Kasserine est l’une des premières villes où avaient éclaté fin 2010 des manifestations sociales au cours desquelles la police avait tué des manifestants. Provoquées par l’immolation par le feu en décembre 2010 d’un jeune vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre-ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières, les manifestations s’étaient ensuite propagées à travers tout le pays, et conduit au renversement du régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.

Malgré les progrès de la transition démocratique depuis et un récent retour de la croissance économique après des années de stagnation, les autorités tunisiennes peinent toujours à répondre aux aspirations sociales des Tunisiens. Inflation et chômage alimentent les troubles sociaux. Des émeutes avaient éclaté en janvier dernier dans de nombreuses villes du pays.


Tunisie : les violences se poursuivent à Kasserine

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27 décembre 2018

Assawra

Une nouvelle poussée de fièvre a agité la ville de Kasserine, dans le centre-ouest de la Tunise, suite à la mort d’un journaliste dans la nuit du 24 au 25 décembre.

Kasserine, Foussana, Tebourba et Jebiniana ont connu des heures difficiles après la mort d’Abdel Razzaq Zorgui, journaliste trentenaire qui couvrait depuis plusieurs semaines une protestation de chômeurs.

Malgré le message vidéo dans lequel il annonçait son immolation par le feu pour, disait-il, « déclencher seul une révolution », la police doute désormais que le père de famille ait lui-même allumé l’incendie qui lui a été fatal. Un suspect serait entre les mains des autorités.

Extrême pauvreté et chômage de masse

Les affrontements entre jeunes et forces de l’ordre qui se produisent depuis la mort du cameraman ont donné lieu à une trentaine d’arrestations. Redoutant une manipulation contre le pouvoir en place, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de personnes qui auraient « distribué de l’argent et des cartes de recharges téléphoniques aux manifestants afin de troubler l’ordre public ».

De leur côté, les avocats exerçant à Kasserine sont entrés dans le mouvement en manifestant. Ils affichent leur solidarité avec les protestataires. Certains annoncent même leur intention de défendre les jeunes récemment arrêtés par la police.

Les manifestants dénoncent l’extrême pauvreté, les humiliations récurrentes, le chômage de masse et la pression sociale qui pèsent sur les jeunes de la région, l’une des plus pauvres du pays. Huit ans après avoir été l’un des lieux déclencheurs de la révolution, cette ville de l’intérieur des terres attend toujours les retombées économiques pour lesquels tant de jeunes s’étaient révoltés.

1 Message

  • « la police doute désormais que le père de famille ait lui-même allumé l’incendie qui lui a été fatal. Un suspect serait entre les mains des autorités. »

    « Redoutant une manipulation contre le pouvoir en place, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de personnes qui auraient "distribué de l’argent et des cartes de recharges téléphoniques aux manifestants afin de troubler l’ordre public". »

    La manipulation vient évidemment du pouvoir lui-même qui ne sait pas quoi dire pour éviter une nouvelle révolution !

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