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Gilets Jaunes - Le complotisme des anticomplotistes

vendredi 18 janvier 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 17 janvier 2019).

"On" a accusé les Gilets Jaunes de "complotisme", notamment quand ils ont dénoncé la manipulation par l’État du terrorisme de Strasbourg.

Letemps.ch, 16 janvier 2019 :« Dans ce contexte complotiste, il est souvent question de la place des trolls russes, avec des soupçons d’ingérence. Quelle est leur importance ? L’existence des trolls est établie, cela ne fait pas de doute. »

Note de do : Accuser des trolls Russes, c’est du complotisme ! Non Messieurs, Guy Debord n’était ni troll, ni Russe ; pourtant, dans sa Préface à la 4e édition italienne de La société du spectacle, Guy Debord dénonce la manipulation du terrorisme par l’État. Cependant, Guy Debord n’était pas "complotiste", mais situationniste.

Guy Debord - Préface à la quatrième édition italienne de "La Société du Spectacle" :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8452

Terrorisme à Strasbourg commandité par l’État (vidéo 1’58) :

http://mai68.org/spip2/spip.php?article2630


« Gilets jaunes » : « La réponse aux théories du complot est parfois inaudible »

https://www.letemps.ch/monde/gilets…

Florian Delafoi
Publié dimanche 16 décembre 2018 à 15:21
modifié lundi 17 décembre 2018 à 12:19.

Le mouvement social des « gilets jaunes » et la menace terroriste provoquent une poussée de fièvre conspirationniste. Des théories qui se propagent sur les réseaux sociaux. Mathias Girel, professeur de philosophie et spécialiste du sujet, décrypte le phénomène

Les rumeurs se propagent à toute vitesse sur les réseaux sociaux, au point d’instiller le doute chez les internautes. Des groupes Facebook de « gilets jaunes » ont été pointés du doigt après la diffusion de théories du complot au sujet de l’attentat à Strasbourg. Ce phénomène prend-il de l’ampleur ? Mathias Girel, maître de conférences en philosophie à l’Ecole normale supérieure, relativise le poids des arguments complotistes sur les réseaux sociaux.

Le Temps : Les réseaux sociaux sont-ils des nids à conspirationnistes ?

Mathias Girel : Ces médias, que ce soit Facebook ou Twitter, sont des accélérateurs de communication virale. Ils permettent de propager rapidement toutes les hypothèses, notamment complotistes, en particulier lorsqu’elles se greffent sur un mouvement social avec des échanges déjà denses entre les participants. L’an dernier, des études scientifiques ont montré que les fausses nouvelles ont tendance à circuler plus vite et plus largement sur Twitter que les informations vérifiées. Il est toutefois nécessaire de tempérer cette conclusion. D’autres recherches plus récentes tendent à relativiser la quantité d’informations fausses par rapport au volume total des échanges. Il est donc très difficile de savoir s’il s’agit d’un phénomène d’ampleur qui caractérise l’ensemble de notre société ou simplement des phénomènes locaux auxquels on accorde une grande attention. Je ne suis pas persuadé que le faux domine sur internet.

Avec le web, le complotisme s’appuie sur des contenus multimédias, comme des photographies ou des vidéos. Est-ce que ces formats aggravent le phénomène ?

Il s’agit des composantes de ce qu’on appelle les fake news ou infox. Quand il ne s’agit pas seulement d’une question de manipulation ou de propagande, cela passe par la propagation de contenus parodiques repris au premier degré ou de contenus sortis de leur contexte. On a eu un exemple marquant pendant la manifestation parisienne des « gilets jaunes », avec une photographie d’un incendie juxtaposée à celle d’une simple trottinette enflammée près de l’Arc de triomphe. Deux réalités différentes ou une seule ? Tout dépend de la légende que l’on donne à ces images, ce qui est normalement une tâche de base du journalisme. Mais il est vrai que dans le cadre d’une communication virale et instantanée, la remise en contexte des informations est plus difficile. Le contexte est ainsi dissocié de l’image elle-même et cela peut contribuer à un emballement des rumeurs.

« La connerie est courante. Le complot demande un esprit rare », disait le politicien français Michel Rocard. La tentation conspirationniste est-elle le fruit d’une culture de l’ignorance ?

L’exacerbation du doute est présente dans plusieurs domaines de la société, peut-être. Les réseaux sociaux peuvent contribuer à la contagion, mais on peut se demander si cette défiance est aussi généralisée qu’on le pense. Les « gilets jaunes », que vous devez observer avec curiosité depuis la Suisse, vont douter de certains éléments de la communication gouvernementale, de certains chiffres ou mesures annoncées, mais ce doute n’est pas universel. Il ne s’applique pas à tous les sujets de la vie quotidienne ou à l’ensemble des relations sociales et économiques. Il est délicat de parler d’une attitude complotiste générale.

Au moment de l’attaque à Strasbourg, plusieurs membres des « gilets jaunes » ont affirmé que l’Etat français avait joué un rôle dans ce drame pour affaiblir leur mouvement. Quel regard portez-vous sur cet épisode ?

Les réactions face à l’attentat correspondaient à ce que les spécialistes appellent des arguments de fausse bannière, c’est-à-dire qu’on impute une attaque ou un fait divers à d’autres sources que celles établies par les autorités. Ce phénomène est devenu omniprésent lors des attentats. Il a déjà été observé lors de l’attentat de Charlie Hebdo ou, dans une moindre mesure, au moment de la tuerie du Bataclan. S’attarder sur les propos conspirationnistes de certains des « gilets jaunes » revient à prendre le problème par le petit bout de la lorgnette. Le cadre démocratique a son importance.

La vigueur du complotisme dit-elle justement quelque chose de l’état des démocraties ?

Ce phénomène se produit dans un contexte où le fonctionnement politique et la transparence des institutions ne sont pas toujours évidents. Cette complexité rend plus difficile la sortie d’une lecture complotiste des événements, et la réponse aux rumeurs est parfois plus longue à imposer ou tout simplement inaudible. Dans une société ouverte, marquée par une vraie pluralité des titres de presse et une indépendance des différentes branches de l’Etat, les hypothèses de complot sont exceptionnelles, dans la mesure où il est possible de détecter rapidement les intentions de groupes malveillants. Lorsqu’on s’éloigne de ces conditions de transparence, la société se retrouve dans une zone grise, avec un emballement du phénomène complotiste. Il n’y a pas forcément plus de complots, mais il est plus difficile d’écarter des lectures complotistes.

De nombreux médias font un travail de vérification des faits pour contrecarrer les rumeurs en ligne. Sont-ils impuissants face à la montée du doute ?

C’est effectivement une bonne pratique qui s’est répandue sur le web, je pense notamment aux rectifications de l’Agence France-Presse sur Twitter. Il est toujours salutaire de disposer de réfutations d’éléments faux. Il faut cependant être certain que ce travail atteint les personnes qui ont été la cible de la désinformation, ce qui n’est pas garanti. Par ailleurs, il ne faut pas que la vérification renforce la visibilité de la rumeur partagée au préalable. Le risque existe ; ce format ne peut intervenir qu’en correctif.

Dans ce contexte, il est souvent question de la place des trolls russes, avec des soupçons d’ingérence. Quelle est leur importance ?

L’existence des trolls est établie, cela ne fait pas de doute. Leur but n’est pas tant de créer des rumeurs de toutes pièces que d’amplifier des divisions. Pour y parvenir, ils reprennent des informations dérangeantes, comme les blessés dans une manifestation ou les contradictions dans un discours gouvernemental. Cela correspond à une forme de propagande, avec un objectif politique ou géostratégique important. Le chercheur américain Douglas Selvage a par exemple étudié l’histoire des théories du complot au sujet du sida dans les années 1980. A l’époque, la Stasi a considérablement amplifié les rumeurs sur la création du virus dans un laboratoire américain. Avec un objectif évident dans un contexte de guerre froide. Les interprétations complotistes des événements sont aussi vieilles que l’histoire diplomatique.

Terrorisme à Strasbourg commandité par l’État (vidéo 1’58)

http://mai68.org/spip2/spip.php?article2630

Xavier Raufer dénonce

Xavier Raufer est expert criminologue, spécialiste du terrorisme.

Fusillade de Strasbourg - CNEWS - 12 décembre 2018

Le terrorisme est au pouvoir ce que les gaz d’échappements sont à la bagnole

On est bien obligés de le voir aujourd’hui, à peu près tout ce qui s’apparente au terrorisme est en fait organisé par le pouvoir lui-même.

Ainsi, quelle coïncidence, deux jours après que Macron ait "fait un flop" avec son discours destiné à la fois à faire peur aux gilets jaunes, en les menaçant de la répression la plus dure, et à les calmer en leur annonçant quelques mesurettes… coup de baguette magique, ou sauvé par le gong, comme on voudra :

Un ATTENTAT terroriste se produit à Strasbourg !

Ce qui permettra et d’une de rétablir l’état d’urgence contre les gilets jaunes : et pan dans la gueule !

Et de deux de demander au français de choisir leur camp. La peur paralyse et les gens vont se terrer dans leur trou en se disant : « il vaut mieux un État qui nous exploite à fond, mais nous protège contre le terrorisme, que pas d’État du tout ! »

12 décembre 2018, 14 heures 30 : Je viens d’entendre Gérard Collomb à France-Info qui demande aux Gilets Jaunes d’annuler les manifs de samedi qui vient !

13 décembre 2018, 21 heures : Le "terroriste" de Strasbourg Cherif Chekatt a été abattu par la police. Comme d’habitude en France le "terroriste" a été assassiné ; comme ça, il parlera pas.

15 décembre 2018 : On apprend que la police n’était vraiment pas obligé de le tuer, parce que son père avait été au commissariat de police pour dire que dès qu’on aurait localisé son fils, qu’on le lui dise, et il l’aurait persuadé de se rendre :

Le Père du terroriste de Strasbourg parle

Enregistré sur France 2 le 15 décembre 2018 après 20 heures

Cliquer sur l’image ci-dessus pour voir la vidéo

Note : que, selon Mathieu Rigouste, les productions idéologiques de Xavier Raufer constituent une sorte d’archétype de la collusion entre l’idéologie sécuritaire et l’extrême droite, ne change rien à son témoignage.

Cliquer ici pour l’article et les commentaires

Guy Debord - Préface à la quatrième édition italienne de "La Société du Spectacle"

Il appartenait, en effet, à la société spectaculaire elle-même d’ajouter quelque chose dont ce livre, je crois, n’avait pas besoin : des preuves et des exemples plus lourds et plus convaincants. On a pu voir la falsification s’épaissir et descendre jusque dans la fabrication des choses les plus triviales, comme une brume poisseuse qui s’accumule au niveau du sol de toute l’existence quotidienne. On a pu voir prétendre à l’absolu, jusqu’à la folie " télématique ", le contrôle technique et policier des hommes et des forces naturelles, contrôle dont les erreurs grandissent juste aussi vite que les moyens. On a pu voir le mensonge étatique se développer en soi et pour soi, ayant si bien oublié son lien conflictuel avec la vérité et la vraisemblance, qu’il peut s’oublier lui-même et se remplacer d’heure en heure. L’Italie a eu récemment l’occasion de contempler cette technique, autour de l’enlèvement et la mise à mort d’Aldo Moro, au point le plus haut qu’elle ait jamais atteint, et qui pourtant sera bientôt surpassé, ici ou ailleurs. La version des autorités italiennes, aggravée plutôt qu’améliorée par cent retouches successives, et que tous les commentateurs se sont fait un devoir d’admettre en public, n’a pas été un seul instant croyable. Son intention n’était pas d’être crue, mais d’être la seule en vitrine ; et après d’être oubliée, exactement comme un mauvais livre.

Préface complète : http://mai68.org/spip/spip.php?article8452

Les Brigades Rouges étaient manipulées par les Services Secrets italiens. Vidéo-preuve LCP de 54 mn.

http://mai68.org/spip/spip.php?article983

Cliquer sur l’image pour voir cette vidéo de 54 minutes

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4 Messages de forum

  • Gilets Jaunes - Le complotisme des anticomplotistes 18 janvier 2019 17:31, par Pablo

    Excellente article… Précisément, je le sens actuellement en Colombie avec l’attentat à la bombe hier à Bogota. Le rating des nouvelles de merde commence à marteler sur la tête des masses, que pour - défendre la Démocratie- il faut la Sécurité démocratique… Le même programme qui a donné comme résultat 4 millions de réfugiés- comme moi- et 4 autres millions de réfugiés internes. Bref, comme l’allégorie de la Caverne, je ferme la yeule, pour ne me faire insulter de cette masse de prolos abrutie qui vote encore encourageant la merde que les opprime.

    Pablo

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  • Gilets Jaunes - Le complotisme des anticomplotistes 18 janvier 2019 20:26, par Bruno Drewski

    Les anticonspis patentés accusent de conspirationisme ceux qui ne pensent pas les choses comme eux, tout en pratiquant le conspirasionisme quand les choses ne vont pas comme ils veulent …

    Bruno

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  • Gilets Jaunes - Le complotisme des anticomplotistes 19 janvier 2019 02:11, par Jean-Marc

    Dans la bouche de ces pseudo-moralistes, ça revient à discréditer ceux qui ne parlent pas comme les médias à leurs bottes. Ils sont mal places pour donner des leçons. Faut-il leur rappeler qui nous assènait il y a quelques années les faux charniers de Timisoara et les soi-disant armes de destruction massive, prétexte de guerre en Irak dont les conséquences perdurent à l’heure actuelle…

    Amitiés !
    Jean-Marc

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  • Gilets Jaunes - Le complotisme des anticomplotistes 19 janvier 2019 13:49, par JMD

    Ce d’autant qu’il y a des choses dont ils ne parlent jamais.

    Par exemple les réunions annuelles du Groupe Bilderberg, qui servent à coordonner les politiques d’austérité au niveau international

    Les personnes qui y participent - quand on le sait - le disent eux-mêmes qu’ils y participent, mais minimisent leur rôle. on peut avoir les interviews de Valls, Pécresse, Fillon, Ockrent, qui avouent avoir participé à ces réunions "très confidentielles". mais pas un mot dans les médias "grand public". S’il y a du "complotisme", comme ils disent, c’est que les gens sont bien conscients qu’on leur cache des choses essentielles et qu’ils ont de bonnes (ou plutôt inavouables) raisons d’agir ainsi. Sans compter les exemples d’intox que je t’ai dites précédemment.

    Pour te dire à propos de l’actuel gouvernement : Macron, il y est allé en juin 2014, E. Philippe en 2016, et Blanquer en 2018.

    Peu de journaux en parlent, j’ai vu mentionné ça 2 fois dans l’Huma, il parait que le NPA en a aussi parlé. Ici, c’est le journal écolo Reporterre. Dans les médias audiovisuels, c’est le "black-out".

    Ils ne parlent pas d’autres choses, qui existent cependant, comme par exemple d’Eurogendfor, gendarmerie européenne, créée à l’instigation d’Alliot-Marie, ministre de la Défense de Chirac (celle qui voulait offrir à Ben Ali "le savoir-faire de la police française en matière de maintien de l’ordre").

    Non plus du Salon de la Sécurité Intérieure (=du maintien de l’ordre), qui se tient parfois à la Porte de Versailles. et quand on voit les blessés qu’il y a dans les manifs de Gilets Jaunes, Macron a dû faire dernièrement des emplettes dans ce domaine-là…

    A la manif "gilets jaunes" du 8/12, j’ai vu qu’ils avaient du nouveau matériel (dernière pj), donc qu’ils pensent bien à nous, dans le sens qu’on connaît…

    Un homme averti en vaut deux, dit-on…

    Amitiés !

    JMD

    ReporTerre, Macron et Bilderberg : http://mai68.org/spip2/IMG/jpg/Macr…

    La cité de la matraque : http://mai68.org/spip2/IMG/jpg/Matr…

    Eurogendfor : http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/Euro…

    Police spéciale : http://mai68.org/spip2/IMG/jpg/2018…

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