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Grève du 5 Février : Martinez aurait-il subitement trouvé la lumière ?

mercredi 30 janvier 2019, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 30 janvier 2019).

Après deux mois de luttes intensives des Gilets Jaunes Martinez aurait-il été en quelque sorte subitement touché par la grâce ? Aurait-il vu enfin la lumière jaune des GJ envahissant les rues parisiennes et provinciales ?

Était il resté aussi longtemps dans l’inconscience sociale et politique des enjeux en cours à travers ce mouvement ?

Vouloir considérer ainsi, comme un élan sincère vers le mouvement de masse la volte-face apparente de la CGT, ce serait simplement prendre l’ensemble de sa direction, et Martinez en premier, pour une bande d’imbéciles…

Ce qu’ils ne sont pas, et dès lors, il est urgent de s’interroger, à quelques jours du 5 Février, sur les véritables raisons de ce revirement.

On comprend que des syndicalistes sincèrement de gauche et progressistes, comme J-P Page (1), se réjouissent de cette initiative officielle, mais il est néanmoins important de chercher à comprendre les causes réelles de ce prétendu « retard à l’allumage », si ces syndicalistes sincères ne veulent pas tout simplement servir de caution « de gauche » à une nouvelle manœuvre de récupération, et en fin de compte, de collaboration avec le système, en vue de mettre un terme au mouvement.

En effet cette « initiative » apparemment surprenante intervient donc, après deux mois de luttes, à un moment où, en réalité, les premiers signes d’usure se font voir et où la structuration « spontanée » du mouvement n’en est encore qu’à ses balbutiements.

C’est donc tout simplement, en réalité, le moment stratégique idéal, pour la direction de la CGT, de reprendre la main en se positionnant comme le seul interlocuteur « valable » dans le conflit social en France.

Et à partir de là, faire rentrer le flot des manifestants dans un cycle usuel de « grèves-défilés » plutôt mensuels qu’hebdomadaires, c’est déjà un soulagement en perspective pour le pouvoir en place, et d’autant plus qu’il sait que ce type d’ « action syndicale » est désormais tout à fait déconsidéré, et à juste titre, par les travailleurs, et qu’il entraînera à brève échéance l’enterrement de première classe de ce mouvement, comme des précédents, retraites, loi-travail et autres… !

J-P Page nous dit :

« Prenons acte positivement de cette importante décision de la CGT soutenu par des gilets jaunes, tout en ajoutant que la question qui se pose dorénavant est celle de la suite qui sera donnée et de quelle volonté l’on va faire preuve pour que cette journée se poursuive en grève générale reconductible. Doit-on se satisfaire de grèves par procuration, s’accommoder de l’éparpillement des luttes, de leur pourrissement comme d’une fatalité ? Va-t-on reprendre le controversé chemin des « grèves saute-mouton » dont la faillite est consommée ? « Ne faut-il pas reconsidérer les vertus des grèves reconductibles » ? »

Il a donc également bien conscience, en réalité, de la duplicité de la direction CGT… En effet, même le mot d’ordre de simple « reconductibilité » de la grève est celui de l’ « Appel de Commercy », une coordination encore très partielle de divers groupes GJ, et non celui de l’appel national de la CGT (2).

Quant au mot d’ordre de grève générale illimitée, il est celui du courageux Eric Drouet, et repris, dans la foulée, par un Besancenot en mal d’audience…

A noter, toutefois, que quelques syndicats CGT, localement ou par branche, on introduit la notion de reconductibilité dans leur dépôt de préavis…

Autrement dit, une incertitude règne encore quant aux lendemains de la journée du 5 Février…

Concernant les objectifs et revendications précises de la grève, c’est également le flou le plus total qui est entretenu par ce prétendu « réveil » de la direction CGT, alors que deux mois ont passé sans qu’elle intervienne sérieusement dans leur élaboration. Après deux mois, voilà donc, étrangement, un appel à se mettre à ce travail d’élaboration… De qui se moque-t-on, sinon des travailleurs qui ont réellement tenté pendant ces deux mois, de parvenir à exprimer leurs revendications sociales ?

A ce sujet, J-P Page nous dit :

« La contradiction capital/travail est posée fortement et l’on revendique l’exigence de justice sociale d’augmentation du salaire minimum à 1800 euros, la revalorisation des retraites et pensions, une fiscalité qui fait payer les riches et les entreprises, l’annulation de la CSG, le rétablissement de l’impôt sur la fortune ou encore l’abrogation du CICE ce crédit d’impôt aux entreprises remplacé par un allègement des charges sociales voulu dès le début de son mandat par Macron. »

Or qu’en est-il en réalité ? Le SMIC à 1800 euros, en net ou en brut ? Très officiellement, la revendication nationale CGT est de 1800 brut… Ce qui fait sensiblement, selon le régime actuel, autour de 1400 euros net… Pourquoi J-P Page ne précise-t-il pas ce point essentiel, dans un article aussi long ? Les revendications des trotskystes, au passage, sont à 1800 net (NPA , LO). Celle des syndicats « solidaires » à 1700 net (3).

Entretenir le flou sur cette question, comme sur les autres, c’est déjà ce que fait l’appel national CGT, qui, au lieu de rappeler sa revendication à 1800 brut se contente d’une généralité :

« __une augmentation du Smic, du point d’indice, de tous les salaires et pensions ainsi que des minimas sociaux ; »

En lien avec cette problématique, J-P Page évoque la question du CICE et des allègements de charges sociales pour les entreprises…

L ‘appel national CGT revendique, quant à lui, une suppression pure et simple de tous les allègements actuels…

« __la suppression des aides publiques aux entreprises (CICE, et exonérations diverses, etc.) qui ne servent ni l’emploi, ni la revalorisation des salaires, ni l’investissement de l’appareil productif et mettent à mal notre protection sociale ; »

Juste quant au fond, cette position devient absurde en parallèle avec l’augmentation du SMIC, même à 1800 euros brut, dans la mesure où il est évident qu’un très grand nombre de TPE-PME ne pourront pas l’assumer, dans les conditions actuelles, sans les divers « allègements » dont elle peuvent encore bénéficier… Autrement dit, si la direction CGT entendait réellement être prise au sérieux par le pouvoir, cela équivaudrait à une destruction de milliers d’emplois… ! On comprend donc tout de suite mieux pourquoi elle a omis de rappeler ce qui est sa revendication officielle concernant le SMIC ! Il s’agit simplement donc de tenter de « coller » suffisamment à l’esprit revendicatif du mouvement pour tenter d’en reprendre le contrôle et retourner ensuite à ses jeux habituels de « concertation » et de « négociation » avec le pouvoir, mais bien évidemment sans volonté réelle d’y changer quoi que ce soit, sauf à regagner une once de crédibilité et un peu de poids en vue de la répartition des prochaines subventions…

.

Une augmentation réelle du SMIC n’est possible, si les aides publiques au paiement des charges sociales sont effectivement supprimées, ce qui est évidemment souhaitable, qu’avec une nouvelle répartition des charges au prorata à la fois du nombre de salariés et du chiffre d’affaire, avec une fonction progressive croissante qui amène à la fois les grands groupes financiers à payer réellement leur quote-part sociale et à un allègement systémique de plein droit pour les TPE-PME, et non pas financé par le contribuable.

A ce propos, voir la pétition :

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Gilets Jaunes – Les 42 Revendications

https://www.change.org/p/emmanuel-macron-mettre-fin-au-scandale-%C3%A0-40-milliards-du-cice-et-de-son-substitut-actuel-82eed49b-2055-4be5-a0b0-4dcc8e80e771

qui reprend, pour l’essentiel, cette idée .

Bien entendu, il n’y a pas pour autant d’illusions à cultiver concernant la capacité du système actuel à se réformer, mais avancer concrètement des revendications effectivement praticables d’un point de vue comptable, et non pas purement démagogiques, comme le font actuellement aussi bien la direction CGT que la prétendue « extrême-gauche », c’est enfin véritablement mettre le système devant les responsabilités sociales qu’il est incapable d’assumer et donc mettre réellement en lumière la nécessité d’en changer.

Luniterre

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https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/01/30/martinez-aurait-il-subitement-trouve-la-lumiere-en-reponse-a-j-p-page/

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NOTES :

( __1 http://reconstructioncommuniste.ekl…

https://ekladata.com/i8NRpbkUngces4… )

( __2 http://syndicollectif.fr/cgt-appel-…

http://mai68.org/spip2/IMG/pdf/appe… )

( __3 http://www.lefigaro.fr/social/2019/… )

Sur le même thème, voir aussi :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/01/29/maintenant-sur-agoravox-la-petition-ab-cice-smic-a-1400-net/

https://gjles42revendications.wordpress.com/2019/01/15/2019-grand-debat-ou-grand-gaspi/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/01/05/unite-cgt-gj-le-baiser-qui-tue/

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4 Messages de forum

  • Les pseudos 42 revendications des GJ sont un étron pondu par des droitiers infiltrés / Il faudra que je le redise combien de fois ?

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    • C’est bien là l’inconvénient de la Méthode Coué, camarade, qui t’oblige donc à répéter, sans pour autant aboutir au résultat escompté… :

      Le texte de la pétition, avec le lien direct :

      "Mettre fin au scandale à 40 Milliards du CICE et de son substitut actuel"

      POUR METTRE FIN A UN SCANDALE D’ÉTAT A 40 MILLIARDS D’EUROS !!

      Et pour un minimum de décence sociale dans notre pays,

      Abrogation réelle et définitive du CICE et de ses substituts !

      Fin décembre 2018 se terminait officiellement le CICE mis en place en 2013 sous Hollande, déjà avec l’appui d’Emmanuel Macron. Mais en fait ce crédit d’impôt annuel aux entreprises était remboursable sur trois ans.

      Il court donc encore en réalité jusqu’en 2021.

      Dès le 1er Janvier 2019, il est néanmoins déjà remplacé par un allègement des charges sociales aux entreprises, également couvert par l’État, et pour la même somme annuelle de 20 Milliards d’Euros.

      En 2019, les deux montants se cumulent donc pour la somme totale de 40 Milliards d’Euros.

      Soit la valeur de 1/7e des recettes fiscales de la France qui se trouve donc gaspillée d’entrée de jeu… Alors que des besoins sociaux vitaux dans le pays ne sont plus satisfaits et que le peuple manifeste contre l’injustice fiscale et pour que cesse le gaspillage des deniers publics qui sont essentiellement le fruit de son travail.

      En effet, non seulement le CICE a fait la preuve de son inefficacité en matière de création d’emplois, mais en plus il n’a nullement empêché les grandes entreprises qui en ont bénéficié, comme Carrefour, Auchan, La Poste, la SNCF, SANOFI, la BPCE, etc… de licencier à tour de bras !

      Dans la nouvelle formule du « double CICE » 2019 il n’y a toujours pas davantage de garanties contre les licenciements.

      Il s’agit donc de réclamer, par la présente pétition, qu’il soit mis fin aussi bien au remboursement du CICE qu’à son substitut à partir de 2019.

      Les charges sociales doivent être assumées par les entreprises aussi bien en fonction du nombre de leurs salariés que de leur chiffre d’affaires, et selon un système unique et progressif qui les répartit donc en fonction progressive croissante, de façon à alléger celles des TPE et PME en reportant l’équivalent sur les plus grosses, au prorata, et donc ainsi sans coûter un seul euro à l’État, au delà des charges de ses propres salariés.

      Par voie de conséquence, c’est le salaire net qui devient le salaire de base de référence, le brut étant lui soumis aux conditions particulières de chaque entreprise.

      Dans la liste des revendications du mouvement GJ émise au 29/11/2018, la revendication concernant le SMIC est exprimée en salaire net, à 1300 euros mensuel.

      Selon les normes européennes (Eurostat) cela reste encore inférieur au seuil de pauvreté pour une famille monoparentale avec un enfant à charge. Un SMIC à 1400 euros net correspondrait donc à un minimum de décence sociale dans notre pays.

      https://www.change.org/p/emmanuel-macron-mettre-fin-au-scandale-%C3%A0-40-milliards-du-cice-et-de-son-substitut-actuel-82eed49b-2055-4be5-a0b0-4dcc8e80e771

      Luniterre

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      • ????? C’est à moi que vous répondez ??? Je dénonce le texte des 42 revendications globalement, en tant que texte introduit par des noyauteurs droitiers et non décidé par un congrès des GJ qui n’a pas encore eu lieu ! Ce texte est bien foutu avec une majorité de trucs corrects sans plus associés de façon putassière à des sottises hydrogénées et à des saloperies abjectes présentées dans un emballage light pour brouiller les cartes…

        Blague : pour le SMIC je propose 1300 euros net pour les non fumeurs et 1600 net pour les fumeurs / Prime de lucidité pour les fumeurs qui savent qu’un RIC de Chouard ne sert à rien sauf à faire encore augmenter les taxes et les interdictions. L’opinion publique ça se travaille et l’électorat n’a rien à voir avec le peuple mobilisé !

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  • Et le RIC une épidémie atrophique propagée par Les Gentils Virus (les "sympathisants" d’ Etienne Chouard ).

    le site (carte virale de l’hexagone à contempler…"toute une stratégie")
    http://gentilsvirus.org/

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