Trois mois de luttes du mouvement GJ
– Mise à jour de la pétition Ab.CICE !!
Bonjour à tous,
« Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage », telle est la stratégie du pouvoir, depuis le 17 Novembre. Multipliant les provocations policières, casseurs et tagueurs « infiltrés », « philosophe au contact », mais « philosophe » au parcours d’expression notoirement provocateur et raciste assumé, tout cela ne peut que provoquer les réactions souhaitées pour discréditer le mouvement et faire dévier le débat public loin des préoccupations sociales qui restent pourtant l’urgence, après trois mois de lutte.
Bien évidemment, les insultes proférées sont condamnables en tant que telles et c’est à la justice de déterminer leur caractère éventuellement antisémite ou non.
Le débat sur le prétendu confusionnisme, entre antisionisme et antisémitisme, est également celui voulu par le pouvoir pour faire dévier le débat loin du malaise social et se trouve, quand au fond, tout à fait hors sujet par rapport aux préoccupations immédiates de la majorité des travailleurs, des retraités et des mères de familles de ce pays.
C’est ce qu’a montré l’échec relatif et consternant du « grand rassemblement » Place de la République, dont les chiffres « officiels » nous restent, cette fois ci, « mystérieusement » cachés… : à force de crier « Au loup ! » à tout propos et surtout, hors de propos, la crédibilité du pouvoir en matière de défense des libertés est totalement émoussée et ne mobilise plus guère que ses propres sympathisants et la partie la plus déconsidérée de la classe politique.
Lorsque les GJ sont dans la rue, les situations tendues sont celles créées délibérément par le pouvoir, et en fin de compte, même la responsabilité des quelques « dérapages » lui incombe, dans la mesure où ils sont largement et délibérément provoqués.
Après trois mois de lutte, la résistance continue malgré ces manœuvres extrêmement malsaines de pourrissement du conflit social, et le seul résultat est qu’elles freinent effectivement l’apparition d’une plateforme unitaire de revendications. Créer et entretenir la division au sein même des classes populaires, telle est, en réalité, l’aspect fondamental de la stratégie du pouvoir, alors même qu’il se prétend le garant de l’unité du pays.
C’est aussi le but du mirage de ce pseudo-dialogue institué par le « grand débat » dont les problèmes sociaux réels sont évacués par avance.
Au tournant de ces trois mois il apparaît donc clairement que c’est dans la capacité de formuler enfin une plate-forme unitaire de revendications sociales que se trouve le second souffle possible de la résistance du mouvement GJ.
Différentes tentatives ont eu lieu en ce sens, sans réellement aboutir encore. Par défaut, peut-on dire, c’est la liste des 42 revendications du 29 Novembre qui reste la référence la plus courante. Pourtant, si elle n’a pas rempli réellement son rôle de plate-forme unitaire, c’est bien parce qu’elle a besoin d’être amendée, tant en fonction de l’évolution du mouvement que de celle de l’environnement économique et social.
C’est dans cet esprit qu’à été créée la pétition que vous avez signé et qui est donc, malgré tout, plus que jamais d’actualité, même si c’est une réalité sur laquelle il reste difficile de communiquer.
Trois mois de luttes, c’est aussi trois mois de réflexions, d’études et de recherches sur la réalité des données économiques dont le pouvoir et les partis politiques traditionnels, et même les bureaucraties syndicales, veulent en réalité tenir éloignées les catégories populaires pourtant réellement concernées.
C’est pourquoi il nous paraît juste de communiquer aujourd’hui sur la republication, notamment sur Solydairinfo et Agoravox, d’un récapitulatif de différentes études parues au cours de ces trois mois, et dont les extraits choisis contiennent l’essentiel des données économiques, fiscales et sociales de la situation actuelle en France.
GJ-les42Revendications
https://gjles42revendications.wordpress.com/2019/02/21/trois-mois-de-luttes-du-mouvement-gj-mise-a-jour-de-la-petition/
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/17-novembre-2018-3-mois-de-luttes-21273717
17 Novembre - 17 Février
3 mois de luttes des GJ et toujours un « pognon dingue »
…du côté du Capital !
Les « mesures Macron » du 10 décembre 2018 avaient pour but immédiat de désamorcer la colère populaire en répondant à ce qui paraissait être l’urgence sociale.
Or cette urgence provenait d’abord de la surtaxation des carburants. L’allègement immédiat, sous forme d’abrogation de la hausse prévue, couplé avec une conjoncture de baisse relative du prix du pétrole, a effectivement créé l’illusion d’une victoire tactique des GJ.
Le tour de passe-passe concernant l’élargissement de la « prime d’activité » très mensongèrement baptisée « hausse du SMIC » a permis de focaliser la détresse des plus démunis sur les démarches administratives nécessaires pour décrocher cette carotte médiatiquement agitée sur les écrans devant leurs nez et sous leurs yeux provisoirement ébahis…
En termes de surtaxation et de pression fiscale, pourtant, globalement, le résultat est bel et bien le contraire, avec un accroissement du déficit public , du but initialement fixé par les GJ, et la « victoire tactique » s’est dissipée dans la fumée des lacrymos, tandis que les Actes Hebdomadaires des GJ sont devenus pour la plus grande masse un spectacle « street western » où l’on compte les points, les foules, les morts et les blessés, les mois de prisons distribués en fonction de l’audimat généré par les « prévenus », etc… Un spectacle où la sympathie générale va plutôt du côté des costumes jaunes fluo, mais où le pouvoir s’entend à faire reluire, à l’occasion, la cote des bleus, et sinon, et en tout cas, à en faire l’épouvantail idéal pour le défoulement des frustrations sociales irrécupérables, quant au fond…
Le « grand débat » n’a pas réussi à supplanter le spectacle de la rue, mais même le refus d’y inscrire l’ISF au chapitre du « débat fiscal » permet de continuer de focaliser, avec l’aide des syndicats, l’attention du public sur une chimère de « justice sociale », alors que la réalité des chiffres et leur démesure est tout à fait ailleurs…
Récapitulation des différents aperçus du problème exposés au fil de ces trois mois sur TML…
On a donc extrait les passages des articles où sont exposés les chiffres essentiels qui permettent de mesurer l’ampleur de la problématique économique actuelle, c’est à dire, sa démesure, en fait.Mais c’est dans cette démesure même que l’on découvre les marges comptablement réalisables des véritables revendications sociales, encore actuellement inexprimées en tant que force sociale unitaire réellement organisée, et qui permettraient, à tout le moins, de les établir comme légitimes.
Un travail qui reste donc entièrement à faire…
L’article également sur TML