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Gilets jaunes : Le RIC ou la « parabole des aveugles ».

lundi 4 mars 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 4 mars 2019).

Note : Un article contre le RIC sur LGS …

La gauche, l’extrême gauche, les syndicats révolutionnaires, les mouvements et les bloggeurs "subversifs" ne font pas leur boulot. La plupart ont sous estimé au début le mouvement des gilets jaunes car l’écologisme et la propagande de la gauche moraliste (santé publique / protection de la jeunesse …) les ont crétinisés. Maintenant ils ont choisi de faire du suivisme, de ne formuler strictement aucune critique, comme s’ils se sentaient totalement disqualifiés et non-légitimes.

Le RIC est une ineptie démocratique petite bourgeoise qui se retournera très vite contre les classes populaires, surtout contre les ouvriers et les employés et aussi contre toutes les minorités. Faire croire qu’on pourra faire l’économie d’une lutte de classe féroce, acharnée, opiniâtre et parfois violente pour déposséder la bourgeoisie c’est vendre des illusions. Nous devons l’affirmer haut et fort, péremptoirement, sans diplomatie !


Gilets jaunes : Le RIC ou la « parabole des aveugles ».

https://legrandsoir.info/gilets-jau…

3 mars 2019

Jean-Claude PAYE

La question de la représentation est devenue centrale dans le discours des gilets jaunes, alors qu’au départ, seules des revendications salariales, la défense du pouvoir d’achat, (« pouvoir remplir le frigo ») étaient émises par les manifestants. Le Référendum d’Initiative Citoyenne s’est progressivement imposé à travers les médias. Ainsi, le pouvoir est parvenu à occulter les priorités des manifestants, en faisant de la représentation la condition pour pouvoir entendre leurs voix.

S’opère ainsi une opération de déplacement, de la lutte salariale à une demande de réforme de légitimation du pouvoir. Le déplacement, en ce qui concerne la nature des revendications, permet un renversement de celles-ci en leur contraire. Elle permute une lutte sur le salaire, une lutte politique qui s’attaque directement aux nouveaux mécanismes d’exploitation, en une revendication de réforme de l’État qui, en ouvrant la possibilité à un renforcement du pouvoir, vide le caractère de contestation sociale du mouvement.

Résultat de cette double opération, de déplacement et de renversement, le RIC occupe la place du fétiche, d’un objet partiel se substituant au tout. C’est un vide que peut remplir le pouvoir, selon les nécessités du moment et l’évolution du rapport de forces. Le RIC devient une opération de fusion avec les institutions, qui empêche toute séparation d’avec celles-ci et s’oppose à tout procès de luttes de classes.

Le rapport entre les gilets jaunes et le pouvoir est l’envers d’Oedipe et le Sphinx, relaté par la mythologie grecque. Ici, c’est le mouvement social qui se précipite dans le vide, car, en acceptant de se placer sur le terrain du pouvoir, il ne peut répondre à l’ injonction : qui es-tu ? qu’en se déniant lui-même, en affirmant « nous sommes le peuple », alors que leur unité était basée sur une lutte contre la sur-exploitation, sur la réponse à la seule question recevable par le mouvement : « que voulons-nous ? » : « des sous ! ».

Le RIC, une revendication « embarquée »

La revendication d’un Référendum d’Initiative Populaire était restée marginale jusqu’à la mi-décembre 2018. Ensuite, elle a été présentée comme l’axe central de la lutte des gilets jaunes. Dans les faits, le RIC a été d’avantage mis en avant par les médias que par les manifestants eux-mêmes qui, le plus souvent, se limitent à revendiquer cette réforme, sans lui donner de contenu, comme si le mot lui-même était synonyme de démocratie. En conséquence, pour le patronat et le gouvernement, le RIC présente l’avantage de reléguer au second plan les revendications initiales, totalement inacceptables, portant sur la revalorisation des salaires minimaux et sur la baisse du prix des carburants, in fine sur la valeur de la force de travail.

Parallèlement, les médias ont fait connaître au grand public Etienne Chouard, porteur emblématique du « référendum d’initiative citoyenne ». Cette initiative a déjà été immédiatement reçue favorablement par le gouvernement. Le premier ministre, Edouard Philippe, a tout de suite exprimé le 17 décembre 2018, dans un entretien aux Echos : « Je ne vois pas comment on peut être contre son principe ». Ensuite, fût installée une division des rôles entre le premier ministre et le président, l’un et l’autre alternant le rejet et l’ouverture.

Finalement, le président Macron, après avoir renouvelé sa défiance vis à vis du « RIC », un dispositif de démocratie directe qui « peut nourrir la démagogie » et risque de « tuer la démocratie représentative, [1] » a ensuite laissé entendre qu’il pourrait se convertir à l’idée d’un référendum, son premier ministre émettant alors d’avantage de réserves [2].

L’adoption du référendum d’initiative citoyenne commence à faire son chemin dans les arcanes du pouvoir. Terra Nova, think tank de « centre-gauche », a rendu public une « étude » estimant que le référendum d’initiative citoyenne est une « procédure légitime ». Tout le problème serait de circonscrire les « risques » liés à cette réforme en ajoutant « un temps de réflexion collective. » Une assemblée citoyenne composée d’une centaine de personnes « tirées au sort » serait chargée d’évaluer l’impact du scrutin, entre la période de recueil des signatures et le vote. [3]

Une manœuvre de diversion.

Une discussion centrée sur la proposition du RIC a l’avantage de faire diversion. Elle est beaucoup moins onéreuse qu’une réponse positive aux exigences monétaires et salariales. La possibilité d’organiser des référendums citoyens existe déjà en Suisse et en Italie, sans que l’organisation du pouvoir en ait été bouleversée, sans que des classes populaires aient pu effectivement peser sur la politique gouvernementale.

En ce qui concerne la France, il faut aussi rappeler la saga du référendum sur le Traité de la Constitution européenne en 2005, qui malgré le rejet de plus de 54 % des votants s’est terminée plus tard par la signature du Traité de Lisbonne, texte qui intégrait l’essentiel du caractère supranational de l’acte précédemment rejeté par les Français.

Le dispositif des référendums populaires, qu’ils soient à « l’initiative » des pouvoirs constitués ou du « peuple », se sont, le plus souvent, avérés incapables de peser sur la politique gouvernementale. Cependant, dans le contexte politique actuel, de neutralisation du pouvoir législatif par l’exécutif, le RIC pourrait avoir une influence sur les institutions, mais dans le sens inverse de celui attendu par ses promoteurs, celui d’un renforcement du pouvoir présidentiel au dépend du Parlement.

Un renforcement de l’exécutif.

Le 5 février, lors du vote en première lecture de la loi à l’Assemblée nationale « sur la prévention des violences lors des manifestations et sanction de leur auteurs », 50 députés de la majorité se sont abstenus, afin de marquer leur désaccord avec la proposition de loi [4]. Pourtant, le parti gouvernemental a été entièrement construit par le président. Les candidats de la République en Marche à l’élection législative n’ont pas été élus par les bases locales du mouvement, mais désignés, d’en haut, par une commission dont les membres ont été choisis par Emmanuel Macron [5].

Un Parlement, même avec une majorité caporalisée, peut toujours poser un problème au pouvoir exécutif. C’est pourquoi ce dernier a constamment introduit des réformes destinées à neutraliser le travail parlementaire. Ainsi, les procédures accélérées réduisent déjà considérablement toute capacité de contestation, en imposant qu’un projet de loi ne puisse faire l’objet que d’une seule lecture par chambre du Parlement.

Le référendum d’initiative citoyenne, une réforme qui pourrait établir une « relation » directe entre le Président et le « peuple », pourrait favoriser une présidentialisation accrue du régime politique, une concentration des pouvoirs encore plus radicale dans les mains de l’exécutif. Ce que deviendra concrètement le RIC, dépendra de ses modalités d’applications et surtout, à chaque fois, du rapport de forces entre ses promoteurs et le pouvoir constitué.

Il n’est pas possible de maintenir en permanence un haut niveau de mobilisation pour faire passer des réformes, même si le vote est d’abord un succès pour ses initiateurs. Comme le montre l’adoption du Traité de Lisbonne, la pression doit être constante, afin que la volonté populaire soit finalement respectée. Cela suppose un ensemble de conditions particulièrement favorables, liés à des conditions historiques limitées.

« L’État du peuple tout entier ».

Les gilets jaunes représentent une partie importante de la population, mais ils ont des intérêts propres qui ne sont pas ceux de l’ensemble de la société. Ainsi, l’évocation de la notion de peuple occulte la spécificité d’un mouvement social, portant des revendications particulières, opposées aux intérêts patronaux.

La manière dont le mouvement se définit pose problème. Si les exigences exprimées portent bien sur la question du salaire et du pouvoir d’achat, les actions sont nommées comme celles d’un mouvement citoyen. Alors que la question salariale est au centre des revendications, le patronat se met complètement hors jeu. L’État peut alors se poser comme le seul interlocuteur des manifestants.

La notion de peuple recouvrerait un agrégat qui comprend quasiment l’ensemble de population, un rassemblement dont l’unité est présupposée, du fait qu’il ne comprendrait pas les 1 %, ou les 0,1 % ou même les 0,01 % de « l’oligarchie » financière. Ainsi, ce n’est pas un concept reposant sur la différence, mais au contraire une catégorie englobante, dont on déduit l’identité par une opposition pré-supposée aux ultra-riches.

Si les classes sociales n’existent que dans leur rapports de luttes, la notion de peuple, quant à elle, neutralise toute opposition de classe. C’est une notion psychotique, supprimant la différence et rejetant toute séparation d’avec les pouvoirs constitués. Ainsi, c’est une idée qui a souvent servi de référence idéologique diversifiée, à une partie de la social-démocratie, à des régimes autoritaires ou à Joseph Staline qui a même parlé « d’État du peuple tout entier. »

En France, les promoteurs de la notion de peuple font référence à la révolution de 1789 où le prolétariat urbain a renversé l’aristocratie avec les armes distribuées par les bourgeois et à qui ils les ont remis, une fois le travail accompli [6]. Déjà, dans historiographie de la révolution française, la référence au peuple est un paravent dissimulant les acteurs réels, tels les prolétariats urbain et agraire. Elle a le même effet actuellement, au niveau du mouvement des gilets jaunes, de déni de la composition de classe des manifestants.

Ainsi, disparaît plus de deux siècles d’histoire sociale et politique, celle des luttes prolétaires, au nom d’une référence a-historique de peuple, véhiculée non pas par l’histoire réelle, mais officielle de la révolution française de 1789.

Le RIC, une réforme compatible avec « l’anti-système » macronien.

La mutation de l’organisation du pouvoir, basée sur le RIC, pourrait suivre les traces des réformes antérieures, celles de « l’anti-système » macronien, d’une restructuration par le haut du système de la représentation politique. Son adoption pourrait aboutir à un mode de gouvernance qui abandonne d’avantage le système des partis et qui, dans les faits, rejette le politique, c’est dire la reconnaissance des oppositions de points de vue et d’intérêts, au profit d’une relation fusionnelle du président et de son peuple. [7] Ainsi, le RIC peut conduire à un nouveau stade d’une mutation, déjà bien avancée, de l’exercice du pouvoir d’État, à savoir la fin de toute médiation d’avec la société civile.

L’élection du président Macron est en elle-même exemplaire de ce processus. Emmanuel Macron fût élu par une petite minorité de Français, 16,5 % des électeurs inscrits, permettant à son parti d’obtenir 60 % des sièges à l’Assemblée nationale [8]. Non seulement l’élection, mais déjà sa candidature à la présidence, pose question. Elle fut déjà envisagée au niveau d’une réunion du groupe de Bilderberg un an avant son élection. Son premier ministre y fût aussi présenté quelques mois avant sa désignation. Cette influence internationale explique pourquoi le président Macron est largement indifférent aux revendications des français : il ne leur doit pas son élection.

Ce 5 février 2019, une proposition de loi « anticasseur, » « visant à prévenir les violences lors des manifestations et à sanctionner leurs auteurs [9] », a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. Grâce au soutien du Parti des Républicains, il s’agit d’une première contre-offensive du pouvoir, couplée à une tentative de déstabilisation développée sur le mode de la lutte contre l’antisémitisme. [10]

Pendant longtemps, les gilets jaunes se sont trouvés face à un vide de pouvoir. Il ne s’agissait pas seulement d’une tactique destinée à pratiquer une politique de terre brûlée, face à un mouvement social difficilement contrôlable, mais aussi un élément caractéristique de la forme actuelle de l’exercice du pouvoir national. Celui-ci vient de réagir, dans le seul champ qui lui reste disponible, celui de la provocation idéologique et l’organisation de la répression.

Un État policier.

La répression, subie par les gilets jaunes, est d’un niveau inconnu en France depuis des dizaines d’années. On dénombre quelques 1 800 condamnations accompagnées de centaines de peines de prison ferme, ainsi que 1 400 personnes en attente de jugement. Il s’agit pourtant d’un mouvement social non violent qui n’a aucune capacité, ni volonté, de menacer l’exercice même du pouvoir. La violence policière est avant tout « proactive », elle a pour but de créer la peur et de dissoudre préventivement tout processus de recomposition sociale. Au 15 janvier, on comptait au moins 1700 blessés, 93 blessés graves dont 13 personnes éborgnées [11] parmi les manifestants.

Ainsi, tout au long de leurs manifestations, les gilets jaunes ont été confrontés à la seule structure effective de l’État national : la police. Les États membres de l’UE, même de grands pays comme la France, sont aujourd’hui des instances dépourvues de la plupart des prérogatives régaliennes, qu’elles soient politiques ou économiques. La plupart de celles-ci ont été transférés à des instances instances européennes et internationales. Les politiques économiques et sociales, telles la réforme du code du travail, sont de simples applications de directives de l’UE.

La police devient l’appareil central de l’État national [12]. La prérogative du maintien de l’ordre reste bien de son ressort, contrairement à la guerre, à la monnaie ou à la politique économique. Si à ce niveau, l’État national garde bien une autonomie, elle est relative car étroitement encadré par la structure impériale étasunienne. Depuis une trentaine d’années, les polices européennes ont été structurées directement par le FBI [13]. Non seulement, la police fédérale américaine a organisé les équipes mixtes d’intervention, mais grâce à ses initiatives, elle est parvenue aussi à influencer fortement les législations européennes, tant nationales que communautaires et cela dans les domaines de l’interception des communications, du contrôle du Net, de la création de nouvelles incriminations spécifiant le terrorisme, ainsi que sur les réformes des appareils policiers et judiciaires.

La centralité de l’appareil policier au niveau national a d’abord été explicite dans des pays ayant abandonné depuis longtemps toute souveraineté nationale, telle la Belgique. Elle est maintenant organique à des pays comme la France. Il s’agit là du résultat d’une politique d’abandon de toute indépendance nationale et d’une intégration accrue dans l’Empire étasunien.

« La parabole des aveugles ».

Si la police est devenue, en France, le corps central de l’État national, c’est d’abord comme appareil soumis aux structures impériales. Cette articulation explique les difficultés rencontrées par les luttes prolétaires. La gestion de force de travail est internationale et les luttes restent nationales. L’adversaire est globalement insaisissable. Face aux gilets jaunes, il n’y a que la police comme représentante d’un Etat qui a perdu ses prérogatives régaliennes. Les manifestants doivent faire face à un vide de pouvoir. Ils sont confrontés à un Etat qui règne, mais ne gouverne pas.

La violence de la police vis à vis des manifestants, ainsi que l’utilisation massive de la procédure de comparution immédiate, sont révélatrices de la forme actuelle de l’État, d’un Etat national qui n’a plus d’autres prérogatives que les fonctions de police et de justice, cette dernière étant réduite à un simple auxiliaire de l’appareil répressif. La procédure de « comparution immédiate » est explicite de cette mutation. C’est donc le droit pénal qui est maintenant au centre des relations entre le pouvoir et la population.

Actuellement, le droit pénal a acquis un caractère constituant. Abandonner, comme le demande Etienne Chouard, les revendications salariales et ne pas faire de la défense des libertés fondamentales un axe central de lutte , afin de concentrer tous ses efforts sur le RIC, conduit à l’anéantissement du mouvement. Cela amène à traiter comme objectif principal, sinon unique, la capacité de transformer un texte constitutionnel qui n’a plus qu’une place résiduelle dans l’ordre politique et juridique actuel. Cette tactique se place hors de toute réalité effective. Elle conduit à un suicide politique, comme le suggère notre référence à la peinture de Pieter Brueghel, « La parabole des aveugles ».

Le RIC comme substitut à la lutte sur le salaire.

La dissolution de ses revendications propres dans une demande abstraite de démocratisation de l’État ne peut qu’affaiblir le mouvement. Cette exigence peut facilement se transformer en son contraire, en un renforcement du pouvoir exécutif. Le déni de la composition de classe du mouvement, leur refus de se nommer comme prolétariat fait qu’ils sont désignés comme peuple, comme base imaginaire d’une organisation étatique qui les combat.

En effet, la manière dont certains manifestants se définissent pose problème. Si leurs revendications portent bien sur la question du salaire, elle ne se nomment pas comme telles. Elles se présentent pas comme des actions prolétaires, destinées à défendre la valeur de la force de travail, mais comme un mouvement « citoyen », se réclamant d’un État qui est en première ligne dans la baisse du salaire direct et indirect.

En conclusion, il apparaît que la revendication du RIC repose sur un double déni de la réalité politique. Elle suppose que l’État national exerce encore un pouvoir conséquent et que la Constitution en est encore un vecteur essentiel.

Un déni du caractère politique de la lutte salariale.

C’est aussi un déni du caractère directement politique de la lutte salariale, qui dans le contexte actuel, affronte globalement une accumulation du capital basée, non plus principalement, comme dans « les trente glorieuses », sur l’augmentation de la production de plus-value relative, mais bien sur une nouvelle croissance de la plus-value absolue [14].

En occident, donc en France, dans une structure de très faible croissance, l’augmentation de la productivité du travail n’est plus le vecteur principal de l’augmentation de l’exploitation, de la hausse du taux de plus-value, mais bien la baisse des salaires directs et indirects, ainsi que l’augmentation de la durée et de la flexibilité du travail.

La lutte sur le salaire devient directement politique, car toute valorisation de la force de travail remet directement en cause un système d’exploitation basé essentiellement sur la baisse de la valeur absolue de la force de travail. La fonction de l’État comme capitaliste collectif, telles que nous le montre la loi El Khomri et les ordonnances Macron, est aujourd’hui centrale dans le démantèlement des garanties permettant aux travailleurs de défendre leurs salaires et leurs conditions de travail. Toute lutte pour le salaire devient une lutte directement politique.

Jean-Claude Paye
Sociologue

29 Messages de forum

  • « La gauche, l’extrême gauche, les syndicats révolutionnaires, les mouvements et les bloggeurs "subversifs" ne font pas leur boulot. La plupart ont sous estimé  » aussi :

    M. Juncker Président de la Commission européenne, qui a dit :
    « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »

    Mme Viviane Reding (1), Vice-présidente de la Commission européenne, qui a dit :
    « il n’y a plus de politiques intérieures nationales »

    Implique => RIC IMPOSSIBLE.

    Si M. Étienne Chouard propose le RIC en toutes matières, il précise que le RIC n’est possible quand dehors de la dictature UE.

    Tous ceux qui ne veulent pas "sortir de l’OTAN, de l’€URO et de l’UE" acceptent de se soumettre à l’OTAN, à l’€URO et à l’UE. C’est à dire, en réalité, aux « 20.000 lobbyistes qui travaillent à Bruxelles » https://plus.lesoir.be/25001/articl…

    Chaque année, la situation devient plus claire, même pour des aveugles, au point d’être désormais irréfutable :
    les Gilets jaunes - et tous les Français - sont désormais placés devant ce choix fondamental :
    => soit on sort de l’UE,
    => soit on en accepte les politiques de rigueur économique et de régression sociale permanentes.

    Entre UE dictatorial et un minimum de démocratie il faut choisir.
    L’ "UE" est une ineptie démocratique petite bourgeoise qui se retourne contre les classes populaires, surtout contre les ouvriers et les employés et aussi contre toutes les minorités…

    (« l’anti-système » macronien n’est qu’un leurre)

    (1) Mme Viviane Reding a justement des conflits d’intérêt entre activités parlementaires et intérêts industriels … Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Vivia…
    Et Mme Viviane Reding a aussi une femme de ménage des philippines comme M. Jérôme Cahuzac (l’ex-ministre, esclavagiste,…) Pour notre Jérôme national, il s’agit d’une affaire de femme de ménage philippine sans papier employée au noir et payée en liquide de juillet 2003 à novembre 2004 pour 40 heures mensuelles à raison de 250 € par mois » https://www.ladepeche.fr/article/20…

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    • Salut,

      En 2005 on a voté NON à l’Europe lors d’un référendum.

      Résultat : ils l’ont faite quand même !

      Le RIC est une illusion !

      A+
      do
      http://mai68.org

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      • Bonjour Do,

        « Le RIC est une illusion ! » Absolument, « si M. Étienne Chouard propose le RIC en toutes matières, il précise que le RIC n’est possible qu’en dehors de la dictature UE. » C’est ce traité de l’UE qui est le principale problème. Pour preuve c’est l’UE qui a obligé Sarko à revenir sur le référendum de 2005. C’est l’UE qui a imposé les Gopés à Sarko à Hollande et à Macron…avec la « baisse des salaires …, ainsi que l’augmentation de la durée et de la flexibilité du travail », coupes sombres dans la santé, l’assurance-chômage, les retraites, privatisations,…etc …

        Oui « La gauche, l’extrême gauche, les syndicats révolutionnaires, les mouvements et les bloggeurs "subversifs" ne font pas leur boulot » la plupart sous estiment la mondialisation néolibérale, le libre-échange présenté par l’UE comme synonyme d’ouverture.
        « L’écologisme et la propagande de la gauche moraliste (santé publique / protection de la jeunesse …) » est aussi à coté de la plaque. Alors qu’il faudrait soutenir les productions locales et contrôler la libre circulation des marchandises….
        Sur le plan de l’écologie ce système imposé par l’UE & L’EURO est catastrophique pour l’ensemble des pays européen.
        Ce qui est certain c’est que ce traité de l’UE est une désillusion et je regrette que « la gauche, l’extrême gauche, les syndicats révolutionnaires, … » ne soient pas plus critiques sur ce traité qui nous a été imposé par les 20.000 lobbyistes de Bruxelles et malgré le NON au référendum de 2005.

        Macron n’est rien que le pantin des lobbyistes. En Italie un pro Salvini, compare les derniers propos du président français à ceux d’« un petit maître d’école qui a voulu lancer son spot européen  » !!.
        En France l’idée du RIC, chez les Gilets Jaunes, était sympa au départ mais maintenant ils commencent à comprendre « que le RIC n’est possible qu’en dehors de la dictature du traité de l’UE ». Les choses avancent et il me semble que le RIC fait partie du cheminement de la réflexion des Gilets Jaunes ….

        Aujourd’hui la bourgeoisie a changé de visage et elle se trouve à Bruxelles. Alors oui, je suis certain qu’il faudra « une lutte de classe féroce, acharnée, opiniâtre et parfois violente pour déposséder » ces 20.000 lobbyistes de Bruxelles car ce sont des coriaces sans scrupules et sans foi ni loi.

        Amicalement
        Vive la Révolution
        A+A suivre

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    • Certains débatteurs sont estimables et ce qu’ils disent n’est pas sans contenu. Cependant ils souffrent d’obsession et foutent leur litanie dans tous les débats sans aucune pitié pour les lecteurs qui risquent d’en avoir plein le cul !
      Du coup nos réponses risquent aussi de faire chier !

      Cet article a pour objet le mouvement des GJ et l’impasse dans laquelle il s’est foutu lui même en refaisant la même démonstration tous les samedis. Par ailleurs on sait que 2 tendances (ou 3) GJ ne participent pas à ce rituel et proposent d’autres tactiques… Alors, critiquer l’adhésion à ce fétiche politique crétin qu’est le RIC n’est pas inutile.

      Et l’UE ? Et l’OTAN ? Et bien on en parlera avec beaucoup d’intérêt et de lucidité lorsque nous aurons vaincu le gouvernement français, le patronat franchouillard et les banques par une grève générale, des manifestations monstrueuses et une multiplication de subversions non violentes. Se masturber avec Chouard ? Se faire chier dans des ateliers constituants tirés au sort ? Non merci !

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      • Bonjour,
        « Se masturber avec Chouard ? Se faire chier dans des ateliers constituants tirés au sort ? Non merci ! »
        C’est un point de vu, mais comme « la gauche, l’extrême gauche, les syndicats révolutionnaires, …" ne font pas leur boulot. » il faut bien que certaines personnes mettent les mains dans le cambouis. Vous ne pouvez pas résumer le travail de M. Étienne Chouard au RIC.
        Exemple : http://etienne.chouard.free.fr/Euro…

        Ce sont les médias et nos politiques qui le veulent ainsi dixit M. Jean-Claude PAYE : « Une discussion centrée sur la proposition du RIC a l’avantage de faire diversion. Elle est beaucoup moins onéreuse qu’une réponse positive aux exigences monétaires et salariales. »

        Oui «  lorsque nous aurons vaincu le gouvernement français, le patronat franchouillard et les banques par une grève générale,.. » les poules auront des dents. Car aujourd’hui le patronat franchouillard il spécule à Bruxelles, les banques à Francfort et le "gouvernement Français" il rigole : « La Constitution européenne offre des libertés en trompe-l’oeil et prépare le terrain à une dérive totalitaire et policière de l’Europe par le biais "d’annexes" ignorées du public et dont les médias ne parlent jamais. Ces annexes vident de son contenu la "Charte des droits fondamentaux" incluse dans la constitution et censée garantir les droits de l’homme en Europe. Le droit européen étant au-dessus des lois nationales, ces limitations s’appliqueront à tous les pays européens… . » source : https://www.syti.net/ConstitutionAn…

        M. Étienne Chouard fait auprès des GJ de l’éducation Populaire à la place de la gauche, de l’extrême gauche, et des syndicats révolutionnaires, … qui ne font plus leur boulot auprès du Prolétariat notamment suite à la fermeture et à la délocalisation des entreprises depuis 40 ans en France…

        Bon, heureusement que ce site : http://mai68.org/spip2/ « Vive la Révolution ! » me prouve le contraire, les Révolutionnaires ne sont pas morts et bossent encore !
        Merci = ! :-D

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        • @ A-suivre / Tu trouveras sur UPR TV (You Tube) un débat Asselineau vs Chouard / Il faut écouter très attentivement ce que dit Chouard à 31:10 … Mieux que je ne pourrais le faire, EC explique que les RIC ne sont pas "pouvoir du peuple" ni "démocratie directe". (…) Tu peux aussi lire le débat sur LGS (legrandsoir.info) après le même article … Et aussi : http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar…

          Ta longue expérience et ta culture prolétarienne profonde vont peut être te redonner goût au léninisme qui méprisait les tendances les plus extrêmes de la démocratie petite bourgeoise !

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          • Bonjour,
            Merci pour ces liens.
            J’apprécie M. Chouard et M. Asselineau lorsqu’ils font de l’explication de textes comme le faisaient dans ma jeunesse les vieux syndicalistes communistes, le soir dans les MJC de la banlieue, avec ma convention collective de la métallurgie. Ma « culture prolétarienne » a débuté là.

            Après je suis devenu cadre, petit patron (petit-bourgeois = ! :-D) puis très vite je me suis heurté aux lobby bruxellois… alors je suis devenu intérimaire, maintenant pour "certains " je suis "rien" …

            Lénine, Marx ,… je ne connais pas encore. Je suis un autodidacte. La guerre en Libye a créé chez moi un électrochoc. Alors, depuis 2011, je cherche à comprendre, ma « culture prolétarienne » elle est surtout made in Do & Co.

            Je constate simplement que le RIC ce n’est qu’un détail dans le mouvement des Gilets Jaunes.
            Ce mouvement développe le vivre ensemble et ouvre un débat entre tous.
            C’est extraordinaire ce qu’en 3 mois les Gilets Jaunes "ordinaires" sont arrivés à comprendre, entre autre :
            Que nous ne sommes pas en démocratie
            Que nos Médias défendent les gens malhonnêtes
            Que les gens honnêtes sont traînés dans la boue
            Que le capital mène au fascisme
            Que l’OTAN c’est la guerre
            Que tous nos députés, sénateurs, ministres acceptent de mettre les chars dans les rues contre des citoyens à mains nues !!
            Que des personnes sont insultées ; sont arrêtées préventivement, sont éborgnées, sont frappées par la Police Politique Européiste, …
            Que MACRON ce n’est pas le "progrès"
            Que le "projet" c’est de voler les travailleurs, les retraités, les chômeurs,…
            Que cela fait 60 ans que l’on nous casse les couilles avec une autre Europe

            Youpi !! Le Peuple se réveille et il faut nous aider.

            Lénine, Marx ,…c’est trop compliqué et c’est la meilleure façon de diviser le mouvement. (Essaye de parler de Lénine ou de Marx à un boat people vietnamien !!)
            Pour avancer faut vulgariser faire de « l’explication de textes » de toutes les lois qui nous asservissent : => Education Populaire

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  • Excellent article avec lequel je suis entièrement d’accord .
    En effet le mouvement des gilets jaunes n’a pas progressé vers une auto affirmation en tant que lutte prolétaire , au contraire , comme celà était prévisible étant donné le peu d’influence d’une avant garde communiste , il a régressé vers ses origines citoyennes et interclassistes et les éléments petits bourgeois et nationalistes ont de fait abandonné les seules revendications qui pouvaient les rattacher au prolétariat soit la revalorisation des salaires et pensions .
    Malheureusement il est à craindre que ce mouvement spontané ne continue qu’à tourner en rond sans objectifs clairs et à devenir le jouet des divers clans bourgeois qui l’utiliseront pour mener à bien le renforcement de l’état jusqu’à son extinction .

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    • Edouard ? Ton pessimisme me fait mal au cœur et je vais essayer de te donner les infos dont tu as besoin.

      1/ Une majorité des GJ ne sont jamais allés à Paris pour manifester.

      2/ Les collectifs de Commercy, Saint Nazaire, Alès … etc. exigent la création de maisons du peuple partout et, même s’ils n’ont pas eu la force de réfuter le RIC, ils en relativisent ouvertement l’importance. Ils souhaitent aussi créer une coordination nationale des coordinations locales.

      3/ D’autres collectifs souhaitent se confiner à l’échelle strictement locale et ne pas élire de représentants.

      4/ Le 30-12-2018 les radios annonçaient 61 % de radars mis hors d’usage et la semaine dernière l’émission de Lucet sur FR2 annonçait 75 % de radars vandalisés (dimension non commentée par les boy scout de la gauche néo puritaine …).

      5/ Quand le mouvement sera fini, les participants seront presque tous encore vivants et profondément transformés par l’expérience vécue lors du conflit.

      6/ Sur le rond point du Canet-des-Maures les GJ ont construit un arc de triomphe et une tour Eiffel avec des palettes (à interpréter ?)

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    • Bonjour Edouard,
      J’ai connu dans ma jeunesse, il y a 40 ans, des Syndicalistes Communistes dans des MJC qui tenaient des permanences pour aider des jeunes travailleurs comme moi, tout juste sorti de l’œuf. C’était à Argenteuil, Aulnay,…il y avait encore des usines et des Prolétaires qui arrivaient à vivre de leur salaire. Il y avait même des curés syndicalistes communistes en blouson noir qui chantaient ACDC …. A l’époque, tu rencontrais des ouvriers qui avaient 30 ans de boite ! Je me souviens de chibanis illettrés qui étaient respectés car ils étaient devenus des Maîtres dans leur Métier.

      Depuis je ne compte plus les boites, les usines que j’ai vu mettre la clef sous la porte avec tout un savoir précieux et surtout tous ses humains que des actionnaires ont sacrifié pour gagner quelques centimes.
      Aujourd’hui ces Prolétaires, ces Syndicalistes, ces Communistes n’existent plus. Aujourd’hui c’est l’intérim dans le meilleur des cas et surtout l’uBérisation de notre société avec en plus des médias qui te laminent le cerveau du matin au soir.
      Aujourd’hui l’ouvrier, le paysan, l’employé ne vit plus de son salaire.

      Le mouvement des gilets jaunes regroupe essentiellement des sous-prolétaires et aussi des artisans, des commerçants, des paysans qui n’y arrivent plus. Mais je remarque aussi que ce mouvement attire des patrons à la retraite, des cadres, des mères de famille …
      Pour l’instant toutes ces personnes discutent.
      Jean-Claude PAYE a raison « la gauche, l’extrême gauche, les syndicats révolutionnaires, les mouvements et les bloggeurs "subversifs" » n’ont rien vu venir mais ils devraient se rappeler : «  Les prolétaires n’ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. prolétaires de tous les pays, unissez-vous !  »
      Bien toi
      A_ suivre

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  • Enfin un article qui a le courage de mettre les pieds dans le plat creux de l’opportunisme petit-bourgeois complaisant à l’égard de la pseudo-« démocratie » que nous apporterait le RIC.

    Il est pourtant évident qu’une formule « RIC » qui permettrait réellement de traiter les questions économiques et sociales ne sera jamais cédée par le pouvoir d’État au service de la bourgeoisie.

    Au mieux, ce sera une formule « à la Suisse », ne débordant pas des questions sociétales sans aucunes conséquences sur la nature de classe de la politique étatique.

    Le mouvement GJ a bel et bien bradé son cahier de revendications économiques et sociales avant même d’en avoir débattu sérieusement. Ce qui s’appelle exactement lâcher la proie pour l’ombre. Le mouvement GJ est en train d’en mourir, lentement mais inexorablement.

    D’Acte en Acte, il donne de plus en plus, et de lui-même, le spectacle dont le pouvoir a besoin pour stériliser toute contestation réelle du capitalisme.

    Un grand merci à l’auteur, également, pour nous rappeler que le premier enjeu de la lutte sociale est celui de la valeur de la force de travail.

    Vouloir et pouvoir vivre de son travail, sans recours aux fonds publics comme moyen de survie, c’était l’une des premières motivations du mouvement GJ, le 17 Novembre et les jours suivants.

    Exprimée collectivement, cette aspiration implique aussi la remise en cause de la destination sociale du travail, du produit du travail, et menait donc directement à une contestation radicale du capitalisme, que le RIC est venu opportunément rejeter aux oubliettes d’où elle venait à peine de sortir enfin !

    Seule critique de ce texte, sur un point d’histoire, la formule « État du peuple tout entier » est de Khrouchtchev, et non de Staline, qui restait au contraire partisan de l’État prolétarien et de la dictature de classe prolétarienne.

    Luniterre

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    • la notion d’Etat du peuple tout entier est bien connue dans la bouche de Khrouchtchev, mais il existant déjà sous Staline qui considérait que le socialisme était réalisé et que l’Etat était devenu l’Etat du peuple tout entier

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      • Staline parle de la propriété collective des moyens de production, la propriété étatique de ces moyens étant effectivement celle du peuple entier, dans la mesure où elle répond aux besoins sociaux de l’ensemble du peuple, toutes classes sociales confondues, et non pas seulement à ceux du prolétariat industriel productif.

        Il en parle notamment pour la distinguer de celle des kolkhozes, qui restaient propriétaires de leur production et d’une partie limitée de leurs moyens de production.

        Il en parle même plus spécifiquement, en 1952, à l’occasion du débat préparatoire au 19e et dernier congrès du Parti Bolchevique, pour contrer aussi bien ceux qui veulent fusionner les kolkhozes avec les sovkhozes que ceux qui veulent, au contraire, céder les moyens de production mécaniques agricoles des SMT en toute propriété aux kolkhozes, amorçant ainsi la restauration du capitalisme, ce que fera Khrouchtchev, à partir du 20e Congrès (1er du PCUS non bolchevique).

        Autrement dit la confusion n’est possible qu’en apparence et en citant les mots hors de leur contexte, qui donne exactement le sens opposé, en pratique.

        https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2017/11/les-problemes-economiques-du-socialisme-en-urss.pdf

        Cette notion de propriété collective figure également dans la Constitution de l’URSS, dès 1936. (Art. 5 et 6). Elle n’est en rien contradictoire avec la dictature du prolétariat. (Art.2).

        https://tribunemlreypa.files.wordpress.com/2015/11/constitution-urss-1936.pdf

        Ce qui n’est pas le cas de la conception khrouchtchevienne, qui est précisément la négation de la dictature du prolétariat.

        L’"art" du révisionniste reposant, ici comme ailleurs, sur le confusionnisme du langage, pratiqué avec assez d’habileté, malheureusement pour le prolétariat.

        A nous de ne pas en remettre une couche, mais au contraire, de le démasquer !

        Luniterre

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        • Gilets jaunes : Le RIC ou la « parabole des aveugles ». 7 mars 2019 20:59, par le manutentionnaire, porteur

          Parti Bolchevique, le problème de tellement de maux et de mots écrits, pensés, parlés sur l’URSS, le seul pays (car continent) qui avait tout pour réussir, le vrai communisme.
          Mais lorsque :
          Tout le pouvoir aux soviets, la dissolution du pouvoir dans "l’humanité", les masses populaires, laborieuses.
          Devient, tout le pouvoir au parti "bolchevique ?", la concentration du pouvoir dans les mains d’une élite. (une avant-garde tellement bien éclairée…)

          Le faux communisme est mort, tant mieux !
          Maintenant le communisme d’avant 14-18 peut renaître sans les leaders ou chefs autoproclamés (théoriciens politiques révolutionnaires => hommes d’états, politiciens professionnels avides), sans diktats, oukases et enfin de manières et fonctions multiformes.

          Répondre à ce message

  • "Los muertos que vos matasteis gozan de buena salud" (Les morts dont vous vous vantez, jouissent de bonne santé).
    Ce dicton, s’applique parfaitement à la critique du RIC.
    Que le RIC soit une "manoeuvrre", "la seule revendication que l’extrême droite peut soutenir", qu’il soit "impossible dans le cadre des institiutions bourgeoises", ce sont des Lapalissades.
    Qu’il a "occulté les revendicatinos salariales" … pour un certain temps et grâce à la collaboration de toute la gauche (sauf quelques groupuscules gauchistes pour la plupart).
    Mais le RIC est la forma qui a pris le désir d’expression de tous ceux qui n’ont pas de voix mais subissent les lois et les décrets administratifs et locaux des autorités.
    C’est dire "Nous voulons nous mêler de politique, des affaires qui nous concernent".

    Que cela a pris une voie pas claire et qu’il a été dévoyé ?
    Et c’est la faute de qui après 30 ans d’abandon des plus pauvres par tous les partis de gauche et par la politique sectaire ou absurde de l’extrême-gauche ?
    aujourd’hui, le RIC, au moins parmi un nombre croissant de Gilets Jaunes qui réfléchissent psse au deuxième plan ou est poussé vers une "version léniniste" qui n’est que propagandiste certes et vers une Assemblée Constituante qui pourrait introduire des idées absolument incompatibles avec le système de représentation bourgeoise.
    Qu’aboutir à tout cela nécessité une révolution ? qui a dit le contraire ?
    C’est un mot d’ordre d’agitation et de propagande.
    Que les Gilets Jaunes n’en sont pas là ?
    Et qui les aide pour qu’ils arrivent à cette conscience politique ?
    Les racines profondes du mouvement ne vont pas disparaitre parce que le mouvement oscille. Au contraire, la pratique montre qu’après les oscillations il retrouve le bon chemin car tant les besoins réels comme la composition de classe, majoritairement des salariés, "l’indique" la voie.
    Aujourd’hui, on entend moins parler du RIC et si les revendications politiques et sociales ne s’entendent pas, c’est parce que les partis et les intellectuels n’ont jamais été à l’intérieur du mouvment et d’autres, devant les difficultés, l’ont déserté.
    Le RIC peut et doit être transformé selon les thèses de Lénine sur la représentation prolétaire. C’est parfaitement possible car les idées de révocabilité, de contrôle, de salaire des représentants et toutes les autres sont des idées justes. De même l’agitation sur une Assemblée Constituante pour finir avec le capitalisme, un pas en avant que la proposition mélenchoniste, est aussi une arme politique contre Macron. Comme les revendications salariales qui restées qu’à cet stade peuvent aussi permettre des manoeuvres du gouvernement et de la bureaucratie syndicale.
    Il faut et on peut marcher sur deux pieds (même trois avec la défernse des libertés publiques, la démande de démission de Macron et Castaner), le volet purement syndical et le volet politique modifié et orienté, s’il y avait la force militante qu ia fait défaut dès le début.
    Ce mouvement a toujours évolué, bien ou mal, mais il arrive toujours à surmonter les obstacles et ceux qui, regardant la photo des mauvais moments, ne veulent pas voir l’importance du processus et l’abandonnent.

    Nous nous trouvons devant un mouvement que n’est que le début d’une prise de conscience politique des 70% des travailleurs exclus, qui galèrent, qui subissent l’exploitation des petites entreprises, de la précarité, de très bas salaires, abandonnés depuis toujours par les partis et les syndicats et vous vouliez que tout d’un coup ils fassent preuve d’une conscience de classe et d’une vision politique de premier ordre ?
    Qui sont les petits-bourgeois, ceux qui luttent depuis trois mois, ou les critiques du trottoir qui pointent les défauts et utilisent cela pour ne pas faire le boulot auprès des Gilets Jaunes ?
    La critique du RIC à leur mode de le voir, leur sert de prétexte.

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    • Que le RIC soit un moyen de se réapproprier la « politique » pour les GJ de toutes origines sociales, même en se voulant « apolitiques », c’est un fait évident.

      Mais un autre fait évident, si l’on compare la situation du mouvement GJ aujourd’hui avec ce qu’il était le 17 Novembre, et aussi, par exemple, avec ce qui se passe en Algérie aujourd’hui même, c’est bien que ce mouvement GJ a totalement cessé d’être un mouvement de masse, malgré son agitation chronique hebdomadaire des « Actes »…

      Il serait donc temps d’ouvrir les yeux sur la réalité pour comprendre que notre débat sur le RIC n’intéresse pas plus la grande masse des prolétaires que les arguties byzantines sur le sexe des anges…

      La grande masse prolétarienne non seulement s’en contre-fiche totalement mais ne sait même pas de quoi il s’agit, généralement.

      La manif « régionale » de Clermont était aussi un test en ce sens que la grande masse des prolétaires industriels locaux des Usines Michelin ne s’est toujours pas plus intéressée à ce mouvement non plus.

      Pour la plupart le mouvement GJ n’est plus qu’une bande d’hurluberlus qui ressort tous les Samedi dans les rues pour se foutre sur la gueule avec les flics… Et plus personne n’y voit réellement de raison revendicative ni ne sait même s’il en existe encore…

      Bien entendu ce n’est pas la réalité du vécu des GJ, mais c’est ce qu’en perçoivent la plupart des gens de toutes les couches sociales qui soutenaient ce mouvement durant les premières semaines.

      Le débat sur le RIC n’a donc d’intérêt que dans la mesure où le mouvement GJ peut prendre conscience de la distance et du fossé énorme qui s’est creusé entre lui et la masse dont il est sensé exprimer les revendications.

      Si le RIC continue de fédérer le mouvement GJ il contribue aussi à l’entretenir dans l’illusion d’être un mouvement de masse, ce qu’il n’est plus. Il contribue donc à ce qu’il se referme sur lui-même et en ce sens il est bel et bien un instrument au service du pouvoir.

      Le « yo-yo » apparent des chiffres de « mobilisation » comme celui du potentiel de « sympathie » dans la population sont aussi des armes du pouvoir pour entretenir cette illusion et contribuer, en fait et en pratique, à l’isolement et à l’usure des forces de ce mouvement.

      Luniterre

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      • À Michelin, c’est la CGT qui décide. Et les Gilets Jaunes disent à raison que les syndicats sont les larbins du gouvernement.

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        • Sur le fait que les syndicats contribuent aussi à saper le mouvement GJ, on est bien d’accord… Néanmoins, le principe des manifs du Samedi c’est précisément, aussi, de permettre à ceux qui ne peuvent pas faire grève de venir manifester…

          Or le taux de mobilisation, sur Clermont, même s’il a connu une embellie relative le jour de la manif régionale, n’a pas permis de concrétiser une expression autonome de la classe ouvrière, avec ses propres revendications, et qui aurait pu débloquer cette situation, voire même, faire "tâche d’huile"…

          Le mouvement GJ est né en grande partie en rupture avec les syndicats, mais le 5 Février ses principaux "inspirateurs" ont néanmoins fait chorus avec la CGT tout en prétendant pouvoir la déborder, voire la contraindre à poursuivre la grève…

          On a vu ce qu’il en était, sur le terrain…

          Le fait que le prolétariat industriel ne se soit pas massivement impliqué dans le mouvement GJ reste indubitable.

          Luniterre

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          • Salut,

            Le "prolétariat industriel" ne se s’est pas non plus investis dans le mouvement de la SNCF qui a précédé celui des Gilets Jaunes. Mais, si le mouvement de la SNCF s’est terminé comme on sait grâce à la CGT, celui des Gilets Jaunes ne s’est pas encore terminé justement parce que les syndicats ne parviennent pas à le noyauter. Et tant qu’il y a de la vie…

            A+
            do
            http://mai68.org

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            • Certains me diront que je fais une fixation mais, CGT-FO-CFDT-CFCT-UNSA font partie d’un consortium appelé CES : (Confédération Européenne des Syndicats qui toucherait 70% de son budget par la commission européenne).

              Cette confédération soutient l’Euro et a refusé de prendre position contre la loi travail, contre les GOPÉ (Grandes Orientations de Politiques Économiques)… La CES a apporté son soutien au OUI du Référendum sur le 3e mémorandum d’austérité imposé par l’Union Européenne à la Grèce, … Elle a également milité pour le Oui au traité constitutionnel Européen et au traité de Lisbonne.

              Source : https://blogs.mediapart.fr/leo-le-c…

              Répondre à ce message

              • A_suivre / Tu oublies de dire que la CGT a pris position pour le NON en 2005 (TCE) au grand dam de leur chef (B.Thibeault) qui, au nom de la charte d’Amiens, voulait que la CGT ne donne aucune consigne de vote. Thibeault s’est fait niquer par la majorité des syndiqués qui ont utilisé les consignes de vote pour Chirac en 2002 pour recadrer et, plus tard virer, le chef …
                DONC : il y a une lutte politique à l’intérieur des syndicats, lutte entre les collabos et les résistants ! Lutte pour par exemple interpréter la charte d’Amiens.

                Répondre à ce message

                • Bien évidemment, il y a des luttes internes dans les syndicats, que ce soit CGT, FO ou autres, et encore des éléments sincères, à la base.

                  Mais si ces oppositions internes sont « tolérées » par les directions confédérales, c’est qu’elles contribuent aussi à leur « image de marque » comme « syndicats de lutte sociale », ce qu’ils ne sont évidemment plus, et depuis longtemps, en fait.

                  Que ce soit au niveau français ou européen, les confédérations syndicales sont totalement intégrées au système, dont elles dépendent financièrement.

                  La section syndicale de base peut encore être un outil utile pour des luttes locales, mais il n’y a rien à attendre de l’encadrement bureaucratique confédéral, ni même de ses « oppositionnels », qui ne peuvent que jouer le jeu du système, in fine. C’est ce qu’a révélé, entre autres, la controverse récente avec J-P Page, au cours de laquelle il a finit par se mettre de lui-même dans le rôle d’un « flic syndical » !

                  Luniterre

                  https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/02/08/de-la-cgt-comme-police-politique-de-la-macronie/

                  ****************

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