Si tu veux mon avis, les célébrations du débarquement du 6 juin 1944, c’est un exemple parfait de la façon dont les États-Unis tentent de falsifier l’histoire de la seconde guerre mondiale et de se faire passer pour les héros aux dépens de l’URSS.
Le 6 juin 1944, plus de 150 000 soldats, majoritairement britanniques et états-uniens, débarquent en Normandie et mènent une grande opération militaire victorieuse face aux nazis. Si ce débarquement a permis d’accélérer la défaite de l’Allemagne nazie, il n’est cependant pas un élément déterminant de la guerre qui était en train d’être gagnée sur le front de l’est par l’URSS.
Le fait de faire du débarquement de 1944 un élément déterminant de la défaite nazie s’inscrit dans le story telling états-unien à propos de la seconde guerre mondiale. Le 6 juin est célébré chaque année, avec des commémorations immenses. De très nombreux films hollywoodiens traitent du sujet, et c’est logique. Les États-Unis veulent inscrire dans l’imaginaire collectif cet événement comme le sauvetage héroïque de l’Europe par les troupes états-uniennes. D’ailleurs, cette stratégie fonctionne car, selon un sondage, à la question « quelle est la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne nazie ? », en 2015, 54% des français répondaient les États-Unis et seulement 23% répondaient l’URSS alors que le même sondage mené en 1945 avait donné des résultats totalement différents : 57% des sondés avaient répondu l’URSS contre seulement 20% pour les État-Unis.
Il faut briser ce mythe. Les États-Unis n’ont pas débarqué en France pour « sauver l’Europe du nazisme », ils ont débarqué car ils voyaient les troupes soviétiques, héroïques, progresser à l’est et libérer une grande partie de l’Europe. Les dirigeants politiques états-uniens savaient que la guerre allait se finir et ils ne voulaient pas laisser l’Europe à l’URSS, ils voulaient que le modèle capitaliste continue à s’appliquer dans le plus de pays possible. C’est aussi pour ça que la grande bourgeoisie état-unienne a longtemps soutenu les nazis avec la volonté de briser l’URSS mais aussi le KPD, le parti communiste allemand. Ce n’est qu’après avoir compris que l’URSS allait gagner la guerre face aux nazis que les États-Unis ont décidé de changer d’ennemi et de s’opposer à l’Allemagne nazie, dans le but de faire concurrence à l’URSS sur ce terrain là. Jusqu’à la victoire militaire soviétique à Stalingrad en 1943, les États-Unis s’accommodaient très bien de l’existence du monstre nazi. Dans la bourgeoisie française et état-unienne, à l’époque, on pensait « plutôt Hitler que Front Populaire ». C’est d’ailleurs pour ça que les États-Unis ont mis aussi longtemps à débarquer. Staline avait sollicité, dès 1941, une intervention militaire sur le front de l’Ouest pour freiner l’avancée de l’Allemagne nazie à l’est. Cette intervention n’a eu lieu que trois ans après, en 1944. Elle n’a eu lieu que car les circonstances avaient changé, car la situation était devenue favorable à l’URSS et défavorable aux nazis.
Les états-uniens qui prétendent avoir libéré l’Europe des nazis sont des imposteurs. Là où 400 000 états-uniens sont morts, près de 27 millions de soviétiques ont perdu la vie pour vaincre le monstre nazi. Quand les états-uniens soutenaient l’Allemagne nazie dans sa politique antisémite et anticommuniste, les communistes de toute l’Europe s’organisaient, entraient en résistance face aux fascistes.
Cette réécriture de l’histoire par les États-Unis s’inscrit dans une stratégie plus globale de diabolisation du communisme. Cette stratégie a pour seule vocation de défendre le modèle capitaliste, celui qui tue des millions de personnes chaque année, celui qui provoque misère, famines, destruction de l’environnement, guerres, celui qui, pour le confort d’une infime partie de l’humanité, fait vivre des milliards de personnes dans des conditions atroces.
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