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En guerre contre Blanquer !

mercredi 19 juin 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 19 juin 2019).

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13 juin 2019

Matthias Hardoy

photo : Mobilisation contre la loi Blanquer en 2019 à Paris. crédit : Mathias Zwick / Hans Lucas

Le collectif Bloquons Blanquer a montré lors d’une conférence de presse à Paris une grande détermination à se battre par tous les moyens contre les réformes du ministre de l’Éducation nationale.

Nous sommes face à un rouleau compresseur destructeur, nous assistons à un recul de civilisation. C’est une véritable guerre contre l’Éducation nationale ! », a tempété Ludivine Bantigny, historienne, spécialiste des mouvements sociaux au début d’une conférence de presse au ton très offensif.

Le collectif Bloquons Blanquer à l’origine d’une tribune dans Libération signée par de nombreux intellectuels (Ludivine Bantigny, Étienne Balibar, Laurence De Cock, Annie Ernaux…) était réuni mercredi 12 juin après-midi dans une petite salle de cours de l’École des hautes études en sciences sociales à Paris pour exposer « son plan de bataille » contre les réformes éducatives du ministre de l’Éducation. Une vingtaine de personnes, essentiellement des enseignants et quelques journalistes ont assisté à cette conférence de presse qui était aussi retransmise en Facebook Live.

Professeurs des écoles, enseignants de secondaire mais aussi de lycée professionnel, accompagnateurs d’enfants en situation de handicap, parents d’élèves et lycéens, une dizaine de personnes ont pris tour à tour le micro pour expliquer les raisons d’une grande colère.

Le droit de se tromper, de se chercher

Magali, professeur des écoles à Paris, a pris l’exemple d’une ancienne élève, Yasmina, qui a réussi à surmonter des difficultés scolaires en élémentaire. N’aurait-elle pas été découragée par de mauvais résultats aux trop nombreuses évaluations mises en place par Jean-Michel Blanquer dès la maternelle ? Aujourd’hui en seconde, Yasmina va-t-elle voir sa volonté d’être pharmacienne réduit à néant ? « Avec 13 de moyenne en maths elle n’est pas sûre de pouvoir s’inscrire en spécialité maths en classe de première dans son lycée. Le nombre de demandes est tel que la barre est fixée au-dessus de 13. Cette élève motivée va-t-elle devoir changer son projet professionnel parce qu’il n’y pas de places pour elle dans son lycée de secteur ? » Nombreux dans ce cas se lancent avec leurs familles dans une véritable course aux dérogations pour changer d’établissement. Une course périlleuse pour les familles qui maitrisent mal les codes de l’administration, et donc génératrice d’inégalités supplémentaires.

Professeure en lycée professionnel, Cathy a dénoncé la logique « purement libérale » qui s’applique dans les filières professionnelles. La forte baisse du nombre d’heures pour les matières générales, le mélange dans les classes avec des adultes en reconversion va « faire du bac pro un sous-bac destiné aux classes populaires et aux plus précaires », a-t-elle expliqué. « Il faut savoir ce que l’on veut faire de sa vie toujours plus vite, a-t-elle enragé. Nous continuons de vouloir des enfants qui ont le droit de se tromper, de se chercher, de se trouver… »

Le retour de la grève du bac

Inégalités entre les lycées qui ne proposeront pas les mêmes options, la plateforme d’inscription Parcoursup qui met « trop d’élèves sur le bas-côté ».

Pour le lycéen Louis Boyard, président du syndicat UNL, ces raisons doivent pousser les lycéens à soutenir le personnel enseignant et éducatif. « Ils se mobilisent pour nous, ils ne parlent pas d’eux mais de notre avenir. Contrairement à Blanquer, ils nous considèrent vraiment comme des adultes. Et puis si on ne peut pas passer le bac tant pis ! L’enjeu est plus important. C’est grâce aux professeurs que je peux parler devant vous, c’est eux qui m’ont toujours aidé, pas le gouvernement ! », a-t-il résumé.

Le baccalauréat 2019 est menacé. La grève des surveillances et des corrections pendant les examens 2019 est en effet la dernière arme des professeurs et membres de l’Éducation dans la lutte sociale en cours. Ce serait seulement la troisième fois après 1968 et 2003 (année de réforme de retraites), que les examens seraient ainsi bloqués. Le collectif promet à partir de lundi 17 juin une « véritable semaine d’enfer à Blanquer » avec des actions « spectaculaires » mais dont la teneur est pour le moment tenue secrète.

Rêve de convergence des luttes

La conférence de presse s’est clôturée par une déclaration très politique portée par le journaliste et grand reporter Antoine Peillon. L’auteur du bien-nommé Résistance ! voit dans la politique de Jean-Michel Blanquer « le reflet de ce désir de l’oligarchie de voir crever les classes populaires ». Dans une période « de crise sociale et écologique », selon lui, « ils pensent cyniquement à se sauver et à se protéger dans des bunkers au dépend des plus pauvres jugés inutiles. Cette idéologie sous-tend les réformes en cours dans l’Éducation ». La crise écologique a été aussi évoquée par une intervenante du collectif des Enseignants pour la planète. Avec ce désir toujours présent que les luttes convergent enfin.

Macron veut privatiser les écoles (vidéo 1’56)

Dès mai 68, et ensuite pendant toutes les années 1970, et plus tard encore, nous nous sommes toujours battus contre l’autonomie des universités.

L’autonomie est avant tout faite pour préparer la privatisation.

En effet, aucun capitaliste n’achètera simultanément TOUTES les universités de fRANCE (petit"f" et grand "RANCE" !)

Donc, pour les vendre, il faut les rendre indépendantes les unes des autres afin de pouvoir les vendre séparément.

De plus, avec des universités autonomes, c’est la fin des diplômes nationaux reconnus sur l’ensemble du territoire.

C’est-à-dire qu’un diplôme passé dans telle université aura plus de valeur que dans telle autre.

De plus, l’autonomie des universités entraînera une spécialisation trop grande des savoirs acquis dans cette université. En effet, ces savoirs correspondront essentiellement aux besoins de la principale entreprise locale qui s’apprête à racheter l’université.

Ça signifie que le diplôme ainsi obtenu sera inutile et non reconnu dans une autre région où ce type d’entreprise sera absente. Ou, même, que le diplôme perdra toute valeur si l’entreprise ferme !

Ce qui vaut pour les universités vaut pour les écoles, collèges et lycées, d’enseignement général ou technique.

http://mai68.org/spip/spip.php?article12147

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