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Record, 70 Millions de réfugiés : un système de gouvernance « mondialisée » ???

mercredi 19 juin 2019, par Luniterre (Date de rédaction antérieure : 19 juin 2019).

La « mondialisation » abolit-elle les frontières ?

Selon ses tenants et ses partisans, c’est à dire la plupart des gouvernements, dont celui de la France, et la plupart des médias, la « mondialisation » serait un progrès et un bienfait pour l’humanité… Elle rapprocherait les humains, abolirait les frontières et ouvrirait donc une ère de paix nouvelle…

Et tout ce bonheur nous viendrait essentiellement d’un commerce libre et sans entraves entre les nations…

Qu’en est-il en réalité ?

Aujourd’hui même, Mercredi 19 Juin 2019, l’ONU annonce une nouvelle statistique record du nombre des réfugiés dans le monde : plus de 70 Millions, en ne comptant que ceux qui font des demandes officielles d’asile…

Très officiellement, donc, déjà 70 Millions d’êtres humains qui quittent leurs pays par force et ne goûtent pas vraiment les félicités de la « mondialisation »….

Comment évaluer réellement le nombre d’êtres humains qui quittent leur pays poussés par la misère, la guerre, la dictature ?

Deux, trois fois plus ? …ou plus encore ?

La « mondialisation » n’a donc pas, et c’est le moins que l’on puisse dire, éradiqué tous les fléaux qu’elle est sensée guérir…

Mais est-elle au moins en voie de progression dans ce sens ? Son « moteur économique », sensé être le libre échange commercial, est-il en train de s’établir, est-il en train de « gagner du terrain » ?

Le premier pas de la nouvelle mondialisation avait pourtant « bien commencé » en apparence, avec la célèbre poignée de main Nixon-Mao et l’ouverture de l’économie chinoise sur le reste du monde, dès 1972.

Aujourd’hui, presque un demi-siècle plus tard, c’est la guerre économique qui prévaut entre les USA et la Chine, devenue la seconde puissance mondiale.

En vérité, force est de constater que le « libre commerce » ne peut se faire que tant qu’il est avantageux pour les USA, et se fait, directement ou non, dans son intérêt, et en fin de compte, exclusivement selon les règles édictées et imposées par ce maître…

Tout ce qui ne rentre pas dans ce cadre USA-centré est, en pratique et très concrètement, banni, interdit selon ce droit US imposé au reste du monde, et empêché par tous moyens, sanctions, blocus et finalement, intervention militaire sous le premier prétexte « trouvé », c’est-à-dire, en fait, inventé et créé de toutes pièces, dans la plupart des cas, et sinon, mis en œuvre par d’habiles provocations et manipulations de tiers, groupes « dissidents », « djihadistes », etc…

Toujours pas de commerce libre et sans entraves, donc, dans ce monde « mondialisé », et surtout pas sur une base d’équité entre nations, dans les échanges.

Et manifestement, avec la guerre économique actuelle, le principe du libre échange n’est pas non plus en train de gagner du terrain, bien au contraire…

Plus de guerres ? Sauf celles déclenchées ou attisées par les USA et leurs « alliés », et elles sont de plus en plus nombreuses et féroces.

L’une, comme en Syrie, n’est pas encore terminée, que deux ou trois se profilent déjà, en Iran, au Venezuela, et toujours en suspend, en Corée…

En Europe, une série de conflits dans les Balkans à peine terminée qu’une nouvelle guerre s’est enkystée en Ukraine et que la tension dans les pays baltes remonte sur des bases qui rappellent, à quelques kilomètres carrés près, celles des prémisses de la seconde guerre mondiale.

Malgré ce constat d’évidence, selon l’ONU aussi, c’est bien connu, tous les humains sont frères et il suffirait donc de bien accueillir les réfugiés pour que tout aille au mieux dans le meilleur des mondes « mondialisés »…

Et l’ONU de louer comme une preuve de son « humanité » la chancelière Merkel : « Je n’ai pas l’habitude d’attribuer bons et mauvais points, mais je pense que dans ce cas, il faut féliciter l’Allemagne pour ce qu’elle a fait. La chancelière a été courageuse » déclare Filippo Grandi, le Haut-Commissaire de l’ONU, en présentant son rapport…

Qu’en est-il réellement ? La chancelière s’est-elle prononcée en faveur du retour des Palestiniens sur leurs terres ancestrales ? En faveur de l’ouverture de la frontière Mexique-USA aux réfugiés et migrants d’Amérique Latine ? En faveur de la paix au Yémen ?

Non, mais elle a « courageusement » ouvert ses frontières à quelques milliers de réfugiés…

Pourquoi la France, pays des « droits de l’homme », n’en fait pas autant ?

La raison est simple : du temps où l’industrie française était encore en plein essor, pas besoin de « réfugiés », le capital français importait directement de ses « ex-colonies » devenues néo-colonies, la main d’œuvre dont elle avait besoin, et à bon marché, tant qu’à faire… Aujourd’hui la France est essentiellement « désindustrialisée », mais ce n’est pas encore le cas de l’Allemagne, et une main d’œuvre localement acclimatée depuis trop longtemps, à son goût, sera désormais avantageusement, pour son industrie, « complétée », de manière on ne peut plus « compétitive », par cette manne humaine apportée par la misère du monde.

De plus, « gérer » la nouvelle conflictualité locale que cela génère, inévitablement, loin d’être un « problème », au delà de la rhétorique officielle, c’est bel et bien un moyen de manipulation en plus, pour le système capitaliste, un « excellent » moyen de gouvernance.

En France, le dosage est déjà suffisamment explosif, mais il n’est pas à exclure que la « pression » remonte encore en cas de nécessité, surtout du genre rébellion sociale…

Les discours « humanistes » d’acceptation ou les discours « nationalistes » de rejet ne se font qu’en fonction des intérêts locaux du capital, et ils trouvent leurs adeptes et leurs relais parmi tous les « idiots utiles » à son service, volontairement ou non, tantôt « à gauche » ou « à droite », selon le dosage et la pression souhaitée.

La problématique d’ « acceptation » ou de « rejet » est une fausse problématique qui sert utilement le système capitaliste, en masquant la seule véritable issue, qui est d’en finir avec lui, en commençant par refonder le droit des peuples et des nations à des relations équitables, à disposer d’eux-mêmes, et y compris et surtout, à choisir de rompre avec le système capitaliste, ce qui est la seule façon de mettre fin aux causes profondes de toutes ces guerres, de toutes ces inégalités extrêmes, qui poussent les peuples sur la voie de l’exil.

Luniterre

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/06/19/refugies-70-millions-le-sinistre-record-un-systeme-de-gouvernance-mondialisee/

Record mondial : plus de 70 millions

de réfugiés et déplacés fin 2018, selon l’ONU

Le monde comptait fin 2018 70,8 millions de déplacés à cause des guerres ou persécutions, un record ne reflétant pas l’ampleur de l’exode des Vénézuéliens car seule une minorité demande l’asile, a annoncé l’ONU mercredi.

Le rapport annuel du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) souligne que 2018 a été marquée par la forte progression des déplacements internes en Ethiopie, suite à des violences intercommunautaires, et par une hausse des demandes d’asile présentées par ceux qui fuient la grave crise politique et économique au Venezuela.

Le conflit syrien a continué de produire un grand nombre de réfugiés et déplacés. Les violences au Nigeria ont également été une source importante de déplacements.

Le rapport relève que le nombre total des « déracinés » dans le monde — comptabilisant les réfugiés (25,9 millions, les déplacés internes (41,3 millions) et les demandeurs d’asile (3,5 millions) — a progressé de 2,3 millions par rapport à 2017.

Cette estimation reste « prudente », pointe le HCR, car « bien que la plupart des Vénézuéliens doivent pouvoir bénéficier du système de protection internationale des réfugiés, à peine un demi-million » ont déposé une demande d’asile.

– Syrie, Venezuela –

« Une fois de plus, les tendances vont dans la mauvaise direction. De nouveaux conflits (…) viennent s’ajouter aux anciens », a déclaré aux médias à Genève le Haut-Commissaire, Filippo Grandi, appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à être plus uni afin de résoudre les conflits.

Le nombre de déplacés et réfugiés dans le monde est reparti à la hausse depuis 2009, enregistrant une forte progression entre 2012 et 2015 avec le conflit syrien.

Colombiens et Syriens sont les déplacés internes les plus nombreux.

En ce qui concerne les réfugiés, 5,5 millions sont des Palestiniens, qui relèvent de la compétence de l’UNRWA. Les autres proviennent, pour une grande majorité, de cinq pays : Syrie, Afghanistan, Soudan du Sud, Birmanie et Somalie.

Les Syriens – plus d’un demi-million- sont aussi ceux qui ont déposé le plus grand nombre de demandes d’asile l’an dernier, la majorité l’ayant fait en Turquie. Viennent ensuite les Vénézuéliens (341.800), qui se sont rendus pour la plupart en Colombie et au Pérou.

Alors que le Pérou a récemment imposé des visas aux Vénézuéliens, M. Grandi a appelé les pays de la région à les laisser entrer afin d’éviter un « embouteillage » aux frontières.

– ‘Féliciter l’Allemagne’ –

Quatre réfugiés sur cinq vivent dans le pays voisin du leur. La grande majorité vit donc dans des pays en développement.

Les Etats-Unis sont en revanche le pays qui a reçu le plus grand nombre de demandes d’asile l’an dernier, suivi du Pérou, de l’Allemagne, de la France et de la Turquie.

Pour la 4e année consécutive, la Turquie est le pays qui héberge la plus grande population de réfugiés au monde (3,7 millions), suivi du Pakistan, de l’Ouganda, du Soudan et de l’Allemagne.

M. Grandi, qui présente le rapport du HCR à Berlin, a d’ailleurs salué la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel, qui avait pris la décision d’ouvrir les frontières de son pays à des centaines de milliers de candidats à l’asile.

« Je n’ai pas l’habitude d’attribuer bons et mauvais points, mais je pense que dans ce cas, il faut féliciter l’Allemagne pour ce qu’elle a fait. La chancelière a été courageuse », a-t-il dit.

Il a également appelé les Européens à trouver une solution durable sur le système de répartition des migrants. « On a derrière nous les élections européennes, on a des chiffres franchement gérables d’arrivées en Europe, c’est le moment d’affronter cette question ».

https://www.afp.com/fr/infos/334/re…

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