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Liban - Jour XIII - Le centre-ville de Beyrouth, cœur de la contestation, attaqué par des partisans du Hezbollah et d’Amal

mardi 29 octobre 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 octobre 2019).

Jour XIII : le centre-ville de Beyrouth, cœur de la contestation, attaqué par des partisans du Hezbollah et d’Amal

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29 octobre 2019

Aladin

Mardi 29 octobre 2019, au 13e jour consécutif de la révolte inédite contre le pouvoir libanais, la nervosité et la tension dans la rue sont montées d’un cran. Des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal ont attaqué le centre-ville de Beyrouth, cœur de la contestation, et ont saccagé les tentes installées, place Riad el-Solh et place des Matyrs, par les manifestants anti-gouvernement. De nombreuses disputes et bagarres avaient auparavant éclaté entre manifestants et automobilistes excédés, au niveau des barrages routiers tenus par les protestataires sur les axes névralgiques à travers le pays, notamment au niveau de la voie express du Ring où de violentes échauffourées ont opposé manifestants à des habitants de quartiers voisins, dont de nombreux partisans du Hezbollah et d’Amal.

Le trafic routier était en hausse mardi, même si plusieurs routes à Beyrouth et dans les autres régions du pays restaient bloquées par les manifestants. Les disputes se font de plus en plus fréquentes entre automobilistes excédés et manifestants qui craignent qu’une réouverture des routes ne mène à une baisse de la pression populaire dans la rue et l’essoufflement de la contestation.

Le tout, à l’approche de la fin du mois, période cruciale pour les salariés qui attendent d’être payés et qui n’ont pas pu ou voulu se rendre à leurs bureaux depuis près de deux semaines, tout comme les écoliers dans la plupart des établissements du pays qui restent fermés.

Parallèlement à cette escalade sur le terrain, une source officielle citée par Reuters a rapporté que le Premier ministre libanais, Saad Hariri, penchait vers une démission. Cette source ne précise pas si le chef du gouvernement comptait annoncer sa propre démission ou celle de son cabinet. M. Hariri s’adressera aux Libanais à 16 heures.

Le centre-ville attaqué, l’armée déployée

A Beyrouth, plusieurs bagarres ont été enregistrées, dont la plus violente a eu lieu sur la voie express du Ring, où les manifestants ont pris leurs quartiers et installé des meubles en plein air. La situation a dégénéré lorsque des hommes en colère, dont de nombreux partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, ont tenté de rouvrir la voie par la force. Se plaignant du blocage des routes depuis plusieurs jours, ils ont tenté de démonter les tentes installées sur place et de déloger les protestataires. Une bagarre généralisée a alors éclaté et des membres de la brigade anti-émeute mais aussi l’armée libanaise sont intervenus pour mettre un terme à l’accrochage. Plusieurs manifestants pacifistes ont été malmenés par les policiers. Les forces de l’ordre ont ensuite séparé les personnes sur place en deux groupes. "Dieu, Nasrallah et toute la banlieue", ont scandé certains hommes qui s’opposaient aux manifestants. D’autres ont crié des slogans en soutien au chef du Parlement, Nabih Berry. Les rangs des deux groupes grossissaient au fur et à mesure, et des lancers de pierres et de bouteilles d’eau ont eu lieu. "Nous irons les attaquer à Khandak el-Ghamik" (quartier chiite considéré comme un fief d’Amal, ndlr), lançait Mohammad, un jeune manifestant anti-gouvernement qui veut en découdre. "Ils sont aussi pauvres que nous", essayait de le raisonner un autre manifestant.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, penchait mardi vers une démission, selon une source officielle citée par Reuters, qui ne précise pas si le chef du gouvernement comptait annoncer sa propre démission ou celle de son cabinet. Cette information est rapportée alors que le pays connaît son treizième jour consécutif d’une révolte populaire inédite, émaillée mardi par une série d’échauffourées.

Selon des informations de la chaîne de télévision locale LBC, Saad Hariri a informé les différentes formations politiques de sa volonté de démissionner aujourd’hui. Plusieurs des responsables contactés auraient essayé de l’en dissuader et les contacts se poursuivent. Selon les sources de la LBC, le Premier ministre annoncera qu’il démissionnera si les différents protagonistes ne s’accordent pas sur la formation d’un gouvernement qui ne soit pas affilié à des partis. Les journalistes ont été convoqués à la Maison du Centre d’où le Premier ministre s’adressera aux Libanais à 16h00.

M. Hariri n’envisageait pas jusqu’ici une démission afin d’épargner au pays une nouvelle vacance gouvernementale, comme l’affirmait lundi à L’Orient-Le Jour un proche du Premier ministre. Selon la même source, M. Hariri "est en quête de garanties à même de confirmer la formation d’un nouveau cabinet dans les plus brefs délais, et c’est principalement de ces garanties qu’une (éventuelle) démission de M. Hariri dépend". De source bien informée, on fait état aussi d’un forcing occidental pour empêcher le Premier ministre de quitter son poste.

Si elle se confirme, cette démission interviendrait malgré l’opposition claire du Hezbollah à une telle décision. Vendredi, le secrétaire général du parti chiite avait refusé toute chute du cabinet et du mandat du président, Michel Aoun, ainsi que l’organisation d’élections législatives anticipées, comme l’exigent les protestataires. Il avait mis en garde contre le chaos, un effondrement économique du pays et même le début d’une nouvelle guerre civile en cas de vacance gouvernementale.

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