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3 mars 2020
PRC - Parti Révolutionnaire Communiste
Les interventions impérialistes en Syrie viennent de prendre une nouvelle dimension avec le développement d’affrontements directs entre l’armée arabe syrienne et les troupes d’occupation turques. Ces affrontements au nord est de la Syrie se situent dans la zone de Idleb où les forces turques qui ont pénétrées illégalement depuis plusieurs mois au prétexte d’empêcher la formation d’un État kurde, soutiennent activement les organisations terroristes qui ont mis en coupe réglée la région et que tentent de reprendre l’armée arabe syrienne avec le soutien logistique des forces russes qui sont présentes sur la base d’accords d’assistance entre la Syrie et Russie.
Le gouvernement syrien note que l’intervention turque est une violation délibérée du territoire souverain de la Syrie : « La Syrie a affirmé sa condamnation et son refus catégorique de l’agression turque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, exprimant sa détermination à l’affronter avec toute fermeté ».
Cette escalade est appréciée par tous les observateurs comme dangereuse pour la paix non seulement pour la région mais aussi pour l’Europe et le Monde. En effet, la Turquie cherche à imposer par la force sa présence permanente en Syrie elle entend impliquer dans sa stratégie l’OTAN dont elle est le pilier dans la région et dont elle sert les intérêts occidentaux d’affaiblissement de la présence russe au Moyen- et Proche-Orient. En attaquant la Syrie qui elle bénéficie de l’appui de son puissant allié russe, elle prolonge un abcès de fixation dans la région qui peut ouvrir la voie à un affrontement militaire d’un niveau plus élevé entre les forces de l’OTAN et la Russie. Jusqu’à présent l’OTAN réunie en urgence vendredi dernier s’est contentée d’exprimer sa solidarité sans annoncer de mesures particulières tandis que la Russie qui veut ménager la Turquie tente de s’employer à garder un niveau de confrontation de moyenne intensité.
Le résultat visible concret et dramatique de ces vives tensions entre puissances impérialistes par partenaires interposés est celui de la cohorte misérable de ces centaines de milliers de réfugiés dont personne ne veut et qui sont refoulés aux portes de l’Europe et deviennent des moyens de pressions utilisés cyniquement par la Turquie pour tenter d’obtenir un appui plus marqué de l’Union Européenne.
La France s’illustre dans ce bal des cyniques en apportant par la bouche du Ministre des affaires étrangères le soutien indéfectible de la France au régime turc. Ainsi le Drian déclare-t-il : « J’ai exprimé à mon homologue les condoléances et la solidarité de la France avec la Turquie à la suite de l’attaque conduite hier contre les forces turques dans le nord-ouest de la Syrie. J’ai condamné les violations répétées par le régime syrien et la Russie de leurs engagements concernant la désescalade dans la province d’Idlib et du droit international humanitaire ». Que la Turquie ait envahi la Syrie n’est visiblement pas un problème pour Le Drian, il est vrai que dans l’affaire syrienne la France a apporté son soutien matériel et militaire aux terroristes guerroyant en Syrie !
Il est temps, grand temps que les interventions impérialistes cessent en Syrie comme ailleurs. C’est au seul peuple syrien souverain de décider de son avenir dans les frontières internationalement reconnues de son État.
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