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Coronavirus - Les zones d’ombre de l’étude "The Lancet", très critique à l’égard de l’hydroxychloroquine

vendredi 29 mai 2020, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 29 mai 2020).

Les zones d’ombre de l’étude "The Lancet", très critique à l’égard de l’hydroxychloroquine

https://www.bfmtv.com/sante/les-zon…

28 mai 2020 à 19h14
Mis à jour le 29 mai 2020 à 10h46

Le quotidien britannique The Guardian a notamment relevé que des données sur des patients issus d’un hôpital australien se trouvaient en réalité être celles d’un établissement hospitalier localisé en Asie.

C’est une étude qui a été jugée suffisamment alarmante pour que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) suspende l’inclusion de nouveaux patients dans les essais cliniques avec l’hydroxychloroquine. Vendredi dernier, la revue britannique The Lancet a dévoilé une étude qui concluait que le traitement par hydroxychloroquine ou par la chloroquine n’apportait pas de "bénéfice" thérapeutique aux patients, et que ces traitements étaient associées à une augmentation de la mortalité. Cette même étude a poussé le gouvernement français à stopper la dérogation permettant son utilisation en milieux hospitaliers. Pourtant, celle-ci n’est pas exempte de toute critique.

Un hôpital asiatique dans les chiffres australiens

Les travaux de recherche ont porté sur l’analyse des données d’environ 96.000 patients infectés par le coronavirus admis dans 671 hôpitaux entre le 20 décembre 2019 et le 14 avril 2020, sortis ou décédés depuis. Environ 15.000 d’entre eux ont reçu quatre combinaisons différentes à base de chloroquine et d’hydroxychloroquine. Résultat, cette "première étude à large échelle" a montré une "preuve statistique robuste" que ces traitements "ne profitent pas aux patients du Covid-19", selon les mots de son auteur principal, le docteur Mandeep Mehra.

Mais les données de certains hôpitaux ont depuis été remises en cause. Comme le relève le Guardian, celles sur les patients australiens ont montré une incohérence, voire une erreur.

Les conclusions de l’étude indiquent avoir eu accès à “cinq hôpitaux enregistrant 600 patients australiens contaminés au Covid-19 et 73 décès australiens au 21 avril”. Or, l’université Johns Hopkins ne comptait à cette date que 67 morts.

Le département fédéral de la santé australien a depuis confirmé au Guardian que leurs données de surveillance des maladies n’avaient effectivement pas servi pour l’essai.

Il s’agissait en réalité de chiffres issus d’un hôpital en Asie, qui a été “accidentellement” placé dans les résultats australiens, a fait savoir le docteur Sapan Desai, également auteur de l’étude.

Les détracteurs de l’étude s’interrogent donc sur de possibles erreurs dans les données d’autres établissements hospitaliers.

Critères d’inclusion "flous"

Par ailleurs, Checknews rapportait récemment que l’étude du docteur Mandeep Mehra a été réalisée de façon “rétrospective” et non selon “un protocole de recherche interventionnel”. Une méthode tout à fait assumée par l’auteur, qui expliquait dans sa publication avoir procédé à une analyse de registres. Toutefois les critères de sélection de patients ne sont pas clairement expliqués selon le collectif “Covid-19 Laissons les médecins prescrire”, critiquant dans un communiqué des “critères d’inclusion flous”.

Enfin, les partisans de l’antipaludique n’ont pas manqué de souligner que Mandeep Mehra avait reçu des fonds de société “financièrement concernés par les retombées médicales d’un traitement ou d’un vaccin”, rappelle Ouest-France, citant notamment le géant pharmaceutique Bayer.

Autant d’éléments qui ne permettent pas, pour l’heure, de clore définitivement la controverse autour de l’hydroxychloroquine.


Hydroxychloroquine : des scientifiques critiquent la méthodologie de l’étude dans The Lancet

http://www.leparisien.fr/societe/hy…

Le 29 mai 2020 à 10h33
Modifié le 29 mai 2020 à 10h50

Par N.Be.

L’hydroxychloroquine est utilisée par certains médecins, dont le Pr Raoult, pour soigner les malades atteints du Covid-19. REUTERS/George Frey

Voilà qui devrait donner du grain à moudre à Didier Raoult et à ses partisans. Près de 100 médecins et scientifiques ont publié jeudi une lettre ouverte pour critiquer l’étude parue le 22 mai dans The Lancet et qui avait suggéré une inefficacité et même une nocivité de l’hydroxychloroquine, que le Pr Raoult préconise pour soigner les malades du coronavirus. Ces résultats ont conduit la France à interdire la molécule contre le Covid-19 depuis mercredi.

Le texte, signé notamment par deux médecins exerçant en France (le Pr Annane Djilalli, de l’UFR des Sciences de la Santé Simone Veil, et le Pr Philippe Parola, collègue de… Didier Raoult à l’IHU Marseille), critique notamment l’absence de données sur les hôpitaux pris en compte dans l’étude et le fait que les prescriptions de chloroquine ou d’hydroxychloroquine dans certains pays leurs semblent incompatibles avec la réalité.

Un hôpital compté à tort en Australie

Les auteurs estiment également que le bug avéré en Australie, où un hôpital avait été comptabilisé à tort alors qu’il est situé en Asie, conduit à « la nécessité d’une nouvelle vérification de toutes les données ».

Le Dr Sapan Desai, fondateur de Surgisphere, la société dont sont issues les données hospitalières de l’étude parue dans The Lancet, a en effet indiqué dans un communiqué que « cet hôpital [comptabilité dans un premier temps en Australie] aurait dû être mieux attribué à la catégorie Asie continentale ». L’erreur a été corrigée, ce qui ne change pas fondamentalement les résultats, a assuré le Dr Desai. 63 décès dans quatre hôpitaux sont désormais pris en compte en Australie.

Reste que plusieurs médecins ou administrations australiennes ont indiqué au Guardian s’interroger toujours sur la concordance entre le nombre de patients recensés dans l’étude et celui pris en charge dans leurs propres services hospitaliers. « Nous avons demandé des éclaircissements aux auteurs, nous savons qu’ils enquêtent de toute urgence et nous attendons leur réponse », a indiqué au Guardian un responsable de The Lancet, qui dispose d’une très solide réputation dans la communauté scientifique.

Etude clinique

Le Pr Raoult, qui a partagé la lettre ouverte sur son compte Twitter ce vendredi matin, avait lui-même fortement critiqué ces résultats. Il s’étonnait, par exemple, des proportions relativement proches de différentes caractéristiques ou comorbidités des patients dans les différentes régions du monde.

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L’étude de The Lancet n’est de toute façon qu’observationnelle, puisqu’elle porte sur des patients déjà hospitalisés, ce que les auteurs reconnaissent eux-mêmes. Il ne s’agit donc pas d’un essai clinique randomisé où des malades ou des individus sont sélectionnés en amont pour y participer.

En conséquence, elle ne permet pas « d’obtenir des preuves solides et incontestées car il y a beaucoup de facteurs qui influencent ces études », a estimé un porte-parole de l’agence espagnole du médicament dans le quotidien El Pais.

Néanmoins, d’autres études cliniques déjà prépubliées ont pointé des risques accrus de troubles cardiaques en cas de prises d’hydroxychloroquine, associée ou non à l’antibiotique azithromycine. À l’inverse, aucune expérience n’a encore rigoureusement démontré les bienfaits supposés de cette molécule contre le Covid-19, même si c’est ce que s’assure le Pr Raoult en se basant sur les données de son propre institut.

Note de do : Le dernier paragraphe était indispensable pour assurer la vente de nouvelles molécules bien chère et d’un nouveau vaccin.


Coronavirus : l’étude sur la chloroquine publiée dans "The Lancet" inquiète des scientifiques

https://www.francetvinfo.fr/sante/m…

Publié le 29/05/2020 | 13:14
Mis à jour le 29/05/2020 | 13:51

franceinfo avec AFP

Le professeur Didier Raoult, principal défenseur de l’utilisation de la chloroquine en France, dénonçait une "étude foireuse". Une semaine après la parution dans la revue de référence The Lancet d’une étude affirmant que la molécule et son dérivé, l’hydroxychloroquine, étaient inefficaces, voire dangereux, dans le traitement du Covid-19, des voix s’élèvent pour mettre en doute la méthodologie de ces travaux qui ont abouti à la suspension d’essais cliniques.

Jeudi 27 mai, des dizaines de scientifiques ont publié une lettre ouverte exprimant leurs "inquiétudes" sur les méthodes de cette vaste étude qui se fonde sur les données de quelque 96 000 patients hospitalisés entre décembre et avril dans 671 hôpitaux, et compare l’état de ceux qui ont reçu le traitement à celui des patients qui ne l’ont pas eu.

Des doutes sur "la méthodologie" et "l’intégrité des données"

Le retentissement de cette étude a "conduit de nombreux chercheurs à travers le monde à examiner minutieusement, en détail, la publication en question", écrivent les auteurs de la lettre ouverte. Or, "cet examen a soulevé à la fois des inquiétudes liées à la méthodologie et à l’intégrité des données", soulignent-ils avant de faire une longue liste de points problématiques, du refus des auteurs de donner accès aux données à l’absence d’"examen éthique".

Notant que la médiatisation autour de cette étude a provoqué "une inquiétude considérable chez les patients et les participants" aux essais cliniques, ces scientifiques appellent à la mise en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou une autre institution, "indépendante et respectée", d’un groupe chargé de mener une analyse indépendante des conclusions de l’étude.

"On ne peut rien dire : on est forcément soit pro, soit anti"

Parmi les signataires se trouve le Français Philippe Parola, collaborateur du professeur Didier Raoult à Marseille, promoteur de l’hydroxychloroquine qui a largement contribué à populariser ce traitement. Toutefois, l’étude publiée dans The Lancet est également critiquée par de nombreux spécialistes qui ne défendent pas l’utilisation de la chloroquine dans le traitement du Covid-19. Parmi les signataires de cette lettre ouverte se trouvent ainsi des cliniciens, des statisticiens et autres chercheurs du monde entier, de Harvard à l’Imperial College de Londres.

"J’ai des doutes sérieux sur les bénéfices d’un traitement à la chloroquine/hydroxychloroquine contre le Covid-19 et j’ai hâte que cette histoire se termine, mais je crois que l’intégrité de la recherche ne peut pas être invoquée uniquement quand un article ne va pas dans le sens de nos préconceptions", commente sur Twitter le professeur François Balloux, du University College de Londres. Aussi, "c’est avec le cœur lourd" qu’il a "ajouté [son] nom à la lettre ouverte", écrit-il.

Même sentiment chez le professeur Philippe Froguel, du CHU de Lille et de l’Imperial College de Londres, qui avait fait part de ses doutes sur Twitter : "J’ai d’abord beaucoup hésité à réagir parce que je ne veux pas qu’on dise que je suis pro-Raoult. On ne peut rien dire : on est forcément soit pro, soit anti. Mais l’article de The Lancet pose de gros problèmes", a-t-il déclaré à France 3 Hauts-de-France. "Les données sont trop bizarres, pas fiables. On ne sait même pas exactement d’où elles viennent, comment [les auteurs] se les sont procurées. Du coup, les conclusions ne peuvent pas être fiables (…) Ce papier est une merde en grande partie fabriquée par une firme inconnue qui voulait se faire de la pub."

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