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Merkel-Macron, un "Bigdil" à 500 Milliards : Mais qui sont les "extraterrestres" qui financent leur nouvelle idylle européenne ?

lundi 1er juin 2020, par Luniterre

« Pour la première fois ensemble, avec l’Allemagne, ce que nous proposons aux 27 pays membres de l’UE, c’est de lever une dette commune sur les marchés, d’utiliser 500 milliards d’euros d’aides pour financer en priorité les secteurs et les régions les plus touchés par la crise. » https://t.co/0IGaRLD5WB

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 18, 2020

« Les capitales proposent que cette enveloppe soit financée par des emprunts de la Commission européenne sur les marchés « au nom de l’UE », et non pas par les Etats eux-mêmes. »

https://www.20minutes.fr/politique/…

« Paris comme Berlin proposent que la Commission européenne finance ce soutien à la relance en empruntant sur les marchés "au nom de l’UE". »

https://www.capital.fr/economie-pol…

 « pour financer ces 500 milliards d’euros, ce sera bien l’Union européenne à 27 qui fera appel aux marchés obligataires internationaux et qui remboursera collectivement cette dette. »

https://www.capital.fr/entreprises-…

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Le camarade Gérard Bad vient de faire paraître, sur son site « Spartacus » la partie II de sa « Critique des concepts de « Coup d’ Etat mondial des banques centrales » » http://spartacus1918.canalblog.com/archives/2020/05/31/38332035.html.

L’essentiel de ce volet apporte surtout des éléments illustrant précisément la réalité concrète de ce nouvel état de fait, et jusques et y compris ce qu’il pense être le « morceau de bravoure » de sa « démonstration », et que l’on retrouve dans sa pathétique conclusion…

  Citation du camarade Gérard Bad, en sa conclusion :

 

« En résumé , il m’ a été donné de faire la démonstration que le « coup d’ état mondial » n’ était qu’un coup de force notamment de la BCE contre les tendances centrifuges dans l’UE, qui confirmé par le plan franco-allemand une volonté déjà ancienne de mettre en place une finance européenne intégrée. Ensuite de reprendre le débat sur « la crise finale » par pourrissement des contre-tendances à la chute du taux de profit, par l’ accroissement du capital constant par rapport au capital variable. Et pour finir le recours à la dette publique comme valeur refuge. »

 

En fait, à part le fait que tu en sembles finement persuadé, on ne voit pas trop ce que tu as « démontré », voire même, ce que tu as bien pu vouloir dire dans cette conclusion, qui trouve difficilement un sens en français courant… !

Peut-être aurais-tu gagné à te relire posément avant de publier…

 

Enfin, problème sur le fond, « prêt » ou « subvention », les 500 Milliards de Merkel et Macron, d’où sortiront-ils, sinon du crédit de la BCE, en dernier ressort, même si avec quelques détours « politiquement corrects » et donc nécessaires pour la forme !???

[ Complément d’info pour comprendre : ces 500 Mds seront "levés" (…c’est à dire empruntés !) par l’UE sur les "marchés obligataires" eux mêmes précisément repassés, à l’occasion de la "crise du Covid", sous le contrôle …des Banques Centrales !!!

« Les Banques Centrales ont repris le contrôle des marchés obligataires - Benjamin Melman - Edmond de Rothschild Asset Management »-PDF  ]

 

La seule chose que tu penses donc avoir démontré aboutit donc à prouver précisément le contraire de ton propos.

Et la « dette publique comme valeur refuge », à la fois un autre point, et le même, en fait, en ce qu’il va donc dans le même sens, celui de la soumission au bon vouloir des Banques Centrales !

 

Quant à la « « la crise finale » par pourrissement des contre-tendances à la chute du taux de profit, par l’ accroissement du capital constant par rapport au capital variable », c’est précisément le mythe qui est démonté par l’analyse développée sur TML : il y a mutation du système, via les Banques Centrales, précisément pour rentrer dans un nouveau cycle, et même une nouvelle suite de cycles, fondés sur la dette, comme on vient de le voir en 2020, 12 ans après 2008, donc, et avant le prochain, dans un peu plus ou un peu moins de temps… Et donc, non, pas de "crise finale" en vue ! Comme je te l’ai déjà répondu, du reste, la Révolution reste à faire ! Encore faut-il le vouloir vraiment…

Encore une fois : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin » -V.I. Lénine

Le vrai problème de la "gauche" française, même "extrême", c’est bien qu’elle n’a aucune volonté réelle de changer la société. Sa seule motivation est d’entretenir ses micros-partis de bureaucrates en mal de strapontins subventionnés et ses boutiques groupusculaires de marchands d’illusions.

  La « dette publique », et l’asservissement qu’elle entraîne de l’ensemble de l’économie aux Banques Centrales, ce n’est pas une « valeur refuge », mais simplement le nouveau rempart du système.

C’est bien une nouvelle relation entre crédit, valeur d’usage, valeur d’échange, et circulation monétaire, et dont il faut tirer les conséquences.

 

Luniterre

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/01/les-500-milliards-de-la-merkel-et-leur-source-magique/

  Sur le même thème, récent sur TML :

 

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/28/quel-avenir-dans-le-monde-post-covid-pour-lupr-et-les-autres-micros-partis-sociaux-chauvins-prcf-etc/

 

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/31/quel-avenir-dans-le-monde-post-covid-pour-lupr-et-les-autres-micros-partis-sociaux-chauvins-prcf-etc-une-suite-au-debat/

 

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POST SCRIPTUM, en rappel des épisodes précédents du débat avec le camarade Gérard Bad :

CRISE 2008-2020 - ECHANGE LUNITERRE - GERARD BAD-PDF

Et cet élément "intermédiaire" non inclus dans le doc PDF, mais rédigé à propos du travail de Loren Goldner, auquel Gérard Bad tentait de se référer à ce tournant du débat… :

__« Ce que la « gauche », y incluant les gauchistes et les pseudos-« marxistes » , rabâchant stupidement leur rengaine sur la « reprise économique » la « relance du profit », la guerre économique débouchant « inévitablement » sur une Nème « guerre mondiale », etc… sont incapables de voir, alors que cela se passe pourtant clairement sous leurs yeux aveuglés par leur propre idéologie :

Entre 2008 et 2020, le système financier n’a dû sa survie qu’à la planche à billets des Banques Centrales. Ce n’est plus essentiellement le profit, désormais progressivement bloqué par la robotisation, que la bourgeoisie cherche à sauvegarder, mais simplement son pouvoir, et les privilèges qui vont avec. Le premier étant celui de contrôler l’économie par le crédit et la dette.

C’est d’abord l’ensemble des besoins sociaux les plus élémentaires qu’elle tente désormais de prendre en otages, à travers son nouveau système de circulation monétaire, fondé sur la dette publique.

Ce n’est plus le profit capitaliste, même s’il existe encore largement, qui est la véritable base économique du pouvoir, mais bien précisément le pouvoir de décider des crédits et de leur orientation, indépendamment de leur taux, et même, de leur remboursement !

Même un journaliste économique de « La Croix » est donc capable de comprendre cela, contrairement à nos prétendus « analystes de gauche » !

LA CROIX DU 17 05 2020 SUR LES BANQUES CENTRALES-PDF

La manipulation de la "pandémie du Covid-19" était à l’évidence une opportunité idéale pour consacrer définitivement cette évolution du système et poser les bases de nouvelles formes de soumission collective.

Les discours et rengaines des gauchistes et des pseudos-« marxistes » font plus que jamais et tout à fait « spontanément » partie de ces nouvelles bases idéologiques du pouvoir de classe de la bourgeoisie.

Il y a déjà 40 ans, tentant de comprendre les arcanes du capital, le gauchiste bordiguiste Loren Goldner ébauchait une originale approche du « capital total », intéressante par bien des aspects, mais qui se terminait malheureusement, dans sa démarche idéologique, par un rejet caricatural de l’approche léniniste du phénomène impérialiste, pourtant largement prouvée opérationnelle, comme outil d’analyse, depuis plus d’un siècle, et toujours actuelle, notamment pour comprendre l’émergence remarquable du social-impérialisme chinois…(*)

Plus opérationnelle, son approche de la formation et de la circulation du capital fictif :

« La valeur fictive qui circule correspond à la capitalisation du capital fixe dévalorisé par l’innovation technologique. »

« Et nous avons aussi clairement dit que la contradiction fondamentale du capitalisme est qu’il en arrive au stade où toute augmentation de la plus-value relative sous l’effet de l’innovation technique crée davantage de titres à la plus-value totale qu’elle n’ajoute à cette plus-value. »

Etc…

Ce que nous avons parfois expliqué de façon imagée, sur TML, par l’ « effet pop-corn », ou le « grain de maïs » du capital « productif » se trouve distendu à l’extrême par la marmite d’huile bouillonnante de la spéculation boursière jusqu’au point de l’ « éclatement » de la crise…

Paradoxalement, l’aspect le plus utile du travail de Loren Goldner est son caractère « daté », d’il y a déjà une quarantaine d’années, ce qui nous permet une comparaison particulièrement révélatrice avec la situation actuelle :

« Lorsque le profit, l’intérêt et la rente foncière commencent à dépasser dangereusement la somme de plus-value disponible pour une répartition sous ses formes capitalistes, la banque centrale est obligée de freiner la création de crédit pour assurer la poursuite de la valorisation. Le taux d’intérêt de la banque centrale réglemente ainsi le taux de profit général de toute capitalisation circulante. Mais la rareté du crédit menace l’existence des capitaux les plus faibles, imposant en dernière instance une liquidation des stocks à n’importe quel prix pour éviter une rupture de la chaîne des paiements dans la pyramide du crédit. A l’échelle globale, la poursuite de la valorisation exige une conversion en argent de la masse des marchandises dans un contexte de rareté généralisée de l’argent. Une liquidation générale des stocks menace d’entraîner une masse de titres capitalistes fictifs dans une déflation générale. Si cette déflation survient, le taux de profit et le taux de plus-value sont rééquilibrés, ce qui permet à la production d’offrir de nouveau un taux de profit suffisant pour attirer l’investissement, lequel, au moment du pic de l’inflation, s’orientait de plus en plus vers le secteur spéculatif. »

C’est donc typiquement l’inverse de la stratégie des Banques Centrales depuis 2008, et renouvelée en 2020, alors que la masse des QE restait encore potentiellement une « potion » sur-dosée à avaler pour l’économie productive… (Le couple Merkel-Macron vient tout juste encore de "pondre" 500 nouveaux milliards « au nom de l’UE » ! -voir liens ci-dessus)

Loren Goldner ne s’est pour autant pas du tout gouré là dessus en 1981, bien au contraire, ce sont simplement les temps qui ont changé, comme disait la chanson…

Le développement des forces productives automatisées et en voie de robotisation avancée est tel qu’une partie de la production se trouve de fait « marchandisée » directement en tant que valeur d’usage, pour répondre à la masse des besoins, sans avoir généré pour autant de plus-value, et pour cause !

Bien entendu, il ne s’agit pas de pointer nécessairement du doigt telle ou telle production, et c’est sans-doute là que le concept de « capital total » intervient pour comprendre cette évolution et en quoi la situation actuelle est radicalement différente de celle de 1981.

Sous la perfusion permanente du crédit des Banques Centrales le système est entré dans une sorte de stase qui aura certainement ses propres cycles, d’un dizaine années, semble-t-il, mais il n’y aura toujours pas de « crise ultime » contrairement à ce que semblent penser Loren Goldner, et d’autres idéalistes gauchistes, dont l’inénarrable M. Bibeau.

La Révolution reste à faire…

L’ autre issue, malheureusement celle actuellement engagée, c’est la monopolisation de plus en plus grande de toutes valeurs d’usages, mais toujours sous la coupe réglée par le crédit, de plus en plus direct, des Banques Centrales. Les États n’étant plus que des relais nécessaires entre les deux pour « encadrer » les populations.

Mais selon Loren Goldner lui-même, les prémisses de cette évolution étaient déjà là, il y a 40 ans :

« au XXe siècle, il [le capital] transforme le travail productif en travail improductif dans les zones "avancées" et transforme la main-d’œuvre paysanne en lumpenprolétariat urbain ou suburbain dans les zones "arriérées" (comme les bidonvilles de 3 millions d’habitants de Mexico et d’autres agglomérations d’Amérique latine). Les exceptions importantes à cette tendance que l’on relève dans certains pays nouvellement industrialisés du tiers monde, et sur lesquelles nous reviendrons, [NDTML >>> le cas de la Chine !] n’invalident pas pour autant cette analyse.

Le fait que l’accumulation se réalise ainsi aux deux pôles (pays avancés, pays du tiers monde) d’une force de travail mise dans l’incapacité de se réaliser dans la production est l’expression parfaite du fait qu’au XXe siècle, innovation technique et caducité de la valeur en tant que rapport capable de développer les forces productives vont de pair. »

Et encore bien davantage au XXIe siècle…!

Luniterre

( * https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/03/31/en-relisant-lenine-qui-parlait-deja-de-chine-reedition-2020/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2019/06/10/chine-usa-2014-2019-chronique-dune-guerre-economique-annoncee/ )

SOURCES :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/01/les-500-milliards-de-la-merkel-et-leur-source-magique/

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/21/la-croix-et-la-banniere-ou-le-coup-detat-des-banques-centrales-pour-les-archi-nuls/

2 Messages de forum

  • Quelques questions que je me pose, peut être en lien avec cet emprunt…

    1/ Le COVID 19 n’a pas été classé "catastrophe naturelle" et les assurances sont donc dispensées de rembourser les "pertes de gains"…

    2/ Aucun moratoire sur les loyers n’a été décrété. Les propriétaires bailleurs sont donc hyper protégés par le "système" …

    1 + 2/ Les états vont donc stabiliser aux frais des contribuables les "assureurs" et les propriétaires fonciers …

    QUESTION : quel est le rôle de la spéculation foncière et des assurances dans le cours actuel du capitalisme ? Pourquoi ces secteurs sont ils devenus "prioritaires" plus que l’actionnariat ?

    Répondre à ce message

    • Ce que la gauche, surtout celle qui se prétend « extrême », doit commencer à réaliser, c’est l’évolution globale du système, pour comprendre comment les différents aspects s’articulent désormais entre eux, et dans quel sens principal se fait l’évolution.

      C’est nécessaire pour ébaucher une stratégie, commencer à faire de la politique, et pas seulement en parler.

      Il y a une nouvelle stratification de la bourgeoisie, et un déplacement des zones de pouvoir réel, même si cela doit rester relativement dissimulé pour fonctionner.
      Effectivement, même s’il y a quelques « mesures » officielles en faveur des TPE-PME, pour l’essentiel la strate des bailleurs immobiliers « commerciaux » semble privilégiée, au moins en France.

      Dans la logique des analyses développées ces derniers mois sur TML il est donc cohérent de supposer que cela a un rapport avec de grosses sociétés impliquées dans ce secteur, et tout aussi logiquement, liées aux monopoles du crédit qui sont à la base financière du secteur immobilier.

      A comprendre également que l’immobilier est un des derniers secteurs où le travail vivant reste essentiel et producteur d’une valeur réelle, et non pas fictive. Il semble donc logique que le système ne soit pas prêt à risquer une dévalorisation de ce secteur, qui ne peut pas se rattraper par un simple « coup de bourse » comme il peut s’en produire sur les marchés financiers.

      Pour mémoire, en plein début de crise, Trump a fait faire un bond provisoire « historique » au cours du pétrole, alors au plus bas, par un simple « tweet » annonçant prématurément un accord inexistant sur la question.

      D’une manière générale, le pouvoir appartient maintenant à la strate bourgeoise qui contrôle l’attribution des crédits, à tous les niveaux, et d’abord au plus haut, celui des Banques Centrales.

      La strate qui était concentrée essentiellement sur le capital-actions est carrément redescendue d’un étage dans la hiérarchie du pouvoir, même si les deux sont liées et même si elle contrôle encore de larges secteurs économiques, en apparence. Ce pouvoir qui reposait déjà sur le capital financier « fictif » vient d’être supplanté par un autre, encore plus « fictif » en un sens, mais qui a su maintenir les marchés financiers dans la dépendance des politiques autrefois dites « non conventionnelles », mais qui sont, au fil du temps, et définitivement, avec le « Covid-19 », devenues la règle.

      A nous d’en tirer les conséquences utiles qui s’imposent, en termes de stratégie.

      Luniterre

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