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L’Amérique s’embrase et le monde est sous tension, le prolétariat est en marche

mardi 2 juin 2020, par Robert Bibeau (Date de rédaction antérieure : 2 juin 2020).

L’assassinat du travailleur George Floyd

L’assassinat du travailleur George Floyd par la police de Minneapolis (Minnesota) le lundi 25 mai dernier, a provoqué une onde de choc à travers les États-Unis en crise économique, politique et sociale profonde et insoluble. Des manifestations dénonçant la répression d’État contre la population ont éclaté dans plus de 100 villes à travers le monde y compris New York ; Los Angeles ; Toronto ; Mashhad ; Milan ; Columbus, Ohio ; Denver ; Des Moines ; Houston ; Louisville ; Memphis ; Charlotte, Caroline du Nord ; Oakland ; Portland, Oregon ; San José ; Seattle ; devant la Maison Blanche à Washington ; à Nashville ; et à Montréal ainsi que dans bien d’autres villes. (1)

George Floyd était l’un des 36 millions de travailleurs américains qui ont perdu leur emploi suite au confinement meurtrier décrété par l’État américain comme tactique pour soi-disant enrayer la diffusion de la bombe virale (Covid-19) échappée ou exfiltrée d’un laboratoire virologique militaire chinois ou américain (?) on ne le sait pas encore… mais peu importe, cette nième bombe virale marque bien le déclenchement d’un nouvel affrontement entre la puissance hégémonique américaine et le prétendant chinois… dont le prolétariat international fera les frais dans une nouvelle guerre qui se prépare. (2) https://les7duquebec.net/archives/255274

L’État des riches et les médias à sa solde déploient de grands efforts pour contenir cette révolte sociale et pour la liquider en présentant ce mouvement comme une démonstration antiraciste visant les policiers américains de triste renom. La question raciale est pour bien peu de chose dans ce mouvement de révolte populaire international. L’origine sociale des manifestants en témoigne. Le gouverneur du Minnesota le confirme : « La situation à Minneapolis n’est plus du tout liée au meurtre de George Floyd, a indiqué le gouverneur Walz. Il s’agit d’attaquer la société civile, d’inculquer la peur et de perturber nos grandes villes. » (3) Le gouverneur Walz cherche ainsi à rameuter la petite bourgeoisie pour désorienter le mouvement et sauver son gouvernement, mais le gouverneur a raison, la situation aux États-Unis et dans le monde déborde largement la question raciale et se présente comme une révolte sociale pouvant à tout moment mettre le feu à toute l’Amérique et au monde entier.

Comme tous ces manifestants enragés, George Floyd était un travailleur précaire, à petit salaire, endetté comme des centaines de millions de travailleurs à travers les Amériques (4), victime de la crise économique systémique récurrente qui ébranle le capitalisme moribond depuis des années. C’est la raison pour laquelle ce meurtre d’un travailleur salarié paupérisé entraîne cette flambée de révolte à travers le monde désespéré.(5)

This article is available in 5 languages on the webmagazine : https://les7duquebec.net/archives/255392

Cette révolte populaire ressemble à certains égards à la révolte des Gilets jaunes français. https://les7duquebec.net/archives/253109 (6). La réaction des États bourgeois est à l’identique : « Au moins deux morts sont liés aux manifestations récentes ; des milliers de personnes ont été arrêtées et la police a utilisé des matraques, des balles en caoutchouc et du gaz poivré pour repousser la foule dans certaines villes. » (7) C’est normal que ces guerres de classe se ressemblent, les conditions de vie précaires, les conditions de travail déclassées, les salaires dérisoires, les conditions sanitaires et sociales dégradées, sous l’austérité, sont les mêmes pour les prolétaires de tous les pays capitalistes avancés et elles s’harmonisent avec celles des travailleurs salariés des pays soi-disant émergents, que le grand capital mondialisé oppose à la soi-disant « aristocratie ouvrière » des pays du Nord… Pourtant : « dans les pays d’Amérique latine, comme dans la plupart des pays émergents, le marché du travail est précaire et informel. Le travail à distance n’est une possibilité que pour une mince partie des travailleurs les plus éduqués. Pour la grande majorité, le confinement signifie qu’ils n’ont plus aucune rentrée d’argent. Que ce soient des employés domestiques, des travailleurs agricoles ou des vendeurs ambulants, ces millions de personnes se sont retrouvés du jour au lendemain sans revenu suite au confinement »(8).

Terminer l’« aristocratie ouvrière »… nous sommes tous prolétaires.

Et si aux États-Unis la réponse ouvrière à la crise systémique et aux préparatifs de guerre prend la forme de manifestations populaires et de casses urbaines, en Amérique du Sud et en Europe elle prend la forme de grèves militantes contre les fermetures sauvages d’usines : « Une vague mondiale de fermetures d’usines et d’entreprises a commencé. Boeing a annoncé 7 000 licenciements rien qu’aux États-Unis. En Argentine, ils préparent déjà le chemin. En Espagne, après plus d’un an à demander des subventions à l’État, Alcoa a annoncé le licenciement de 534 travailleurs. Nissan, après avoir négocié avec le gouvernement, a décidé de fermer définitivement son usine de Barcelone, laissant 3 000 travailleurs sur le pavé. Au Canada, Air Canada, Bombardier et le Cirque du Soleil quémandent les subsides de l’État avant leur fermeture, pareil pour les entreprises pétrolières milliardaires. En France des milliards d’euros ont été promis par l’État des riches aux entreprises sinistrées par le confinement. Ce sont des exemples d’un phénomène qui se produit dans le monde entier. » (9)

L’avenir du mode de production capitaliste est tout tracé.

L’avenir du mode de production capitaliste est tout tracé. La pandémie du Covid-19 et la tactique du confinement policier sont des programmes temporaires, une forme de conditionnement pour l’aménagement d’une économie de guerre, avant l’engagement d’un conflit mondial mettant en jeu de nouvelles armes létales. Pendant que les clans du grand capital mondial fourbissent leurs armes virales, nucléaires et conventionnelles, le prolétariat international ne doit pas manquer une occasion de se confronter à l’appareil d’État des riches. Il est terminé le temps où la chair à patron était échangée contre de la chair à canon. Nous sommes tous prolétaires et cette guerre réactionnaire nous devrons la transformer en guerre révolutionnaire (10).

NOTES

1. https://en.wikipedia.org/wiki/Death…

2. La 4e guerre mondiale a-t-elle commencé ? https://les7duquebec.net/archives/255274

3. https://www.msn.com/fr-ca/actualite…

4. Les ravages du confinement meurtrier en Amérique latine.

https://les7duquebec.net/archives/255385

5. https://www.msn.com/fr-ca/actualite…

6. AUTOPSIE DU MOUVEMENT DES GILETS JAUNES – AUTOPSY OF YELLOW VESTS

https://les7duquebec.net/archives/253109

7. https://www.msn.com/fr-ca/actualite…

8. Les ravages du confinement meurtrier en Amérique latine.

https://les7duquebec.net/archives/255385

9. Que faire face aux fermetures d’usines et d’entreprises ?

https://les7duquebec.net/archives/255370

10. La 4e guerre mondiale a-t-elle commencé ?

https://les7duquebec.net/archives/255274

15 Messages de forum

  • Ce qui est « insoluble », voire même, carrément insondable, c’est la bêtise de ce genre d’ « analyse » qui se résume à quelques envolées verbeuses, même si animées de « bonnes intentions », en réalité pour le moins ambigües…

    Bien évidemment, tout révolutionnaire ne peut que se réjouir que le « déconfinement » ne soit pas aussi « lisse » qu’initialement prévu par le système.

    Faire l’analogie entre le mouvement pour Georges Floyd et le mouvement GJ n’est évidemment pas abusif non plus, et surtout pas en ce qu’il présente précisément les mêmes carences, qui le conduiront, sauf revirement inespéré, vers le même genre d’échec.

    Mais quoi qu’il en soit, y voir la prétendue « crise finale » du système capitaliste relève bien de la bêtise la plus extrême.

    Cela fait maintenant 7 jours que ce pauvre Georges Floyd est décédé, et cela fait aussi 7 jours que les bourses mondiales continuent leur nouvelle « ascension », après une période remarquable de stabilité, en pleine « crise du Covid », et alors même que l’économie « réelle » n’a pas encore réellement redémarré… !

    S’il y a une raison « cachée » à trouver la relative complaisance avec laquelle les médias s’étendent sur cet événement et en amplifient, de fait, les conséquences, c’est possiblement dans ce nouveau décalage lui-même.

    L’un des objectifs de la « crise du Covid » était manifestement le dégonflage de la « bulle financière » et la destruction d’une partie suffisante des forces productives pour déclencher au moins une relance partielle et provisoire de l’économie « réelle » à la sortie…

    Et donc, même si ces émeutes devaient mettre un coup de frein au nouveau décollage des bourses, ce serait certainement un élément plutôt favorable à la mise en place des nouvelles politiques d’endettement publique voulues et contrôlées par les Banques Centrales, en dernier ressort.

    Luniterre

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/28/quel-avenir-dans-le-monde-post-covid-pour-lupr-et-les-autres-micros-partis-sociaux-chauvins-prcf-etc/

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/24/critiques-du-concept-de-coup-d-etat-mondial-des-banques-centrales-une-reponse-en-7-points/

    https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/21/la-croix-et-la-banniere-ou-le-coup-detat-des-banques-centrales-pour-les-archi-nuls/

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    • Luniterre,

      Tu dis : « L’un des objectifs de la « crise du Covid » était manifestement le dégonflage de la « bulle financière » et la destruction d’une partie suffisante des forces productives pour déclencher au moins une relance partielle et provisoire de l’économie « réelle » à la sortie… »

      Autrement dit, c’est comme la guerre qui détruit des richesses. mais qui permet ainsi un relance du capitalisme. Mais justement, je ne comprend ni pourquoi ni comment la destruction de richesses crée des richesses.

      Que la destruction des forces productives soit due à la guerre ou au confinement, ça je comprends que ça revient au même.

      Ce que je ne comprends pas du tout, c’est que la destruction des forces productives déclenche une relance.

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      • Question à la fois basique et complexe…

        « Que la destruction des forces productives soit due à la guerre ou au confinement, ça je comprends que ça revient au même.

        Ce que je ne comprends pas du tout, c’est que la destruction des forces productives déclenche une relance. »

        __Basique >>> un simple constat >>> les « 30 Glorieuses » après 1945, mais aussi, les « années folles », plus brèves, entre deux guerres et même la « belle époque » qualifiée « rétroactivement », selon certains, dès 1880, etc…

        De tout temps les guerres, après leurs cortèges de malheurs, ont entrainé une progression des forces productives, et notamment technique, par transposition des nouvelles techniques et matériels de guerre, et donc aussi par le renouvellement inévitable des entreprises et des matériels détruits, dont une part serait de toute façons devenue obsolète, et en fait plutôt un frein au progrès.

        Bien évidemment, il y a aussi les destructions de bâtiments et les chantiers de reconstruction…

        Généralement, même dans ce secteur, les gains excèdent les pertes, même si gagnants et perdants ne sont pas toujours les mêmes !

        __Complexe >>> comme dit la chanson, les temps changent…

        Reconstruire sur les cendres d’une guerre nucléaire n’est pas du même profit… (Hiroshima et Nagasaki n’étaient que des « bombinettes expérimentales » en comparaison des arsenaux nucléaires actuels…).
        Et donc, même si les capitalistes ont théorisé le « chaos » et la « destruction créatrice », ils n’en ont pas moins tendance à calculer leurs effets, tant qu’à faire…

        Au-delà des guerres « locales » déjà suffisamment terribles pour les populations qui en sont victimes, ils entendent donc limiter leurs provocations à des rodomontades verbales et quelques démonstrations de force sporadiques, mais tout en préférant la « négociation », in fine, à l’embrasement généralisé, même si cela fait encore « rêver », on ne sait trop pourquoi, certains gauchistes à l’esprit à la fois simpliste et embrumé, dont M. Robert Bibeau est l’archétype, assez caricatural, du reste !

        (Bien entendu, on ne saurait tout à fait exclure un « accident de presse-bouton », mais depuis les fusées de Cuba en 1962, on espère que ce genre de problème technique a été résolu !)

        Il n’ y a donc pas de logique absolue vers une « Nème » guerre mondiale…
        Par contre, et ce que ces mêmes gauchistes sont incapables de comprendre, c’est que, contrairement à eux, les bourgeois ont évolué et appris à apprendre de leur « erreurs »… et des contraintes de leur système, tout simplement.

        A la différence des gauchistes, ils ont lu Marx, et pas forcément « en cachette »… ! (Cf. Attali)

        Au départ de leur stratégie de « dégonflement » de la bulle, il y a donc un réajustement entre capital « fictif » excédentaire et dynamique de l’économie productive « réelle », devenue insuffisante.

        Mais ce n’est pas tout, il apparait clairement désormais, que la compréhension stratégique de la bourgeoisie va au-delà de ce simple réajustement immédiat.

        En effet, pour une relance à grande échelle, disons de type « traditionnelle post-guerre », la destruction des entreprises a été trop faible après 2008, et elle sera très « mesurée » et limitée aux canards vraiment trop boiteux, après 2020 :

        « La période récente[NDLR : ICI 2008-2018] de conditions de crédit peu onéreux et laxiste a non seulement maintenu à flot des entreprises en mauvaise condition financière (dans l’industrie européenne ou le pétrole de schiste américain, par exemple) mais, comme le décrivait Minsky, encouragé les comportements spéculatifs »

        http://institut-thomas-more.org/2018/09/30/2008-2018-a-t-on-retenu-les-lecons-de-la-crise-financiere/

        En effet, pourquoi ne pas y avoir été plus « franchement », et laisser les indices chuter jusqu’à 2000 points (pour le CAC), par exemple ?

        En réalité, cela tient précisément à l’évolution des forces productives les plus modernes, qui sont informatisées, automatisées, robotisées, et dont le développement, inévitable, et encore plus en cas de « casse » généralisée, réduira encore la part du travail vivant réellement « rentable » en termes de plus-value, et ne fera donc que raccourcir encore les prochains cycles de crise.

        La seule « solution » à ce problème, pour la classe dominante, n’est donc pas, à long terme, de relancer durablement un profit en voie de disparition dans le secteur productif, contrairement à ce que rabâchent encore pas mal d’abrutis « de gauche », mais de préparer une succession de cycles plus ou moins « maîtrisés » et fondés essentiellement sur la dette, publique et privée, et incluant, de plus en plus, un relatif "soutien" à la consommation, ce que l’on voit bien, déjà, avec le "chômage partiel", les primes pour changer de voiture, etc…

        C’est en fait ce qui a été inauguré aussitôt après 2008, avec les politiques monétaires « non conventionnelles », type « Quantitative Easing ». En fait, il est encore difficile d’admettre, même pour un grand nombre d’économistes « mainstream », que ce soit là un système durable, et pourtant, c’est bien celui qui s’est imposé depuis 2008, et qui s’impose encore plus, suite à l’épisode « covid » ! C’est un simple constat…

        https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/05/21/la-croix-et-la-banniere-ou-le-coup-detat-des-banques-centrales-pour-les-archi-nuls/

        https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/04/5-mai-2020-retour-sur-une-tentative-avortee-de-contre-coup-detat-juridique-de-la-cour-constitutionnelle-de-karlsruhe-contre-la-bce/

        Les responsables des Banques Centrales ont donc clairement « anticipé » et décider d’abréger la vie de l’ancien système du capital financier « classique » tel qu’il s’est imposé depuis le début du XXe siècle, et tel que si bien décrit par Lénine.

        Bien entendu, ce système n’en subsiste pas moins, et même à une vaste échelle, mais à un « étage » désormais hiérarchiquement inférieur à celui des Banques Centrales et soumis à leurs conditions de crédit et de dette.

        De même, des strates « inférieures », "pré-impérialistes", en quelque sorte, en termes de développement capitaliste, subsistent dans de nombreuses régions du monde, sous la férule des « bourgeoisies nationales » résiduelles, avec, à leur tête, la Russie de Poutine.

        Des strates de régions du monde encore "inférieures" en termes de développement, en économies de type « comprador », continuent évidemment également de subsister, comme l’une des bases économiques de la strate « financière impérialiste », dont l’Inde, l’essentiel de l’Afrique, etc…

        Et bien entendu, ces strates sont interconnectées et interagissent dialectiquement entre elles, même et surtout, à travers leurs contradictions.

        Le monde du XXIe siècle est donc, et pour longtemps, sauf prise de conscience et révolution, celui de la « destruction créatrice contrôlée »…

        Luniterre

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        • Luniterre,

          Merci pour ta réponse détaillée.

          D’accord évidement pour le constat des relances qui suivent inévitablement les guerres.

          Je comprends bien aussi le nettoyage du passé produit par la guerre. Mais pour, je te cite :

          « le renouvellement inévitable des entreprises et des matériels détruits »

          « il y a aussi les destructions de bâtiments et les chantiers de reconstruction… »

          Il faut du Fric. D’où sort subitement ce fric. Ou plutôt sachant que l’argent est la représentation de ressources réelles, d’où sortent ces ressources, ces richesses, quand tout a été détruit ?

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          • Là aussi, question à la fois basique et complexe… !

            « Il faut du Fric. D’où sort subitement ce fric. Ou plutôt sachant que l’argent est la représentation de ressources réelles, d’où sortent ces ressources, ces richesses, quand tout a été détruit ? »

            Évidemment, c’est la grande question…

            Jusqu’à présent, mais en réalité, jusqu’en 2008, seulement (…et encore, d’où la « crise des subprimes »), et donc, disons, dans le capitalisme « classique », l’argent est la représentation des ressources réelles, mais principalement en termes de valeurs d’échanges, et c’est ce qu’il ne faut pas oublier pour comprendre ce qui se passe depuis…

            En période de crise également « classique », sinon « normale », le crédit devient une anticipation nécessaire de la valeur à créer, et donc, aucun problème à faire tourner la « planche à billets », dans la mesure où le développement économique vient effectivement « absorber » en quelque sorte la valeur fictive ainsi provisoirement créée…

            Mais c’est bien là qu’il faut comprendre ce que signifie valeur d’échange…

            Cette valeur d’échange ne réside pas simplement dans le fait d’échanger des marchandises, même par le détour de l’argent, mais dans le fait d’échanger des produits du travail humain, du travail vivant.

            Dans cette forme de circulation du capital, le détour de l’argent n’abolit pas le fait que le travail des uns répond aux besoins des autres, en termes de reconstitution de la force de travail, et réciproquement, évidemment. C’est même ce qui permet la réalisation de la plus-value, in fine, et précisément en termes de valeur d’échange.

            Avec l’accélération de l’automatisation et de la robotisation (productivité du travail), la plus-value relative augmente, en proportion, par tête de prolétaire exploité, mais il arrive un stade où le retrait massif du travail vivant des lignes de production aboutit à ce résultat que la masse du capital en circulation au titre du renouvellement de la force de travail (masse salariale « productive ») se réduit dans des proportions considérable et ne constitue plus une valeur suffisante, précisément en termes de valeur d’échange, pour assurer l’élargissement du capital par le cycle production/consommation.

            En réalité, il n’y a plus de réalisation possible de la plus grande partie de la « plus-value relative » théoriquement produite. On peut donc dire qu’une partie de plus en plus grande de la production doit néanmoins toujours circuler, pour répondre aux besoins sociaux courants, sinon même, élémentaires, mais elle circule donc directement en temps que valeur d’usage, et non plus en temps que valeur d’échange. La réalisation « monétaire » si l’on peut dire, de cette valeur d’usage dans les circuits commerciaux, se trouve être en fin de compte autant de valeur qui est retirée au circuit de la valeur d’échange proprement dite, et d’autant plus si un « bénéfice » plus ou moins exponentiel est réalisé à la vente, par rapport au coût de production.

            Il y a possiblement des fortunes transitoires, sinon carrément éphémères, à réaliser au passage, mais tôt ou tard il faut bien remettre de l’argent dans le circuit pour compenser la part ainsi rendue manquante du capital circulant originellement au titre de la valeur d’échange réellement produite par le travail humain.

            Pour simplifier, il faut comprendre le cas d’une ligne de production entièrement automatisée : le prolétaire qui en achète les produits lui cède une part de la valeur qu’il a lui-même créé par son travail et qui est donc perdue en tant que valeur d’échange. Socialement, la machine n’échange rien avec lui, elle lui cède simplement, contre du travail vivant, une valeur d’usage qui est du travail « mort » accumulé, et qui cesse donc le cycle d’élargissement du capital.

            Paradoxalement, intuitivement, mais pourtant, à l’évidence, en réalité, la part de valeur d’échange ainsi perdue pour le cycle est d’autant plus grande que le propriétaire de la machine se sera octroyé une « marge » extensible au-delà du coût d’amortissement de la machine.

            Ce syndrome, très bien décrit par Marx dès ses Grundrisse, ne se manifeste de façon palpable qu’à un stade suffisamment avancé de développement de l’automatisation, et il devrait normalement permettre à l’humanité d’améliorer son sort à la fois en termes de satisfaction des besoins sociaux et d’augmentation du temps de vie libre hors du temps de travail.

            Il se trouve que, dû à certains décalages historiques, qui sont un sujet évidemment connexe, mais autre, si vous le permettez aujourd’hui et provisoirement, nous vivons donc actuellement cette problématique dans un système encore capitaliste, et avec les effets « pervers » que je viens de vous résumer.

            Les Banquiers Centraux qui nous gouvernent donc, en réalité, depuis 2008, ont profité de l’occasion « crise du covid »-« confinement, etc.. », pour balayer les dernières « résistances » du capitalisme financier « classique », désormais leur obligé, en termes de crédits et de dettes publiques et privée.

            https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/04/5-mai-2020-retour-sur-une-tentative-avortee-de-contre-coup-detat-juridique-de-la-cour-constitutionnelle-de-karlsruhe-contre-la-bce/

            Avec le système du « roulement », une nouvelle dette venant « rembourser » une autre, et divers stratagèmes, genre les prêts à taux négatifs, les Banques Centrales recréent en permanence l’argent dont le système a besoin pour faire circuler la part de valeur d’usage de plus en plus grande qui remplace progressivement la valeur d’échange et la plus-value réelle, les « profits » devenant eux-mêmes de plus en plus fictifs, et même totalement, à long terme, et distribués, en quelques sorte, au bon vouloir des Banques Centrales, et selon les critères, politiques et autres, qui sont les leurs.

            Ce n’est donc même plus le pouvoir du créancier, qui espère un bénéfice plus ou moins abusif de son « usure », mais simplement le pouvoir de la dette, le pouvoir de décider qui « profite » illusoirement, d’un « roulement » à l’autre, et qui meurt, le plus souvent réellement, par contre ! Bien entendu, les Banquiers Centraux ont donc tout pouvoir de se ranger eux-mêmes du côté des « vivants », et même des « très bon vivants », tant qu’à faire… !

            Luniterre

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            • Luniterre, ce que tu expliques est extrêmement intéressant ; mais, je ne comprends toujours pas d’où sont venus les ressources qui ont été utilisées après la guerre destructrice de 14-18 pour construire une "belle époque", ou après celle de 39-45 pour faire les "trente glorieuses".

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              • C’est pourtant bien plus simple encore…

                Pour être précis, il faut reprendre l’histoire économique, fort intéressante, des 10 premières années d’après guerre, 1945-55, par exemple, mais ça ne tiendrait pas en un post…

                Le principe, en résumé, est plus simple, vu que le décollage économique était très rapide, et donc les crédits et les dettes ont pu être "absorbés" rapidement par l’économie réelle et la valeur d’échange ( …et donc aussi, la plus-value !) encore massivement produite par l’industrie de cette époque.

                Autrement dit, l’élargissement du capital et le développement économique allaient de pair, et bon train…

                Le premier gros coup de frein est venu avec le tournant des années 70, la guerre au Vietnam, la liquidation des accords de Bretton Woods, le premier "choc pétrolier", à la hausse, celui-là, etc…

                Mais juste à temps, la Chine de Mao retournant sa veste est venue apporter un gros ballon d’oxygène au système…

                https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/03/31/en-relisant-lenine-qui-parlait-deja-de-chine-reedition-2020/

                https://tribunemlreypa.wordpress.com/2015/09/01/de-la-structuration-maoiste-de-la-bulle-chinoise/

                Luniterre

                Répondre à ce message

                • Luniterre,

                  Autrement dit tu penses que le nettoyage du passé a suffit pour relancer la machine à partir de ressources essentielles qui n’avaient pas été détruites, ou qui n’avaient été détruites que partiellement, par la guerre ?

                  Si c’est ça, cela signifie qu’avant guerre, le capitalisme ne pouvait plus avancer parce qu’il était trop encombré par les scories du passé ?

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                  • Effectivement, tu résumes très bien, ainsi, un aspect essentiel de la question…

                    Il faut néanmoins nuancer pour comprendre plus finement les différences entre cette époque et la nôtre…

                    Il faut tenir compte du niveau de développement technologique des forces productives d’alors. Pour leur grande majorité, elles reposaient encore sur le travail humain « vivant » comme base de création de valeur d’échange et de donc de plus-value, qui pouvait permettre un élargissement ultra-rapide du capital et ce qui favorisait donc la tendance spéculative à outrance (Crise de 1929).

                    Dans ces conditions la saturation réapparaît néanmoins très vite, quelques années après le Krach de 1929 : saturation de la « concurrence », besoin d’ « espace vital », etc… (2e guerre mondiale).

                    A noter que dans les facteurs de crise de 1929 apparaît néanmoins déjà le syndrome actuel de retrait du travail vivant dans les industries de pointe (Fordisme, Taylorisme), qui met un frein à la consommation populaire, en réalité. ( Ford calcul néanmoins le salaire de ses ouvriers pour qu’ils puissent au moins acheter une des voitures "bas de gamme" qu’ils fabriquent, ce qui lui permet d’amortir en grande partie ses coûts de fabrication…!).

                    Marx, lui, avait déjà anticipé ce truc, dès 1857 (Grundrisse), en observant le développement industriel de son temps !

                    Il serait donc temps de chercher à comprendre au moins ces quelques pages qui nous concernent aujourd’hui, au plus haut point !

                    A la même époque (1929-1941), l’URSS connaît un décollage économique quasi vertical, malgré tous ses problèmes, dont certains bien réels, mais décrits de manière caricaturale et exponentielle dans la connerie par les occidentaux, y compris et surtout « de gauche » et encore actuellement…

                    La raison de ce décollage est simple : dans le cas de cette économie de transition, le but est d’accumuler des forces productives, aussi bien pour répondre aux besoins sociaux de la population qu’aux besoins de la résistance militaire nécessaire face à l’Occident.

                    Et même si Staline « achète » en quelque sorte la collaboration (ici sans K…) économique active d’une partie des anciennes classes moyennes, il la paye de privilèges qui sont très relatifs, malgré tout, et ne constituent nullement, à cette époque, une forme d’accumulation de capital, ce qui permet précisément de ne pas rentrer dans un cycle de crises tel que cela fut le cas sous la NEP, et évidemment, en Occident !

                    Franchement, les critiques intelligentes de l’URSS stalinienne peuvent être utiles et constructives, mais il faut donc pour cela absolument arrêter de parler de « capitalisme d’État » pour cette décennie fulgurante !

                    Pour mesurer la performance économique de l’URSS post-NEP, il faut rappeler que les crises dues à la NEP, et surtout la dernière, évidemment, (« crise de grains »), avaient à nouveau ruiné à peu près complètement l’économie soviétique, qui avait à peine redémarré, après les destructions en profondeur de la Guerre « Civile », soutenue par l’Occident. Guerre « Civile » qui avait donc déjà achevé les destructions entamées par la 1re Guerre Mondiale (1914-17, en Russie) !

                    Staline aurait dit qu’il lui avait manqué 6 mois de développement, en 1941… C’est probablement vrai, les soviétiques ayant tout de même arrêté les nazi en 6 mois, aux portes de Moscou…

                    Le cas échéant, il est probable que les nazis n’eussent autrement guère pu aller plus loin que la frontière, sauf pour s’enfermer eux-même dans des « poches » laissées ouvertes pour les y piéger… !

                    Mais on ne refait pas l’histoire, on peut seulement en tirer quelques leçons utiles, à condition de le vouloir vraiment, et de n’avoir pas de préjugé idéologique.

                    Bien à toi,

                    Amicalement,

                    Luniterre

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          • Là aussi, question à la fois basique et complexe… !

            « Il faut du Fric. D’où sort subitement ce fric. Ou plutôt sachant que l’argent est la représentation de ressources réelles, d’où sortent ces ressources, ces richesses, quand tout a été détruit ? »

            Évidemment, c’est la grande question…

            Jusqu’à présent, mais en réalité, jusqu’en 2008, seulement (…et encore, d’où la « crise des subprimes »), et donc, disons, dans le capitalisme « classique », l’argent est la représentation des ressources réelles, mais principalement en termes de valeurs d’échanges, et c’est ce qu’il ne faut pas oublier pour comprendre ce qui se passe depuis…

            En période de crise également « classique », sinon « normale », le crédit devient une anticipation nécessaire de la valeur à créer, et donc, aucun problème à faire tourner la « planche à billets », dans la mesure où le développement économique vient effectivement « absorber » en quelque sorte la valeur fictive ainsi provisoirement créée…

            Mais c’est bien là qu’il faut comprendre ce que signifie valeur d’échange…

            Cette valeur d’échange ne réside pas simplement dans le fait d’échanger des marchandises, même par le détour de l’argent, mais dans le fait d’échanger des produits du travail humain, du travail vivant.

            Dans cette forme de circulation du capital, le détour de l’argent n’abolit pas le fait que le travail des uns répond aux besoins des autres, en termes de reconstitution de la force de travail, et réciproquement, évidemment. C’est même ce qui permet la réalisation de la plus-value, in fine, et précisément en termes de valeur d’échange.

            Avec l’accélération de l’automatisation et de la robotisation (productivité du travail), la plus-value relative augmente, en proportion, par tête de prolétaire exploité, mais il arrive un stade où le retrait massif du travail vivant des lignes de production aboutit à ce résultat que la masse du capital en circulation au titre du renouvellement de la force de travail (masse salariale « productive ») se réduit dans des proportions considérables et ne constitue plus une valeur suffisante, précisément en termes de valeur d’échange, pour assurer l’élargissement du capital par le cycle production/consommation.

            En réalité, il n’y a plus de réalisation possible de la plus grande partie de la « plus-value relative » théoriquement produite. On peut donc dire qu’une partie de plus en plus grande de la production doit néanmoins toujours circuler, pour répondre aux besoins sociaux courants, sinon même, élémentaires, mais elle circule donc directement en temps que valeur d’usage, et non plus en temps que valeur d’échange. La réalisation « monétaire » si l’on peut dire, de cette valeur d’usage dans les circuits commerciaux, se trouve être en fin de compte autant de valeur qui est retirée au circuit de la valeur d’échange proprement dite, et d’autant plus si un « bénéfice » plus ou moins exponentiel est réalisé à la vente, par rapport au coût de production.

            Il y a possiblement des fortunes transitoires, sinon carrément éphémères, à réaliser au passage, mais tôt ou tard il faut bien remettre de l’argent dans le circuit pour compenser la part ainsi rendue manquante du capital circulant originellement au titre de la valeur d’échange réellement produite par le travail humain.

            Pour simplifier, il faut comprendre le cas d’une ligne de production entièrement automatisée : le prolétaire qui en achète les produits lui cède une part de la valeur qu’il a lui-même créée par son travail et qui est donc perdue en tant que valeur d’échange. Socialement, la machine n’échange rien avec lui, elle lui cède simplement, contre du travail vivant, une valeur d’usage qui est du travail « mort » accumulé, et qui cesse donc le cycle d’élargissement du capital.

            Paradoxalement, intuitivement, mais pourtant, à l’évidence, en réalité, la part de valeur d’échange ainsi perdue pour le cycle est d’autant plus grande que le propriétaire de la machine se sera octroyé une « marge » extensible au-delà du coût d’amortissement de la machine.

            Ce syndrome, très bien décrit par Marx dès ses Grundrisse, ne se manifeste de façon palpable qu’à un stade suffisamment avancé de développement de l’automatisation, et il devrait normalement permettre à l’humanité d’améliorer son sort à la fois en termes de satisfaction des besoins sociaux et d’augmentation du temps de vie libre hors du temps de travail.

            Il se trouve que, dû à certains décalages historiques, qui sont un sujet évidemment connexe, mais autre, si vous le permettez aujourd’hui et provisoirement, nous vivons donc actuellement cette problématique dans un système encore capitaliste, et avec les effets « pervers » que je viens de vous résumer.

            Les Banquiers Centraux qui nous gouvernent donc, en réalité, depuis 2008, ont profité de l’occasion « crise du covid »-« confinement, etc.. », pour balayer les dernières « résistances » du capitalisme financier « classique », désormais leur obligé, en termes de crédits et de dettes publiques et privée.

            https://tribunemlreypa.wordpress.com/2020/06/04/5-mai-2020-retour-sur-une-tentative-avortee-de-contre-coup-detat-juridique-de-la-cour-constitutionnelle-de-karlsruhe-contre-la-bce/

            Avec le système du « roulement », une nouvelle dette venant « rembourser » une autre, et divers stratagèmes, genre les prêts à taux négatifs, les Banques Centrales recréent en permanence l’argent dont le système a besoin pour faire circuler la part de valeur d’usage de plus en plus grande qui remplace progressivement la valeur d’échange et la plus-value réelle, les « profits » devenant eux-mêmes de plus en plus fictifs, et même totalement, à long terme, et distribués, en quelques sorte, au bon vouloir des Banques Centrales, et selon les critères, politiques et autres, qui sont les leurs.

            Ce n’est donc même plus le pouvoir du créancier, qui espère un bénéfice plus ou moins abusif de son « usure », mais simplement le pouvoir de la dette, le pouvoir de décider qui « profite » illusoirement, d’un « roulement » à l’autre, et qui meurt, le plus souvent réellement, par contre ! Bien entendu, les Banquiers Centraux ont donc tout pouvoir de se ranger eux-mêmes du côté des « vivants », et même des « très bon vivants », tant qu’à faire… !

            Luniterre

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            PS >>> Bonjour, camarade Do, je renvoie ce post avec quelques corrections orthographiques. Si cela fait double emploi, supprime donc l’"original" et garde celui-ci, sans ce petit message, tant qu’à faire…

            Fais donc pour le mieux,

            Merci,

            Amicalement,

            Luniterre

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    • à Luniterre / C’est un détail / Tu ne devrais pas dire "l’un des buts de la crise du COVID" / Il vaudrait mieux dire "L’un des buts du confinement exagéré et pétainiste".

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  • Je suis souvent pas d’accord avec Robert Bibeau car je ne partage ni son productivisme ni ses analyses économique, mais il y a au moins un point sur lequel il a raison :

    "Le gouverneur Walz cherche ainsi à rameuter la petite bourgeoisie pour désorienter le mouvement et sauver son gouvernement, mais le gouverneur a raison, la situation aux États-Unis et dans le monde déborde largement la question raciale et se présente comme une révolte sociale pouvant à tout moment mettre le feu à toute l’Amérique et au monde entier."

    Toute la classe politique et les médias se savent largués par les classes défavorisées qui comprennent de plus en plus que la droite lui danse sur le ventre, la gauche les trahit et les journalistes sont les putes de leurs richissimes propriétaires ou des chômeurs. Ils cherchent dès lors à mobiliser la petite bourgeoisie autour d’elle afin de, comme d’habitude, diviser pour régner. Pas sur qu’ils y arrivent car les esprits s’échauffent de plus en plus (même à Lausanne en Suisse j’en connais qui rêvent de barricades pour y refaire la Commune). Les naïfs espéraient qu’il n’y aurait pas de retour à l’anormal. Reste à voir qu’elle sera leur réaction quand ils auront réalisés que les confinés du cerveau qui mènent le bal ont mis à profit cette pandémie pour faire empirer cet anormal, à commencer par les conditions de vie des gens et la répression que leurs nervis technocrates ou en uniforme leur font subir.

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