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18 juin 2020
Assawra
Né en 1849, Joseph Gallieni militaire et administrateur colonial français était aussi connu pour avoir joué un rôle central dans l’expansion de l’Empire, mais aussi pour ses méthodes particulièrement brutales. Le général Gallieni est à l’origine du massacre de Menalamba à Madagascar, qui a eu pour conséquence de maintenir l’esclavage sur l’île.
En 2020, à Bagnolet en région parisienne, une station de métro porte son nom. Des milliers d’habitants de cette ville de la Seine St.Denis, département le plus pauvre de France, fréquentent cette station. Le matin pour aller travailler ou le soir pour rentrer chez eux.
Nombreux de ces travailleurs sont des gens de couleurs, descendants d’anciens des colonies venus participer à la reconstruction de la France.
Nés en France, grandi en France, ils ont appris sa langue, sa culture, ses moeurs et coutumes, sa géographie et son histoire. Ils connaissent parfaitement bien qui est Joseph Gallieni.
Ce mercredi 17 juin, ils se sont rassemblés à l’entrée du métro et ont recouvert le panneau indiquant le nom "Gallieni" par un autocollant avec les noms "Josette et Maurice Audin", figures communistes et militants anticoloniaux, originaires de Bagnolet.
Le bandeau n’est pas resté accroché très longtemps. Des agents de sûreté de la RATP l’ayant déchiré peu de temps après sous les huées de la population présente dont Pierre Audin, le fils du couple Audin.
Ce dernier a déploré qu’une station de métro porte encore le nom de Gallieni, qui "représente la colonisation". Il a rappelé la répression sanglante menée à la fin du XIXe siècle à Madagascar contre des Malgaches indépendantistes. ’’Ce n’est pas un bon exemple à donner à la population et en particulier à la jeunesse, je pense qu’il faut leur montrer des choses qui concernent plutôt les Droits de l’Homme", avait conclu Haby Ka, conseillère municipale noire et communiste de Montreuil, ville limitrophe de Bagnolet.
Ce jour-là, l’histoire s’est brièvement réécrite en banlieue.
Roland RICHA
Jeudi, 18 juin 2020
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