RUSSIE/AFRIQUE/ÉTATS-UNIS : Philippe Hababou Solomon se reconvertit dans la vente aux Etats de tests Covid inefficaces :
L’inefficacité des tests contre le Covid-19 du revendeur hollandais Biozek suscite l’ire des pays clients. Le revendeur s’est appuyé sur le consultant naviguant en eaux troubles Philippe Hababou Solomon.
Moscou a demandé discrètement à plusieurs pays des informations sur l’intermédiaire franco-israélien Philippe Hababou Solomon. Les autorités le soupçonnent d’être une partie prenante du scandale post-Covid-19 qui agite le pays. L’hôpital phare de la capitale s’est fait livrer des tests pour détecter le virus par la société néerlandaise Biozek, qui promettait des résultats rapides. Or il s’agit en réalité de produits chinois réemballés par la marque, qui ne donnent que des résultats négatifs dans la phase initiale de la maladie. Les soignants de l’hôpital de Moscou, testés négatif au départ, étaient retournés travailler, augmentant la contamination dans la capitale…
La colère suscitée par l’inefficacité des tests de Biozek, piloté par Zaki Hamid, monte dans d’autres pays clients, dont l’Espagne et la Géorgie. Depuis le début de l’épidémie, Solomon est à la manœuvre pour sou- tenir l’effort commercial de Biozek et a démarché plusieurs pays.
S’il a échoué au Tchad, il a réussi à acheminer ces tests en Guinée-Bissau, où il est très proche du président Umaro Sissoco Embalo, comme l’avait relaté La Lettre du Continent en janvier. A Madrid, il a participé à la livraison de masques, comme il s’en est enorgueilli sur les réseaux sociaux.
D’autres pays où il est actif ont acheté des stocks de tests Biozek. L’Indonésie a passé de gigantesques commandes. Il a rencontré en février le président du pays, Joko Widodo, et le ministre de la défense Prabowo Subianto. Il aurait aussi participé à l’achat par l’Afrique du Sud - où il était proche de l’ex-président Jacob Zuma - de tests Biozek, qui restent sur les bras des autorités.
Passé à la postérité en France pour avoir été condamné à plusieurs reprises, Philippe Hababou Solomon, habitué des affaires africaines hautes en couleur, s’est récemment présenté comme étant à la tête du cabinet de diplomatie d’affaires Sinclair & Wilde. Celui-ci affirme fournir en tests et en masques d’origine chinoise les autorités de nombreux pays (Italie, Espagne, Royaume- Uni, Portugal, Autriche, Indonésie, Australie, Etats-Unis). Londres avait annulé en mars une commande de tests émanant du fournisseur chinois de Biozek, Hangzhou Alltest Biotech Co. Ltd, au motif de leur inefficacité.
Sinclair & Wilde affiche de nombreuses références et des contrats avec le ministère qatari de la défense, son homologue indonésien, l’agence de cybersécurité de Djakarta, ainsi que les présidences du Tchad, d’Afrique du Sud, du Congo- Brazzaville, du Ghana et de la Guinée- Bissau et la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Le cabinet affirme être intervenu pour la société pétrolière indonésienne Pertamina et le conglo- mérat de défense sud-africain Denel une intervention qui n’était pas passée inaperçue.
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