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Migrants - Intolérable attitude de la France vis-à-vis des journalistes suisses

mardi 14 novembre 2017, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 14 novembre 2017).

Note de do :

La France a beau avoir remplacé l’ancien nom pour les désigner ("immigrés") par un nouveau mot ("migrants"), elle continue à se comporter avec eux comme s’ils n’étaient pas des êtres humains.

La France se comporte donc d’une façon dégueulasse vis-à-vis des "Migrants", et il n’est pas question que la presse étrangère le sache et le dénonce au monde entier. Aussi, l’État français fait tout pour décourager la presse étrangère de venir enquêter en France à ce sujet.


Intolérable attaque contre la presse

https://www.letemps.ch/2017/11/13/intolerable-attaque-contre-presse

Benoit-Godet Stéphane, Rédacteur en chef
Publié lundi 13 novembre 2017 à 20:47
Modifié lundi 13 novembre 2017 à 23:11

« Le Temps » considère la mise en cause et l’interrogation de son envoyée spéciale en France, à Briançon comme intolérable. Cette expérience laisse un âpre constat : même en France, les droits des journalistes peuvent être bafoués

La liberté de la presse n’est pas seulement une valeur qui parle à ceux qui exercent la profession de journaliste. Elle doit être chevillée au cœur de tous. Et plus particulièrement à celui des représentants des autorités mis en place par des gouvernements démocratiquement élus. Malheureusement, pas besoin d’aller très loin pour constater que les droits des journalistes peuvent être bafoués de la manière la plus crasse.

Ce week-end, une journaliste du Temps a vécu une aventure particulièrement désagréable avec les forces de l’ordre françaises à l’occasion d’un déplacement professionnel.

Envoyée par le journal pour effectuer un reportage sur les nouvelles routes empruntées par les migrants, Caroline Christinaz a été convoquée puis interrogée durant deux heures à la gendarmerie de Briançon, ville du sud de la France à trois heures de Genève. Sa qualité de journaliste en mission n’a jamais été entendue par les autorités, qui l’ont immédiatement considérée comme suspecte dans un contexte de forte mobilisation des forces de l’ordre pour refouler les migrants dans cette région.

Lors de son interrogatoire, notre consœur a subi des tentatives d’intimidation de la part des gendarmes et du procureur, qui l’ont mise en cause alors qu’elle ne faisait qu’exercer sa profession. Ce n’est tout simplement pas tolérable.

La France est classée en 39e position dans le palmarès établi chaque année par Reporters sans frontières, la Suisse 7e. Dans son rapport annuel, RSF relève chez notre voisin « une recrudescence de pratiques violentes des forces de l’ordre contre des reporters ». Nous en avons été les victimes ce week-end et nous le déplorons vivement. Ce n’est pas digne de la France à qui nous demandons des explications et des excuses via ses représentants en Suisse.


Une journaliste du « Temps » interrogée par la police à Briançon

https://www.letemps.ch/monde/2017/1…

Simon Petite
Publié lundi 13 novembre 2017 à 20:15
modifié lundi 13 novembre 2017 à 20:48

Notre envoyée spéciale effectuait un reportage sur des migrants entrant clandestinement en France depuis l’Italie par le col de l’Echelle, dans les Hautes-Alpes

Une journaliste du Temps a été interpellée et interrogée par la police française le week-end dernier dans la région de Briançon (Hautes-Alpes). Elle effectuait un reportage sur le passage clandestin de migrants depuis l’Italie vers la France par le col de l’Echelle. Une route de plus en plus empruntée malgré les conditions très difficiles. Situé à 1762 mètres, le col était partiellement enneigé.

La journaliste avait pris place samedi soir dans une voiture d’un habitant de la région, qui portait secours aux migrants franchissant le col. Un second véhicule conduit par un autre Briançonnais accompagné d’un journaliste français de la radio France Culture était également monté au col de l’Echelle. Les deux habitants, deux retraités, ont recueilli le long de la route quatre migrants transis de froid. Ces jeunes se déclaraient mineurs et venaient d’Afrique de l’Ouest.

« En redescendant, à l’entrée du village de Val-des-Prés, un barrage de la gendarmerie nationale a interrompu notre route. Les gendarmes ont inspecté les voitures et demandé nos papiers », raconte Caroline Christinaz. Elle a décliné son identité et présenté sa carte de presse. Les quatre migrants ont été emmenés par les gendarmes. Quant aux deux habitants et aux deux journalistes, ils ont été convoqués le lendemain, dimanche, à la gendarmerie de Briançon.

Deux heures d’interrogatoire

La journaliste du Temps s’y est rendue dans la matinée. « L’interrogatoire a duré deux heures, témoigne Caroline Christinaz. J’ai expliqué ma présence au col de l’Echelle : un reportage. » La journaliste invoque la protection des sources pour refuser de livrer des informations sur les personnes avec lesquelles elle se trouvait. Elle en fait de même pour les migrants. « La gendarme m’a demandé si je ne savais rien sur eux en ajoutant que ma pratique du journalisme était défaillante si je ne leur posais aucune question », poursuit Caroline Christinaz.

« Après une heure de questions sur les faits de la veille, les gendarmes m’ont interrogée sur ma vie privée, puis sur mon loyer, mon salaire, mes numéros et soldes bancaires, ma situation fiscale et patrimoniale. Ils m’ont dit vouloir connaître mes capacités financières pour établir le montant de l’amende », dit encore Caroline Christinaz.

Téléphone examiné

La journaliste a été photographiée et ses empreintes digitales ont été relevées. Devant l’insistance et la pression des deux gendarmes, elle finit par leur donner son téléphone portable, puis, de guerre lasse, son code d’accès. Les deux gendarmes lui redonneront finalement son appareil après avoir quitté la pièce pendant quelques minutes. Quand elle les interroge sur le statut de cette audition, on lui répond qu’elle est mise en cause dans une procédure pour aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier d’étrangers sur le territoire français.

Selon le Code pénal français, les contrevenants risquent de lourdes amendes et des peines de prison, jusqu’à 5 ans. En revanche, le journaliste français, convoqué plus tard, soit le dimanche après-midi, n’a été entendu qu’en qualité de témoin. Il semblerait que l’autorité judiciaire soit intervenue auprès de la gendarmerie de Briançon entre l’audition de la journaliste du Temps et celle de son confrère français de France Culture. Contactées, les autorités judiciaires françaises ne font aucun commentaire, car, disent-elles, la loi les en empêche tant que la procédure est en cours.

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