
Beaucoup ont considéré le retrait d’Afghanistan comme une défaite pour les États-Unis. Certains ont même comparé l’Afghanistan au Vietnam. Mais l’Afghanistan est très différent du Vietnam, où il y a vraiment eu une défaite de l’impérialisme américain, à la fois militairement et surtout politiquement.
En Afghanistan, les talibans n’ont pas été en mesure de monter une offensive du type de celle du Têt, lancée en 1968 par l’armée nord-vietnamienne et le Vietcong, qui a ébranlé le moral des Américains et contraint le président Lyndon Johnson à entamer des pourparlers de paix.
L’Afghanistan n’a pas non plus donné naissance à un vaste mouvement anti-guerre au cœur même des États-Unis, comme celui qui s’est développé à l’époque du Viêt Nam, impliquant une génération d’Américains et dénotant une critique du système capitaliste américain d’une ampleur rarement atteinte à d’autres périodes de l’histoire de ce pays.
La guerre du Vietnam a surtout marqué un changement dans l’équilibre des forces au niveau mondial entre l’impérialisme et le bloc des pays socialistes. Le retrait américain de l’Afghanistan, quant à lui, n’a entraîné aucun changement dans les rapports de force mondiaux entre les puissances.
En fait, le retrait d’Afghanistan, qui a été conçu par la présidence Obama et s’est concrétisé avec la présidence Biden, peut être défini comme un repositionnement stratégique de la politique américaine.
Comme le montrent la dernière réunion de l’OTAN et les nouvelles alliances dans la zone indo-pacifique (Aukus et Quad), les États-Unis redéfinissent leur politique étrangère, en plaçant leur centre de gravité dans la lutte contre la Chine et, dans une moindre mesure, la Russie.
Mais surtout, l’occupation permanente de l’Afghanistan ne correspond pas à la nature de l’impérialisme moderne, qui est différente de celle d’autres époques historiques, en particulier du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
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