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Révolution - Séminaire de Jean-Pierre Garnier le 22 février 2019 à Paris XIII (DOC)

samedi 2 mars 2019, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 25 février 2019).

Pour la première fois depuis la Réforme, il n’y a plus d’opposition significative dans la pensée occidentale, c’est-à-dire une vision du monde rivale de celle qui domine.

Texte complet en versions DOC : http://mai68.org/spip2/IMG/doc/Jean…

En fait, il s’agit de l’intervention de Jean-Pierre Garnier lors du séminaire du département d’économie de Paris XIII « État, conflits, résistance ». De plus, il est la version française (légèrement remaniée) d’une intervention dans un colloque organisé en mai de l’an passé à l’université de Barcelone intitulé :

XV Coloquio Internacional de Geocrítica LAS CIENCIAS SOCIALES Y LA EDIFICACIÓN DE UNA SOCIEDAD POSTCAPITALISTA

Universidad de Barceclona 7-12 de mayo 2018

Extrait : Le « commun » contre le communisme : 
un pas en avant dans la régression

Dans ce contexte, il convient de se demander si les sciences sociales ont ou pourraient avoir la faculté (non pas au sens d’une habilitation juridique, bien sûr, mais d’une compétence intellectuelle, politique et aussi éthique) d’élaborer des modèles de société non capitalistes, comme le présuppose le thème de ce colloque. On pourrait répondre par l’affirmative si l’on prenait au pied de la lettre les discours écrits ou oraux d’un ensemble de chercheurs en sciences sociales spécialisés dans l’étude d’un nouveau phénomène social : les expériences collectives locales menées par des gens qui veulent « vivre autrement » sans attendre un changement général de société. Les recherches sont déjà innombrables portant sur ce thème réalisées par des sociologues, des anthropologues, des historiens, géographes ou politologues, et financées par les pouvoirs publics. Selon ces spécialistes académiques, la multiplication au cours des dernières décennies des expériences collectives de « vie alternative » sont la preuve, bien qu’elles soient minoritaires, de l’entrée pas à pas dans un monde post-capitaliste.

Cependant, dans les projets de recherche traitant de ces « modes de vie alternatifs », les chercheurs oublient ou feignent de ne pas savoir que, quel que soit le champ d’application de ces modes de vie et bien qu’ils se situent en marge des rapports sociaux capitalises, leur développement prend place au sein d’une société demeurée capitaliste dont ils ne menacent nullement les bases. Et cela vaut pour toutes les expériences collectives qui rompent ponctuellement avec la logique économique ou institutionnelle dominante, comme c’est le cas pour certaines coopératives agricoles, artisanales ou industrielles, les « écoles parallèles », les centres socio-culturels autogérés ou les « jardins partagés ». Dans une période où, tandis que se poursuivent les réformes néo-libérales qui démantèlent peu à peu l’État-providence (coupes dans les budgets « sociaux », privatisation des services et équipements publics…), la précarité, l’appauvrissement et la marginalisation tendent à devenir la règle pour un nombre croissant de personnes, ces formes de « survie autogérée » viennent à point. En réalité, au-delà des proclamations « rebelles » de leurs promoteurs et des quelques « troubles à l’ordre public » que leur mise en œuvre peut parfois provoquer, non seulement elles ne remettent pas en cause le fonctionnement du capitalisme auquel reste soumise la quasi-totalité de la population, mais s’avèrent en outre parfaitement compatibles et même complémentaires avec lui.

Peu importe. Accorder à ces expériences un caractère subversif et même révolutionnaire présente deux avantages aux yeux des fins stratèges du maintien de l’ordre bourgeois. D’un côté on fait plaisir aux activistes qui y sont engagés au nom d’idéaux libertaires ou anarchistes ; et, d’un autre côté on les dissuade (eux et d’autres qui refusent le mode de vie imposé par « le marché ») de renouer avec les luttes visant à mettre fin au règne du capitalisme, celles qui ont le communisme pour horizon.

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