Mario Monti
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Extraits :
Mario Monti, né le 19 mars 1943 à Varèse, est un économiste, un universitaire et un homme politique italien. Indépendant, il n’appartient à aucun parti politique.
Économiste et universitaire réputé, il est nommé commissaire européen au Marché intérieur en 1995, puis devient, en 1999, commissaire européen à la Concurrence. En 2004, à la fin de son mandat, il retourne au monde universitaire.
En novembre 2011, à peine nommé sénateur à vie par le président de la République italienne Giorgio Napolitano, il est pressenti pour succéder à Silvio Berlusconi comme président du Conseil des ministres[1], et former un gouvernement de techniciens[2], tout comme l’avait fait Lamberto Dini, en 1995. Il pourrait être nommé à ces fonctions dès dimanche 13 novembre 2011[3].
Formation et carrière
Mario Monti est diplômé de l’université Bocconi de Milan en économie et management, ainsi que de l’université Yale (États-Unis).
Il a enseigné l’économie auprès de l’université de Turin (1970-1985), avant de passer à l’université Bocconi de Milan, dont il est recteur (1989-1994) et ensuite président. Ses recherches ont mené à la définition du modèle Klein-Monti pour la description du comportement des banques en régime de monopole.
Commissaire européen
En 1994, il est nommé à la Commission européenne, avec la radicale Emma Bonino, par le premier gouvernement de Silvio Berlusconi. Le président de la Commission, Jacques Santer, lui confie, en 1995, le portefeuille du Marché intérieur, des Services, des Douanes et de la Fiscalité.
Il est reconduit quatre ans plus tard, par le gouvernement de centre-gauche de Massimo D’Alema, et intègre la Commission dirigée par Romano Prodi, en tant que commissaire européen à la Concurrence. À ce poste, il a notamment initié une procédure contre Microsoft et étudié la proposition de fusion entre General Electric et Honeywell en 2001, qui fut bloquée in fine par la Commission européenne.
Retour au monde universitaire
Le second gouvernement Berlusconi ne le confirma pas à son poste en 2004 et proposa Rocco Buttiglione à sa place. La nomination de ce dernier ayant été rejetée par le Parlement européen, le commissaire européen italien fut finalement Franco Frattini.
Mario Monti est actuellement président de l’université Bocconi de Milan et un responsable de Bruegel, un think tank européen fondé en 2005. Dès 2005, il est « International Advisor » pour Goldman Sachs. De janvier 2009 à juin 2010, il est membre du groupe de réflexion sur l’avenir de l’Europe, présidé par l’ancien président du gouvernement espagnol, Felipe González. Dans ce cadre, il prend position en faveur des propositions de gouvernement économique européen ainsi que d’un fonds monétaire européen, il milite pour un new deal européen intégrant mieux le social.
Depuis 2010, il est aussi président de la section Europe à la Commission Trilatérale[4]. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg[5].
En 2010, il rédige le Livre blanc (Rapport Monti) intitulé « Revitaliser le marché unique », commissionné par la Commission Barroso II[6]. Il a déclaré son soutien, en septembre 2010, à l’initiative fédéraliste du Groupe Spinelli au Parlement européen[7], en compagnie de l’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, des députés européens Daniel Cohn-Bendit, Andrew Duff, Elmar Brok et Sylvie Goulard et enfin de l’ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt.
Il a par ailleurs participé à plusieurs reprises aux États-Généraux de l’Europe, le rendez-vous de la société civile européenne organisé par l’ONG think tank EuropaNova et le Mouvement européen.
Une personnalité appréciée et écoutée
À la fin du mois de juillet 2011, dans un article du quotidien La Stampa, à la suite d’une rencontre avec l’ancien président du Conseil de centre-gauche Romano Prodi, il se dit prêt à remplacer Silvio Berlusconi à la direction du gouvernement, en cas de démission ou perte de soutien de ses alliés de la Ligue du Nord[8]. Il réitère cette proposition le 2 septembre, en prévision d’une chute de Berlusconi qui n’a finalement pas lieu.
Président du Conseil pressenti
Le 9 novembre 2011, il est nommé sénateur à vie, pour ses mérites dans les domaines scientifique et social, par le président de la République, Giorgio Napolitano, qui fait usage, pour la première fois de son mandat, de cette prérogative constitutionnelle, pour combler le poste qu’il avait lui-même laissé vacant de par son élection à la présidence, deux jours après l’annonce de la démission prochaine du président du Conseil, Silvio Berlusconi[9].
Selon la presse italienne, Monti devrait succéder à Berlusconi probablement d’ici le 14 novembre, et composer, en compagnie du président Napolitano, son propre gouvernement[10]. Depuis sa nomination au Sénat de la République, le sénateur Monti s’est gardé de commenter toute information.
Å’uvres
* Problemi di economia monetaria — Problèmes d’économie monétaire, Milan, Etas Kompass, 1969.
* Gli obiettivi delle banche, i tassi di interesse e la politica monetaria — Les Objectifs des banques, les taux d’intérêt et la politique monétaire, Milan, Tamburini, 1970.
* Analisi degli effetti monetari e finanziari delle politiche di bilancio regionale e locali. Un rapporto metodologico — Analyse des effets monétaires et financiers des politiques budgétaires régionales et locales, Milan, Tamburini, 1974.
* Per un’analisi mensile della politica monetaria e finanziaria italiana, Milan, O. Capriolo, 1974.
* Ricerca sul sistema creditizio — Recherche sur le système du crédit], Quadro generale, avec Tommaso Padoa-Schioppa, Rome, Ente per gli studi monetari, bancari e finanziari, Luigi-Einaudi, 1976.
* Che cosa si produce come e per chi. Manuale italiano di microeconomia, avec Onorato Castellino, Mario Deaglio, Elsa Fornero, Sergio Ricossa, Giorgio Rota, Turin, Giappichelli, 1978.
* Il sistema creditizio e finanziario italiano. Relazione della Commissione di studio istituita dal Ministro del tesoro, Rome, Istituto Poligrafico e Zecca dello Stato, 1982.
* L’Italia e la Repubblica federale di Germania in cammino verso l’unione economica e monetaria europea — L’Italie et la RFA en marche vers l’union économique et monétaire européenne, avec Franco Bruni, Milan, Centro di economia monetaria e finanziaria, Università commerciale Luigi Bocconi, 1989.
* Autonomia della Banca centrale, inflazione e disavanzo pubblico : osservazioni sulla teoria e sul caso italiano — Autonomie de la Banque centrale, inflation et déficit public, avec Franco Bruni, sous la direction de Mario Arcelli, Il ruolo della banca centrale nella politica economica, Bologne, Il Mulino, 1992. ISBN 88-15-03754-3.
_ * Il governo dell’economia e della moneta. Contributi per un’Italia europea, 1970-1992, Milan, Longanesi, 1992. ISBN 88-304-1099-3.
* Il mercato unico e l’Europa di domani. Rapporto della Commissione europea, Milan, Il Sole-24 Ore libri, 1997. ISBN 88-7187-815-9.
* Intervista sull’Italia in Europa, Rome-Bari, Laterza, 1998. ISBN 88-420-5090-3.
Introductions, préfaces et présentations
* Introduzione à Luigi Einaudi, Il mestiere della moneta, Turin, UTET libreria-Ed. di banche e banchieri, 1990. ISBN 88-7750-045-X.
* Prefazione avec Paolo Mieli à Spadolini a Milano. Il Corriere della Sera e la Bocconi. Articoli e discorsi, 1968-1994, Milan, Rizzoli, 1995. ISBN 88-17-84435-7.
* Postfazione à Enrique Barón Crespo, L’Europa all’alba del terzo millennio, Venise, Marsilio, 1997. ISBN 88-317-6623-6.
* Prefazione à Vincenzo Visco, Il fisco giusto. Una riforma per l’Italia europea, Milan, Il Sole-24 Ore, 2000. ISBN 88-8363-058-0.
* Prefazione à Alberto Alesina, Senso non comune. L’economia oltre i pregiudizi, Milan, EGEA, 2002. ISBN 88-8350-019-9.
* Prefazione à Marzio Achille Romani, Luigi Einaudi-Luigi Albertini. Lettere (1908-1925), Milan. Fondazione Corriere della Sera, 2007.
* Presentazione avec Franco Bassanini de la Commission pour la libération de la croissance française présidée par Jacques Attali, Liberare la crescita. 300 decisioni per cambiare la Francia, Milan, Università Bocconi-Rizzoli, 2008. ISBN 978-88-8350-132-6.
* Prefazione à Kishore Mahbubani, Nuovo emisfero asiatico. L’irresistibile ascesa dell’Est, Milan, EGEA-Università Bocconi, 2011. ISBN 978-88-8350-156-2.
Décorations
* Commandeur de l’Ordre du Mérite de la République italienne, 1992.
* Chevalier de grand-croix de l’Ordre du Mérite de la République italienne, « sur initiative du président de la République » Carlo Azeglio Ciampi, 2004.
Notes et références
Notes
1. ↑ Mario Monti est nommé sénateur à vie par le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, pour ses mérites quant à la vie sociale et économique italienne et pour ses travaux à la Commission européenne.
Références
- ↑
(en) « Italy Front-Runner Seen as Political Outsider » [archive],
Alessandra Galloni et Stacy Meichtry, The Wall Street Journal, 11 novembre 2011
- ↑
(it) « Il Professore e il pressing dei partiti
"Scelgo io ministri e programma" » [archive],
La Repubblica, 11 novembre 2011
- ↑
(fr) « L'Italie se dirige vers un gouvernement
dirigé par Monti » [archive],
Euronews, 10 novembre 2011
- ↑
(en) Biographie complète de Mario Monti, sur le site
de la Comission trilatérale [archive]
- ↑
(en) Les membres du Steering Committee de Bilderberg [archive]
- ↑
(en) Une nouvelle stratégie pour le marché unique [archive]
- ↑
(en) Site du Groupe Spinelli - Liste des membres [archive]
- ↑
(it) « « L'investitura di Monti per il dopo de Berlusconi » [archive] »,
La Stampa, le 24 juillet 2011
- ↑
(fr) « Italie: Monti nommé sénateur à vie » [archive],
Agence France-Presse, citée par Le Figaro, 9 novembre 2011
- ↑
(it) « Il Professore e il pressing dei partiti
"Scelgo io ministri e programma" » [archive],
La Repubblica, 11 novembre 2011