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Hollande veut rompre avec l’austérité, se distinguer de Sarkozy

mardi 15 mai 2012

http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE84E06S20120515?sp=true

mardi 15 mai 2012 13h12

PARIS (Reuters) - François Hollande a marqué mardi, dès son premier discours de président de la République, une forte volonté de rupture avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy et les politiques d’austérité voulues par l’Allemagne dans l’Union européenne.

Le septième président de la Ve République française, le deuxième issu du Parti socialiste, a réaffirmé sa promesse de "redresser le pays dans la justice" et estimé que la France avait besoin d’"apaisement" et de "réconciliation".

"La première condition de la confiance retrouvée, c’est l’unité de la nation" mais "la confiance c’est aussi l’exemplarité", a-t-il déclaré avant de décliner la façon dont il concevait son mandat de chef de l’Etat.

"Je fixerai les priorités mais je ne déciderai pas de tout ni à la place de tous (…) Le pouvoir d’Etat sera exercé avec dignité mais simplicité, avec une grande ambition pour le pays et une scrupuleuse sobriété dans les comportements", a-t-il poursuivi -autant de critiques en creux de la façon dont Nicolas Sarkozy a exercé le pouvoir ces cinq dernières années.

Il a promis d’ouvrir "une nouvelle voie en Europe" en proposant à ses partenaires européens un pacte qui allie la croissance à la restauration des comptes publics.

"En ce jour, bien des peuples et d’abord en Europe nous attendent et nous regardent. Pour surmonter la crise qui la frappe, l’Europe a besoin de projets, elle a besoin de solidarité, elle a besoin de croissance", a-t-il dit.

"A nos partenaires, je proposerai un nouveau pacte qui alliera la réduction nécessaire des dettes publiques avec l’indispensable stimulation de l’économie", a-t-il poursuivi.

À BERLIN

Le nouveau président doit s’envoler dans l’après-midi pour Berlin, où il rencontrera la chancelière Angela Merkel pour tenter d’obtenir une renégociation du pacte européen de discipline budgétaire pour stimuler la croissance.

Il a rendu hommage à l’apport de ses prédécesseurs -Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand, Jacques Chirac. Mais pour Nicolas Sarkozy, il s’est borné à adresser des voeux "pour la nouvelle vie qui s’ouvre à lui".

Le président sortant l’avait accueilli au bas du perron de l’Elysée, devant plusieurs centaines de journalistes, photographes et cameramen et une unité de gardes républicains.

Les deux hommes ont échangé une première poignée de main, puis de nouveau sur le perron pour les photographes.

Ils ont ensuite eu un entretien de 35 minutes, un peu plus long que ce qui était prévu par le protocole.

Nicolas Sarkozy devait attirer l’attention de son successeur sur des dossiers délicats n’ayant pas vocation à être rendus publics, lui remettre éventuellement des notes sur ces sujets, et évoquer le sort de certains de ses collaborateurs.

Après quoi le chef d’Etat-major particulier du président de la République a informé François Hollande, nouveau chef des armées, des procédures relatives à la dissuasion nucléaire.

Nicolas Sarkozy et François Hollande ont rejoint dans le hall leur conjointe respective, Carla Bruni-Sarkozy, en tailleur pantalon sombre, et Valérie Trierweiler, en robe noire et veste blanche, pour échanger encore quelques mots.

PLUIE BATTANTE

Le président sortant et son épouse ont gagné leur voiture main dans la main et ont quitté l’Elysée avec un dernier salut de la main au personnel rassemblé dans la cour d’honneur.

Le nouveau couple présidentiel n’a pas attendu leur départ pour gagner les salons où se s’est poursuivie la cérémonie selon un rite bien rodé en présence de 400 personnes -représentants des corps constitués, des autorités administratives, judiciaires et religieuses et des partenaires sociaux, ainsi qu’une trentaine d’invités personnels de François Hollande, dont quatre anciens premiers ministres socialistes et une dizaine de lauréats français de prix Nobel.

On pouvait aussi reconnaître la fille de François Mitterrand, Mazarine Pingeot, l’homme d’affaires Pierre Bergé et la première secrétaire du PS Martine Aubry.

François Hollande, suivi par les présidents des deux assemblées, est entré au son d’un air de Jean-Philippe Rameau dans la salle des fêtes, où le président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré a proclamé les résultats de l’élection présidentielle.

Puis le chef de l’Etat s’est vu présenter le grand collier de Grand maître de l’Ordre national de la Légion d’honneur composé de 16 anneaux d’or, avant de prononcer son allocution devant une fenêtre donnant sur le parc fleuri de l’Elysée.

Contrairement à Nicolas Sarkozy, dont la famille recomposée était présente lors de son investiture le 16 mai 2007, le nouveau chef de l’Etat n’avait invité à cette cérémonie ni ses enfants ni ceux de Valérie Trierweiler.

Le président et sa compagne ont fait le tour des invités.

Après leur départ, l’ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy a dit ressentir "une joie profonde" et salué une manifestation "d’autant plus forte qu’elle est simple".

Après avoir passé en revue des unités des trois armées dans le parc de l’Elysée, François Hollande, a parcouru sous une pluie battante les Champs-Elysées en saluant les Parisiens par le toit ouvrant de sa DS5 et a ravivé, le costume trempé et l’air grave la flamme du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

A son retour à l’Elysée, à une journaliste qui lui demandait s’il ne craignait pas la pluie qui avait transformé son costume en éponge, il a répondu : "Je ne crains rien".

Elizabeth Pineau, Yann Le Guernigou, Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse

2 Messages de forum

  • Impair de Jouyet qui annonce Ayrault à Matignon

    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRPAE84E03520120515

    mardi 15 mai 2012 12h12

    PARIS (Reuters) - Le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF) Jean-Pierre Jouyet, un proche de François Hollande, a quasiment annoncé la nomination à Matignon de Jean-Marc Ayrault au poste de Premier ministre, un impair que lui a reproché aussitôt Ségolène Royal et qu’il a regretté.

    Le maire de Nantes et président du groupe PS à l’Assemblée est présenté comme favori pour le premier choix du nouveau chef de l’Etat, mais il ne doit être rendu public que mardi après-midi par le secrétaire général de l’Elysée.

    "Je pense qu’il y a un favori donné par la presse qui reste le grand favori pour être Premier ministre", a dit Jean-Pierre Jouyet sur RTL. "Je pense qu’il sera nommé tout à l’heure", a-t-il ajouté, interrogé sur le cas de Jean-Marc Ayrault.

    Plus tard sur BFM TV, Jean-Pierre Jouyet a regretté implicitement ces propos, expliquant : "J’ai encore vu ce matin que je n’étais pas fait pour la politique".

    Jean-Pierre Jouyet, camarade de promotion de François Hollande à l’ENA, est un ami très proche du nouveau président, mais les liens s’étaient distendus après l’entrée au gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2007-2008 comme secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

    La candidate PS de 2007 Ségolène Royal a vivement critiqué son annonce prématurée, en parlant de "gaffe".

    "Ce n’est pas bien de faire cela parce qu’il faut respecter les institutions de la République française et c’est au secrétaire général de l’Elysée d’annoncer sur le perron de l’Elysée, et sur instruction du président de la République, qui sera le chef du gouvernement, et à personne d’autre, et certainement pas à quelqu’un qui veut faire croire qu’il est dans le secret", a-t-elle dit sur BFM TV.

    Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse

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