Les élections démocratiques bourgeoises sont des moments forts de la vie politique pour les capitalistes. Nous l’écrivions dans un texte récent, chacune de ces élections est une rixe où les différents segments de la classe dominante, regroupée sous différentes bannières politiques (libéral, PQ, CAQ, QS, ON) s’affrontent, se chicanent, se crêpent le chignon, se dénigrent publiquement, et mentent effrontément, s’exposant ainsi publiquement dans toute la laideur de leur opportunisme sans principes. Tous les coups sont permis pour tromper les salariés et pour les amener à voter (1).
Le temps d’une mise en scène coûteuse (33 jours de mascarade et 100 millions de dollars), le temps du lent déroulement de ce « spectacle » médiatique navrant – que les médias à la solde ont mission de rendre excitant alors qu’il n’est qu’ennuyant et une perte de temps. Les ténors politiques bourgeois espèrent que quelques milliers d’électeurs trompés leur accorderont leur bulletin et une visite au bureau de scrutin. Puis, le figurant député d’arrière-ban, enfin sélectionné, vous oublierez cher électeur promesses, mensonges et duperies, et le spectacle de l’impuissance se poursuit.
Pour comprendre le motif de cette mise en candidature du milliardaire des communications (50% des médias au Québec), il faut se rappeler les raisons de cette prise de bec électorale entre les différentes factions bourgeoises. Par cette billevesée électoraliste, la faction péquiste espère arracher quelques comtés supplémentaires afin d’obtenir une majorité à l’Assemblée des simagrées pour ensuite mieux attaquer les salariés.
En effet, à l’élection bidon de 2012, la population québécoise, dans sa grande sagesse, avait refusé d’accorder une majorité aux fourbes péquistes, plaçant la clique « souverainiste » en état de vulnérabilité. Situation de faiblesse gouvernementale que les autres factions de la bourgeoisie représentées à l’Assemblée (PLQ, CAQ, QS) utilisent pour faire « chanter » la clique péquiste. La présente mascarade électorale vise, non pas à résoudre les problèmes de la crise économique systémique et du chômage endémique, mais à changer l’allégeance de quelques députés d’arrière-ban, en profitant de l’effondrement de la clique Caquiste, de laquelle le grand capital désespère, et ceci afin de forger une majorité à la botte de la matrone multimillionnaire et de son mari, petit homme d’affaires fédéraliste stigmatisé, et de leur poulain milliardaire (ex-maoïste du PCO) afin de mener sereinement toutes les agressions requises contre les salariés victimes de la crise.
Le milliardaire des médias est donc assigné dans un comté Caquiste, une transfuge étudiante, ayant acquise sa notoriété sur le dos des étudiantes en guerre contre toutes les cliques bourgeoises de l’Assemblée nationale, est aussi assignée à un comté Caquiste (voilà bien l’indice qu’il ne suffit pas d’être féministe pour participer à la lutte de libération féminine).
La chose est toute simple à analyser, cette élection bidon constitue la mise à mort de la clique Caquiste qui n’est plus utile à la grande bourgeoisie d’affaire chauvine québécoise qui a décidé de reconcentrer ses appuis – ses acquis – dans ses deux paniers préférés, les péquistes et les libéraux. Les cliques solidaristes et nationalistes servant de faire valoir et de repoussoir pour les deux précédentes.
Pour distraire la galerie des électeurs aigris, les commentateurs politiques hypocrites ergotent et s’agiotent à propos de la foi « souverainiste » du milliardaire converti ; de la vocation éthique « démocratique » de ce poncif qui n’a jamais hésité à congédier un plumitif qui ne chantait pas selon le cantique imposé lors de la cérémonie des supplétifs.
Depuis quelques jours d’ex-pseudo progressistes pétitionnent pour que leur maître séant – et ex-camarade maoïste, devenu par son père milliardaire, – ne se départissent pas de ses actions monopolistiques sur l’empire médiatique québécois nationaliste chauvin. C’est vous dire jusqu’à quel niveau de caniveau peuvent s’affaisser ces dégénérés.
N’ayez crainte peuple circonspect, ce matamore capitaliste ne songe nullement à séparer le Québec du Canada, « option » réactionnaire que vous êtes plus de 61% à rejeter ex cathedra. Le Parti québécois n’a jamais œuvré pour l’indépendance du Québec, il ne milite même pas pour la « souveraineté » des Québécois, et ce n’est pas aujourd’hui que ce parti va s’atteler à séparer le Québec de la Confédération canadienne qui lui apporte des milliards de dollars à partager entre les amis du régime (interrogez le mari de Pauline). Récemment, la « souverainiste » Marois déclarait vouloir conserver le dollar canadien honni (l’instrument le plus important d’une politique économique « souveraine ») et se battre, in fine, pour obtenir un siège de thuriféraire à la Banque du Canada (2).
Les péquistes espèrent simplement rallier quelques votes d’électeurs mystifiés par leur phraséologie nationaliste esquintée, ce en quoi les « faiseux d’élections nationalistes » visent une frange de l’électorat de Québec Solidaire et d’Option Nationale, pas grand-chose électoralement parlant direz-vous, mais n’oubliez pas que dans certains comtés convoités la joute électorale se perdra ou se gagnera par quelques voix.
Pour le reste, la candidature du fils à papa milliardaire ne présente aucun intérêt que de savoir que les menaces d’attaques contre la classe ouvrière et les autres salariés va s’accentuer après la présente mascarade électorale de cette élection bidon. Mais nous de la classe ouvrière nous les attendons de pied ferme dans la rue et dans nos usines, dans nos chantiers et nos ateliers, dans nos quartiers et nos cités. Ça va chauffer cet été.
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(1) http://www.les7duquebec.com/actuali… (2) http://www.ledevoir.com/politique/q…