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La vraie question... et la réponse qui dérange !

samedi 6 décembre 2014 (Date de rédaction antérieure : 6 décembre 2014).

La vraie question…

…et la réponse qui dérange

A l’heure ou Hollande "improvise" un détour par Moscou dans l’espoir de marchander une reddition du Donbass, à l’heure où le PS prétend se refaire une santé, il n’est pas inutile de revenir brièvement sur le débat qui a agité "la gauche de la gauche" du PCF, suite à l’article de "Vive le PCF" ostracisant la Russie de Poutine comme quasiment néofasciste…

http://vivelepcf.fr/3592/le-pen-se-finance-chez-poutine-comme-la-plupart-de-lextreme-droite-europeenne-doublement-revelateur/

Faute de pouvoir nous exprimer dans la rubrique "commentaires" de ce site, où nous ne sommes donc manifestement pas les bienvenus…, voici le bref billet que nous avons adressé à nos correspondants, et qui reprend l’essentiel de ce qu’était notre commentaire proposé :

"La vraie question…

Une polémique est née au sein de la "gauche de la gauche" du PCF, au sujet de la Russie actuelle, et de son rôle dans la vie politique en Europe, et jusque dans notre belle "démocratie"…

La Russie serait-elle une base arrière, et même financière, de la montée du social-fascisme en occident ?

Il devrait être clair que ce "renouveau" a ses racines :

_dans l’approfondissement de la crise de l’impérialisme US rebaptisé "mondialisation"

_dans la dérive opportuniste et déjà démagogique des "gauches" social-démocrates et révisionnistes.

Le fait que la Russie, en voie d’asphyxie, soit tentée, pour résister à la pression occidentale, de manipuler ces forces "nouvelles" du national-populisme n’est qu’une autre conséquence de cette crise…

Devons nous, pour cette raison, effectivement litigieuse, nous associer au front efficacement constitué par les médias à la botte de l’impérialisme US, et de ses supplétifs réellement néonazis en Ukraine ?

Quelle peut être la perspective politique d’un véritable front antifasciste et anti-impérialiste dans l’Europe actuelle ?

Où se trouve, actuellement, un tel front en Europe ?

Telle est …

la vraie question…

La première question concrète qui doit déterminer notre attitude vis à vis de la Russie, est la nature sociale et économique de son état actuel. S’agit-il d’un état impérialiste ? En quoi répondrait-il à la définition léniniste de l’impérialisme ?

Cela suppose non seulement que le capital financier russe joue le rôle prépondérant dans son propre pays, mais qu’il aurait, en outre, la capacité d’exercer sa domination financière sur d’autres pays, et d’en extraire les superprofits spéculatifs d’investissements industriels et commerciaux.

Les seules ressources encore "exportables" de la Russie sont des matières premières, du gaz, du pétrole, qu’elle ne peut faire fructifier dans sa propre industrie, ruinée depuis la chute de l’URSS.

Le capitalisme russe, tout à fait rétrograde et réactionnaire, peine encore à se structurer en capitalisme d’état, stade "début du 20e siècle"(voire "fin du 19e"…), tel qu’il fut pour toutes les autres "grandes nations" sur la scène internationale.

Ses réactions incontestablement nationales-populistes sont simplement à l’avenant de cet état de fait. Le fait de soutenir toutes les forces qui peuvent déstabiliser les VRAIS impérialismes US et UE dénote simplement une stratégie de résistance cohérente, et même une grande intelligence de la situation.

La vraie question est :

La résistance des INDEPENDANTISTES du Donbass

(et non des "séparatistes")

est-elle, oui ou non, une lutte antifasciste et anti-impérialiste ?

La gauche communiste prolétarienne a-t-elle

la possibilité de s’y exprimer

et de faire avancer un projet politique socialiste ?

A l’évidence, la réponse est OUI,

aux deux questions.

En tirer les conséquences qui s’imposent à tout marxiste-léniniste ne doit pas nous empêcher de rester lucides, ni de savoir trouver la juste limite, selon l’évolution des circonstances concrètes."

***********

***

Ce billet n’a suscité aucune réaction, sauf de la part de Danielle Bleitrach, sociologue bien connue, et dans cette mouvance en marge du PCF, une des personnalités les plus progressistes, qui s’est notamment exprimée sur le sujet par une série de reportages particulièrement passionants, sur son blog :

https://histoireetsociete.wordpress.com/

La réaction,aussi rapide que brève, de D. Bleitrach, tenait en un seul mot :

"d’accord…"

Ce à quoi nous avons tenté de répondre, en vue de développer un peu le dialogue… :

"Chère camarade Danielle BLEITRACH,

J’ai évidemment pris bonne note de votre bref mais significatif mot d’encouragement…

Face au trouble qui se propage dans la gauche française en voie de déliquescence complète, l’heure doit être à la clarification, voire à la simplification, autour de quelques fondamentaux en liens avec les réalités immédiates que nous vivons, si nous voulons encore sauver la moindre parcelle de réactivité, les dernières flammèches vacillantes, possiblement…

On trouve encore assez de gens de tous bords et de tous milieux pour s’épancher en torrents de logorrhées antifascistes, mais chacun voyant le fasciste chez l’autre, cela n’a plus guère de signification.

En Ukraine, ceux qui revendiquent leur affiliation au nazisme sont clairement du côté du pouvoir mis en place à Kiev par l’occident "libéral", qui y envoie aujourd’hui ses sous-fifres pour gouverner de si fameux "patriotes"…

Au Donbass il y a bien des nationalistes qui ne sont pas tous "de gauche", mais ils ne sont pas non plus du genre à collaborer et à se soumettre à une puissances étrangère au nom de leur propre patrie.

C’est même plutôt ce qui rend leur situation si difficile, car ils ont tendance à n’en faire qu’à leurs têtes plutôt que selon celle qui voudrait les chapeauter à sa guise…

La fraternité slave n’est pas synonyme de servitude, et ne saurait le devenir durablement. C’est aussi une leçon de l’histoire.

Le peuple du Donbass ne se considère certainement pas comme un pion sur un jeu d’échecs géostratégique.

Et nous n’avons pas non plus à les faire avancer vers telle ou telle case qui arrangerait nos jeux politiques hexagonaux ou autres…

Si le droit des peuples à disposer d’eux-même fait encore vraiment partie de notre crédo, il nous suffit d’écouter leurs appels :

http://solydairinfo.wordpress.com/_____le-texte-original-de-lappel-des-mineurs-de-donetsk_____/

http://solydairinfo.wordpress.com/2014/11/18/361_en_nouvelle-russie_on_ne_lache_rien/

http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/11/10/2032_donetsk_appel_d_octobre_/

Ils sont suffisament simples et éloquents.

Malgré leurs souffrances, qui ramènent ce coin de Terre avant le milieu du siècle précédent, non seulement ils n’ont pas décidé d’abdiquer, mais ils revendiquent de vivre en paix sur l’intégralité de leur territoire national, et avec un effort de tolérance, de justice sociale, et de démocratie non galvaudée qu’on ne retrouve plus guère ailleurs.

Il est inévitable que selon nos inclinations idéologique nos sympathies aillent plutôt vers telle ou telle tendance qui s’exprime chez eux, mais reconnaissons-leur le droit d’acceder à leur indépendance ensemble, car c’est manifestement ce qu’ils revendiquent eux-mêmes !

Je n’ai pas eu l’occasion de découvrir leur culture autrement qu’en déchiffrant laborieusement leurs diverses communications sur le net, (et en lisant vos reportages…), mais il semble que l’héritage de l’Union Soviétique et de la Révolution d’Octobre fasse profondément partie de leur culture, indépendamment de leurs choix politiques manifestés.

Le point de vue des communistes marxistes-léniniste doit être, en tout état de cause, le soutien aux luttes anti-impérialistes et antifascistes en priorité absolue.

Tous ceux qui, se considérant eux-même de gauche, pensent avoir la moindre part à l’héritage soviétique, et tout simplement les progressistes, pacifistes et humanistes réellement démocrates et conséquents devraient logiquement s’unir pour apporter aide et soutien à cette simple cause :

_Le droit à l’indépendance du peuple du Donbass.

_Le droit à la reconnaissance des Républiques Populaires déjà constituées.

_Le droit de s’unir entre elles au sein d’une entité Nouvelle-Russie, telle qu’ébauchée avant l’agression généralisée des troupes de Kiev.

_Le droit de retrouver l’intégrité des territoires des Oblasts de Donetsk et Lougansk, sur lesquelles elles se sont constituées.

Ce sont les conditions pour lesquelles leur combat continue, indépendamment de toutes les tractations diplomatiques qui se nouent autour.

Leur réalisation doit donc être aussi l’objectif de notre action de soutien !

Cet objectif doit être le pôle d’unité de l’action de la vraie gauche française, s’il en reste…

En vous remerciant encore pour votre approbation de mon modeste billet :

"La vraie question".

Luniterre

**********

***

A l’heure actuelle, nous restons dans l’attente de la suite du débat…

NOTE :

Un article complet sur le sujet, "Ukraine, Donbass, Républiques Populaires, Ne rien lâcher !!" a été récemment publié ici même :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8221

repris naturellement de :

TRIBUNE MARXISTE-LENINISTE

http://tribunemlreypa.wordpress.com/2014/11/27/2086_donbass_republiques_populaires_ne_rien_lacher/

Cet article a également été republié sur :

PCF Bassin :

http://www.pcfbassin.fr/37-politique-internationalea/russie/21885-ukraine-donbass-republiques-populaires-ne-rien-lacher

Le Grand Soir :

http://www.legrandsoir.info/ukraine-donbass-republiques-populaires-ne-rien-lacher.html

Agoravox :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ukraine-donbass-republiques-160028/

2 Messages de forum

  • étudier, comprendre, réfléchir, inventer 7 décembre 2014 06:40, par un camarade, un vrai

    En quelques mots, je voudrais proposer un angle de vue différent. Les communistes se divisent sur ce sujet comme sur d’autres car ils n’étudient pas la réalité concrète d’un point de vue concret avec les outils scientifiques du marxisme. Beaucoup répètent comme des perroquets ce qu’ils ont compris ou appris mais ne l’applique pas vraiment. Car quand on applique la théorie à la réalité, c’est pour la prévoir, la modéliser. Si le modèle est trop simple il n’expliquera pas beaucoup de chose. Et ce qui ne s’explique pas met en colère certains qui tranchent avec la théorie alors qu’il ne font que mettre en évidence leur ignorance et leur refus d’ajuster leur modèle concret.

    Pour avoir un débat, il faut comprendre le mouvement de l’Histoire que nous vivons en ce moment. Je me souviens d’une discussion avec mes camarades communistes étudiants à la faculté en septembre 1991. Devant leur impuissance à comprendre ce qui s’était passé, je me souviens leur avoir dit de croire en ce qu’ils avaient appris, que la lutte des classes ne cessent pas et que quand la classe ouvrière est moins forte, affaiblie, défaite, la bourgeoisie, les bourgeoisies s’affrontent encore plus âprement entre elles.

    Et donc elles s’affaiblissent entre elles et des points de faiblesses apparaissent. C’est ce qui s’est passé en Russie où le pouvoir des contre-révolutionnaires ouvertement déclarés a du affronter deux ans après une tentative de révolution, en octobre 1993. La CIA a voulu se servir de ces événements pour affaiblir un rival potentiel, continuer de mettre à genou la Russie et empêcher une renaissance de l’Union Soviétique. Elle a même dépêché des tireurs embusqués comme elle le fait dans d’autres circonstances pour tirer sur la foule et la rendre plus offensive. L’appareil de sécurité qui n’avait pas perdu complètement la main en a profité pour aider les insurgés en dépêchant de jeunes soldats volontaires de l’école du KGB mais cela n’a pas été suffisant pour renverser le pouvoir de l’époque. Quand Poutine, après un véritable tour de magie entre lui, Primakov et le procureur général de Russie, a fait dégagé fermement et poliment le clown Eltsine, alcoolisé longuement et durablement au préalable. Avec le résultat prévisible que l’on connait aujourd’hui et que les USA ont essayé d’empêcher par l’intimidation à chaque étape de son développement (Koursk, attentats terroristes à Moscou et à Beslan).

    Ces points de faiblesse ont permis aux peuples d’Amérique Latine de se libérer de l’étau de l’Impérialisme. Il y a même des communistes qui les traitent de petits-bourgeois, de bourgeoisie nationale montrant ainsi leur impuissance à comprendre réellement et concrètement les choses, les événement comme ils se produisent. Ce genre de communistes il y en a toujours eu. Et les russes nous donnent une leçon dans ce domaine aussi. Sur internet, sur la voix de la Russie, une information amusante, absolument non-scientifique, affirmait, il y a peu qu’un russe avait découvert un composant informatique vieux de 250 millions d’années et qu’une civilisation antéhumaine existait sur Terre à cette époque. En cherchant en russe, la source de cette information, je suis tombé sur l’explication scientifique (ce n’était qu’un fossile) et une autre plus drôle de communistes de la région expliquant que c’était la carte du parti communiste de cette civilisation disparue. N’importe qui peut se déclarer communiste et affirmer ce qu’il veut. Il y en a même qui font semblant de savoir et qui sont de vrais ennemis et quand on milite on arrive bien à les repérer si on sait qu’ils peuvent exister. Cela ont une grande capacité de mimétisme et il faut les juger à leur action et non à leur dire (en général, ils viennent pour écarter, diviser, briser).

    Concernant la Chine, pour comprendre ce qui se passe, je dirais que les chinois (comme les russes d’ailleurs) ont compris qu’exterminer la bourgeoisie n’a servi à rien, ou du moins à n’avoir qu’un avantage temporel, une légère longueur d’avance temporaire. C’est ce que fait l’impérialisme, les capitalistes quand il extermine à plus grande échelle d’ailleurs. Il vaut mieux mener la lutte des classes et dans un premier temps neutraliser son ennemi par ses points faibles. L’avidité de la bourgeoisie est sans limite et les chinois et les russes l’ont gavé comme une dinde. Aussi bien la leur que la supranationale. Mais ce temps est terminé comme le montre l’actualité mondiale.

    • étudier, comprendre, réfléchir, inventer 7 décembre 2014 12:07, par ccrods

      Je n’ai absolument rien compris…
      Quel rapport ?
      La Russie est un pays du tiers monde auquel les impérialistes, en deux semaines, ont provoqué une terrible crise économique.
      Leur monnaie a chutée de presque 50%, le prix de ses exportations, qui comptent pour 70% de leurs entrées, de autres 40%.
      Elle ne produit presque rien comme marchandises industrielles, sauf quelques armes.
      Tous leurs profits (des oligarques) fuient aux paradis fiscaux, à l’étranger.
      En agriculture, ils importent les semences, les engrais, les machines agricoles, le générateurs électriques.
      En produits de consommation interne, ils s’habillent (la petite bourgeoisie pro occidentale), prenant leur voitures, leurs luxes, l’électronique, les meubles (chez IKEA), la moitié des produits des supermarchés, des vêtements, de autres chez les pays autres. Eux, les russes ? Ils ne produisent que la plus basse qualité ( et en faible quantité car même ce marché est pris) pour les prolos.
      C’est cela un "pays impérialiste" ?. Arrêtons la rigolade.
      Il est possible que des gens veuillent bien se bercer des illusions, mais cela sert à quoi ?
      D’autres parlent BRICS…tout d’abord, il n’a jamais eu un pacte ou des accords entre eux d’une nature forte, réelle, que l’on puisse prendre pour une alliance offensive anti impérialiste ; deux, ce sont des pays capitalistes avec des caractéristiques semblables à la Russie. Dépendants, le veuillent ou pas des véritables pays impérialistes.

      D’autres de la Chine…"premier économie mondiale"…surement… Quand ils sont payés en monnaie de singe avec un dollar qui se déprécie toujours et "leurs" entreprises appartiennent à hauteur de 60% au capital impérialiste étranger. Le jour où les prix de la main d’oeuvre chinoise seront "pas concurrentiels" fini la Chine.

      Et finalement, quel intérêt de changer les capitalistes anglo saxons (plus l’appui d’autres) pour les capitalistes chinois ou russes ?

      Profiter des contradictions entre ces pays, d’accord, mais s’aligner derrière des gouvernements qui n’apparaissent pas, et de loin, comme quelque chose d’approchant des idées socialistes…
      S’ils luttent vraiment (c’est à voir, car l’offensive économique anti russe n’est pas finie ; le volet SWIFT est une arme formidable qui n’a pas été déployée) contre un bloc impérialiste occidental, les travailleurs ont intérêt à frapper ensemble mais aussi à marcher bien séparés…car mes amis et camarades se trouvent parmi les travailleurs russes et/ou chinois (ou des bricks) et surtout pas des pourris qui sont à leur tête.

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