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USA - 20 juillet 2015 - Le dollar fort fait son grand retour

lundi 20 juillet 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 20 juillet 2015).

Le dollar fort fait son grand retour

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Monnaies samedi 18 juillet 2015

Servan Peca

Avec la fin des crises grecques et chinoises, rien ne semble plus pouvoir stopper l’ascension du billet vert. L’imminence d’une hausse de taux dirige des milliards de capitaux vers les Etats-Unis

Janet Yellen l’a dit tout net. La présidente de la Réserve fédérale (Fed) a de nouveau plaidé mercredi pour une hausse imminente des taux directeurs aux Etats-Unis, après sept ans de taux zéro et trois programmes de soutien à l’économie. Si tout se poursuit comme prévu – si l’activité et l’emploi continuent de s’améliorer, « la situation devrait justifier une normalisation de la politique monétaire », a-t-elle expliqué devant le Congrès.

Les premiers effets de cette déclaration n’ont pas tardé. Le dollar s’est apprécié. Le Bloombergdollar spot index, un indice qui compare l’évolution de la monnaie américaine par rapport à celle de dix autres devises, a ainsi connu sa meilleure semaine depuis avril. Et il est au plus haut depuis dix ans (voir graphique).

Ce vendredi, le dollar valait 1,0860 face à l’euro. Face à un franc toujours aussi solide, il est remonté jusqu’à 0,96, alors que l’euro, lui stagne à 1,0430 franc. Face à son voisin canadien ou à son cousin néozélandais, le « greenback » atteint des niveaux qui n’avaient plus été observés depuis cinq ou six ans. Bref, le dollar fort fait son retour.

Si la Fed a servi de déclencheur, rien ne semble aujourd’hui pouvoir stopper son ascension. Paradoxalement, elle s’est accélérée durant la semaine où le soulagement est venu d’Europe et d’Asie. La Grèce et ses créanciers se rapprochent d’un nouvel accord, tandis qu’en Chine, les marchés financiers sont stabilisés. Selon toute logique, l’euro aurait dû profiter de l’éloignement du risque de Grexit. Mais Mario Draghi est passé par là. Jeudi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a réaffirmé sa volonté de maintenir une politique accommodante. La perspective de nouvelles injections de liquidités dilue la valeur de la monnaie unique.

A l’inverse, l’anticipation d’une hausse de taux aux Etats-Unis, et donc d’actifs mieux rémunérés, bénéficie à la devise américaine, en attirant les capitaux outre-Atlantique. Selon les données publiées vendredi par le Trésor américain, les Etats-Unis ont d’ailleurs accueilli 76,5 milliards de dollars de capitaux supplémentaires, durant le seul mois de mai. C’est deux fois plus qu’en avril.

A l’œuvre, le jeu du différentiel de taux, sur lequel « tout le monde est désormais concentré », résume un analyste japonais questionné jeudi soir par l’agence Reuters. Un élan par ailleurs soutenu par les marchés boursiers américains, grisés par les bons résultats d’entreprises.

Pour Thomas Stücki, ancien responsable des réserves de la BNS, désormais chef des investissements à la Banque Cantonale de Saint-Gall, l’une des raisons fondamentales du renouveau du dollar est à trouver dans les coffres des banques centrales, notamment asiatiques.

Là-bas, « les réserves augmentent continuellement. Cela va contribuer à alimenter la demande en dollars dans les prochaines années », écrit-il dans une note publiée cette semaine. Mais Thomas Stücki prévient, la hausse ne sera pas sans heurts : « Le dollar sera encore soutenu ces prochains mois par le débat sur la hausse de taux. Mais lorsqu’il sera terminé, les impulsions vont manquer. » Par contre, « des pertes de valeur de 30%, comme celles observées entre 2001 et 2007, ne devraient plus avoir lieu ».

L’hypothèse d’un dollar qui va monter dans les prochains mois est partagée par une foule d’investisseurs. Dans son dernier sondage des gérants de fonds, Bank of America Merrill Lynch indique que le « pari » le plus populaire du moment est de miser sur la hausse du dollar, avec 37% des réponses. Les 150 investisseurs interrogés – qui pèsent quelque 400 milliards d’actifs sous gestion – sont aussi une nette majorité à considérer que le billet vert reste sous-évalué.

De l’avis de Credit Suisse, Janet Yellen a été si claire dans ses intentions que la question n’est plus de savoir si la Fed va relever les taux mais plutôt à quel rythme elle le fera. Autrement dit : la question n’est plus de savoir si le dollar va monter, mais à quelle vitesse.

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