La mondialisation a favorisé l’émergence d’entreprises douteuses qui disparaissent après avoir brassé beaucoup d’argent. Exemple avec la société luxembourgeoise Periflex International Consulting SA, anciennement dirigée par Alfons van Pelt.
Les entreprises qui flirtent à la frontière de la légalité et des activités mafieuses sont de plus en plus nombreuses dans notre économie mondialisée. Elles ne sont pas illégales, pourtant elles servent souvent de paravent à des activités peu louables. La plupart du temps, elles sont créées dans des pays où la fiscalité est très accueillante ; elles ont un ou plusieurs établissements dans des paradis fiscaux ; leurs dirigeants sont rarement identifiables et leurs activités généralement obscures. Mais elles brassent beaucoup, beaucoup d’argent. Mais le Grand-duché n’est qu’une boite à lettres pour Periflex International Consulting, créée en octobre 1998 : l’adresse de la société se trouve chez Vainker et Associates, des professionnels de la domiciliation d’entreprises. Par ailleurs, Alfons van Pelt n’apparait pas, c’est son épouse qui est membre du conseil d’administration.
Du Luxembourg à Singapour…
Dès l’ouverture de Periflex au Luxembourg, Alfons van Pelt crée une succursale à Anvers en Belgique. Il devient salarié de l’entreprise, mais ni le titre de sa fonction ni le montant de sa rémunération ne sont connus. En 2006, une filiale de Periflex, est créée à Singapour. Au cours de cette période, l’entreprise se développe et engrange des millions d’euros.
Quelle est donc cette activité qui lui permet de gagner autant d’argent ? Impossible de le savoir. « Je n’ai jamais compris ce qu’il y avait derrière Periflex » reconnaît une ancienne salariée. L’unique client régulier connu est la multinationale spécialisée dans la messagerie express : UPS.
Curieusement, « lorsque UPS rendait visite à Periflex, le bureau d’Alfons van Pelt était vidé et son nom enlevé » confie une autre salariée. Pourquoi ? Mystère. En 2012, l’affaire périclite. Le chiffre d’affaires fond, mais les charges restent, elles, particulièrement élevées : 1,6 millions d’euros dont 666.000 euros pour la masse salariale, alors qu’il ne reste que huit salariés. L’année suivante, en 2013, l’entreprise enregistre une énorme perte.
En clair, Alfons van Pelt, s’est grassement enrichi sur le dos de l’entreprise. Au cours des six dernières années, le chiffre d’affaires a été absorbé essentiellement par les salaires et les prestations à des tiers. Ensuite, il a requis volontairement la faillite de sa société et a réussi à se faire nommer liquidateur de celle-ci ! Periflex a été radiée le 7 janvier 2015. Depuis, Alfons pointe au chômage, mais roule en Porsche 911 !