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SwissLeaks - 9 février 2015 - révélations sur un système international de fraude fiscale (vidéo)

lundi 9 février 2015, par anonyme (Date de rédaction antérieure : 9 février 2015).

« SwissLeaks » : révélations sur un système international de fraude fiscale

http://www.lemonde.fr/economie/arti…

LE MONDE | 08.02.2015 à 21h56 • Mis à jour le 09.02.2015 à 07h56 | Par

Fabrice Lhomme et Gérard Davet

La technique de la fraude fiscal chez HSBC

Vidéo du 3 février 2015

Cliquer sur l’image pour voir la vidéo.

Les chiffres donnent le vertige. Le Monde publie le premier volet d’une enquête à la fois spectaculaire et inédite. Fruit d’investigations hors norme, menées entre Paris, Washington, Bruxelles ou Genève, elle dévoile les dessous d’un vaste système d’évasion fiscale accepté, et même encouragé, par l’établissement britannique HSBC, deuxième groupe bancaire mondial, par l’intermédiaire de sa filiale suisse HSBC Private Bank.

Le Monde, qui enquête sur l’affaire HSBC depuis son origine, est entré début 2014 en possession de données bancaires mondiales, portant sur la période 2005-2007 et établissant une gigantesque fraude à l’échelle internationale. Nous avons partagé ces données avec une soixantaine de médias internationaux, coordonnés par l’ICIJ, consortium de journalistes d’investigation. Leur révélation est susceptible d’embarrasser de nombreuses personnalités, de l’humoriste français Gad Elmaleh au roi du Maroc Mohamed VI en passant par l’acteur américain John Malkovich, mais surtout d’ébranler les milieux bancaires internationaux.

Selon les enquêteurs, 180,6 milliards d’euros auraient transité, à Genève, par les comptes HSBC de plus de 100 000 clients et de 20 000 sociétés offshore, très précisément entre le 9 novembre 2006 et le 31 mars 2007. Une période correspondant aux archives numérisées dérobées chez HSBC PB par Hervé Falciani, ancien employé de la banque.

En effet, à la fin de l’année 2008, cet informaticien français avait fourni aux agents du fisc français les données volées chez son employeur. Saisie de ces faits en janvier 2009, la justice française enquête depuis sur une toute petite partie des « listings Falciani », à savoir les quelque 3 000 ressortissants hexagonaux suspectés d’avoir dissimulé leur argent chez HSBC PB, et ce avec la complicité de la banque – de ce fait mise en examen comme personne morale pour « démarchage bancaire et financier illicite » et « blanchiment de fraude fiscale ».

Plus de 5,7 milliards d’euros auraient été dissimulés par HSBC PB dans des paradis fiscaux pour le compte de ses seuls clients français… Bercy a saisi la justice de soixante-deux cas seulement (dont celui de l’héritière de Nina Ricci, dont le procès doit s’ouvrir dans quelques jours à Paris), la plupart des contribuables hexagonaux « démasqués » par les listings Falciani ayant, il est vrai, régularisé entre-temps leur situation fiscale.

Le 28 janvier 2014, sous le titre « Listes HSBC : la saga d’une enquête explosive sur l’évasion fiscale », Le Monde publiait une première série d’articles dévoilant les dessous de l’enquête judiciaire française. Mais il manquait l’aspect mondial…

Quelques jours plus tard, une personne se présentait à l’accueil du journal, boulevard Auguste-Blanqui, à Paris. Cette source, dont nous protégeons l’anonymat, nous remit une clé USB contenant la totalité des fichiers établis à partir des « données Falciani », dans le plus grand secret, à compter de 2009, par les services fiscaux français, parfois en dépit des réticences du pouvoir politique.

Qui trouve-t-on sur ces listings – transmis par Bercy à plusieurs administrations étrangères –, et dont nous révélons les noms lorsqu’ils présentent un intérêt public ? Des trafiquants d’armes ou de stupéfiants, des financiers d’organisations terroristes, des hommes politiques, des vedettes du showbiz, des icônes du sport ou des capitaines d’industrie… Désireux, dans leur grande majorité, de cacher leur argent en Suisse. Et cela, bien sûr, très souvent, à l’instar des clients français, dans la plus parfaite illégalité. La disparité des profils des détenteurs de comptes est assez frappante. Les chirurgiens français désireux de blanchir leurs honoraires non déclarés y côtoient des diamantaires belges, des protagonistes de l’affaire Elf ou de nombreuses familles juives dont les avoirs avaient été mis en lieu sûr, en Suisse, au moment de la montée du nazisme en Europe…

Le paravent de structures offshore

Nombre d’entre eux ont été illicitement démarchés en France par les gestionnaires de comptes de la banque. Tous ont été encouragés par le comité exécutif d’HSBC PB à mieux camoufler leur argent derrière le paravent de structures offshore, généralement basées au Panama ou dans les îles Vierges britanniques, et ce afin d’éviter certaines taxes européennes, notamment la taxe ESD, instituée en 2005. Les enquêteurs disposent désormais d’éléments matériels attestant ces différents délits.

A affaire exceptionnelle, traitement exceptionnel : destinataire exclusif de ces informations explosives, Le Monde a décidé, au printemps 2014, afin d’en assurer le traitement le plus exhaustif et le plus rigoureux possible, de les partager avec des médias internationaux grâce à l’ICIJ, basé aux Etats-Unis, qui avait déjà collaboré avec Le Monde notamment lors des opérations « Offshore Leaks » (en 2013) et « LuxLeaks » (en 2014). Au total ont été mobilisés, dans la plus grande discrétion, 154 journalistes de 47 pays travaillant pour 55 médias (Le Guardian en Grande-Bretagne, le Süddeutsche Zeitung en Allemagne, l’émission « 60 minutes », de CBS, aux Etats-Unis…).

HSBC Private Bank comme les autorités politiques et judiciaires suisses contestent depuis le début de l’affaire aussi bien les chiffres établis par le fisc et la justice française que l’utilisation de ces données, au motif que ces dernières sont le produit d’un vol. Son auteur, Hervé Falciani, qui tenta de revendre ses fichiers avant de se raviser et de les fournir aux autorités françaises, a d’ailleurs été mis en accusation par le ministère public de la Confédération helvétique, le 11 décembre 2014, pour « espionnage économique », « soustraction de données » et « violation du secret commercial et bancaire ».

La Suisse, qui voit d’un très mauvais œil les investigations menées par la justice et le fisc français, considère surtout que les données initiales ont été trafiquées, ce que dément formellement l’enquête judiciaire française – de même que les investigations du Monde. Le 27 février 2014, les deux juges d’instruction français chargés de l’affaire concluaient d’ailleurs à propos des listings que leur « authenticité [avait] été vérifiée par les auditions de nombreux titulaires de comptes qui ont du reste transigé avec l’administration fiscale sur la base de ce fichier ». De son côté, HSBC PB semble prête à en faire de même avec la justice française afin d’éviter un procès ruineux – et pas seulement en termes d’image…

SwissLeaks - 9 février 2015 - Chez HSBC, 98% des clients français n’étaient pas déclarés :

http://mai68.org/spip/spip.php?article8492

La France est un paradis fiscal parfait grâce au Qatar :

http://mai68.org/spip/spip.php?article3576

Les ’’paradis fiscaux’’ sont sous le total contrôle des services secrets :

http://mai68.org/spip/spip.php?article5068

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de les interdire, mais seulement d’en limiter l’accès aux seules personnes autorisées.

SWISSLEAKS : http://www.swissleaks.net

Consortium des journalistes d’investigation (ICIJ) : http://www.icij.org

1 Message

  • SwissLeaks : valises de billets et pseudo-femmes au foyer parmi les astuces de HSBC

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2…

    9 février 2015

    Quand les journalistes du Monde ont mis la main sur les listings de la banque HSBC, ils ont décidé, au printemps 2014, de partager ces documents avec des médias internationaux grâce à l’ICIJ – acronyme d’International Consortium of Investigative Journalists (Consortium international pour le journalisme d’investigation) – un consortium de journalistes d’investigation sis aux Etats-Unis. Dans la plus grande discrétion, 154 journalistes de 47 pays, travaillant pour 55 médias, ont été mobilisés afin d’assurer le traitement le plus exhaustif possible de ces informations.

    Dimanche 8 février à 22 heures, heure de Paris, tous ont dévoilé les résultats de leurs investigations. En plus de notre enquête (à lire dans notre rubrique SwissLeaks), voici quelques-unes des informations révélées par nos confrères sur les personnalités impliquées et les méthodes de la banque.

    Les donateurs de Ben Laden parmi les clients

    Après les attentats du 11 septembre 2001, les enquêteurs ont identifié un réseau de financement du terrorisme intitulé « la Chaîne d’or », composé d’une vingtaine de grands donateurs d’Al-Qaida. Treize ans plus tard, les listings dévoilés dans le cadre de l’opération SwissLeaks révèlent qu’une partie de ces personnes ont placé leur argent chez HSBC en Suisse. « HSBC savait-elle que certains de ses clients prestigieux auraient pu financer le terrorisme ? Dans la plupart des cas, oui : la banque n’avait qu’à lire les journaux », souligne le SonntagsZeitung, dans un article traduit par Le Temps.

    Le président de HSBC à l’époque des faits est devenu ministre en Grande-Bretagne

    Le Britannique Stephen Green, président de HSBC à l’époque des listings, est ensuite devenu ministre du commerce et de l’investissement du gouvernement Cameron. Interrogé par la BBC, il a refusé de répondre : « Par principe, je ne commenterai pas les affaires passées ou présentes de HSBC », a-t-il expliqué.

    David Bowie, John Malkovich, Tina Turner : les réponses des stars impliquées

    Les listings révèlent des noms de trafiquants d’armes, d’hommes politiques, de chefs d’entreprises, mais aussi de stars du showbiz. L’ICIJ en a interrogé plusieurs, pour comprendre leur implication dans ce système. L’acteur américain John Malkovich a affirmé ne pas avoir connaissance du compte à Genève qui porte son nom. L’actrice britannique Joan Collins a donné la même réponse. David Bowie et Tina Turner ont quant à eux répondu qu’ils étaient résidents en Suisse.

    Des valises de cash à Genève

    Le Guardian explique que la banque autorisait ses clients à quitter la banque avec des valises de cash, sans leur poser de question. Le journal britannique cite notamment le cas de Richard Caring, un magnat britannique de la mode, propriétaire du prestigieux restaurant Ivy de Londres. Un jour de 2005 il aurait retiré 5 millions de francs suisses en liquide, soit 4,76 millions d’euros, de la banque de Genève.

    Les petites astuces des clients paranos

    Le journal Le Temps a découvert dans certains mémos des détails sur la façon dont les clients les plus paranos organisaient leurs contacts avec la banque. La fiche d’un client espagnol contient par exemple ces précisions en majuscules : « À NOTER QUE C’EST UN CLIENT TRÈS TRÈS PARANO, ET IL NE VEUX PAS ME DONNER SES Coordonnées, C’EST UNIQUEMENT LUI QUI NOUS CONTACT (sic). » Un financier belge se fait quant à lui appeler par des noms de footballeurs comme « Zidane » et « désire connaître le… prix du caviar, c’est-à-dire le total de ses avoirs ». Un avocat parisien a même été jusqu’à intituler son compte « parano 69 ».

    Les femmes au foyer, « profession » la plus fréquente dans les listings

    Dans les listings, la profession de chaque client est renseignée. Il en est une qui revient très souvent dans cette case : « femme au foyer ». Sept mille trois cents personnes sont listées sous ce titre, précise l’ICIJ, ce qui en fait la « profession » la plus courante des clients de la banque. Si, parmi ces personnes, on compte effectivement des femmes au foyer, ce n’est pas le cas de toutes. On y trouve notamment, Mary Wells Lawrence, 86 ans, fondatrice de l’agence de publicité Wells Rich Green, à l’origine du célèbre slogan « I love New York », avec le cœur à la place du mot « love ». La princesse saoudienne Lolowah Al-Faiçal Al-Saoud apparaît aussi comme « femme au foyer », elle est pourtant vice-présidente du conseil d’administration de l’université d’Effat, la première université privée pour les femmes en Arabie saoudite !

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