Une confrérie sous les sabots d’un dictateur - Et réponse de do

La dictature égyptienne a causé la rupture d’un processus électoral démocratique. S’il n’est pas important de juger les intentions de ceux qui gouvernent, est- il sensé d’emprisonner toute l’opposition imposante d’un pays et de la soumettre aux pires exactions ? Est-il normal pour l’Humanité entière de voir et de tourner les yeux ? je ne suis pas partisane d’une quelconque confrérie, mais il me reste un peu de foi dans l’humanité, je souhaite en faire un bon usage et surtout que Dieu me vienne en aide.

Il y a nécessité de réveil quand on se met à l’évidence que d’année en année, les choses empirent dans le monde arabe et musulman, alors on croit fermement que nous ne sommes plus maîtres de nos destins. Après avoir longtemps attendu le retour du Messie ou du Mahdi selon les croyances, cela voulant dire qu’il y a perte de temps et d’espoir, on recherche les moyens de reprendre ce destin qui nous échappe. Lorsqu’il y a déséquilibre entre l’espoir et la réalité, il y a lieu de diagnostiquer d’abord et de rechercher des solutions par la suite. Ce n’est pas chose facile dans une conjoncture internationale ou l’on a conscience qu’on est défavorisé, autant par les courants politiques naissants que par les grands vents de changements qui soufflent dans tous les sens, en particulier ceux provoquant crises et conflits. Il convient dans ce processus de prendre garde contre la propagande sioniste et toutes sortes d’approches intéressées allant dans son sillage . Je ne pense pas que la propagande sioniste ait eu de meilleurs jours que ceux–ci. Elle vient de réussir après 2010 un coup de maître dans le domaine de la désinformation. Tous les news émanant de Reuters ou consorts sont à prendre avec précaution. Quand elles passent dans les canaux arabes, c’est pire. Je pense à celles relatives aux mouvements du printemps arabe en commençant par la Syrie et l’Égypte et en passant par le Yémen et Bahrein. On peinera à tirer son épingle du jeu lorsqu’on veut se rallier à un camp donné. Et il est quasiment impossible d’affirmer une opinion sans se tromper. Il faut se rendre sur place, certains me diront. Et même dans ces cas, cela dépend du camp qui possède le plus de soutien international moral et matériel. Des mois d’insurrection en Syrie n’ont apporté que misère, sang et ruine pour le pays entier. Personne n’y a gagné. De la résistance et de l’endurance en Égypte, il n’y a que la dictature militaire qui a gagné à tous les coups. La révolution du 25 janvier a sacrifié des jeunes pour un meilleur avenir : liberté d’expression et un système démocratique permettant à tous d’exercer leurs talents de politiciens et d’activistes au service de la société. Il n’en est rien, et c’est le cauchemar : les militants continuent à tomber qu’ils soient islamistes ou laïques. On a assisté avec stupeur aux procès les plus ridicules contre les frères musulmans : médiatique, militaire, politique et même religieux. Le président Moubarak et ses proches collaborateurs impliqués dans la torture et les assassinats des manifestants et des activistes sont lavés de toutes accusations. Ils s’en sortent avec les honneurs. Certains délits tels que les sabotages, les assassinats et les manifestations interdites, sont honteusement imputés aux frères musulmans dans une tentative rocambolesque de désinformation visant à établir un lien entre les frères musulmans et les terroristes sévissant au Sinaï : allant jusqu’à impliquer les Palestiniens dans une affaire de conflit contre les intérêts conjoints israélo- égyptiens. On peut déplorer chez les frères musulmans leur pragmatisme excessif et le manque de discernement (conflits avec le milieu artistique et politique au moyen- orient), mais pas le terrorisme. Leur histoire le prouve, ils ont cherché le pouvoir avec patience et l’ont obtenu pour une courte durée de manière légale grâce à des élections transparentes. Leur réputation est sans tâche, ils l’ont gagnée grâce à leur persévérance, ayant soutenu tous les mouvements des masses égyptiennes recherchant la justice et la démocratie, aux côtés des étudiants, des paysans, des hommes de la culture, des chômeurs et des misérables musulmans en Égypte. Le maréchal Sissi serait resté isolé par la communauté internationale durant des années. Comme le fut l’Algérie après la crise électorale des années 90. Mais c’est là qu’il y a anguille sous roche : son rapprochement avec l’Algérie, l’URSS et l’UE dans un temps record l’a aidé à surmonter la crise de son pays plutôt que prévu, et l’a auréolé du mérite qu’on impute aux irascibles qui écrasent les révoltes des damnés. S’il n’y a aucun mal à ce que les nations se rapprochent en temps normal, les générations futures auront du mal à digérer et surtout oublier les exactions qu’auront subies les civils pour leur choix de démocratie et de liberté d’expression. Dans ce domaine précisément, il y’a régression, car il s’agit de systèmes injustes qui sapent l’ espoir des peuples.