Par exemple, aux alentours de l’an 2000, en France, une photocopie noir-et-blanc au format A4 valait 20 centimes de Francs, et même à un moment 10 centimes. Mais oublions le coût à 10 centimes qui n’a pas duré bien longtemps (un an ou deux), même s’il suffirait à montrer que 20 centimes la photocopie était déjà une arnaque, puisqu’au moins deux fois un prix praticable et donc rentable.
Aujourd’hui, en l’an 2017, le coût de la photocopie est toujours de 20 centimes, mais pas 20 centimes de Francs, il est de 20 centimes d’Euros !
Et l’arnaque n’est pas située seulement au niveau des prix des marchandises, elle est partout. Elle est la brique élémentaire à partir de laquelle est construite la société actuelle.
LA SOCIÉTÉ DE L’ARNAQUE
Bonjour à toutes et à tous,
Il y a eu le capitalisme (Le capital - Karl Marx en 1867 pour le tome 1, 1885 et 1894 pour les tomes 2 et 3), puis l’impérialisme (stade suprême du capitalisme - Lénine en 1916), puis la société du spectacle (Guy Debord en 1967) et enfin aujourd’hui, et ce depuis un bon moment déjà, nous en sommes à l’arnaque, stade suprême de la société spectaculaire marchande.
Selon Karl Marx, une marchandise possède une valeur d’usage et une valeur d’échange. La valeur d’échange, c’est son prix. Marx explique que la valeur d’échange d’une marchandise est équivalente au temps de travail social moyen nécessaire à sa production, qu’on pourrait aussi appeler "coût social moyen".
Selon Lénine, la libre concurrence engendre la concentration de la production, laquelle, arrivée à un certain degré de développement, conduit au monopole. Maintenant [en 1916], le monopole est devenu un fait. Et c’est l’impérialisme.
Selon Guy Debord en 1967, le spectacle est le capital à un tel degré d’accumulation qu’il devient image. Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s’annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation.
Arrivée à son stade suprême, la société du spectacle est devenue société de l’arnaque. Ceci n’est pas une analyse puissante, mais un simple constat.
Par exemple, aux alentours de l’an 2000, en France, une photocopie noir-et-blanc au format A4 valait 20 centimes de Francs, et même à un moment 10 centimes. Mais oublions le coût à 10 centimes qui n’a pas duré bien longtemps (un an ou deux), même s’il suffirait à montrer que 20 centimes la photocopie était déjà une arnaque, puisqu’au moins deux fois un prix praticable et donc rentable.
Aujourd’hui, en l’an 2017, le coût de la photocopie est toujours de 20 centimes, mais pas 20 centimes de Francs, il est de 20 centimes d’Euros !
Or, un Euro vaut 6,55957 Francs. Ce qui fait que le prix de la photocopie vaut aujourd’hui, et depuis quelques années déjà, au moins entre 6 et 7 fois plus cher qu’auparavant.
Pour quelle raison une telle augmentation du prix de la photocopie ? le coût social moyen de production de la photocopie a-t-il pu augmenter à ce point ? Certes non, c’est impossible ! au contraire, avec les progrès scientifiques et techniques, ce coût a forcément diminué. Donc nous sommes arnaqués sur le prix de la photocopie.
Et la photocopie n’est pas un exemple unique, c’est pour tout comme ça. C’est pourquoi je dis que la théorie de la valeur conçue par Karl Marx n’a plus cours et que nous ne sommes par conséquent plus dans la société du capital, mais dans la société de l’arnaque.
Et l’arnaque n’est pas située seulement au niveau des prix des marchandises, elle est partout. Elle est la brique élémentaire à partir de laquelle est construite la société actuelle.
Quand je dis que l’arnaque est partout, cela veut dire aussi que la "crise" elle-même est une arnaque, un spectacle mis en scène par le pouvoir, un gros mensonge destiné à justifier la surexploitation du prolétariat par la bourgeoisie.
L’arnaque n’est pas seulement un autre nom du spectacle. Dans la société spectaculaire marchande décrite par Guy Debord, la loi marxiste de la valeur d’échange a encore cours, alors qu’elle n’a plus cours dans la société de l’arnaque.
Et l’arnaqueur est bon quand l’arnaqué lui dit merci.
Bien à vous,
do
12 janvier 2017
http://mai68.org
Note : L’arnaque n’est pas située seulement au niveau des prix des marchandises, elle est partout :
Quand on sait qu’une tomate poussée hors-sol a le droit de s’appeler "tomate bio" sous prétexte qu’elle n’a paraît-il pas eu à subir divers produits chimiques classés dans une liste bien précisée par la loi, et qu’on se souvient du goût des tomates d’il y a cinquante ans ; alors, on sait qu’il y a bien plus de différence entre une vraie tomate et une tomate bio, qu’entre une tomate bio et une tomate pas bio. La tomate d’aujourd’hui, même quand elle est bio, est donc une arnaque. Et pas seulement par son prix ; mais aussi en elle-même, puisqu’elle n’est qu’un ersatz de tomate. D’ailleurs, parce qu’elle fait semblant d’être une vraie tomate, la tomate bio est en fait encore plus arnaqueuse que la tomate pas bio.
D’une façon plus générale, quand on sait que l’usure est intégrée depuis longtemps à la marchandise, on sait que ce n’est pas seulement par son prix que la marchandise est une arnaque ; on sait que l’arnaque est la matière première la plus essentielle dans le processus de fabrication de la marchandise.
Et le fait que la publicité ait tout envahi, le fait qu’elle soit conçue en même temps que la marchandise, voire avant, le fait qu’elle fasse donc partie intégrante de la matière première avec laquelle la marchandise est fabriquée, quand elle n’en est pas carrément la matière première principale, ce fait vient confirmer d’une façon absolue que l’arnaque est l’essence de notre société.
Ainsi, l’arnaque étant la brique élémentaire constitutive de la société actuelle, c’est notre société elle-même qui est une arnaque.