Destins croisés : Indochine, Colombie et Mexique. Statu quo, narcotrafic et guerre sale.
Texte écrit par Hernando Calvo Ospina sur le site de Michel collon, qui nous explique comment le Mexique voit à son tour l’utilisation de paramilitaires et de narcotrafiquants dans la guerre sale de l’État, une stratégie développée par les forces spéciales françaises durant la guerre coloniale en Indochine, au Vietnam par les Américains et plus tard en Colombie.
Puisque le Congrès à Washington avait interdit ce genre d’opérations « sales », les experts du Pentagone et la CIA utilisèrent une source alternative de financement, avec l’approbation des présidents Eisenhower, Kennedy, Johnson et Nixon. Ils suivirent simplement l’exemple des services spéciaux français : le trafic d’opium et d’héroïne.
Ces drogues envahirent les rues d’Europe et des États-Unis, et l’argent de leur vente servit aux actions clandestines de terreur. Ce fut toujours le cas, même lorsque le président Nixon qui soutenait l’agression du Vietnam, déclara la guerre au commerce international de l’héroïne.
En Colombie, les para-militaires devinrent une partie essentielle du terrorisme d’État, qui ne combat pas les guérillas, mais qui assassine tous ceux qui s’opposent ou critiquent le statu quo, ou qui sont considérés comme soutien des guérillas. Ils vidèrent en particulier de leurs paysans les régions riches en ressources stratégiques et s’emparèrent d’elles, ou les mirent entre les mains de dirigeants politiques, de militaires, de caciques et de transnationales. Une violente réforme agraire à l’envers. En trente ans presque un million de personnes ont été assassinées et ont disparu pour des motifs politiques dans d’horribles tueries, et six millions de personnes, presque tous des paysans, ont été déplacées. Et presque personne ne le sait.